Programme du spectacle
Transcription
Programme du spectacle
1 SPLENDID’S au Centre Dramatique de Thionville-Lorraine Ve 24, Sa 25 et Ma 28 septembre’04 à 20h30 et Me 29 septembre’04 à 19h00 Au Centre Dramatique Régional de Tours du Me 5 au Je 7 octobre’04 ∑ Au Centre Dramatique National de Montreuil du Je 27 janvier’05 au Sa 12 février’05 ∑ Au Théâtre National du Luxembourg du Me 16 au Ve 18 février’05 ∑ À la Halle aux Grains, Scène Nationale de Blois Ma 22 et Me 23 février’05 ∑ À La Passerelle, Scène Nationale De Saint-Brieuc Me 2 et Je 3 mars’05 ∑ À L’Opéra-Théâtre de Metz Ve 11 et Sa 12 mars’05 © Pierre Grosbois SPLENDID’S en tournée Installations autour de SPLENDID’S à Thionville Au Centre Dramatique de Thionville-Lorraine, Projet photo de David Arnaud, Ludovic Guyot, Gérard Hutt, Patrick Wong du Ve 24 au Me 29 septembre’04 Remerciements À F. Denis, Hôtel Raphaël à Paris et O. Blanchard, Grand Hôtel de la Reine à Paris ∑ À la Bibliothèque municipale Exposition œuvres et biographies de Jean Genet du Me 15 au Ma 28 septembre’04 ∑ À la librairie Plein Ciel Vitrine du Me 15 au Ma 28 septembre’04 et table au Centre Dramatique de Thionville-Lorraine, les soirs de la représentation Prochains spectacles au CDTL Le Roi Nu Me 20 et Je 21 octobre’04 ∑ Zugzwang du Me 1 au Ve 3 décembre’04 ∑ Zugzwang & En d’autres termes Sa 4 et Di 5 décembre’04 ∑ Bar & La Festa du Ma 11 au Sa 15 janvier’05 ∑ D’une seule main du Ma 8 au Ve 11 février’05 ∑ Alices du Ma 22 au Je 24 mars’05 ∑ Le Belvédère du Ma 12 au Ve 15 avril’05 ∑ Eraritjaritjaka Ma 3 et Me 4 mai’05 ∑ L’École des bouffons Lu 9 et Ma 10 mai’05 ∑ Spectacle de sortie du groupe XXXV Sa 28, Lu 30 et Ma 31 mai’05 Renseignements/Réservations 03 82 82 14 92, www.cdtl.fr, [email protected] ∑ FNAC magasins, www.fnac.com, 0892 683 622 (0,34 Euro/mn) ∑ www.theatreonline.com, 0820 811 111 (0,12 Euro/mn) ∑ Virgin, Auchan «Afin de survivre à ma désolation, quand mon attitude était davantage repliée, j’élaborais sans y prendre garde une rigoureuse discipline. Le mécanisme en était à peu près celui-ci (depuis lors je l’utiliserai) : à chaque accusation portée contre moi, fût-elle injuste, du fond du cœur je répondrai oui. A peine avais-je prononcé ce mot — ou la phrase qui le signifiait — en moi-même je sentais le besoin de devenir ce que l’on m’avait accusé d’être». Jean Genet: Journal du Voleur (1949) SPLENDID’S création Mise en scène Laurent Gutmann Avec Stephen Butel, Luc-Antoine Diquero, Cyril Dubreuil, David Gouhier, Francis Leplay, Marco Lorenzini, Eric Petitjean, Nicolas Pirson Scénographie Laurent Gutmann et Alexandre de Dardel, Costumes Axel Aust, Lumières Gilles Gentner, Son Madame Miniature, Assistante à la mise en scène Catherine Vinatier Régie générale Gildas Burille, Régie lumière JeanLuc Zorzan, Régie Son Eric Duchêne, Réalisation des costumes Denise Schumann (Atelier tnl), Machiniste Albert Louis, Habilleuse Nicole Caudy Le Centre Dramatique de Thionville-Lorraine est subventionné par : ∑ le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Lorraine ∑ la Ville de Thionville ∑ le Conseil Régional de Lorraine ∑ le Conseil Général de Moselle. Production Centre Dramatique de Thionville-Lorraine, En coproduction avec la Halle aux Grains – Scène Nationale de Blois, Théâtre National du Luxembourg Pièce passionnante, Splendid’s est l’un des carrefours les plus secrets de l’œuvre de Genet. Sartre, ayant lu le manuscrit, la trouvait encore meilleure que Les Bonnes. Après avoir mis en scène Le Balcon, où Genet célèbre les fastes et les pièges de la magnification de l’Image, Laurent Gutmann a entrevu dans Splendid’s, «histoire de la défaite de l’image», quelque chose comme une confidence, à demi échappée à son auteur et aussitôt vouée au silence (Genet mourut sans en avoir autorisé la publication). L’intrigue, à première vue, est simple. La bande de la Rafale a kidnappé une riche héritière américaine pour rançonner son père. L’affaire tourne mal: l’Américaine est tuée, et les sept malfrats se retrouvent assiégés dans un grand hôtel. La police ne se doute pas encore que l’otage est morte, ce qui explique que l’assaut final n’ait pas encore été donné. Splendid’s fait le récit des derniers instants vécus par les gangsters, auxquels s’est joint un transfuge des forces de l’ordre. Sur cette trame d’apparence presque naïve, Genet bâtit sa pièce peut-être la plus classique. L’unité de lieu et d’action, nettement marquée, forme le cadre implacable et sans issue où tout semble imposer un dénouement sanglant. Il ne manque plus à Splendid’s que la fatalité tragique d’une telle fin: elle conférerait à l’aventure de la Rafale, tombée au champ d’honneur du crime, la noblesse d’allure d’une geste légendaire. C’est précisément en ce point que Splendid’s commence à se compliquer. Car l’hôtel désert que hantent les bandits condamnés répond exactement à la définition que Genet donnera de la scène quelques années plus tard: «lieu voisin de la mort, où toutes les libertés sont possibles». Aussi chacun des sept complices agit-il plus librement que jamais. Leur chef veut désigner un bouc émissaire pour la mort de l’otage, rêve de survivre pour s’évader un jour et reconstituer la bande — bref, cherche à transiger avec l’inéluctable. Mais personne ne l’écoute plus. Chacun use du peu de temps qui lui reste pour réagir à sa façon à une mort si imminente qu’elle en est présente: «nous avons déjà cessé de vivre», dit l’un d’eux. Or cette mort dès la vie est-elle vraiment plus qu’un jeu? L’idéal du criminel n’a pas à se conformer aux canons esthétiques et moraux de l’héroïsme sublime. Cet héroïsme-là n’est encore qu’une image qui lui est imposée de l’extérieur. Au nom de quel engagement devrait-il lui rester fidèle? Et si sa perfection s’avérait être d’un autre ordre — si elle ne consistait pas à tenir (ses promesses, son rang, sa parole), mais à lâcher et à être lâche? Ainsi, dans Splendid’s, la «beauté en creux» chère à Genet se creuse davantage encore, en se manifestant par une sorte d’abdication: une mythologie intime, une certaine idôlatrie découvre qu’en elle se tapit encore une loi, laquelle demande à être renversée. Ne reste plus alors en scène qu’une poignée d’hommes «profondément seuls, désenchantés et curieusement légers», conclut Laurent Gutmann: «l’humanité ici représentée n’est l’allégorie de rien». JEAN GENET Jean Genet naît le 19 décembre 1910 à Paris. Abandonné par sa mère, il est placé dans une famille d’accueil. À la suite d’une série de fugues et de délits mineurs, il connaît sa première expérience carcérale à quinze ans. Il s’engage à dix-huit ans dans la légion étrangère, déserte en 1936 et vagabonde durant un an en Europe avec de faux papiers. En 1942 alors qu’il est incarcéré à la centrale de Fresnes, il écrit son premier poème Le Condamné à mort qu’il fait imprimer à ses frais. Cocteau le soutient après avoir lu les manuscrits de Notre-Dame des Fleurs et de Miracle de la rose et obtient pour lui une remise de peine. Il est libéré en mars 1944. Sur une pétition d’écrivains lancée par Cocteau et Sartre, il obtient une grâce définitive en 1949, année de l’écriture de Splendid’s. Entre 1955 et 1961, Genet écrit et publie Le Balcon, Les Nègres et Les Paravents qui le placent au premier rang des dramaturges contemporains. La dernière partie de sa vie, il la consacre à l’engagement politique aux côtés des Black Panthers puis des Palestiniens. En 1982, il se trouve à Beyrouth lors du massacre des camps de Sabra et Chatila. Il rédige alors le plus engagé de ses textes: Quatre heures à Chatila. Il meurt le 15 avril 1986. • • • • LAURENT GUTMANN Né en 1967, il reçoit une formation de comédien à l’École du Théâtre National de Chaillot dirigé par Antoine Vitez. Parallèlement, après une maîtrise de Sciences Politiques, il obtient un DEA de philosophie à Paris X Nanterre. Germanophone, il part à Vienne en Autriche comme coopérant au Théâtre de l’Institut Français. En 1994, il crée sa compagnie (Théâtre Suranné) avec laquelle il réalise ses premières mises en scène dont La Vie est un songe de Calderón de la Barca et La Légende de la forêt viennoise de Ödön Von Horvath. Comme pour toutes ses créations, il en cosigne les scénographies. Responsable pédagogique associé, jusqu’à 2004, à l’École du Théâtre National de Strasbourg, Laurent Gutmann anime également de nombreux stages en France (Orléans, Blois, Strasbourg) et à l’étranger (Espagne, Pérou, Japon). En 2002, il est lauréat du concours «Villa Médicis hors les murs» pour un projet de collaboration avec l’auteur et metteur en scène japonais Oriza Hirata. Il crée India Song de Marguerite Duras, avec des comédiens japonais, à Tokyo puis Nouvelles du Plateau S. de Oriza Hirata au Théatre National de Strasbourg en 2003. Ce spectacle est le premier travail de Laurent Gutmann présenté à Thionville en mai 2004. En janvier 2004, il succède à Stéphanie Loïk à la direction du Théâtre Populaire de Lorraine qui devient Centre Dramatique de Thionville-Lorraine. • • • •