au diable vauvert - Festival international du film documentaire en
Transcription
au diable vauvert - Festival international du film documentaire en
AU DIABLE VAUVERT Thierry Lanfranchi 2005 | 1h30mn | France | Zeugma Films, Candela productions Mention Spéciale du Prix Georges de Beauregard, Festival International du Documentaire de Marseille, FID 2006 Apprendre prend du temps, et n’assure d’aucun bénéfice. Suivi sur plusieurs années, c’est au lent exercice de la démocratie auquel on assiste ici comme à une leçon de choses de la vie civique. Dans le cadre serré d’une petite ville du sud de la France, Thierry Lanfranchi nous familiarise avec un groupe de personnages qui passe de l’investissement dans un SEL (Système d’Echange Local) à l’implication politique élargie. Comme de juste, ce sont les palabres qui font ici l’essentiel de l’enregistrement : débats, confrontations, harangues, sempiternelles réunions, jusqu’à se clore sur le mime d’un cours magistral de philosophie politique. Partage des idées, exemplarité des convictions, difficulté de l’engagement, voilà la générosité dans laquelle on s’avance, mais aussi, et comme au passage, le film fait monter avec délicatesse la pâte de biographies émouvantes, de corps à chaque fois singuliers. Jean-Pierre Rehm, délégué général du FID Marseille Extrait du catalogue 2006 Six habitants d’une petite ville du Gard,Vauvert. Six personnes qui se rencontrent lors de la création d’un S.E.L., un système d’échange local. Après le meurtre brutal du jeune Mounir, une forte prise de conscience s’empare de chacun, et leur activité basée sur l’échange de service et la convivialité prend une toute autre envergure. Ils s’investissent dans un combat social, politique, et culturel qui tente de transformer la réalité complexe de leur ville. Pendant les cinq années qui suivent, ils vont découvrir l’engagement associatif, local, et national. Comment certains se taisent, puis, passant à l’acte, fondent une parole possible; comment d’autres la manipulent la médiatisent, l’accaparent ou la théâtralisent. C’est aussi un film sur le bonheur d’être ensemble, on y voit des enthousiasmes et des combats, une pensée qui se cherche, des analyses contradictoires et des pratiques divergentes et inachevées. ...Un autre souvenir : Alain, personnage essentiel d’Au diable Vauvert de Thierry Lanfranchi, cligne de l’œil à la caméra pendant une distribution de tracts. Depuis le début, cette petite communauté aguerrie en quête d’un quotidien anticapitaliste suscite une complicité irrésistible. Nous observons l’évolution de son chantier à mi-chemin entre privé et public, dans cet espace intermédiaire où se bâtit la force d’un collectif soudé. Au point que, lors de la scission des deux tendances du SEL- réseau d’échanges sans transactions monétaires -, il n’y a plus aucune hésitation : c’est avec les nôtres que nous voulons rester et le clin d’œil d’Alain est le moment qui certifie une possible réciprocité de ce désir. L’espace quelconque et le temps quelconque du documentaire apparaissent alors comme les portes étroites par lesquelles s’est glissée la puissance du commun (et pas seulement sa représentation)... Extrait de l’article de Fulvia Carnevale “Ce qui reste d’un festival” / Cahiers du cinéma - Septembre 2006 C’est avec plaisir que nous diffusons deux films de Thierry Lanfranchi “Au diable Vauvert” et “Loin du Monde” (page 6). V E N D R E D I 2 2 M A I / FOYER / 14 h en présence de Thierry Lanfranchi