La photo animalière

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La photo animalière
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Photographier les petits animaux
MICROMAMMIFÈRES : LES INVISIBLES
DU JARDIN
Bien que fort discrets, les petits rongeurs, que l’on appelle micromammifères, hantent
nos jardins, nos haies, nos greniers et parfois nos sous-sols… Le photographe peut,
moyennant un peu d’observation, en déceler les traces et envisager quelques clichés, mais
au prix de bien des efforts, tant ces petits animaux sont difficiles à observer !
Canon EOS 5D Mark II, zoom 70-200 mm à 200 mm, f/4,0, 1/320 s, 2 000 ISO
➤➤Mulot sylvestre photographié dans le jardin, après capture.
La nourriture, principal appât
Mulots, souris et campagnols sont des animaux dont le métabolisme fonctionne aussi
vite qu’ils sont petits. Capables de véritables prouesses physiques – à leur échelle –, ils
font preuve d’une vitesse de réaction et d’une détente hors du commun.
Il est illusoire de penser les photographier à l’approche, tant ils sont sensibles au bruit et
aux mouvements : l’affût sera obligatoire, et les préparatifs inévitables pour les faire venir
là où vous le voudrez. Il est parfaitement possible de croiser, lors d’un affût, quelques
rongeurs locaux. Il m’est ainsi arrivé régulièrement d’avoir un campagnol qui passait à
mes pieds, à l’intérieur même de mon affût hivernal pour les passereaux !
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© 2012 Pearson France – La photo animalière, 2e édition – Cédric Girard
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Micromammifères : les invisibles du jardin
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8 Canon EOS 5D Mark II, 500 mm, f/4,5, 1/160 s, 1 600 ISO, + 0,3 IL en correction d’exposition
➤➤Photographié en bordure de terrasse d’un gîte forestier, ce rat surmulot était surtout
attiré par les restes de nourriture !
Mais dans la majorité des cas, la nourriture sera votre seule alliée pour les attirer. On peut
au préalable déceler la présence des micromammifères par l’existence de galeries dans le
sol, de déjections et de restes de nourriture. Une fois leur présence établie, disposez un
peu de maïs, de blé ou un morceau de pomme afin de les amadouer.
Quelques jours suffiront généralement pour que nos petites bêtes reviennent régulièrement : il sera alors envisageable d’affûter ou de disposer un piège photographique.
Affût, piège photo ou capture ?
La plupart des rongeurs ayant des mœurs crépusculaires ou nocturnes, c’est généralement par piégeage que l’on procédera pour les photographier. Vous pouvez imaginer
cependant, lorsque vous avez la chance de tomber sur des individus diurnes, faire
quelques séances d’affût à proximité de leur galerie ou sur leur lieu de nourrissage habituel afin de profiter de la lumière naturelle.
Plus généralement, on procédera par piégeage, par détecteur infrarouge ou à pression.
Pratiquement, il est nécessaire de s’assurer que le faisceau déclencheur ne soit pas trop
étendu afin de limiter la zone de prise de vue au strict minimum : ce sont des animaux de
petite taille, et la mise au point devra être précise et profiter d’une profondeur de champ
suffisamment étendue pour maximiser les chances de réussite.
L’utilisation d’un dispositif pour augmenter la réactivité de l’appareil est préférable (par
exemple, un boîtier maintenant le miroir du boîtier relevé, afin de réduire le temps de
latence au déclenchement) : les rongeurs, très sensibles au bruit, ont des temps de réaction extraordinairement brefs et auront parfois le temps de se retourner voire de disparaître entre l’instant où le miroir se relève et celui où la photographie sera réalisée !
© 2012 Pearson France – La photo animalière, 2e édition – Cédric Girard
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Photographier les petits animaux
Canon EOS 5D Mark II, 150 mm macro, f/5,6, 1/125 s, 800 ISO
➤➤Campagnol roussâtre
photo­graphié dans un
tas de bois.
➤➤Trous typiques témoignant de la présence de micro-mammifèresen bordure
d’un champs cultivé : un endroit idéal pour mettre en place un piège photo.
Le relevage de miroir automatique
Marc Jardel, sur Jama.fr, propose un petit boîtier référencé TOPMIROIR qui permet
d’automatiser le relevé de miroir sur les principaux modèles de reflex numériques
actuels. Couplé à une barrière infrarouge, il permettra de faire descendre le temps de
réaction de votre appareil photo à 0,03 seconde seulement : une solution relativement
économique pour réussir à coup sûr ses photographies en piégeage photo !
L’utilisation d’un ou de plusieurs flashs est également conseillée, dans la mesure où ces
animaux évoluent dans la pénombre, et du fait que vous devrez diaphragmer un minimum pour assurer la netteté de vos images : pensez à réaliser plusieurs essais, et assurezvous d’obtenir un éclairage des plus naturels possible.
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© 2012 Pearson France – La photo animalière, 2e édition – Cédric Girard
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Micromammifères : les invisibles du jardin
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8 Canon EOS 5D Mark II, 500 mm, f/5,0, 1/160 s, 2 000 ISO, – 1 IL en correction d’exposition
➤➤Les affûts forestiers offrent parfois de belles occasions de photographier les petits
mammifères : ce campagnol roussâtre est passé plus d’une fois à l’intérieur de mon affût !
Une autre solution passe par la capture des animaux : à utiliser avec parcimonie car ce
sont de petits êtres fragiles et très sensibles au stress. J’ai utilisé pour ma part des cagespièges, pratiques pour limiter la prolifération des rongeurs dans le jardin sans devoir les
détruire. Un passage dans un aquarium posé à l’envers avant de les relâcher à quelques
kilomètres de la maison aura permis de réaliser des photographies en situation !
© 2012 Pearson France – La photo animalière, 2e édition – Cédric Girard
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Photographier les petits animaux
Canon EOS 5D Mark II, zoom 70-200 mm à 200 mm, f/4,5, 1/125 s, 1 600 ISO
➤➤Réalisée au moyen d’un aquarium retourné sur l’animal, cette photographie
n’a été permis qu’après piégeage par cage du mulot sylvestre dans mon potager.
À
savoir
Les rongeurs, et plus particulièrement le campagnol roussâtre, peuvent être les vecteurs
de maladies comme la fièvre hémorragique à syndrome rénal (néphropathie épidémique), notamment si l’on respire des poussières ayant été en contact avec leurs selles.
Soyez prudents lorsque vous êtes amené à manipuler des animaux sauvages, quels
qu’ils soient, et utilisez de préférence des gants !
En résumé
Téléobjectif de 200 à 300 mm, éventuellement macro.
Le matériel photo idéal…
Pour le piégeage photo, barrière infrarouge et dispositif de relevage
de miroir automatique.
En cas de capture, un aquarium de taille respectable, mais assez
léger pour être manipulé sans risque de casse.
Bruit et mouvements absolument proscrits !
Les impératifs…
Ce qu’il faut savoir…
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En cas de capture, relâcher les animaux assez vite : ils survivent.
rarement à plus de quelques heures de captivité.
Les micromammifères se retrouvent à peu près partout du
printemps à l’automne, parfois au plus près des habitations :
n’hésitez pas à tenter le piégeage photo dans votre jardin !
© 2012 Pearson France – La photo animalière, 2e édition – Cédric Girard
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