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La gestion des ressources du secteur public, c’est une chose – mesurer l’utilisation des ressources du secteur public en est une autre! Rocky J. Dwyer La gestion des ressources du secteur public, c’est une chose – mesurer l’utilisation des ressources du secteur public en est une autre! La gestion des ressources est une fonction tout à fait naturelle dans le secteur public canadien. Mais plus que jamais maintenant, les cadres supérieurs du secteur public du Canada doivent consacrer une attention égale et officielle aux résultats et aux ressources. Si on prend ce principe à la lettre, la gestion des résultats s’applique à tous les types de programmes, à tous les niveaux organisationnels et à toutes les compétences administratives. On sait toutefois qu’on a recours à divers degrés d’un cadre de mesure de rendement pour exécuter cette stratégie souhaitée. Si le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada affirme que les comptes rendus liés au rendement et la gestion sont tributaires de distinctions entre les intrants, les extrants, les résultats et les indicateurs, l’analyse comparative réalisée par des organisations de pointe démontre que les indicateurs sont les outils de mesure empiriques. Par conséquent, au chapitre de la mesure du rendement, on fait porter l’attention sur les « résultats » qui comptent le plus à la fin et lie ces résultats aux intrants (ressources) avec les activités et les extrants. Mais lorsqu’on fait un examen plus approfondi, on constate que la mesure du rendement ne se limite pas tout simplement à la « mesure des effets ». Il s’agit d’un régime de gestion qui oblige l’organisation à se brosser un tableau précis de ses objectifs et des moyens ordinaires qu’elle prendra pour rendre compte de ses réussites. Idéalement, les gestionnaires du secteur public devraient prendre la mesure du rendement comme un élément d’un régime de gestion plus large, qui tente de lier les résultats continus à la planification straté gique, à la budgétisation et à l’attribution des ressources. La clarté et le savoir – deux impératifs Si la mesure du rendement est difficile en soi, ce qui représente un défi particulier, c’est le contexte des programmes non commerciaux, soit essentiellement tous les programmes fédéraux. Par conséquent, pour aller au cœur de la mesure du rendement, il faut viser la clarté et le consensus des objectifs et comprendre en quoi les actions de l’organisation contribuent aux extrants et aux résultats. Puisque la mesure du rendement permet d’évaluer le succès d’un programme, il faut inévitablement comprendre le programme et ses objectifs visés. Ce qui est difficile, c’est de faire la synthèse des diverses perspectives des membres principaux de l’organisation et de s’en servir pour se brosser un tableau cohérent de la situation. La première étape, et la plus importante aussi, dans sa conception d’un cadre de mesure du rendement consiste à analyser le programme en pièces séparées : l’analyser, le disséquer et obtenir une vue explosée conceptuelle de ses éléments. Pour ce faire, il faut bien comprendre les objectifs du programme et leur lien au mandat de l’organisation. Même lorsque les résultats visés d’un programme sont décrits explicitement, le choix des indicateurs ne se fait pas automatiquement. Sans l’accord des intervenants, on risque de favoriser un rendement inapproprié. Une des conditions essentielles à un exercice de mesure de rendement réussi est de trouver des indicateurs crédibles qui définissent l’importance d’un programme et qu’on © INSTITUT DE LA GESTION FINANCIÈRE DU CANADA 2015. TOUS DROITS RÉSERVÉS. peut mesurer avec succès. En théorie, si on constate que les programmes présentent un rendement insuffisant, il faudrait attribuer ces ressources à d’autres programmes pour lesquels on a démontré des avantages pour le public. Se faire convaincant On reconnaît dans le secteur public un certain paradoxe lié à la mesure du rendement. On pourrait en fait affirmer que la mesure du rendement revient à conter un récit convaincant. Non seulement les gestionnaires doivent-ils reconnaître les limites des indicateurs choisis et des preuves obtenues pour ces indicateurs, il faut aussi appuyer le récit à raconter par des faits crédibles. Il est question de la valeur ajoutée qu’apporte le programme à un segment particulier de la société canadienne. La mesure et ses limites Comme l’a fait remarquer le vérificateur général du Canada, la mesure dans le secteur public au cours des dix dernières années s’en tient moins à une question de précision et consiste davantage maintenant à mieux comprendre et à mieux savoir ce qui donne de bons résultats et par conséquence à réduire tout incertitude au sujet des effets d’un programme donné. Puisqu’il faut MAI 2015 IGF*FMI e-JOURNAL 1 LA GESTION DES RESSOURCES DU SECTEUR PUBLIC, C’EST UNE CHOSE – MESURER L’UTILISATION DES RESSOURCES DU SECTEUR PUBLIC EN EST UNE AUTRE! être réaliste au sujet des résultats d’un programme, il faut également reconnaître l’importance d’autres facteurs susceptibles d’avoir une incidence sur ces résultats. De plus, il est plus important d’un point de vue stratégique de reconnaître qu’il y a bel et bien des influences plutôt que de nier ce fait. On reconnaît de plus en plus qu’une telle mesure a ses limites, ce qui laisse peut-être entendre qu’on doive accepter une certaine incertitude au sujet de l’indisponibilité de mesures de rendement dans certaines situations. Lorsqu’on doit absolument avoir un degré de certitude élevé au sujet de la contribution d’un programme, il est encore plus important de veiller à la rigueur du processus de mesure. Comprendre à fond les pratiques exemplaires de l’industrie au chapitre de la mesure du rendement est la première étape de l’établissement d’une méthodologie crédible qui permettra de mesurer les effets d’un programme. De plus, si l’on a recours à l’analyse de la contribution et à d’autres techniques et démarches adaptées pour ajouter de la rigueur, on peut améliorer la validité des preuves. Comme l’a indiqué le bureau du vérificateur général à de nombreuses occasions, toute la preuve recueillie – une partie bien fondée, une autre un peu moins peut-être – devrait permettre aux gestionnaires du secteur public de créer un récit crédible au sujet du rendement. Les gestionnaires du secteur public devront à l’avenir concevoir une méthodologie de rechange fondée sur des pratiques exemplaires vérifiées par l’industrie qui comprennent ce qui suit : • Fournir un plan bien articulé du contexte du programme et de ses objectifs généraux, de même que ses stratégies pour arriver à cette fin. • Présenter une théorie de programme plausible qui permet de réaliser les objectifs généraux du programme. • Décrire les activités et les résultats produits par le programme. • Souligner les résultats et démontrer qu’il existe bel et bien un lien entre ce que fait le programme et les résultats observés. • Trouver des explications raisonnables au sujet des résultats qui tiennent compte des facteurs externes ou qui démontrent clairement toute influence de ces facteurs sur le résultat ou les résultats en question. Au sujet de l’auteur Rocky J. Dwyer, Ph. D., FCPA, CPA, FCMA et CMA est un professeur au College of Management & Technology de la Walden University. Il est un écrivain lauréat de prix, un rédacteur et un éducateur offrant ses services de consultation et de recherche à des organisations des secteurs public, privé et du sans but lucratif afin d’examiner et de valider la capacité organisationnelle stratégique et la gestion du rendement. Les résultats de ses recherches ont été publiés et présentés au cours de conférences et de symposiums au Canada, aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Allemagne, dans la Fédération russe et dans la République populaire de Chine. On peut communiquer avec lui à l’adresse suivante : [email protected]. Apprendre plus. Aller plus loin. Si vous, ou un adulte que vous connaissez, aimeriez améliorer vos aptitudes à la lecture, à l’écriture ou en mathématiques, veuillez consulter les Pages JaunesMC sous la rubrique APPRENDRE ou visitez www.VoirApprendre.ca 2 IGF*FMI e-JOURNAL MAI 2015 © INSTITUT DE LA GESTION FINANCIÈRE DU CANADA 2015. TOUS DROITS RÉSERVÉS.