LA COLOSTbMIE : A LA RECHERCHE DE L`INCONNU(E)
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LA COLOSTbMIE : A LA RECHERCHE DE L`INCONNU(E)
“, 1,,:,) ,1 A_’ Isabelle WERQUIN, Delphine MONFROY Institut de Formation en Soins Infirmiers, Roubaix, 1946 LA COLOSTbMIE : A LA RECHERCHE DE L’INCONNU(E) (Ce travail a été réalisé dans /e cadre du mémoire de fin d’études) INTRODUCTION Etudiantes en sains infirmiers, nous avons choisi, afin d’élaborer notre mémoire, d’entreprendre une démarche de recherche en soin infirmier. Nolre travail consiste à mettre en avant : « L’état actuel du savoir infirmier relatif aux soins courants de colostomie, chez des personnes adultes ne pouvant effectuer seules les soins, et les souhaits infirmiers concernant leur prise en charge et suivi )b. Le choix de ce sujet résulte des diffkrentes expériences dont nous avons pu bénéficier lors de nos stages de formation, en milieu extra et intra hospitalier. A cette occasion, nous avons pu remarquer, que la réalisation des soins courants de colostomie par I’infirmière n’était pas toujours en harmonie avec les dannées théoriques et pratiques dispensées durant notre i ,‘$u’s ~pré~lable, nous avons élabor& un cadkcpgjeptuel ; &itaht:des généralités de la colostomie aricienw~J~$q sl ,1”’ , It, i,l,‘, ‘, x’I ‘/‘a I $se’en charge infirmiere. ” ,) “,,,‘,f’;, ‘y ,‘, (, O, Dans un,, second temps,, les r&ultats de cette enqyq[e sont (as ,+,> ~Glay& suivant diffé,ré@h+mes : ,)) ‘,‘~~(,‘,:;, ~,“, ,j s,f+,xLa population,i’nf$$ière et sa formation p+ rap’fl0’rt à ‘IaiColos~ot~ie. I( I “,‘/l i’I,a’,: ,( :i SS’.’ ‘A’ Les $onnaissances infirmières thboriques,ei,p@ques. - L&&~IS du seivice (protocoles, ID$@nathera,’ ‘,‘, peute)!;, ,1:$” 1,’ :!a,‘ - ~L~~,~,~&soins infirmiers pour un meille+!liyi ‘:y{ Une , ,J’~,“;‘,I’,JI,), ‘1,1 :1, ‘, a,I me,i[$~~~,prise en charge. ,‘>, ,:n’1”,:;;,!‘, ,‘, ,k,;te’(mè~ de cette enquête, certaines di~cultési:‘ri,u~~~~,el’ :, ,~~iSoriques ont bté mises en évidence, de @me ,Y”JI,,~~~~~~~,~I,,: Slkence au niveau des protocoles dans !es servi&, ,,,,,,,XI,,‘,,‘,,‘,~‘,, _,, , O’~‘~:!l)( $91:” “,:,(! 1 ‘:iehfin, trois demandes infirmières ont &rgé;,$&$%#& ; correspondant aux difficultés citées ci dessu’s.,IL~-;~i.irfi;-:l’~ mières sont en demande d’un carnet de suivi’~d,~,,lçlo!~ost’,~, mis&, d’une grille dè ‘surveillance et enfin +,protqw/es,, :’ I‘’,; :0’(,I1,, ‘ ; sa,(‘,‘,;;”a ”j, , , , ’ de soins écrits. Ces souhaits pourra&f se voir, prCcis&s et misl ab’,p%h’,Ici& de travaux ultérieurs dans le cadre des se,ices’sP~~~~ii~~~~:i,‘. ,I:I Mots-clés : Colostomie -’ Ev,ileation’ des connaissan&s)l”l 08 ‘, Infirmière - Demande dé fo’rr@tio’ni~ , ’ ‘1 , “,: -. ~. 1 formation. A cela, nous pouvons ajouter, la fréquente absence de protocoles écrits sur le terrain, en particulier dans les services non spécialisés libéraux. Cette absence engendre bien souvent des difficultés, pour une réalisation correcte des soins. Cela recoupe certaines des observations faites par des infirmières stomathérapeutes . En réponse à cette situation, nous avons décidé de mener une enquête auprès des infirmier(e)s, pour préciser les points suivants : - Quel est le savoir et le savoir faire infirmier, concernant /a colostomie et les soins courants qui s’y raaachent ? . . . Sachant que l’infirmier(e) doit actualiser ses connaissances selon l’article 10 du 16 fkvrier 93 relatif aux règles professionnelles infirmières P). (*) Dbcret dt~ 16 Février 1993 « Les règles prafessionnelles des infirrnier(e)s )l. Article 10 : « Pour garantir la qualité des soins qu’il dispense et la sécurité du patient, l’infirmier ou l’infirmière a le devoir d’actualiser et de perfectionner ses connaissances professionn e l l e s j>. Recherche en soins infirmiers N” 48 - Mars 1997 I LA COLOSTOMIE : A LA RECHERCHE DE L’INCONNU(E) - Y a-t-il utilisation ou non, de protocoles, d’outils particuliers pour un meilleur suivi du colostomisé ? - Quels sont les besoins et les demandes exprimés par les infirmier(e)s à ce propos ? Nous avons orienté notre enquête, sur des infirmières réparties dans plusieurs secteurs d’activités professionnelles. Les modalités en seront détaillées dans la méthodologie. Notre mémoire s’articulera de la façon suivante : Dans une première partie nous établirons un cadre conceptuel, afin de replacer notre recherche empirique dans son contexte théorique. II portera sur les généralités de la colostomie et sur les soins et rôles infirmiers qui en découlent. l Nous limiterons le cadre conceptuel, à l’étude de la colostomie ancienne (chez la personne dépendante). Ensuite, nous évoquerons dans une deuxième paflie, la méthodologie de notre enquête, suivie du dépouillement et de l’analyse des résultats obtenus. Leur interprétation pourra déboucher sur de nouvelles propositions. l LE CADRE CONCEPTUEL DURET, chirurgien, en 1793 sauva grâce à une colostomie iliaque, un enfant porteur d’une imperforation anale. Les exemples se multiplient et c’est au XIXe siècle que l’on parle de plus en plus des colostomies. En 1821, D. DRING et BATH parlent « d’artifical anus ) et émettent l’hypothèse d’une conséquence psychologique et sociale de la stomie. Selon certains chirurgiens, la « colostomie lombaire » serait la meilleure prophylaxie à la péritonite provoquée à l’occasion de la réalisation de colostomie par voie péritonéale. En 1890, l’anglais T. PAUL, pratique une colostomie terminale gauche et y introduit un tube en verre, pour éviter l’inflammation au niveau de la plaie qui pourrait être causée par les selles. Ce même tube permettait d’évacuer les matières. Le patient vécut un an. En 1917, LOCKARDTest le premier à établir le principe de la v siomathérapie » mais également à conseiller l’irrigation colique, En 1979, SCHMITT propose la « stomie continente ». La stomie continente permet d’évacuer les selles coliques de façon rythmée et contrôlée. Le perfectionnement dans l’élaboration des colostomies, nécessitera plus tard un enseignement infirmier spécifique : la stomathérapie. Historique de la stomathérapie Ruppert TURNBULL (chirurgien à Cleveland Clinic), demanda en 1958 à Norma GILL, une de ses anciennes patienles iléostomisées, de l’aider à prendre en charge des patients portant la même sorte de stomie. Ils établirent alors ensemble un programme d’enseignement et créèrent à Cleveland, en 1968, la « première formation de stomathérapie ». 1. GÉNÉRALITÉS 1 .l . Définition de la colostomie Stornie : Du grec stoma qui signifie bouche. Colosromie : « Abouchement d’un segment de côlon à la peau ». Historiques : Historique des colosromies C’esi également en 1968 que fut créée la « North American Association of Enterostomatherapist ». En 1969, les premières infirmières Américaines sortaient diplômées en tant que stomathérapeute. Cependant le terme « d’entérostomathérapeute » avait déjà été créé en 1961 par Norma GILL et Suzanne MONTANDON, une lyonnaise. C’est en 1710 que LITTRE eut le premier l’idée d’une colostomie après avoir pratiqué l’autopsie d’un enfant mort d’une impetforation anale. Une enquête réalisée par Norma GILL auprès de chirurgiens colo-rectaux en 1974, mit en évidence une certaine demande d’information ou d’aide pour faire face aux problèmes des patients stomisés. En 1776, PILLORE, chirurgien de Rouen élabora pour la première fois une caecostomie, qui à la suite de l’autopsie du patient, démontra que la dérivation était de bonne qualité. En France, le Professeur Lyonnais Philippe CUILLEMIN dût également répondre à cette enquête. Lors de ses visites à la Cleveland Clinic Fondation, il eût l’occasion d’inviter Norma GILL à venir en France, afin qu’elle Recherche en soins infirmiers NO48 - Mars 1997 puisse effectuer une étude objective sur les soins de colostomies. Après avoir fait son analyse dans sept grandes villes, elle démontra que les problèmes rencontrés étaient les mêmes que ceux qu’elle avait constatés vingt ans auparavant. Le professeur GUILLEMIN lui demanda alors d’élaborer un projet pour pallier à ces problèmes. La stomathérapie verra donc le jour pour la première fois en France en 1976, et c’est en 1978 que naît, grâce à Suzanne Montandon (première infirmière stomathérapeute formée aux USA) et au Professeur Guillemin, la première école de stomathérapie Française (à Lyon). II existe aujourd’hui quatre écoles de stomathérapeutes (Paris, Lyon, Bordeaux, et Nîmes) et à peu près quatre ceni quarante stomathérapeutes diplômées. Cependant, le diplôme « d’infirmière stomatérapeute » n’est à ce jour pas encore reconnu. Historique des associations C’est à Philadelphie, en 1949, qu’est née la première association de stomisés. Depuis, plusieurs associations ont vu le jour dont I’IAS et Ilco France. Ces deux associations se sont regroupées il y a peu de temps en une seule : La FSF (Fédération des Stomisés de France). Cette partie de gros intestin s’appelle le côlon droit ou côlon ascendant, Une fois en haut, il traverse la cavité abdominale ; II forme alors le côlon transverse. Une fois ce trajet effectué, il redescend à gauche pour former le côlon descendant ou côlon gauche. Ces trois parties : côlon gauche, droit, et transverse constituent le cadre colique. La dernière partie du côlon gauche se termine par le sigmoi’de suivi du rectum. Le rec’cum devient le canal anal et les matières peuvent s’évacuer vers l’extérieur par l’anus. Le canal anal est doté de deux sphincters : le sphincter lisse qui est sous l’influence de système sympathique, donc, involontaire, et le sphincter strié qui est lui volontaire donc commandé par le système parasympathique. Comme la plupart des nutriments sont réabsorbes par l’intestin grêle, le côlon ne contient pas de villosités. Par contre il est doté de cellules fabricant du mucus, ce qui permet aux matières d’évoluer vers le côlon gauche puis vers l’anus pour être évacuées. Physiologie du côlon Les fibres musculaires lisses du côlon permettent, par leurs contractions, un transit colique. II existe deux types de contractions coliques. ti”,); 1.2. Anatomie, physiologie du côlon Anatomie du côlon Le gros intestin commence à la valvule iléo-caecale et se termine à l’anus. II entoure l’intestin grêle. Son diamètre est de 3 à 8 cm et sa longueur d’environ 1,50 m. II élimine les résidus de l’alimentation sous forme de fèces. II est composé de différentes parties : - le caecum, le côlon ascendant, le côlon transverse, le côlon descendant, le sigmoïde, le rectum. Le côlon commence donc au caecum qui est prolongé vers le bas par l’appendice el remonte vers le haut du côté droit de l’abdomen. - Les contractions rythmiques : elles sont « stationnaires et localisées ». Leurs mouvements de va et vient permettent au contenu colique de rester au niveau du caecum en contact avec la muqueuse. - Les contractions propulsives ou contractions en masse : elles sont en plus grands nombres au niveau du côlon gauche et sont « circulaires », « lentes et puissantes » ce qui fait avancer les matières vers le sigmo’ide puis vers le rectum pour être évacuées. La propulsion se fait en fonction des aliments ingérés. Plus la nourriture est à base de lipides, plus le transit est rapide. La contraction se fait en réponse à l’alimentation : 30 secondes après avoir mangé. D’où la possibilité d’une « éducation » alimentaire du colostomisé qui pourrait réguler le5 exonérations. Le côlon transverse est une « zone de transition » entre l’ascendant et le descendant. La motricité colique a un rythme nycthéméral. Le côlon gauche et le sigmoïde servent surtout à stocker les matiGres. - L’innervation du côlon : quand le contenu sigmoïdien arrive au rectum, celui-ci se distend (réflexe de défécation) et le sphincter lisse s’ouvre sous l’influence du réflexe médullaire (système nerveux sympathique). Le contenu atteint le canal anal et grâce à l’analyse des matières effectuée à ce niveau (matières solides, liquides ou gazeuses), le sphincter strié externe peut alors s’ouvrir sous la volonté de la personne (par I’intermédiaire du système parasympathique). l Permet lors d’une distension de l’intestin de « décomprimer D ce dernier (ex : occlusion). La stomie se fera en urgence et permettra dans un second temps le traitement de la distension. A l’occasion d’une péritonite, la stomie servira à « lever » provisoirement le « circuit intestinal ) après une résection, lorsque le chirurgien hésite à effectuer une remise en continuité immédiatement. l - Absorption hydrique et électrolytiques : le côlon absorbe principalement de l’eau et des électrolytes (90 % de l’eau du chyle), contenus dans le chyle intestinal et arrivant au niveau du côlon droit. Cette réabsorption se fait dans le côlon droit et transverse et permet aux matières de devenir solides mais aussi de pouvoir évoluer doucement dans le côlon par I’intermédiaire des contractions précitées. 1.4. Les colostomies Nous ne traiterons ici que des colostomies, même si les iléostomies font également partie des entérostomies et peuvent être aussi prescrites lors d’une pathologie colique. Contrairement à l’intestin grêle, le côlon n’absorbe pas et n’élimine pas les nutriments. La régulation au sodium et de l’eau s’établit grâce h I’aldostérone. C’est par cette hormone que la régulation de leurs mouvements s’effectue. Une colostomie peut-être pratiquée dans différents cas de pathologie coliques. Cependant, certaines colostomies sont plus ou moins indiquées selon les cas : il existe en effet 2 types de colostomies mises en place suivant la maladie. Une selle iléale se compose de 750 cc d’eau, de sodium, de potassium et de chlore. Les colostomies temporaires Une fois passées dans le côlon, les selles ne contiennent plus que 100 cc d’eau : et les électrolytes sont en proportions moindre. Ces colostomies sont réalisées par le chirurgien quand le sphincter anal peut-être conservé et que la remise en continuité est possible ultérieurement. Les bactéries que contient le côlon sont essentiellement anaérobies. Elles représentent 99 % de la flore bactérienne. Certaines produisent par la fermentation des glucides, des gaz dont quelques uns, comme le méthane, sont très odorants. Cette fermentation s’établit au niveau du caecum et du côlon droit. La putréfaction est également le résultat des bactéries comme les protéus et les klebsielles. Quelques-unes de ces bactéries agissent sur les protéines et d’autres sur la bile et transforment celle-ci en stercobiline ce qui donne aux selles leurs couleurs marron. II existe trois sortes de colostomies temporaires : - de dérivation, - de protection, - de sécurité. Une « colostomie de dérivation » se situe en amont de la lésion colique et permet au côlon d’être au repos avant l’intervention définitive sur cette même lésion. Une colostomie temporaire peut également protéger une anastomose, dans ce cas on l’appelle : « colostomie de protection ». l Permettre l’exonération des selles à la suite d’une pathologie du côlon. Sa mise en place est décidée quand le côlon à réséquer est de mauvaise qualité, par exemple lors d’une inflammation causée par une maladie de Crohn, une rectocolite hémorragique etc. ou bien, comme dans le précédent cas (colostomie de dérivation), quand l’état général du patient ne permet pas l’opération en un seul temps. l La mise au repos permet la cicatrisation de I’anastomose. Elle permet également à l’intestin d’être au repos lorsque celui-ci est pathologique (maladie de Crohn...). Un autre type de colostomie temporaire est envisagé quand les sutures de l’anastomose risquent de lâcher : la « colostomie temporaire de sécurité ». 1,’ -1 1.3. Objectifs d’une colostomie Recherche en soins infirmiers No 48 - Mars 1 9 9 7 II nous semble donc important de décrire dans le tableau ci-dessous, l’aspect que peuvent prendre les selles en fonction du type de colostomie. Lorsque la lésion colique est trop importante, par exemple lors d’un cancer, le sphincter anal sera sacrifié au profit d’une colostomie « définitive ». II faut savoir que ce tableau est indicatif, car selon l’alimentation, l’aspect et l’odeur des selles sont différents. II en est de même pour les gaz dont la quantité varie également selon le régime alimentaire du colostomisé. Les colostomies définitives Elles seront descendantes (gauches), transverses, ou ascendantes (droites). Leur emplacement dépendra de la lésion colique existante. La plupart des colostomies définitives sont situées à gauche : en dessous et à gauche de l’ombilic. Cette colostomie est plus facile à appareiller (nous expliquerons plus loin pourquoi). l(,j’:” 1.5. Les complications des colostomies Que la colostomie soit gauche, droite ou transverse, elle nécessitera un appareillage adapté à la consistance des matières qu’elle émet. Après le bloc opératoire, la colostomie doit être violacée, œdématrice et son calibre doit être important. Cet aspect est normal et se modifiera au cours des semai- Les selles selon les différentes colostomies D’une colostomie gauche (sigmoïdostomie) : abondantes q moulées n ou quantité normale n semi liquides q pâteuses 0 liquides 0 couleur : normale (marron,l irritantes pour la peau : Oui q Non 4 odorantes : Peu q Beaucoup W présence de gaz : Oui n Non q D’une colostomie gauche (sigmo.idostomie) abondantes 0 moulées q : ou quantité normale 0 pâteuses I semi l i q u i d e s H liquides 0 couleur : plus claires irritantes pour la peau : Oui W Non q odorantes : Peu 0 Beaucoup présence de gaz : Oui H Non 0 q D’une droite ou caecostomie : abondantes n moulées 0 ou quantité normale 0 pâteuses q semi liquides n couleur : verdâtre irritantes pour la peau : Oui n Non 0 odorantes : Peu q Beaucoup 0 présence de gaz : Oui H Non q liquides H LA COLOSTOMIE : A LA RECHERCHE DE L’INCONNU(E) nes. Son allure définitive appara’itra progressivement mais plus ou moins vite, selon les personnes (au bout d’à peu près six semaines). La colostomie est rosée et il n’existe plus d’œdème ; son calibre a diminué. pratiquée devient impossible. Le traitement chirurgical s’impose. Lors de la cicatrisation, des complications peuvent survenir, ce sont les complications précoces. Mais il peut apparaître également des complications tardives (après que la cicatrisation soit tout à fait terminée). l l L’hémorragie : le traitement est local ou chirurgical. Les maladies dermatologiques : la peau péristomiale étant irritée en permanence, cette agression induit la naissance de maladies de peau comme des mycoses etc. Nous traiterons tout d’abord des complications précoces puis des complications tardives. La consultation chez le dermatologue peut-être utile dans le cas où la stomathérapeute ou l’infirmière ne peuvent rien faire. les complications précoces Irritations cutanées péristomiales : la plupart de ces irritations sont le résultat d’un appareillage inadapté, à des soins mal effectués, à une folliculite, etc. l Certaines complications précoces, quelques jours ou quelques heures après l’opération, peuvent s’avérer mortelles. La réintervention du chirurgien doit parfois se faire en urgence. Ces complications sont donc : La nécrose péristomiale : qui est le résultat d’une ischémie de la stomie. Ce manque de vascularisation entraîne un changement d’aspect, la colostomie devient noirâtre. l l L’hémorragie : qui peut arriver lors d’une lésion de vaisseaux. Elle engendrera un traitement chirurgical. l L’éviscération : survient quand la paroi abdominale est trop lâche ou que l’orifice par lequel la colostomie a été mise en place est trop large. Une partie de l’intestin ressort du ventre par l’orifice de la stomie et la reprise est alors inévitable et se fera en urgence. Les occlusions : les étiologies sont multiples. La stomie peut s’œdématier. Le traitement est chirurgical. Ces irritations rendent l’appareillage difficile (des fuites peuvent apparaître...) L’intervention de l’infirmière ou de la stomathérapeute est utile car des soins locaux sont indispensables. Les plis pariétaux : quand la stomie est mal située lors du marquage, son emplacement inadéquat (mis au niveau des plis du ventre) va favoriser les irritations cutanées, par des fuites induites par une difficulté d’appareillage. D’où la nécessité d’un traitement local et d’un système de poche adapté. l l Perforation stomiale : surviennent lors des irrigations coliques : la canule lèse le côlon. Le traitement chirurgical s’impose. Cependant en prévention de cette complication, le colostomisé ne doit pas injecter trop rapidement son lavement. l Les fistules : lorsque le bout de côlon utilisé pour la suture interne est de mauvaise qualité, cette fistule peut provoquer un abcès, d’où le risque de péritonite. L’intervention chirurgicale s’impose, car cette fistule peut provoquer un abcès, donc un risque de péritonite et par la suite la personne peut contracter une septicémie. l 2. L’INFIRMIER(E) ET LA COLOSTOMIE :‘, : 2.1. L’appareillage des colostomies les complications tardives l L’incontinence de la colostomie nécessite un matériel étanche et fiable. Prolapsus. l L’éventration : est la plus fréquente des complications tardives, elle s’accentue à l’effort (toux). L’appareillage peut devenir difficile. Le traitement sera chirurgical car cette complication évolue parfois en un étranglement intestinal d’où la possibilité d’une occlusion ou d’une nécrose d’une partie de l’intestin. l La sténose : peut générer des douleurs mais également une occlusion. L’élimination des selles en ruban peut-être un des signes visibles. L’irrigation, si elle est I .’ Evolution des appareillages En 1940: un appareillage en caoutchouc, lavable muni d’une ceinture de maintien est mis sur le marché. En 1950 : début des poches adhésives simples en plastique ; elles sont pour la première fois à usage unique. En 1955: découverte du Karaya, gomme naturelle dont la vertu est d’être un protecteur cutané. Son handicap 67 Recherche en soins infirmiers No 48 - Mars 7 997 consiste en sa faible adhésion à la peau et son intolérance à la chaleur. En 1970 : naissance des protecteurs cutanés de synthèse qui évitent les fuites de matière et les problèmes cutanés. Ils seront employés dans les supports des systèmes bibloc, dans les systèmes monobloc, et dans les pates-joint type « stomahésive ». Propriété d’un bon appareillage II existe 2 types de protecteurs cutanés : Ils préviennent et peuvent cicatriser les lésions et irritations cutanées occasionnées par les selles ou l’adhésif. l Le karaya est une gomme végétale, cicatrisante mais fondant à la chaleur et adhérant mal à la peau. C’est pourquoi, de nos jours, on lui préfère les protecteurs synthétiques. f es protecteurs cutanés synthétiques sont largement utilisés car ils associent un pouvoir cicatrisant, une résistance à la chaleur et aux sucs digestifs et une grande adhésion à la peau. Le plus connu d’entre eux est la pâte « stomahésive » employée comme joint de pâte. l Un appareillage de qualité est étanche aux selles, gaz et odeur, adapté à la colostomie et aux souhaits de la personne, d’une bonne tolérance cutanée, facile à manipuler, sécurisant et économique. N’oublions pas que le côté discret et confortable de l’appareillage favorise un retour à une vie sociale normale. Les accessoires L’appareillage peut-être doté d’accessoires tels que filtre de dégazage, désodorisants, couvre poche.... les types d’appareillages et protecteurs cutanés Appareillage selon le type de colostomie En France, les différents modèles sont fabriqués par 4 grands laboratoires : BIOTROL, COLOPLAST, CONVATEC, et HOLLISTER. Le choix de l’appareillage se fait selon l’emplacement de la stomie, l’état de la peau, des selles, et le désir du colostomisé. Coloslomie II existe 2 systèmes d’appareillage : l Le premier est appelé système une pièce ou monobloc, où la poche est solidaire de l’adhésif. Certaines sont constituées uniquement d’un adhésif microporeux, d’autres y associent un protecteur cutané à la partie centrale. Mais de plus en plus, le protecteur cutané occupe toute la surface adhésive. En pratique, la poche sera changée tous les jours. l Vient ensuite le système 2 pièces ou bibloc, composé d’un support ou plaque de protecteur cutané, qui reçoit une poche collectrice. Ces 2 pièces s’adaptent l’une à l’autre par cliquage, pression, ou emboîtement. Le support peut rester en place 3 à 5 jours, alors que la poche se change quotidiennement, voire plus fréquemment. Avantages Inconvénients les changes fréquents abîment la peau Système monobloc hygiénique Système bibloc évite l’irritation cutanée - rigidité des décollements trop - risque de fuite, - volumineux fréquents - compliqué - peu hygiénique (sel les) gauche En raison de selles moulées et de gaz, on utilise le plus souvent le système monobloc à poche fermée muni d’un filtre de dégazage. Mais le système bibloc est également employé, en particulier pour protéger la peau de toute irritation. Certains colostomisés pratiquent l’irrigation colique afin d’obtenir une vacuité intestinale, dans ce cas on appareille la colostomie avec mise en place d’un tampon, d’une mini-poche. Colostomie droite On emploie des poches vidangeables pourvues d’un protecteur cutané, en raison de selles semi-liquides à liquides. Le système est bibloc ou monobloc. L’application complémentaire d’une pâte protectrice en péristomial est de pratique courante. La poche se change tous les 1 à 2 jours. Les filtres ne sont pas nécessaires, en raison de la faible quantité de gaz. Colostomie transverse L’appareillage est identique à celui de la colostomie droite car les selles sont semi-liquides à pâteuses. Si les selles deviennent solides, on opte alors pour un système fermé. En résumé les poches collectrices sont vidables ou fermées selon la consistance des selles. l’irrigation colique Elle se pratique uniquement dans les colostomies terminales gauches. Son principe réside, en l’administration par la stomie d’un lavement évacuateur. Le résultat est une quasi-absence d’émission de selles pendant 2 à 3 jours, et donc un port de poche plus petite, type mini-poche, voire un tampon (blocage de l’émission des selles). Les colostomisés ont à leur disposition des trousses complètes d’irrigation colique (cf. annexe 1) Le déroulement de l’irrigation est détaillé dans l’annexe no 2. L’opération dure en moyenne 45 minutes, elle est suivie d’un nettoyage de la stomie et de la pose d’un appareillage spécifique. Cette technique est principalement destinée aux personnes autonomes, soucieuses d’une plus grande liberté et discrétion. Elle se pratique également en cas de constipation importante. l Une pâre joint type « stomahésive » si besoin. l Un sac plastique. l Des gants non stériles. De nos jours, les risques de contamination à partir de maladies infectieuses, telles que les hépatites ainsi que le sida, doivent être pris en compte dans la décision du port de gants. Déroulement du change Prévenir la personne, et l’installer si possible dans la salle de bain, de préférence en position assise. Nettoyage de la peau l Se laver hygiéniquement les mains. Décoller délicatement la poche, en maintenant la peau. l :~ ~ :T~ 2.2. Les soins courants de colostomie L’infirmière, libérale ou hospitalière, peut-être amenée à pratiquer des soins courants d’hygiène auprès d’un colostomisé. Ceci entre d’ailleurs dans le décret de compétence du 15 mars 1993 article 3. De même l’appareillage, les irrigations et la surveillance relèvent de l’article 4 de ce même décret. Les aides-soignants peuvent participer aux soins de colostomie ancienne (sans complication) en collaboration avec l’infirmier(e) selon l’arrêté du 22 juillet 1994. Nous aborderons dans un Ier temps, la technique du changement de poche dit »simple », puis la conduite à tenir en cas de problèmes cutanés péristomiaux. l Jeter la poche dans le sac plastique (pas dans les toilettes). l Si nécessaire, on passe une compresse sur le pourtour de la stomie. . La stomie est nettoyée à l’eau et au savon de Marseille, avec des compresses non stériles ou à l’aide d’un gant de toilette réservé à cet usage. l Ne pas frotter mais tamponner. l Rincer à l’eau claire. l Sécher par tamponnement à l’aide d’une compresse ou au sèche cheveux (air tiède à froid). On profite du change pour évaluer l’état cutané et l’aspect de la stomie afin de déceler d’éventuelles complications. l Le changement de poche Les soins courants ne sont pas stériles, ils ne nécessitent pas de désinfection, d’ailleurs on n’utilisera jamais de produits tel que : éther, alcool, dérivés iodés, colorants... qui sont agressifs et desséchants pour la peau. La toilette s’effectue avec des produits d’hygiène courants, elle doit être douce. Le moment adéquat au change, se situe en général à distance des rep;is, sachant que la colostomie donne plus le matin que l’après-midi. Préparation du matériel l Un savon neutre, type savon de Marseille. l Un point d’eau (eau du robinet tiède). l Des compresses non stériles, ou gant de toilette. l Pose de la poche Si la poche n’est pas prédécoupée, on la découpera au diamètre de la stomie (voire 1 à 2 mm plus grand). II existe des disques de mesure pour un meilleur calibrage de la stomie. La poche ou plaque est collée en commençant par la partie inférieure, puis, en évitant les espaces libres, on remonte vers le haut. Une pâte joint renforcera l’étanchéité du système au niveau péristomial. Pour une meilleure adhésion, on demande à la personne de contracter l’abdomen, et on exerce une pression sur l’anneau adhésif. Un sèche cheveux. l L’appareillage (prévoir des ciseaux si la poche n’est pas prédécoupée). Recherche en soins infirmiers Le support peut demeurer en place 3 à 5 jours, les poches fermées se remplacent quand elles sont pleines, mais au moins 1 fois par jour. Les poches vidables, se drainent plusieurs fois par jour. Dès qu’il y a une fuite on change l’appareillage. No48 - Mars 1997 Ensuite on applique une première couche de pâte « stomahésive » (2) autour de la stomie. Conduite a tenir en cas de lésions cutanées péristomiales l Les causes l Elles peuvent être multiples (on peut évoquer l’apparition d’une mycose, d’un processus infectieux). Mais nous aborderons ici celles occasionnées par des soins et appareillages inadéquats tels que : Des changements trop fréquents de l’appareillage, en particulier dans le système monobloc. On dispose la plaque protectrice cutanée. On applique une 2e couche de pâte au niveau de la découpe de la plaque. l On laisse sécher la pâte, avant de mettre la poche collectrice. 0 Léger saignement en périphérie de la stomie l Un appareillage inadapté aux dimensions de la stomie (trop grand, responsable de fuites). l . Une allergie à un composant du matériel utilisé. 0 Un nettoyage trop agressif. l Une application de produits agressifs et desséchants tels que l’éther, l’alcool, les colorants (éosine) etc. Un rasage de la peau lors d’une pilosité importante, facteur de microcoupures et de folliculites. l II suffit d’appliquer une compresse humide et froide sur la stomie et d’opter pour une toilette plus douce. 0 Application de la pâte s stomahésive s On humidifie l’index, avant de prendre une noisette de pâte que l’on étale en virgule autour de la stomie, rapidement et sans repasser. Nous nous limiterons à ces quelques rappels concernant les soins courants de colostomie. Une approche plus détaillée est du ressort de la stomathérapeute. Prévention des lésions 2.3. l’infirmière stomathkapeute II est nécessaire d’utiliser un appareillage adapté de préférence muni d’un protecteur cutané. Les changes de poche ne doivent pas excéder 1 à 2 fois par jour. Pour le nettoyage, seuls l’eau et le savon de Marseille sont à employer. Les produits irritants cités ci-dessus sont à proscrire, de même qu’un nettoyage trop énergique. En cas de pilosité importante, ne pas raser, mais couper les poils avec des ciseaux fins. Conduite à tenir en cas de lésions, en accord avec le médecin et la stomathérapeute 0 Les roweurs cutanées, sans lésion Un protecteur cutané synthétique incorporé au système bibloc, permettra une guérison rapide, mais pour cela le maintien de la plaque durant quelques jours est nécessaire. L’association de la pâte « stomahésive » accélère le processus de guérison, 0 Lésions rouges. suintantes et douloureuses. ou lésions avec excoriation de la peau et épaississement local II a été préconisé, après le nettoyage : . D’appliquer une poudre type « orahésive » sur les lésions (1). (1) Cette poudre protège la peau, et potentialise « stomahésive 1). l’effet de la pâte Définition de la stomathérapie « La stomathérapie est la maîtrise des connaissances techniques et des principes de la relation d’aide qui permet au stomisé de retrouver son autonomie et de reprendre une vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle aussi normale que possible » (dossier « soins » no1 70, 1995). La stomathérapeute : exercice et fonction Après l’annonce de l’opération, le futur stomisé bénéficie d’une 1 re consultation avec la stomathérapeute. A cette occasion, ses besoins fondamentaux, habitudes de vie, ses éventuels problèmes physiques, psychiques et sociaux, sont abordés et repris dans le recueil de données. Cette démarche préalable permettra de construire un plan de soin centré sur la personne, l’objectif principal étant l’autonomie du patient. Plus tard, le stomisé continuera à être suivi et conseillé par la stomathérapeute, s’il le juge nécessaire. Dans le cas de personnes dépendantes (psychologiquement ou physiquement), n’oublions pas qu’il est du ressort des infirmières d’orienter (2) Cette pâte est protectrice, mais permet aussi de combler les plis cutanés, de majorer l’adhérence du support et de former un joint étanche autour de l’appareillage. Recherche en soins infirmiers N” 48 - Mars 1997 la personne vers une stomathérapeute, en cas de problèmes. Pour cela chaque nouvel aliment sera introduit progressivement, afin de tester sa tolérance. Comme nous l’avons déjà précisé dans la définition, la stomaihérapeute a un rôle technique primordial. Elle effectue le repérage de l’emplacement de la future stomie, apprend les soins locaux et l’utilisation ‘de l’appareillage au stomisé ainsi que la techniqtie de l’irrigation colique (dans certains cas). Dans le but de mieux conseiller le colostomisé, nous lui indiquerons quels sont les effets de tel ou tel aliment. Voici un tableau récapitulatif, des aliments pouvant perturber le transit ou la production de gaz. Mis à part cet aspect technique, elle instaure une relation d’aide auprès du patient, lui permettant de s’informer, d’être écouté. Elle participe à son soutien psychologique. L’accompagnement psychologique et technique du stomisé dans la réalisation de ces soins a pour objectif un retour à l’autonomie du patient. Aliments constipants - Banane, chocolat Aliments accélérateurs du transit - Lait et laitages Légumes verts et fruits Melon H--I Epinard +++ Bière et boissons gazeuses Graisses cuites Glaces, café fort et alcool fort, etc. Aliments les gaz - Boissons gazeuses et bière Chewing-gum Légumes secs Choux, artichauts, oignons Fromages fermentés Viandes faisandées Pains frais et complet La stomathérapie comprend également 3 autres fonctions : - l’enseignement, - la gestion, - la recherche. Comme nous venons de le voir, la stomathérapeute ne se limite pas à un rôle technique, elle prend également en charge avec patience les problèmes quotidiens rencontrés par le stomisé. augmentant - Riz, maïs - Carotte, noix Aliments diminuant les gaz - Yaourt - Jus de groseille Aliments entraînant des gaz malodorants II doit faire face à un certain nombre de contraintes et ne doit pas négliger quelques précautions élémentaires. Nous ne traiterons pas ici des problèmes concernant les sports, voyages, et métiers qui sont le propre des personnes autonomes. - CEuf Poisson Oignons, asperges Champignons, ail Aliments diminuant l’odeur des gaz - Yaourt Epinard (attention diarrhée) Salade verte Persil L ‘alimentation et les troubles du transit Aliments - Epices - JUS de fruits (citron) - Alcool fort “I 2.4. Les problèmes quotidiens du colostomisé Is, (non autonome) II n’y a pas d’altération notable de la fonction digestive, de ce fait l’alimentation du colostomisé ne comporte ni régime, ni règles diététiques particulières. irritants Conduite à tenir en cas de constipation (sur avis médical) l Une alimentation saine, équilibrée et régulière suffit. Toutefois, il est conseillé de prendre les repas à heure régulière, de préférence dans le calme, de bien mastiquer les aliments, et de boire suffisamment d’eau au cours des repas. On augmente l’apport des fibres (fruits, légumes verts, céréales complètes) et les laitages frais dans I’alimentation. Un colostomisé peut en théorie, manger de tout, c’est à lui d’apprendre à reconnaître les aliments ou boissons responsables chez lui de troubles du transit, d’une émission importante de gaz ou d’une augmentation du volume fécal. L’huile d’olive dans l’assaisonnement est conseillée. II est nécessaire de boire suffisamment d’eau au cours des repas (1,5 I par jour au moins). La prise de 2 à 3 cuillères à café de son naturel par jour rend les selles plus molles. Recherche en soins infirmiers No48 - Mars 1997 En complément de la diététique, on peut pratiquer l’irrigation colique. Par contre l’usage de laxatifs est à déconseiller, car ils sont irritants pour le colon. Seuls les mucilages qui augmentent le volume fécal sont acceptés. Avant toutes choses, on rappellera qu’en cas de “constipation ou diarrhée anormales une consultation médicale s’impose. . Conduite à tenir en cas de diarrhée (sur avis médical) II faut supprimer les laitages et les crudités, et consommer des aliments constipants (riz, carottes cuites, bouillon de tapioca, fruits cuits,...). On conseille de boire au moins 1,s I d’eau par jour pour éviter une déshydratation. Durant cette période, mieux vaut arrêter l’irrigation colique et utiliser un appareillage vidable muni d’un protecteur cutané. L’application d’une pâte type « stomahésine » renforcera l’étanchéité du système. En résumé, le colostomisé peut manger de tout, mais il doit adapter son alimentation pour éviter les selles trop abondantes, les bruits gênants. l’hygiène corporelle, vestimentaire et sexualité fiance en soi, sentiment d’insécurité face à la prise en charge de la stomie, face à la maladie. Une aide adéquate permet de limiter l’isolement et le « repli sur soi » de ces personnes. L’acquisition d’une autonomie est très importante car elle conditionne un retour à la vie normale et un meilleur équilibre psychologique. Par ailleurs l’aide aux stomisés se répartit entre les centres de stomathérapie et les associations au rôle important. Notes sur la législation sociale - Le matériel est pris en charge par la sécurité sociale en fonction du TIPS (Tarif Interministériel des Prestations Sanitaires). En général elle rembourse à 100 % du TIPS (exonération du ticket modérateur chez la plupart des colostomisés). - Une pension d’invalidité peut-être octroyée au stomisé, dans ce cas il est pris en charge à 100 % pour tous les soins et appareillages par l’organisme d’assurance maladie. 3. MÉTHODOLOGIE - Le bain et la douche ne sont pas contre-indiqués. Ceux-ci peuvent être pris avec ou sans poche, tout dépend de la production de la stomie. Si la poche est conservée, elle devra être remplacée après la toilette. - Pour l’habillement, il est préférable de ne pas porter de ceinture trop serrée. Chez l’obèse les vêtements amples sont indiqués. - Le problème d’une altération sexuelle souvent d’origine psychologique peut se poser. Une préparation psychologique réalisée par la stomathérapeute, incluant le partenaire est nécessaire à l’acceptation de la nouvelle image corporelle. La colostomie n’est pas un obstacle à la maternité. La psychologie du colostomisé Les problèmes psychologiques déjà évoqués sont réels, bien que souvent cachés. Le choc moral résulte de la perte du contrôle sphinctérien (notion Freudienne) et de l’émission involontaire des selles par un orifice situé sur l’abdomen. II est pour lui « un anus contre nature )).L’image corporelle et l’esthétique sont fortement perturbés. Les réactions sont multiples : réflexe de pudeur, dégoût de son corps, complexe d’infériorité, perte de con- Y~ 3.1. Population choisie Afin de réaliser une analyse la plus large possible, nous avons mené une enquête auprès d’une population infirmière en nombre significatif et diversifiée, susceptible de pratiquer des soins courants de colostomie ancienne. Cette enquête s’est portée sur 119 Infirmières DiplGmées d’Etat dont : - 60 % en gériatrie, réanimation et médecine interne, - 28 % en chirurgie digestive, - 12 % en libéral. Sur les 119 infirmières sollicitées, 62 ont répondu, soit un taux de participation de 52 % dans lequel on retrouve : - 66 % de gériatrie, réanimation et médecine générale, - 25 % de chirurgie digestive, - 8 % de libéral. Nous aurions souhaité un plus grand effectif en IDE libérales, car ce secteur nous semblait particulièrement intéressant (en raison de leur suivi des colostomisés à domicile), mais peu d’entre-elles ont souhaité participer. LA COLOSTOMIE : A LA RECHERCHE DE L’INCONNU(E) Dans l’interprétation des résultats il ne sera pas pris en compte la provenance des réponses, en raison de I’inégalité quantitative entre les secteurs d’activité, et de la diversité des parcours professionnels. Toutefois, si nous observons une donnée vraiment particulière à un secteur d’activité, nous la prendrons en considération. ) 3.2. Outil choisi : le questionnaire Cette recherche axée sur l’état du savoir et savoir faire infirmier en matière de colostomie ancienne, a nécessité l’élaboration de questions précises et nombreuses. La validation de notre enquête suppose des réponses objectives d’un nombre important d’infirmières en respectant leur anonymat. C’est pourquoi, l’emploi du questionnaire comme outil de recherche est apparu préférable à l’entretien. II s’intitule : « Les soins de colostomie vus par I’IDE ». recherche. Dans certains cas, il fut adressé directement aux IDES. La diffusion s’est étalée de février à avril 1996. Le temps de réponse laissé aux IDES fut d’environ 1 semaine. A cela nous pouvons ajouter, que la durée nécessaire à la lecture et à la formulation des réponses est d’environ 20 minutes. Nous avons prié les IDES de répondre individuellement, ainsi un des biais du questionnaire (risque de réponses collectives) se trouve atténué. Malgré cela, on peut remarquer certaines réponses identiques, ce qui laisse supposer, une non observance de la recommandation. La restitution du questionnaire s’est faite par nous-mêmes, par la surveillante du service, ou par courrier. 4. ANALYSE II se compose de 33 questions : fermées, semi-ouvertes et ouvertes. Ces 2 dernières formes ont permis des approfondissements ainsi que l’émergence de demandes spécifiques. Ce questionnaire aborde différents thèmes : Le nombre significatif de réponses obtenues autorise l’exploitation en pourcentage des données. Leur interprétation par thème ne permet pas toujours le respect de l’ordre initial des questions. - Un premier thème permet de mieux connaitre la population infirmière étudiée et sa formation concernant les colostomies. 1 er thème -* La population infirmière et sa formation - Un deuxième thème, se rapporte aux connaissances théoriques et pratiques relatives aux colostomies anciennes et aux soins qui s’y référent. - Un troisième thème traite de l’existence d’outils particuliers pour un meilleur suivi. Ql : le lieu de travail 25 % en services 16IDEs en de chirurgie digestive - CAO - Chirurgie Médecine ou réanimation : 35 % 22IDEs en - Et enfin, les demandes infirmières spécifiques aux colostomies, sont abordées dans un 4e thème. Mode de diffusion et de restitution du questionnaire Avant sa diffusion, nous l’avons testé auprès de 6 infirmières dont : une IDE stomathérapeute, des surveillantes de chirurgie digestive, et des enseignant(e)s de I'IFSI de Roubaix. Ce test préalable a permis d’effectuer quelques remaniements indispensables. L’ordre initial des questions a été modifié (question 31 et 32 mises en fin de questionnaire) et les questions 8 et 33 ont été ajoutées. La distribution du questionnaire s’est faite par la surveillante ou surveillante chef des services, après un entretien préalable expliquant le pourquoi de notre Recherche e n soins infirmiers viscérale L8 % d’lDEs libérales - Réa-médicale - Réa-neurochirugicale - Médecine interne Gériatrie : 30 % 19 IDES de l’Institut Barbieux et du Vert Pr6 5 IDES libérales Q2:Age 20-30 ans 30-40 ans 56 % 32 % 43 : Sexe A 82 %, il s’agit d’infirmières. N” 48 - Mars 1 9 9 7 40-50 ans 13 % 4 : Infirmier(e)s diplômé[e)s depuis : A la question : « avez-vous eu un rapport théorique satisfaisant sur les colostomies durant votre formation IDE ? », 75 % répondent par l’affirmatif, pourcentage que l’on devrait retrouver normalement dans I’exactitude des réponses suivantes. Un petit nombre estime que la formation a été trop succincte, peu pratique et peu précise. kj 7 : Formation sur les colostomies durant la formation infirmière Enfin 5 % ont bénéficié d’une formation professionnelle au sujet des colostomies, ce qui leur a permis une meilleure connaissance des soins et de l’appareillage. Ce faible pourcentage pourra également expliquer certaines difficultés observées. 5 Concernant les formations infirmière et professionnelle, il apparaît que certaines infirmières (en général situées dans la tranche d’âge 40-50 ans), n’ont reçu aucune des 2 formations. Parmi ces infirmières, la moitié ont les connaissances adéquates pour une prise en charge du colostomisé. Nous pouvons supposer que l’acquisition de leur savoir s’est faite sur le terrain, d’ailleurs elles ne sont pas en demande de formation professionnelle. Q8 : Formation professionnelle sur les colostomies Oui Non Non réponses 5 % 9 3 0% 2 % Commentaire Les différents lieux d’exercice professionnel répertoriés sont au nombre de 8. Une majorité exerce en milieu non spécialisé en chirurgie digestive, où il est possible que soient pratiqués des soins courants de colostomie, mais en proportion moindre. En effet 75 % travaillent en réanimation, médecine interne, gériatrie ou en libéral. Ce chiffre expliquera la fréquence limitée des soins pratiqués, les éventuelles difficultés signalées et les demandes au sujel des colostomies. Par ailleurs, 1 infirmière sur 4 exerce en milieu spécialisé de chirurgie digestive, ce qui implique une compétence particulière dans ce domaine, nous le verrons plus tard. La population infirmière est relativement jeune (56 % entre 20 et 30 ans) et dispose en moyenne de moins de 5 années d’expérience professionnelle. Cela peut expliquer certaines difficultés pratiques en dépit d’une formation infirmière encore récente et actualisée. En effet, on remarque que les infirmières diplômées depuis peu, possèdent de solides bases théoriques, mais quelques difficultés dans la pratique des soins courants. On notera également que toutes ont requ une formation infirmière relative aux colostomies, et qu’elles sont plus en demande de formation professionnelle que les infirmières plus expérimentées. La majorité des jeunes diplômées exercent en médecine gériatrique, donnée importante, compte tenu de la fréquence de ce type de soin dans ce secteur. Ze thème : Les connaissances infirmières théoriques et pratiques Les connaissances théoriques QS : définition de la colostomie Réponses correctes 95 % (59) Q6 : les différentes sortes de colostomies 5 1 % (32) QI 5 : nature des selles selon le si@ de la colosiomîe (résultats en moyenne) de la colostomie + gauche 57 % (35) l 6 1 % (38) 2 6 % (16) 1 3 % (8) 39 % + transverse -t droite 5 3 % (33) 2 2 % (14) 5 6 % (35) 46 % 2 6 % (16) 18 % (11) 2 4 % (15) 44 % Q19 : La colostomie est un soin Propre Stérile 96 % (60) 0 Non réponses 4 % (2) LA COLOSTOMIE : A LA RECHERCHE DE L’INCONNU(E) Q28 L’irrigation colique est bien connue, mais peu pratiquée, car cette technique est plutôt réservée aux personnes autonomes. D’une façon générale, les connaissances théoriques ne sont pas toujours en harmonie avec la formation reçue (90 %). 423 : Les produits néfastes à la stomie Les connaissances pratiques Réponses 65 correctes % Non réponses 3 5 % 88 % des infirmières réalisent au moins 1 fois par an des soins courants de colostomie, dont 36 % en effectuent pltis de 10 par an (surtout en gériatrie et chirurgie digestive). Cette fréquence devrait normalement s’accompagner d’une pratique de soin adéquate. Commentaire L’ensemble des infirmières définit exactement la colostomie, mais seule la moitié en connaît les différents types (gauche, droite, transverse, de dérivation...). Pour beaucoup I’iléostomie, la jéjunostomie appartiennent aux colostomies. Ceci recoupe les pourcentages obtenus dans la définition de la nature des selles, selon le site de la colostomie : beaucoup inversent les selles de la colostomie gauche avec la droite, et la nature des selles de la colostomie transverse est souvent méconnue. Nous pouvons ajouter que 66 % des soins portent sur des personnes dépendantes et âgées de plus de 60 ans, ce qui implique une prise en charge globale de notre part. Notre observation porte sur les connaissances concernant l’appareillage, les soins courants, les conduites à tenir en cas de problèmes et les problèmes quotidiens du colostomisé. La consistance des selles est le plus souvent connue (moulée, pâteuse...), mais la couleur, la présence ou non de selles irritantes ou de gaz, donnent lieu à des réponses erronées. Sur les appareillages Connaître la nature des selles et les conséquences cutanées nous paraît indispensable au choix d’un appareillage adapté (monobloc ou bibloc, vidangeable ou non...) et à la surveillance de troubles du transit (diarrhée, constipation) (cf. analyse Q : 30). Oui Non : IDES estimant être bien informées sur les appareillages 14 % (9) 83 % (52) Q26 42 QI3 : un support (système bibloc) se laisse en place 3 à 5 jours) Environ 65 % des IDES citent avec raison l’éther, I’alcool, les colorants etc., comme produits desséchants et irritanis pour la stomie. En effet, dans la question relative aux conduites à tenir (cf. Q16), le même pourcentage (35 %) utilisent les produits dits néfastes à la stomie (éosine, teinture de benjoin, etc.). Nous supposons qu’il existe un manque d’information à ce niveau. 1,5 % (1) 58 % % (26) 38 % (24) 20 7 % (12) % (24) % < Q18 : les pratiques 24 % (15) infirmières sont adaptées pour décoller une poche Les 35 % restant, représentent des non-réponses. Ce dernier chiffre prendra toute sa signification dans le rapprochement sur les conduites à tenir en cas d’irritation culanée et la réalisation de soins courants. Pas de réponses 37 % (23) 38 Commentaire Les infirmières s’estiment mal informées à propos des différents appareillages existant, en raison de leur grande diversité et leur renouvellement fréquent. On rappellera qu’il existe 2 systèmes d’appareillage (cf. partie Il-1 -3-l ), afin de l’adapter au type de stomie et à l’état cutané. Le soin de colostomie ancienne est considéré comme un soin propre, ce qui semble contradictoire avec I’utiIisation par certaines de produits antiseptiques. 75 Recherche en soins infirmiers -- .---.: No48 - Mars 1997 --Y.- -. .: -. ,. I Ce manque d’informations peut expliquer que 58 % des IDES connaissent mal la durée préconisée de mise en place d’un support (de 1 à 2 jours pour certaines et de 7 à 10 jours pour d’autres). De même, les non réponses vont dans le sens de cette imprécision. II nous a paru important de demander aux IDES, leur technique pour décoller une poche, en raison de I’observation de grande disparité à ce sujet. La moitié des IDES tiennent simplement la peau, pour enlever la poche, le reste ne sait pas ou utilise d’autres moyens (éther, dakin, eau chaude...), ce qui recoupe l’analyse de la question 23. Face à ces réponses, nous supposons que nos questions étaient peut-être trop spécifiques de la stomathérapie, pourtant elles figurent dans le programme infirmier. Nous supposons que le manque de connaissance concernant l’appareillage s’explique par le fait que les IDES se disent mal informées. De plus, on retrouve la présence d’une infirmière stomathérapeute dans 50 % des cas (cf. QlO), ce qui permet d’émettre l’hypothèse suivante : « Lés IDES ne se sentent pas concernées par le problème de I’appareillage car elles le considèrent comme le propre de la stomathérapeute ». Sur les soins courants de colostomie et les conduites a tenir en cas d’irritation cutanée Oui Q21 : La réalisation 38 % (24) des soins courants de colostomie selon le protocole (étapes et matériaux) Non Non réponses 35 7’0 (22) 26 7’0 (16) 59 % ’ 10 % Q20 : Mettez-vous 78 % (48) des gants pour le soin ? 10 % (7) QI 6 : Les pratiques 41 % (26) infirmières sont-elles adaptées en cas d’irritation de la peau ? 35 % (22) 22 % (14) Q17 : La pâte stomahésive est-elle connue ? 35 % (22) 5 % (3) - ses propriété5 ? - son application ? 60 % (37) 27 % 22 % (7) Commentaire Dans le cadre de référence nous avons abordé le protocole correspondant au nettoyage de la stomie. Cette pratique de soin est appliquée dans 38 % des cas (principalement chez les IDEM exerçant en entérologie et bénéficiant pour 10 d’entre elles d’un protocole de service). Dans les autres cas, le déroulement du soin est connu mais les matériaux utilisés ne sont pas explicites ou sont en désaccord avec le protocole d’usage (emploi d’éther, de dakin, de teinture de benjoin en tant que produits de base du soin). 22 % n’ont pas répondu, ce qui laisse supposer que le protocole leur est inconnu. Dans les conduites à tenir en cas d’irritation cutanée péristomiale, on retrouve la même répartition dans les réponses. Dans 41 % des cas, l’utilisation d’une pâte-joint type stomahésive et d’un protecteur cutané intégré à I’appareillage (système bibloc) se retrouve. C’est chez les IDES diplômées depuis peu et le IDES de chirurgie viscérale, que ces pratiques sont les plus courantes. Dans les autres cas, on note une application de pâte à l’eau, d’éosine, de teinture de benjoin etc., ou des non réponses, ce qui risque de masquer ou d’aggraver I’irritation première. Nous avons été surprises, que 60 % connaissent la pâte stomahésive, alors que seulement 40 % l’utilisent en cas d’irritation ce qui semble dû à la méconnaissance des propriétés de cette pâte et de son application. Le rasage en périphérie de la stomie, facteur de microcoupure et de folliculite est pratiqué par 66 % des IDES. Seules 4 infirmières nous ont parlé de couper les poils avec des ciseaux fins et 3 de les épiler (crème dépilatoire). Lors du soin, la majorité porte des gants non stériles, en raison du risque infectieux possible. Ce port s’explique par le risque de contamination actuel (en particulier par les hépatites virales et le sida), tout en rappelant que la présence de sang au niveau de la stomie n’est pas exceptionnelle. Les réponses à la question 24 relative au saignement en périphérie de la stomie sont difficilement exploitables du fait des interprétations diverses de la question. LA COLOSTOMIE : A LA RECHERCHE DE L’INCONNU(E) Les Q22 : Peut-on donner un bain à un colostomisé ? s’il Q29 : Quel régime alimentaire peut-on donner à un colostomisé ? problèmes quotidiens Réponses correctes Réponses incorrectes Non réponses ou très incomplétes a7 % 3,2 % 9,6 % 38,s % 37 % 11 % un régime normal un régime sans résidu (pour 38 % existe un appareillage adapté 4,s 9'0 un régime riche en fibres 8 % un régime < spécial colostomisé » Q30 : Que font les IDES en cas de : - diarrhée - constipation 41 45 % % 9,6 % 8 % Commentaire Les infirmières donnent un régime riche en fibres et pensent aussi dans ce cas à hydrater la personne. C’est effectivement utile afin de faciliter le transit. Dans ce contexte, peu font appel au médecin. N’ayant pas précisé cette question comme étant spécifique aux différents services, les IDES auraient dû opter pour le régime normal. Cependant 37 % d’entre-elles ont cité le régime sans résidu et 8 % donnent un régime « spécial colostomisé ». Ces deux régimes ne sont pourtant indiqués que dans des cas bien précis. (Préparation colique avant une opération par exemple). Question : La constipation leur paraît-elle moins grave ? Pourtant, une constipation prolongée peut avoir des conséquences graves. - 46 % des réponses sont incomplètes ou des non réponses. - 8 % répondent mal en émettant de donner un médicament laxatif (par exemple de la paraffine@). 11 % des infirmières n’ont rien répondu. Pour la question 30,41 % des réponses sont exactes car les IDES choisissent un régime pauvre en fibre ou constipant à l’occasion d’un épisode de diarrhée. 87 % de bonnes réponses ont été comptabilisées pour la question 22 (traitant du bain chez le colostomisé), dont 38 % précisent qu’il faut un appareillage adapté. l Elles pensent aussi à changer l’appareillage puisque la diarrhée induit des selles plus fréquentes donc plus irritantes pour la peau. L’appareillage devra être adapté aux selles émises. (Cette action tient du rôle propre de l’infirmière). D’autres hydratent la personne, ‘ceci est exact et nécessaire puisque la perte d’eau et d’électrolytes aura tendance à déshydrater le patient. 3e thème : Les outils du service Par contre l’intervention du médecin n’est que peu citée, alors que tout changement de régime doit se faire uniquement sur prescription médicale. . ‘. Oui Non QI 1 : Existe-t-il un protocole dans le service ? 16 % 82,2 yo Est-il écrit ? 80 % 20 % Q12 80 % 20 % 45 % 50 % : Est-il efficace ? QI0 : Faites-vous intervenir la stomathérapeute pour un patient colostomisé ? D’ailleurs 96 % des IDES administrent d’elles mêmes des médicaments (à visée constipante comme I’lmmodium@). . % % Enfin 48 % ne répondent pas ou de manière incomplète. En ce qui concerne la constipation les réponses sont correctes à 45 %. Seulement 38,s % répondent juste à la question 29. En effet le colostomisé doit s’alimenter normalement même si parfois son alimentation change pour cause de variation de transit. i 48 46 77 Recherche en soins infirmiers -.. -- z.: No48 - Mars 1997 .:-..:Y-:. . “ , * ” -._* ___ _, .“_ - -.. I.. --.. .- de thème : Besoins infirmiers Commentaire Seulement 16 % des personnes ont un protocole dans leur service. Les seuls protocoles existants sont dans les services de chirurgie digestive. Sur 10 protocoles 8 sont écrits et 2 non écrits. Par contre tous ne sont pas efficaces : 8 protocoles sur 10 sont dits « efficaces ». Questions : Oui Q31 : Aimeriez50 % vous avoir un 7 propositions protocole ? Non 12,9 % 29,l - Les protocoles utiles (efficaces) sont-ils les protocoles écrits puisque les chiffres se recoupent 1 Q32 : Aimeriez58 % vous avoir une 10 grille de suivi ? propositions 30 - Le nombre de non-réponses à la question 12 est de 2 nous pouvons supposer que les deux seules non réponses sont celles des personnes n’ayant qu’un protocole non écrit ? Q33 : Aimeriezvous avoir un Carnet ? 4,8 % Là où les protocoles sont efficaces, le personnel soignant ne rencontre pas de problème de peau, ni de gêne dans les étapes de soins. Elles estiment également que ces protocoles sont utiles pour les stagiaires. Aucune IDE libérale n’a de protocole de soins. QS : Etes-vous demande de formation professionnelle ? a7 s 19,3 Yo si en enseignement pratique en petit groupe Peut&tre % % Non réponses 8 % Il,2 % 8 % 80 % Commentaires : les besoins /DE La stomathérapeute 45 % des IDES font appel à la stomathérapeute contre 50 % qui ne la font jamais intervenir. Les IDES libérales n’ont jamais recours à une stomathérapeute. Nous pouvons remarquer que les IDES ayant 1 protocole efficace (selon elles) font quand même appel à la stomathérapeute de leur service alors que la fiche (le protocole) traite des problèmes de peau, de fuite, des étapes de soin. Cependant la stomathérapeute de ces services prend en charge (à la demande de 32 % d’lDEs) les difficultés d’appareillage (poche ou plaque). Ce résultat peut recouper celui de la question 13 ou nous avons mis en évidence que 83 % des IDES ne se sentent que moyennement informées sur l’appareillage des colostomies. La deuxième raison également importante, pour laquelle la stomathérapeute intervient, est l’éducation, citée à 24 %. Cette réponse est logique puisque le rôle de cette professionnelle en stomathérapie est aussi d’éduquer la personne avant la sortie. 14,5 % font appel à la stomathérapeute pour un doute devant l’état de la colostomie. Ce qui est un chiffre important. La demande au niveau d’un problème de peau ou de selles est moindre (8 % pour un problème de peau et 4,8 % pour les selles). 50 % des IDES sont réellement à la demande d’un protocole et 29 % doutent. Cependant cette réponse n’est pas vraiment négative car nous comptons 12,9 % de non (francs) et 8 % de non réponses. Hypothèse Les infirmières ayant répondu « non » sont probablement les mêmes que celles qui ont affirmé que leur protocole était efficace ou peut-être que certaines ne se sentaient pas vraiment concernées. Nous avons tout de même 7 propositions de protocole axées sur la surveillance de selles, de peau ; les étapes de soins à suivre, les produits à utiliser, les conduites à tenir en cas de problème, les différents appareillages et l’alimentation. A l’analyse, les demandes que nous retrouvons le plus sont les conduites à tenir en cas de problèmes, les types de selles selon la colostomie ; peut-être pouvons nous faire le rapprochement avec les résultats de la question 15 qui ont démontré que peu d’infirmières connaissaient la colostomie droite et transverse donc les réponses au niveau des selles de ces colostomies étaient en majorité fausses. La demande d’un protocole sur les soins courants et les produits à employer est souvent réapparue, il est vrai que peu de personnes (38 %) connaissent à la fois le déroulement et les matériaux à utiliser. LA COLOSTOMIE : A LA RECHERCHE DE L’INCONNU(E) L’émergence de demande d’une grille de surveillance est particulièrement forte : 58 % des IDES sont en demande de celle-ci. Par contre il nous est apparu que la majorité (85 %) des IDES des services digestifs n’exprimaient pas de besoin à propos de cet outil. Quelques IDES intéressées nous ont apporté des idées de grille, dont les thèmes étaient souvent similaires. Exemple : La qualité des selles, l’appareillage, la technique de soins, les problèmes du jour etc. Ces propositions sont presque identiques à celles faites pour les protocoles. Le carnet de suivi du colostomisé a été accepté et demandé à 87 % contre 8 % de non et 4,8 % qui ne répondent pas. Le contenu du carnet est en accord avec les besoins exprimés auparavant (431 et 32) peut-être est-ce pour cela que la demande est si forte ? Malgré l’importante demande d’outils de soins, 19,3 % seraient d’accord pour suivre une formation professionnelle sur les colostomies contre 80 % qui ne le dkirent pas. Hypothèse Ce dernier chiffre qui nous parait plus qu’élevé, est peut-être en rapport avec la présence d’une stomathérapeute dans le service qui pourrait leur paraître utile lorsqu’elles sont face à un problème de colostomie. Peut-être préfèrent-elles se décharger sur la professionnelle en stomathérapie plutôt que de mal effectuer leur soin. Une autre hypothèse est que la question 8 est au début du questionnaire, donc les IDES n’ayant pas encore fini de répondre estiment être parfaitement au point au niveau des soins. 5. CONCLUSION DE L’ANALYSE Au cours de cette enquête nous avons rencontré des difficultés tant dans la manière d’élaborer le questionnaire que dans son étude. Nous avons analysé certaines questions qui après le test préalable nous apparaissaient essentielles, en particulier la question no 28 à propos de l’irrigation colique. En fait, cette question n’était pas indispensable puisque le sujet traitait des soins de colostomie ancienne chez les personnes dépendantes alors que l’irrigation colique est destinée aux personnes ne nécessitant pas de soins infirmiers particuliers. Les questions ouvertes ont posé des problèmes au niveau de leur exploitation. Les réponses étant extrêmement diversifiées, certaines, peu citées, nous ont conduit à les éliminer. I*‘: , ,. .-. -.-. - -. -... ..-- La question portant sur la conduite à tenir au cas où la colostomie saignotte, n’a pu être exploitée, car la plupart des IDES l’ont comprise comme une question traitant de I’hémorragie. Par contre nous aurions dû demander quel était leur nombre d’années dans leur service afin de faciliter notre interprétation des pourcentages. II est vrai qu’une IDE travaillant depuis longtemps dans un même service est plus apte à réaliser les soins spécifiques à celui-ci. Ici I’IDE de chirurgie est plus à même de connaître la prise en charge optimale d’une colostomie contrairement aux IDES en provenance de néphrologie (par exemple). Dans l’ensemble, les formulations des questions ont été comprises, cependant nous aurions dû éviter pour certaines la possibilité d’un peut-être (431) ou « moyennement » (Q13).Un manque de précision dans la réponse nous a fait hésiter à les classer dans les cases de nos tableaux ; ce qui était essentiel pour calculer les pourcentages. Nous avons donc décidé de les comptabiliser avec les réponses OUI (pour le peut-être) et NON (pour le moyennement). 52 % des infirmières ont répondu, ce qui paraît tout à fait correct puisque ce questionnaire était lié aux connaissances, et l’interprétation sur les compétences théoriques et pratiques des IDES aurait pu induire une certaine réticence a répondre. Au terme de cette analyse, nous avons fait des constats : à la fois sur les connaissances pratiques mais aussi théoriques des IDES. Nous avons aussi, et c’était notre but, mis en évidence une forte demande d’outils de travail. Tout d’abord cette étude a été basée sur une population diversifiée d’infirmières et dont (c’est notre constat) I’expérience professionnelle était récente puisque la plupart avaient peu d’années de diplômes (53 % moins de 5 ans). Cela peut expliquer le fait qu’une minorité connaissait les appareillages des colostomies, mais aussi la manière d’effectuer les soins courants, surtout au niveau des produits à utiliser. L’alimentation du colostomisé n’est pas une notion acquise pour beaucoup d’lDEs (II % de non réponse + 50 % de régime autre que le régime normal). Cette acquisition serait utile afin de mieux apprécier l’aspect des selles de la personne mais ce sujet n’est pas bien connu également. Face à ces réponses, nous pensons que notre questionnaire était trop spécifique de la stomathérapie, pourtant, certaines bases du programme d’enseignement dans les IFSI sont axées sur ces soins et 36 % disent réaliser plus de 10 soins par an. Malgré ces difficultés pratiques, la majorité répond juste aux questions théoriques. D’ailleurs 90 % ont eu un apport théorique lors de leur formation infirmière. 79 Recherche en soins infirmiers N” 48 - Mars 1997 Le nombre impqrtant de non réponses (environ 40 %) est sûrement lié au manque de temps dans les services, ou alors, les IDES ne se sentaient pas concernées par certaines questions. En ce qui concerne nos propositions d’outils de travail pouvant faciliter la prise en charge du colostomisé ; les réponses ont démontré que leurs besoins étaient ceux auxquels nous nous attendions lorsque nous avons élaboré notre questionnaire. Nos propositions les ont séduites : plus précisément et hiérarchiquement le carnet de suivi du colostomisé, suivi de la grille de surveillance et enfin le protocole de soins. Quels qu’ils soient, ces outils sont demandés au moins par la moitié des personnes sondées. C’est pour cette raison que nous leur proposerons un carnet de suivi du colostomisé car celui-ci les intéresse plus particulièrement. Ce carnet existe déjà et lors de notre entretien avec la stomathérapeute de Roubaix, nous avons remarqué que ce carnet pourrait être plus fonctionnel. Son contenu permettra une prise en charge optimale du malade colostomisé à domicile ou à l’occasion d’une hospitalisation imprévue. C’est pour cela que nous travaillerons en collaboration avec la ou les stomathérapeutes qui semblent être intéressées par cet outil. La grille de surveillance est également très demandée et les propositions des IDES pourront nous aider à l’élaborer. II nous paraît plus judicieux de proposer des protocoles ouverts composés de recommandations de qualité, c’est-à-dire que ceux-ci doivent s’adapter à tous les problèmes pouvant être rencontrés suite au port d’une colostomie. Chaque protocole sera spécifique à chaque demande de I’IDE. Les apports pourront alors éviter aux IDES de joindre systématiquement la stomathérapeute puisque la moitié fait appel h celle-ci pour ces problèmes. Mais aussi pallier à un manque de protocole dans les services puisque seulement 10 IDES sur 62 disent avoir un protocole. N’oublions pas que tous ces outils sont à mettre en place avec l’ensemble des équipes soignantes. CONCLUSION Cette enquête menée auprès de différents groupes d’infirmier(e)s, avait pour but, dans le domaine précis des soins de colostomie, d’apprécier les connaissances pratiques et théoriques et d’en dégager quelques propositions. Elle a nécessité en préalable la présentation d’un cadre conceptuel détaillé, pour orienter les objectifs et définir les concepts. Le nombre des non-retours, quelles qu’en soient les raisons, doit faire interpréter, avec réserve, les pourcentages relevés. La fréquence de réponses erronées ou non-réponses dans le domaine des conduites à tenir, par exemple, suscite des interrogations et justifie la mise en place de protocoles simples et pratiques déjà en vigueur dans certains services, de grilles de surveillance et d’un carnet de suivi du colostomisé. Ces souhaits et projets pourraient se voir précisés et mis au point lors de travaux ultérieurs dans le cadre des services spécialisés. BIBLIOGRAPHIE - « Aujourd’hui la vie recommence », Laboratoire Convalec, 1989. - Cahier de chirurgie « spécial stomie », no 54, année 1985, no 71, année 1989. - Cours de 1 re et 2e année de I’IFSI de Roubaix. - Forum infirmier organisé par ARDASI Armen@res. Le Vivat, 29, 30, 31 mars 1994. - Forum infirmier organisé par ARDASI Valenciennes, Octobre 1992. - L’infirmière magazine no 67, année 1992, no 13, février 1988. - « Précis d’anatomie et de physiologie humaine », M. LACOMBE. - Protocole du C.H. de Roubaix, du service de chirurgie digestive, concernant les soins courants de colostomie par les : Docteur FLORIN, Docteur BOURNEVILLE, Docteur GUIDEZ (angéiologie). - Recherche « savoir infirmier, concernant la plaque comfeel », année 1991. - « Revue de l’infirmière », no 17, année 1993. - « Soins chirurgie », no 583, avril 1994 no1 62/163, septembre 1994 no 170, année 199.5. - « Spécial stomies », par N. GILL-THOMPSON, tome 85 no 2, année 1989. - « La slomathérapie », de Suzanne MONTANDON, etc., édition le Centurion. - « L e s s t o m i e s d i g e s t i v e s d e l ’ a d u l t e », de M. ADLOFF et T. Cl. OLLIER. - « Vivre avec une stomie », de H. BAUMEL et J.-F. LOUIS, édition SIMEP. LA COLOSTOMIE : A LA RECHERCHE DE L’INCONNU(E) ANNEXE 1 SYSTÈME COMPLET POUR IRRIGATION 81 Recherche en soins infirmiers N” 48 - Mars 1997 ANNEXE 2 L’IRRIGATION COLIQUE par Bernadette FABRÉCA et coll., infirmière stomathérapeute, hôpital Louis-Mourier de Colombes Cette technique permet aux colostomisés d’éliminer leurs selles en une fois tous les trois à quatre jours afin d’éviter le port d’une poche de recueil sur l’abdomen. DÉFINITION L’irrigation colique est une technique de lavement simple. Le but recherché est de permettre la régulation du transit intestinal tout en contrôlant l’évacuation du côlon. Celle-là va suspendre l’émission de selles pendant deux à trois jours et dispenser le malade du port d’une poche de recueil. INDICATIONS Uniquement sur les personnes ayant une colostomie terminale gauche. Le plus souvent, suite à une amputation abdomino-périnéale ou à une intervention de type Hartman où le côlon est abouché en iliaque gauche, le moignon rectal restant enfoui. II faut également que les selles soient pâteuses voir moulées. - un manchon ; - eau, savon de Marseille, serviette éponge, gant de toilette, haricot ; - un pied à sérum ; - un fauteuil pour asseoir le malade. DÉROULEMENT DE L’IRRIGATION CONTRE-INDICATIONS - Pour tous les autres types de stomies ; - diarrhée chronique ; - radiothérapie ; - chimiothérapie augmentant le risque de diarrhée. MATÉRIEL J Préparation du matériel - Fermer le régulateur de débit (4) ; emplir le réservoir d’eau tiède à 32 ou 33 OC ; - le suspendre à la potence de manière à ce que la base du réservoir soit située à hauteur d’épaule du malade ; - purger la tubulure. Une trousse d’irrigation contenant : - un réservoir de deux litres (fig. 1) ; - un raccord ; - un embout en mousse permettant l’abouchement à la stomie sans créer de traumatisme ; - deux pinces à linge ; ,, * Préparation locale - Oter l’appareillage présent, nettoyer à l’eau et au savon, sécher. Un toucher est pratiqué pour repérer le trajet de la stomie de manière à ce que l’irrigation soit efficace ; - coller le manchon en l’orientant de façon à le faire s’évacuer dans les toilettes si le malade est assis sur les WC ou du moins dans un bocal où l’on aura mis de l’eau (300 à 400 cc) ce qui diminue le reflux des odeurs (fig. 2) ; c .-...*___ -.. .,: : I -.. , I t *- ..‘. :,.- .* . I . . -.* ~~ ( , *-., ‘-. -Al 2 . ..a I_ . _. - passer la canule à bout conique (1) dans la partie supérieure du manchon (fig. 3). après. Entre-temps, afin que la patient soit libre de vaquer à quelques occupations, on roulera le manchon et on le fermera avec la seconde pince à linge ; - le malade peut se masser l’abdomen de manière à mieux évacuer toutes les selles. ,[ 31~: Temps de réfection - Après quarante-cinq minutes, on considère que le côlon est propre. Le manchon est alors retiré et jeté après avoir été glissé dans un sac papier prévu à cet effet ; - la stomie, nettoyée à l’eau et au savon, puis bien séchée, est alors appareillée avec un tampon oblitérateur ou une minipoche selon le choix du malade (fig. 5) ; ‘“. Irrigation et évacuation 1. .” - Faire couler en cinq minutes 750 cc d’eau tiède en prenant soin d’arrêter en cas de colique ; - attendre quelques minutes puis retirer l’embout ; - fermer le haut de la poche avec deux pinces à linge (fig. 4) ; - laisser évacuer les selles. Un premier jet vient spontanément, une deuxième trente à quarante minutes ,. -. .- --- , “~ ..--.----.- 8 3 Recherche en soins infirmiers 1_:_1:__~-_:-_~-:--.------No48 - M a r s 1997 -y :--- :_-_-:- :_~__:. -‘-:‘ITT.-~.I_: ” ,?” “<,” * s,-,a - les incidents particuliers et l’efficacité sont réguliè- UN CONFORT POUR LE STOMISÉ rement notés. En cas de crampes - Fermer le régulateur. - Respirer calmement et profondément. - Masser doucement l’abdomen. - Vérifier que l’eau n’est pas trop froide. - Vérifier que le réservoir se trouve bien à hauteur d’épaule. - Après disparition des crampes, reprendre l’irrigation en ouvrant progressivement le régulateur. L’irrigation terminée, l’utilisation d’une poche de recueil devient superflue. Toutefois l’émission de gaz n’est pas éliminée. II existe des obturateurs adhésifs avec filtre intégré désodorisant les gaz et supprimant les bruits accompagnant leur émission. Son aspect extérieur est celui d’un petit pansemenl de couleur chair. Imperméable et invisible, il autorise la baignade, il permet l’autonomie en toute sécurité. L’irrigation ne présente pas de danger si l’on respecte les règles habituelles d’utilisation de matériel et de l’hygiène. La répétition de lavements ne provoque pas d’irritation sur la muqueuse colique. Le malade évalue lui-même sa durée de tenue sans poche. En moyenne de quarante-huil heures, celle-ci peut aller jusqu’à soixante-douze heures. L’initiation à l’irrigation peut débuter très rapidement, après l’intervention chirurgicale. Elle a lieu dans ces conditions en milieu hospitalier. Elle peut se faire à tout moment sur les conseils d’une stomathérapeute pour une colostomie plus ancienne.