Anémone - ParuVendu

“MADEMOISELLE WERNER” - JUSQU’AU 25 FÉVRIER
ademoiselle
Werner ne
s’ennuie jamais !
Elle a la tête dans
les nuages et les pieds sur
une autre planète. Cela fait
bien longtemps qu’elle a
bloqué le compteur et que
l’imaginaire a pris le dessus
sur le réel, les fantasmes se
succédant au rythme des
rencontres les plus
anodines… En apparence,
il serait bien difficile de lui
trouver des défauts et
pourtant cette grenouille
de bénitier ne jure que
par le vice ! Rencontre
avec la comédienne
Anémone qui interprète
avec délice et malice
Mademoiselle Werner
au Théâtre des Variétés
tous les soirs à 19 heures…
Anémone
M
✒Propos recueillis
par Tony GOMEZ
a fait un très joli travail. Il a fait
un Marivaux l’an dernier,
un enchantement ! Le plus joli
que j’ai vu.
Anémone et son chien
Tout d’abord Anémone…
Félicitations ! Cette pièce est
faite sur mesure, à tel point
que l’on pourrait croire que
c’est vous qui l’avez écrite !
Merci, mais c’est tout de même
très élaboré comme écriture…
C’est tellement particulier
comme style que ce ne sont
jamais les mots que l’on attend.
Le choix du vocabulaire est très
curieux et j’ai eu du mal à
l’apprendre à cause de cela.
Ce sont d’autres mots qui
venaient ! Cela fait partie du
personnage, cette façon
ampoulée de parler, de faire
des révélations.
Comment avez-vous réagi
lorsque le texte de l’auteur
Claude Bourgeyx vous a été
présenté ?
J’étais contente, car j’avais déjà
lu des textes de lui et je trouvais
que c’était un bon auteur.
Et Jean-Louis Thamin, le metteur
en scène qui me l’a proposé,
Pour comprendre et découvrir
Mademoiselle Werner, il faut
revenir sur ses blessures
d’enfance.
C’est triste. La pauvre n’a pas
connu son père, sa mère est
morte lorsqu’elle avait 12 ans
et ne l’aimait pas… Comme elle
dit : « Je me souviens des
mauvais moments, les bons
je les ai oubliés » ! Elle a la
trouille de ressembler à ses
parents, ce sont deux monstres.
Mais elle aussi est monstrueuse !
Le spectateur découvre
Mademoiselle Werner dans
l’indiscrétion. Comme s’il
regardait par le trou de la
serrure.
Oui, à travers une succession
de scènes. Elle porte beau
et tient toujours à faire croire
que tout va bien pour elle,
alors qu’elle mène une vie
minable.
C’est pathétique la pauvre vie
qu’elle a ! Son grand plaisir,
c’est l’hypermarché, c’est
épouvantable ! Moi ça me fout
le bourdon ces endroits-là !
Elle laisse croire que tout va bien,
mais elle craque.
D’ailleurs, Mlle Werner
et l’amour, ce n’est pas tout
à fait ça !
Elle est un petit peu obsédée
sexuelle, parce qu’elle est
frustrée la pauvre !
« J’adore jouer à 19 heures,
c’est génial comme horaire »
Elle a des fantasmes sexuels
intenses, voit du cul partout.
Mais je ne pense pas qu’elle
en soit consciente… C‘est malgré
elle, ça la déborde. Elle attend
le grand amour, mais, si ça se
trouve, elle n’a jamais connu
l’amour tout court, elle est même
peut-être vierge !
C’est aussi une grenouille
de bénitier d’un genre à part,
car elle se dit en compte –de
façon comptable- avec Dieu !
Elle dit d’ailleurs qu’elle est
dans le rouge, que son compte
de résultats est au passif !
Manifestement elle n’est pas très
croyante. Elle est même ravie
d’avoir piqué dans la quête !
SEMAINE 5 - PLATEAU TECHNIQUE HEBDOPRINT TINQUEUX
PARIS CENTRE
« Je reste persuadée
que pour aimer il faut avoir
été aimé »
Si elle avait peur du châtiment
divin, elle ne l’aurait sans doute
pas fait.
Le nœud de la pièce, c’est
la solitude. À votre avis,
Mademoiselle Werner est seule
parce qu’elle est comme ça,
ou elle est comme ça parce
qu’elle est seule ?
Je pense que c’est les deux,
c’est surtout que n’ayant
pas été aimée jeune, elle est
incapable d’aimer. Je reste
persuadée que pour aimer
il faut avoir été aimé !
La pièce est très courte –une
heure dix–, et passe à grande
vitesse ! On a envie de retrouver
Mademoiselle Werner dans
une suite…
Il y a d’autres textes, on pourrait
faire une heure et demie en en
rajoutant quelques uns… Je sais
qu’une tournée est prévue. L’auteur
avait écrit l’histoire du père de
Mademoiselle Werner, « Petite
fêlure », mais je ne sais pas si
Mademoiselle Werner reviendra !
En tous les cas, j’adore jouer
à 19 heures, c’est génial comme
horaire, ils s’y mettent tous !
MADEMOISELLE
WERNER
Où ?
Théâtre des Variétés
7, boulevard Montmartre
Paris 2e
M° Grands Boulevards,
Richelieu-Drouot
Réservations : 01 42 33 09 92
L’hebdo des bons plans et des petites annonces - JEUDI 2 FÉVRIER 2006
À la Une
Quand ?
À l’affiche jusqu’au 25 février.
Représentations
du mardi au samedi à 19h.
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MAGENTA CYAN JAUNE NOIR 9