Les métiers de l`ingénierie
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Les métiers de l`ingénierie
CHOISIR UN MéTIER n° 230 . dossier n° 56 2er trimestre 2011 Les métiers de l’ingénierie L’ingénierie c’est quoi ? pages II & III Les métiers clés de l’ingénierie pages IV & V Au cœur de chaque projet : le développement durable pages VI & VII Une grande diversité de profils pages VIII & IX Les formations aux métiers de l’ingénierie pages X à XV à bac+2 : pages X & XI BTS et DUT à bac+3 : licence professionnelle page XII à bac+5 : master page XIII à bac+5 : écoles d’ingénieurs page XIV & XV Carnet d’adresses Bibliographie page XVI Dossier réalisé par Jacqueline Ménagé et Eric Brun avec la contribution de François Mabillot Principale source : Syntec Ingénierie Les métiers de l’ingénierie L’ingénierie c’est quoi ? Etudier, concevoir, faire réaliser, contrôler… Les métiers de l’ingénierie, du technicien à l’ingénieur, sont multiples et s’exercent dans tous les domaines de l’économie. Ce dossier présente ceux liés à la construction et à l’industrie. E En bref En France, les sociétés d’ingénierie indépendante emploient un total de 215 000 collaborateurs (industrie et construction), dont 60 % d’ingénieurs et 40 % de techniciens. L’activité génère 36 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010, dont : - 18 milliards d’études maîtrise d’œuvre et d’ingénierie spécialisée pour la réalisation de près de 400 milliards d’euros d’ouvrages et d’équipements réalisés en France, - 18 milliards de services d’ingénierie produits process intégrés aux programmes Ressources et Développements des industriels dont 11 milliards d’opération clés en main principalement exportés. II n constante évolution, les métiers de l’ingénierie s’ouvrent sans cesse à de nouvelles perspectives où l’expertise des professionnels permet de relever bien des défis, dans un esprit de qualité globale. De nouveaux métiers apparaissent, de nouvelles responsabilités aussi. Le développement durable appelle à repenser l’énergie, les transports, les bâtiments, jusqu’aux technologies qui se doivent de prendre en compte un contexte encore incertain, mais porteur de promesses et d’opportunités. Des métiers d’avenir qui tirent le secteur vers le haut et lui assurent une croissance à long terme. Autant d’opportunités à saisir pour de jeunes professionnels passionnés par la découverte de nouveaux territoires. Dans l’industrie les ingénieristes sont au cœur de la conception et de la réalisation d’unités industrielles jusqu’à leur démarrage. Chaque projet est différent selon son secteur, son procédé, sa capacité de production, son implication géographique... Il fait appel au savoir technique des ingénieurs ainsi qu’à leur capacité à s’adapter et à coordonner des spécialités diverses. Les équipes pluridisciplinaires et multiculturelles, caractéristiques des ingénieristes, rassemblent une grande variété de compétences techniques qui s’enrichissent mutuellement de retours d’expériences particulièrement efficaces. Les échanges d’information enrichissent le processus de conception, et surtout, permettent d’améliorer les interfaces. Pour leurs missions, les experts déploient les méthodologies des ingénieristes spécifiques à certaines installations (calculs scientifiques, modélisations, simulations d’explosion...) dans des secteurs particulièrement pointus comme le nucléaire par exemple. Dans d’autres secteurs comme notamment celui de l’automobile, les sociétés d’ingénierie interviennent au cœur même du processus de développement des véhicules. Leurs techniciens et ingénieurs participent au design et à la conception avant de réaliser les validations numériques des futurs véhicules. Ils participent ainsi au dimensionnement et à l’optimisation de différents projets. L’ingénierie dans la construction est en pleine mutation. C’est aujourd’hui, avec les problématiques de développement durable et la prise en compte des questions d’énergie, un formidable réservoir de possibilités et d’évolutions dans les parcours professionnels. Participer à un projet de construction, c’est aussi se confronter dès la phase de conception aux logiques des différents acteurs : maître d’ouvrage, architecte ONG, utilisateurs, exploitants, experts divers et s’efforcer à les faire converger jusqu’au stade final. C’est contribuer, dans tous les domaines, à apporter au projet une intelligence constructive qui viendra renforcer la qualité globale du projet. Les grandes missions Couvrant tous les grands domaines de l’aménagement (conception de ponts, tunnels et bâtiments), de l’environnement, de l’industrie (automobile, aéronautique…), de l’énergie (nucléaire) et des nouvelles technologies, l’ingénierie s’exerce à travers une large palette de missions : le management de projet, les études de conception et développement, l’industrialisation et le management de la construction industrielle, le contrôle et la certification, le développement commercial, la prescription. Etudier Tout ouvrage, équipement, produit ou aménagement nécessite des études et une conception préalablement à sa réalisation ou à sa conception. Elles peuvent être réalisées par : - les services internes de ceux qui les commanditent, - les services techniques des fabricants ou constructeurs, - des sociétés spécialisées qui constituent le secteur de l’ingénierie professionnelle. Ces dernières ont pris dans les économies modernes une importance considérable qui s’étend désormais au conseil en technologie. Elles interviennent comme ensemblier de tous les services nécessaires à la construction / fabrication et peuvent assumer la responsabilité globale de ces opérations. Concevoir Concevoir des ouvrages, des équipements, des produits ou systèmes, de la phase des études de conception au projet de réalisation Faire réaliser Les sociétés d’ingénierie conçoivent ces projets et veillent au respect des objectifs de leurs clients lors de la construction et de la fabrication par des entreprises spécialisées. Contrôler Contrôler les réalisations, les ouvrages et les produits sur la conformité à la conception, le respect des coûts, des délais et des règles du développement durable Parfois, le mot Ingénierie est utilisé pour une partie seulement de ces prestations ou de ces ouvrages. III Les métiers de l’ingénierie Les métiers clés de l’ingénierie Dessinateur projeteur Dessinateur études, Technicien CAO/DAO, Projeteur, Concepteur Sur la base d’une esquisse ou d’instructions émises, le dessinateur/projeteur réalise les schémas, tracés, plans (à l’aide des outils CAO ou DAO) en coordination avec les autres intervenants. Activités principales A partir du cahier des charges (CdC) client fonctionnel ou de tout autre document technique (programmes, spécifications, règles de conception…) : - proposer des solutions techniques, - concevoir ou modifier à l’aide de la CAO ou DAO les systèmes, ensembles, sous ensembles, détails décrits dans le CdC, - contrôler et valider les plans, - participer au dimensionnement et au calcul quantitatif de l’ouvrage, Propos recueillis Jérôme Julien, Ingénieur design et plan de forme des projets véhicule électrique, Akka Technologies Designer des véhicules électriques, manager et former une équipe, vivre sa passion : tel est le quotidien de Jérôme Julien. Avec une formation d’ingénieur génie mécanique, option design industriel à l’UTC, il a rejoint les équipes Akka Technologies afin de développer le design industriel et valoriser les savoir-faire du Groupe. La passion du design « J’ai intégré l’équipe en charge du développement d’une gamme de véhicules électriques au sein du CRDTA, le centre de recherche d’Akka, en qualité de responsable style et plan de forme. Mes missions sur les projets sont vastes : recherche de styles, propositions de concepts, convergence styles techniques, formation et encadrement d’une équipe, présentation des projets chez des clients… De quoi assouvir largement mes besoins de responsabilités, de nouveautés et surtout de plaisirs ! À l’image de beaucoup d’intervenants sur le projet, l’équipe dirigeante m’a énormément responsabilisé et m’a donné les moyens d’assumer ma fonction. Grâce à ce premier projet, ma carrière s’inscrit aujourd’hui dans une démarche de construction afin de valoriser les innovations de demain ». IV - établir les dossiers de définitions. Activités accessoires : - piloter une équipe, participer au chiffrage du coût de l’équipement, de tout ou partie de l’ouvrage, - rédiger les pièces techniques (descriptifs, bordereaux de prix…), Assurer le tutorat de stagiaires ou d’apprentis (en fonction des années d’expérience). Savoir-faire spécifique nécessaire : - conception, pré-dimensionnement, - maîtrise des équipements et techniques de dessin, - maîtrise d’un outil CAO ou DAO 3D, - compétences techniques spécifiques (mécanique générale, génie civil, VRD, mécano-soudée…), - identification et résolution de problèmes techniques. Ingénieur coordinateur, Ingénieur chargé d’affaires Il participe sous la conduite d’un responsable de projets à la réalisation de tout ou partie d’une mission d’ingénierie : maîtrise d’œuvre, assistance à maîtrise d’ouvrage, clé en main. Activités principales : L’ingénieur de projet réalise certaines des tâches suivantes soit pour une ou plusieurs disciplines techniques soit pour une ou plusieurs composantes d’un projet : - analyser les besoins du client à travers les cahiers des charges d’appel d’offre, participer à l’élaboration de l’offre technicocommerciale, - proposer une organisation de travail (contenu, ressources, budget) en accord avec le référentiel Qualité de la société et la faire valider par le responsable de projets, - établir les tableaux de bord de suivi et reporter régulièrement en identifiant les risques encourus, - gérer au jour le jour les relations avec les représentants du client et des partenaires éventuels ; alerter sa hiérarchie de toute déviation au contrat et tenir informé les autres membres de l’équipe de projet, - participer aux études de conception et optimiser les solutions techniques, - établir ou valider les dossiers de consultation, d’analyse des offres, des marchés et des ordres de service, - coordonner les prestations liées aux travaux, contrôles, essais, réceptions et livraisons, - participer aux bilans de fin de contrats et aux retours d’expérience. Activités accessoires : - encadrer certains des autres membres de l’équipe projet en phase proposition, études ou travaux, - assurer le tutorat de stagiaires ou d’apprentis. Savoir-faire spécifique nécessaire : - savoir coordonner des études de conception, - organiser et coordonner des travaux de réalisation, - maîtriser les techniques de gestion de projet (reporting, tableaux de bord…). Ingénieur études, Coordinateur d’études, Chef de projet études Il intervient pour des projets nécessitant des compétences pluridisciplinaires. A ce titre, il pilote, coordonne et planifie les études. Avec le concours d’une équipe d’ingénieurs et de techniciens projeteurs, il est garant de la conformité du projet au programme du client. Activités principales : - définir le contenu des études, planifier, répartir et organiser la production entre les divers intervenants, - coordonner les prestataires et vérifier la cohérence des études, - diriger et animer la cellule de conception, - organiser le contrôle des dossiers d’études, - gérer les coûts et les délais des études, - assurer l’assistance Travaux pour l’appropriation et la gestion des modifications. Activités accessoires : - assurer le tutorat de stagiaires ou d’apprentis, - assister le responsable de projets dans ses relations avec le client et les autres parties prenantes. Savoir-faire spécifique nécessaire : - savoir mettre en application le référentiel de management de projet, - évaluer les ressources nécessaires pour la réalisation de tâches de conception dans les différentes disciplines, - assurer la gestion des interfaces, le transfert d’informations en interne et en externe, - savoir utiliser les outils informatiques de gestion documentaire. Présentation des métiers de l’ingénierie dans le détail sur : www.avenir-ingenierie.fr Témoignages Salah Zaazoua, Dessinateur projeteur UPCR Groupe Depuis bientôt quatre ans, Salah travaille en tant que dessinateur projeteur chez UPCR Groupe, une société d’ingénierie employant 150 personnes. Il est titulaire d’un bac pro Étude et Définition de produits industriels et a le niveau BTS Conception de produits industriels. Un exemple d’évolution prometteuse « J’ai déjà participé à de nombreux projets d’envergure pour des clients tels que Technip, Sidem, CTIM ou encore ICE. Je termine actuellement une étude de stockage d’effluents pour Sanofi Aventis. Mon quotidien m’amène ainsi à réaliser des plans de tuyauterie, isométriques, supportage, etc., mais aussi parfois des relevés sur site. J’utilise des logiciels tels qu’Autocad 2D/3D ou MicroStation 2D/3D et je viens de compléter une formation à PDMS chez Aveva. UPCR m’a donné ma chance en m’offrant ma première expérience et j’ai pu, progressivement, apprendre mon métier auprès de collègues très expérimentés. Depuis, j’ai gagné en autonomie et en responsabilité, et à chaque projet, grâce à la multiplicité des secteurs d’activités rencontrés, j’acquiers de nouvelles compétences… c’est vraiment ce qui me plaît dans mon métier ! » Emilie PITTON, économiste de la construction Ote Ingénierie « Je suis économiste de la construction depuis 2002. J’ai eu un brevet de technicien études et économie de la construction (BTEEC) et également un BTS EEC. BTS en poche, j’ai de suite trouvé un emploi. J’ai débuté dans un petit cabinet sur Lyon où j’étais seule avec le gérant durant 3 ans. Ensuite, j’ai travaillé dans différentes structures, comme un bureau d’études sur Lyon, puis un cabinet d’architectures en Alsace durant 4 ans. Ayant envie d’évoluer, j’ai trouvé un emploi depuis quelques mois chez Ote Ingénierie (bureau d’études). En tant qu’économiste, je dois intervenir dans toutes les phases de la construction du projet à la réalisation. Je dois établir des descriptifs, des quantitatifs et des estimations, apporter des conseils techniques, analyser les offres des entreprises, établir des diagnostics… Ce qui m’attire dans mon métier c’est la diversité des projets à traiter (logements, centre sportif, piscine, usine, magasin, etc.), le travail en équipe, l’apprentissage technique et le plaisir de pouvoir voir la finalité de mon travail une fois le bâtiment construit ou réhabilité. Mon objectif est d’évoluer techniquement pour pouvoir devenir chef de projet. » V Les métiers de l’ingénierie Au cœur de chaque projet : le développement durable C omment intégrer le développement durable au sein des projets ? Les réponses de Gilles Habasque, responsable développement d’Egis Environnement... L’ingénierie conçoit des méthodes et des outils pour que ses exigences à la fois environnementales, sociétales et économiques deviennent une réalité concrète. Zoom sur un domaine de compétences, la biodiversité, et un secteur d’activité, l’aéronautique. Dans une société comme Egis, quelles sont les compétences et les outils développés pour préserver la biodiversité au sein des projets ? Nous avons recruté des profils d’écologistes généralistes capables d’analyser différents groupes de la faune ou de la flore et nous nous appuyons, en sous-traitance, sur un réseau de spécialistes très pointus de telle ou telle espèce. Nous sommes donc aujourd’hui capables de traiter, en France comme à l’international, des sujets de biodiversité terrestre, aquatique et maritime. Nous avons développé, à partir de 1995, un outil qui est aujourd’hui au cœur des exigences du Grenelle. Il a nécessité trois ans de recherche en collaboration avec l’université de Rennes et le Sétra (1). Il permet de repérer les corridors de faune aux alentours des infrastructures de transport. Nous avons également travaillé en 2008 sur un sujet de recherche concernant l’impact pour le franchissement de la faune piscicole lié à la luminosité dans les ouvrages hydrauliques des infrastructures. Par ailleurs, nous développons des techniques de génie écologique, qui vient compléter le génie civil traditionnel. Nous avons mis au point depuis une quinzaine d’années différentes techniques éprouvées pour recréer des milieux vivants aux abords des projets d’infrastructures : pas- sages aménagés pour la petite et la grande faune, protections de berges de cours d’eau en génie végétal, frayères pour les poissons, nichoirs pour les chauves-souris ou rapaces (ex : faucon pèlerin), mares pour les batraciens, etc. Pouvez-vous nous donner des exemples de projet où la dimension biodiversité est en jeu ? Dans le projet de l’autoroute A89, Egis était maître d’œuvre. L’axe Lyon-Bordeaux présentait une problématique spécifique, avec des zones aquatiques et humides peuplées de loutres. En collaboration avec M. Bouchardy, le spécialiste de cet animal, nous avons aménagé des ouvrages hydrauliques afin de restaurer leurs axes de déplacement le long des cours d’eau. Le suivi de ce dispositif a ensuite montré que la loutre a bien recolonisé ces espaces. Autre exemple : le projet LGV Sud Europe-Atlantique, dans lequel Egis a réalisé les études. Nous avons piloté un certain nombre d’inventaires écologiques entre Angoulême et Bordeaux et répertorié notamment des espèces très menacées (oiseaux comme l’outarde canepetière ou le râle des genêts, petite faune comme le vison d’Europe, la cistude, etc.). Nous avons travaillé en concertation avec la Driren et des associations locales de naturalistes. L’utilisation de notre expertise et des outils élaborés, en collaboration avec M. Fournier, le spécialiste du vison d’Europe, a ainsi permis de mettre en place des dispositifs de protection. À noter aussi qu’Egis Environnement a soutenu le premier plan de restauration national de cet animal. Un groupe de travail sur la responsabilité sociétale des entreprises Les sociétés d’ingénierie ont l’ambition de prendre également en compte les impacts sociaux et environnementaux de leur activité pour adopter les meilleures pratiques possibles. Sous la forme d’ateliers pratiques, de conférences avec des experts, ce réseau a permis de mobiliser plusieurs entreprises pour mettre en œuvre une telle démarche, avec pour objectif la certification ISO 26000. Au programme des entretiens : la gouvernance de l’entreprise, les relations et conditions de travail, l’environnement, les bonnes pratiques des affaires, les questions relatives aux consommateurs, les droits de l’homme, l’engagement sociétal. VI Quelles formations sont à développer sur ce thème ? Il y a, à mon avis, deux niveaux de formation qu’il est nécessaire de renforcer aujourd’hui. D’une part, les formations de spécialistes de haut niveau en taxonomie et biologie, car on en trouve peu aujourd’hui et les besoins vont aller en grandissant. D’autre part, les formations au génie écologique, en complément de la formation au génie civil, de manière à développer la polyvalence ingénieur/écologiste. (1) Service d’études sur les transports, les routes et leurs aménagements. Témoignage Yasmine Cherkaoui, Ingénieur conseil Département développement durable Coteba (Groupe Artelia) Le développement durable : un levier d’action pour l’ingénierie « En tant qu’Ingénieur AMO conseil (assitance à maîtrise d’ouvrage), rattachée au service développement durable d’un important groupe de management de projets et d’ingénierie, mon métier consiste à appliquer les exigences du développement durable à la construction de bâtiments. J’ai donc la chance d’être actrice d’un profond changement de conscience : cela donne un véritable sens à mes missions. Ingénieur généraliste dans le bâtiment, j’ai d’abord travaillé sur un chantier vert, puis dans l’exploitation des bâtiments. J’ai naturellement voulu vivre le développement durable en amont des projets. Au vu de l’impact environnemental du bâtiment et des transports, l’intégration du développement durable constitue en effet un levier d’action pour l’ingénierie. Nous conseillons nos clients pour définir les objectifs, les suivre en phase conception et pendant le chantier, vérifier la bonne exécution. En interne, nous aidons nos collègues d’autres services. C’est passionnant d’accompagner des collaborateurs dans l’apprentissage d’une autre manière d’exercer leurs métiers. J’ai choisi de travailler dans un groupe comme Coteba parce que j’ai été touchée par sa politique développement durable : créer un pôle transversal afin d’irriguer l’ensemble du Groupe du savoir-faire. Ce qui est intéressant, c’est ainsi d’être en contact avec différents métiers et problématiques, à diverses échelles. ». VII Les métiers de l’ingénierie Une grande diversité de profils Dynamisme, diversité, épanouissement personnel : voilà ce que les jeunes professionnels de l’ingénierie évoquent lorsqu’ils parlent de leur métier. Lundi La semaine débute souvent par une réunion de service, qui permet de rassembler tous les collaborateurs et de traiter les affaires en cours (avancement des projets, satisfaction du client, difficultés rencontrées…), les différents appels d’offres et prospects du moment et le plan de charge pour la semaine à venir. Puis chacun se consacre aux différentes tâches à effectuer : mise en œuvre de calculs, rédaction de rapports, comptes-rendus, devis, etc. A En bref L’association « Elles bougent » a pour but de susciter des vocations féminines pour les métiers d’ingénieure et de technicienne dans les secteurs industriels (aéronautique, automobile, énergie, ferroviaire, maritime, spatial …). Les entreprises de ces secteurs souhaitent davantage de mixité dans leurs équipes techniques. L’objectif est de multiplier les occasions de rencontres entre les marraines issues des entreprises et établissements partenaires et des jeunes filles (lycéennes, étudiantes). Syntec-Ingénierie comme les autres partenaires encouragent la synergie, en fédérant autour d’ « Elles bougent » les réseaux féminins existants au sein de leurs entreprises qui concourent à un même objectif. www.ellesbougent.com VIII près une école de commerce et un master Achats, Arthur Listre a débuté une carrière dans l’ingénierie, attiré par l’ouverture à l’international des grands projets et par l’aspect humain du travail en équipe. Un secteur qu’il ne connaissait pas mais qui a depuis tenu ses promesses. « Les profils rencontrés à l’intérieur d’une société d’ingénierie ont évolué ces dernières années. On n’y côtoie plus exclusivement des ingénieurs : les fonctions support comme les achats, le contrôle de projet ou la HSE (hygiène, sécurité, environnement) sont aujourd’hui occupées par des personnes venues de tous horizons (droit, commerce, etc.). La croissance actuelle du secteur de l’ingénierie a en effet pour conséquence une demande très forte pour certains types de postes. Le nombre d’ingénieurs arrivant sur le marché à la sortie des écoles chaque année reste, lui, constant, d’où la nécessité pour les sociétés d’ingénierie d’élargir leur champ de recrutement en se tournant vers des profils différents, issus de cursus universitaires par exemple. Ce manque d’ingénieurs peut apparaître comme un inconvénient étant donné les spécificités techniques de certains projets, mais en même temps, cette ouverture enrichit considérablement les équipes. Cela nous permet de travailler avec des personnes provenant de divers métiers, de mixer les formations et les compétences ; ce qui est souvent un plus pour les individus comme pour les projets. Je travaille de façon quotidienne en binôme avec des ingénieurs de différentes spécialités (mécanique, instrumentation, électricité…), renforçant ainsi les complé- La semaine type d’un jeune ingénieur projet Mardi Au programme ce jour : un déplacement à Lyon et une visite de terrain pour inspecter une ancienne voie ferrée qui doit être remise en circulation. Un expert en technique ferroviaire nous accompagne. Après un déjeuner d’affaires avec le client, qui permet de discuter de façon informelle et d’affermir les relations, nous nous retrouvons dans ses locaux pour un comité technique – autrement dit, nous présentons les résultats actuels de notre étude, évoquons les phases futures et le planning. Le client fait quelques remarques sur les résultats que nous lui présentons et nous transmettra dans quelques jours un avis plus formel et plus détaillé sur les documents que nous lui laissons à l’issue de la réunion. mentarités car chacun reste concentré sur sa spécialité. Les recruteurs ne se tournent pas seulement vers l’université : de plus en plus de personnes étrangères rejoignent nos équipes, ce qui diversifie encore les cultures et les origines – une bonne manière de découvrir des méthodologies de travail différentes. Cette diversité des profils fait de l’ingénierie un secteur attractif sur le plan humain. Ajoutons pour finir qu’elle recèle de vraies possibilités en termes d’évolution de carrière : un ingénieur process par exemple aura la possibilité d’évoluer rapidement vers des postes de responsable projet. De même, la gestion de chantier offre aujourd’hui des challenges intéressants : il ne s’agit plus seulement de gérer son équipe au jour le jour ; l’organisation et la méthode constituent de plus en plus des éléments clés de réussite des projets et font la vraie valeur ajoutée des responsables de chantier. Le contenu technique des métiers évolue donc lui aussi, offrant de vraies opportunités ». Mercredi Absent du bureau toute la journée d’hier, un certain nombre d’urgences doivent être traitées dans l’immédiat : devis, courte note d’expertise sur une étude réalisée par des concurrents à la demande d’un client… Il faut également rédiger le compte rendu de la réunion de la veille puis préparer une réponse à un appel d’offres, constituée d’une note technique et d’une proposition financière. Le soir, je suis invité à participer à un séminaire sur les financements innovants pour les infrastructures de transports. De nombreuses rencontres de ce type sont organisées par des sociétés partenaires, des syndicats professionnels ou encore l’association des anciens élèves de mon école. Jeudi Je profite de la matinée pour faire le point avec le technicien qui m’assiste sur l’avancement des calculs en cours. En début d’après-midi a lieu une revue de projet, réunion interne à la société qui rassemble tous les collaborateurs intervenant sur une même affaire. Nous sommes notamment attentifs au contrat mis au point à l’issue de l’appel d’offres : la plupart du temps, les exigences du client évoluent, le contrat n’est donc plus valable. Il faudra se mettre d’accord sur des adaptations et sur un réajustement du prix de notre prestation. Vendredi Nouveau déplacement, à Marseille cette fois. Pour préparer notre réponse à un appel d’offres des pouvoirs publics, nous sommes invités à venir consulter des documents d’études antérieurs dans les locaux d’une administration qui pourrait devenir un nouveau client. Je profite du trajet du retour pour échanger avec mes collaborateurs nos premières impressions sur la mission. De retour au bureau, dans l’après midi, je fais un point rapide avec mon chef et nous décidons des suites à donner à cet appel d’offres. IX Les métiers de l’ingénierie Les formations aux métiers de l’ingénierie A bac+2 : BTS et DUT Les BTS et DUT, répondent aux besoins des entreprises et assurent donc l’entrée dans la vie active, des techniciens dans l’ingénierie mais ils permettent aussi une poursuite d’études. P armi les brevets de technicien supérieur (BTS), ceux du secteur industriel sont les plus recherchés par les employeurs du domaine de l’ingénierie. La liste ci-dessous met en exergue ceux qui sont particulièrement demandés : • Assistant technique d’ingénieur • Assistant en création industrielle (ex CIRA) ou Design industriel • Bâtiments • Conception de produits industriels • Conception et industrialisation en microtechniques • Constructions métalliques • Contrôle industriel et régulation automatique • Electrotechnique • Etudes et économie de la construction • Etudes et réalisation d’outillages de mise en forme des matériaux • Fluides Energie Environnement • Industries des matériaux souples • Maintenance industrielle • Mécanique et automatismes industriels • Plastique et composite BTS • Productique mécanique • Réalisation des ouvrages chaudronnés • Systèmes électroniques • Traitement des matériaux • Travaux publics Quant aux diplômes universitaires de technologie (DUT), les spécialités suivantes sont les plus en adéquation avec les compétences recherchées par les employeurs : • Informatique • Génie électrique et informatique industrielle (GEII) • Statistique et traitement informatique des données (STID) • Réseaux et télécommunications • Génie civil • Génie mécanique et productique (GMP) • Services et réseaux de communication (SRC) • Génie biologique, option bio-informatique. La préparation au DUT est ouverte aux titulaires d’un bac. Celui-ci doit être compatible avec la spécialité choisie. Avec leur vocation plus généraliste que le BTS, les DUT s’adressent principalement aux titulaires du bac général. Seulement 29 % des bacheliers technologiques et 2 % des bacheliers pro entrent en 1re année d’IUT (institut universitaire de technologie). Quelle est la procédure d’inscription ? Sélection sur dossier. La sélection s’effectue généralement sur dossier scolaire (bulletins de 1re et de terminale). Plus rarement, il peut être demandé de passer des tests et/ ou un entretien de motivation. Les élèves qui postulent pour la formation en apprentissage sont toujours reçus en entretien. Sélection en 2 ou 3 temps. Tous les IUT recrutent au minimum sur dossier et entretien de motivation. Nombre d’entre eux prévoient également une ou plusieurs épreuves écrites. A noter : Prime à la mention. Les élèves et les apprentis qui ont obtenu leur bac techno ou leur bac pro avec mention bien ou très bien sont admis de droit, pour la rentrée suivante, dans une spécialité cohérente avec leur bac. X BTS DUT Sous statut d’étudiant En lycées publics ou privés, dans les STS (sections de techniciens supérieurs), ou en écoles. 30 élèves par classe en moyenne, une trentaine d’heures de cours, des devoirs à la maison. En Institut Universitaire de Technologie (IUT) d’une université. Organisation plus universitaire. Sous statut d’apprenti* En centre de formation d’apprentis ou en section d’apprentissage dans un lycée En centre de formation d’apprentis ou en section d’apprentissage dans un IUT ayant conclu une convention avec une université *Les jeunes désireux de se confronter davantage avec le monde de l’entreprise peuvent préparer leur diplôme par apprentissage. Cette modalité d’études concerne un cinquième de l’offre de formations. Un choix d’études réservé aux plus motivés et travailleurs, car le programme de cours n’est pas allégé. Quelles possibilités de formation en formation continue ? BTS Sous contrat de professionnalisation pour les jeunes de moins de 26 ans ou les demandeurs d’emploi de plus de 26 ans A noter : Prime à la mention. Les bacheliers technologiques ayant obtenu la mention bien ou très bien au bac sont admis de droit. DUT Dans des centres de formation professionnelle agréés, en greta ou en IUT Dans le cadre de la formation des salariés Quelles modalités de certification ? BTS DUT A l’issue de la formation L’évaluation s’effectue par examen final. La réussite à un examen en fin de 2e année permet d’obtenir le BTS. Toutefois, l’assimilation des connaissances est contrôlée tout au long des 2 années par les enseignants, et les résultats obtenus en 1re année sont déterminants pour le passage en 2e année. L’obtention du BTS donne droit à l’acquisition de 120 crédits européens L’évaluation se fait par contrôle continu Chaque spécialité est organisée en 4 semestres déclinés en unités d’enseignement capitalisables et en modules. L’obtention du DUT donne droit à l’acquisition de 120 crédits européens. En activité professionnelle Par validation des acquis de l’expérience (VAE) DUT Avec quel 47 % des inscrits sont des bacheliers technologiques, baccalauréat ? mais ces formations accueillent aussi les bacheliers généraux. Les titulaires du bac pro peuvent aussi y être admis. Trois étapes sont à suivre : une inscription selon une procédure nationale, un dossier de candidature à renseigner, une sélection par l’établissement d’accueil : - Une procédure nationale. Il faut postuler, au cours de l’année de terminale, à un BTS, de préférence compatible avec la spécialité du bac préparé. L’inscription, la formulation et l’ordre des vœux de BTS et d’établissements s’effectuent en ligne sur www.admission-postbac.fr selon une procédure et un calendrier très précis, identiques pour tous. - Un dossier de candidature : il se compose des bulletins scolaires (et de travaux personnels, par exemple pour les sections arts). Les candidatures des bacheliers technologiques sont examinées en priorité. - Une sélection par l’établissement d’accueil. Quelles voies de formation en formation initiale Après un BTS ou un DUT : se lancer sur le marché de l’emploi ou poursuivre ses études ? Les débouchés sont globalement satisfaisants pour les titulaires de BTS ou de DUT. Cependant, actuellement, la tendance est à la poursuite d’études. La formation générale du DUT favorise la poursuite d’études, qui concerne 83 % des diplômés, soit en licence professionnelle, soit en licence générale pour ensuite accéder à un master, soit en école d’ingénieurs. Pour les BTS, 49 % des diplômés poursuivent leurs études, principalement en licence pro (bac + 3). Leur formation, moins axée sur les enseignements généraux que les DUT ou les licences générales, les prépare peu à entreprendre des cursus longs (bac + 5). Licences professionnelles. À l’université, les titulaires de BTS ou DUT peuvent préparer en 1 an des licences professionnelles. L’accès se fait sur dossier : la spécialité visée doit être en lien avec la filière d’origine ou apporter une double compétence motivée par un projet professionnel. Et le niveau doit être bon. Elles permettent d’acquérir une spécialité ou d’approfondir sa formation tout en accédant à un niveau bac + 3. (lire page suivante) Licences généralistes. Accessibles avec un très bon dossier. L’objectif est la poursuite d’études en master professionnel (niveau bac + 5). Écoles d’ingénieurs. Elles ont mis en place des concours spécifiques. Pour augmenter ses chances, il est recommandé de passer par une prépa en 1 an post-bac + 2 : prépa ATS (adaptation pour techniciens supérieurs) pour les écoles d’ingénieurs, prépa post-BTSA-BTS-DUT pour les écoles d’ingénieurs en agronomie, des travaux agricoles, ou les écoles vétérinaires. Formations complémentaires. Autre possibilité après un DUT : suivre une formation complémentaire en 1 an pour enrichir son premier diplôme. On en trouve dans tous les domaines, surtout dans le tertiaire et l’industrie. XI Les métiers de l’ingénierie Le master C2MAO A bac+3 : licence professionnelle De très nombreuses licences professionnelles sont ouvertes aux titulaires d’un BTS ou d’un DUT. L es licences professionnelles se préparent en un an, souvent au sein des IUT (instituts universitaires de technologie), en lycées, en CFA (centres de formation d’apprentis) avec une convention avec une université ou au sein même des universités. Les voies de formation Pour les étudiants en formation à plein temps, il y a environ 500 heures d’enseignements auxquelles viennent s’ajouter 150 heures de projet sous tutorat. 12 à 16 semaines de stage complètent le tout. Pour ceux qui étudient en apprentissage, le rythme de l’alternance est très variable : 1 mois en cours, 1 mois en entreprise, 1 semaine en cours, 3 semaines en entreprise… L’organisation de la formation : les heures d’enseignements théoriques et pratiques dépendent de la licence pro choisie. Cependant, toutes les licences pro comportent une part de formation générale : expression écrite et parlée, langue(s) vivante(s) étrangère(s), informatique, connaissance de l’entreprise. Un projet sous tutorat doit généralement être réalisé en équipe, en lien avec la formation : conception et réalisation d’un projet de communication, création fictive d’entreprise. Évaluation Le contrôle des connaissances et la validation des unités d’enseignement semestriels prennent la forme d’un contrôle continu, ou d’examen final… ou bien mêle les deux. Le projet sous tutorat et les stages en entreprise font l’objet d’un rapport et d’une soutenance à l’oral. Diplôme national La licence professionnelle a la même valeur quel que soit l’établissement universitaire qui la délivre. Le grade de licence est conféré à ses titulaires. Première étape du LMD (licence-master-doctorat), la licence pro permet d’atteindre 180 crédits ECTS (European Credits Transfer System), des crédits capitalisables, c’est-à-dire définitivement acquis, quelle que soit la durée du parcours, ce qui autorise une interruption puis une reprise des études. La licence professionnelle Bureau d’études et conception technique (BECT) La licence professionnelle BECT est une formation par apprentissage en un an, proposée par l’université de Cergy-Pontoise en partenariat avec le CA Union d’Orsay. La formation de l’apprenti est assurée dans deux environnements différents et complémentaires : l’entreprise et l’université. 405 heures d’enseignement dont 170 heures de travaux pratiques et de bureau d’études sont dispensées à l’université. Environ 40 % de cet enseignement académique est assuré par des professionnels. Des séminaires, visites de chantiers, visites de bureaux d’études sont également organisés. En entreprise, différentes missions sont confiées à l’apprenti. L’une de ces missions est réalisée dans le cadre du projet que comporte la formation. Ce projet est donc réalisé au sein de l’entreprise. Le projet est évalué par le tuteur pédagogique et le maître d’apprentissage, sur la base d’une soutenance et d’un mémoire de projet. L’ensemble des activités réalisées par l’apprenti en entreprise, à l’exception de celles directement liées au projet, fait l’objet d’une soutenance et d’un mémoire de fin de parcours, permettant d’apprécier les compétences globales développées par l’apprenti. L’objectif de cette licence BECT est de former des professionnels compétents dans : - la maîtrise des outils informatiques de conception et de dessin (CAO/DAO) et TIC en rapport avec le génie civil, - le dimensionnement et la conception technique des ouvrages du génie civil, - l’élaboration de la documentation technique dans le domaine du génie civil, etc. Elle répond à un besoin clairement affiché par la profession et vise des débouchés qui correspondent principalement aux fonctions de Projeteur génie civil et de Technicien d’études, mais aussi de Responsable d’études, Responsable de projet, Agent technique d’études, Chargé d’études technique du BTP, Collaborateur architecte, etc. XII Dispensé par l’Université de Valenciennes, le Master Conception et Calculs mécaniques assistés par ordinateur a pour objectif de former des spécialistes dans le domaine de la conception et du dimensionnement des structures et des systèmes mécaniques. Ces différentes spécialités, centrées sur la mécanique des solides et des fluides, sont abordées avec l’aide d’outils numériques modernes. A bac+5 : master Les universités forment les cadres des métiers de l’ingénierie dans le cadre du master, mais aussi à travers un réseau de 12 écoles polytechniques. L e master est un cycle universitaire en deux ans : master 1 et master 2. Le master 1. L’inscription en 1re année de master (M1) est de droit pour les titulaires d’une licence dans un domaine de formation compatible, sauf pour certaines filières sélectives (par exemple, les masters d’IUP – instituts universitaires professionnalisés). Elle est soumise à l’appréciation de l’équipe de formation pour les étudiants venus d’autres domaines. La M1 est une année charnière, déterminante pour l’entrée en M2 (2e année de master). Il faut viser la cohérence et soigner son parcours de M1. Le master 2. La sélection pour entrer en M2 est sévère, avec seulement 10 à 25 % des candidats admis. Les mentions bien de licence et de M1 sont appréciées, mais ne suffisent pas toujours. Les stages de M1 et le projet professionnel entrent également en compte lors de l’entretien de motivation. Le jury vérifie que l’étudiant connaît le secteur professionnel et les métiers auxquels il souhaite se former (master à finalité professionnelle) ou qu’il a les capacités pour faire un master orienté recherche, préalable à la thèse. valeur quelle que soit l’université qui le délivre. Seconde étape du LMD (licence-masterdoctorat), le master est validé par 120 crédits ECTS (European Credits Transfer System), des crédits capitalisables, c’est-à-dire définitivement acquis, quelle que soit la durée du parcours, ce qui autorise une interruption puis une reprise des études. Les principaux métiers visés sont ingénieur calculs, ingénieur d′études, ingénieur de conception, ingénieur projet, chef de projet, développeur informatique d’applications scientifiques, ingénieur conseil, ingénieur support technique, ingénieur recherche et développement ou ingénieur essais. Les secteurs d’embauche sont l’automobile, le ferroviaire, l’aéronautique, les industries de transformation, de machines et biens d’équipement et enfin les sociétés d’ingénierie et de service. Que faire après un master Après un master à orientation professionnelle, les étudiants peuvent entrer directement dans la vie active ou poursuivre en doctorat. Après un master à orientation recherche, ils continuent en doctorat (bac + 8). Après l’un et l’autre, les étudiants peuvent aussi accéder à un diplôme de niveau bac + 6, en école d’ingénieurs ou de commerce, en préparant un mastère spécialisé ou encore un MBA (Master of Business Administration). Ce Master, labellisé I-Trans pôle de compétitivité à vocation mondiale sur le thème des transports innovants, regroupe au sein d’un même projet les acteurs de l’industrie, les enseignants de l’institut ainsi que les chercheurs du LAMIH et LME de manière à sensibiliser l’apprenti aux techniques et aux théories les plus récentes par voies expérimentales, analytiques ou numériques et faciliter ainsi les échanges de connaissances. Formation Comme la licence, le master est positionné dans un domaine de formation et s’inscrit dans une mention. Organisé en 4 semestres valant 30 crédits chacun, et assorti d’un stage (en entreprise ou en laboratoire), le master comporte actuellement des parcours types à finalité professionnelle, à finalité recherche ou indifférencié. Le schéma du master est à géométrie variable, selon les universités ou les spécialités. Le master peut comporter un tronc commun de 1 an ou 2 semestres (M1) et se séparer ensuite en M2 en 2 branches, l’une à finalité professionnelle immédiate, l’autre plus orientée vers la recherche et la poursuite d’études en doctorat. C’est souvent le stage de M1 qui va préfigurer l’orientation en M2. Ainsi, un étudiant peut commencer à s’orienter vers la recherche lors du M1 dans le cadre d’un stage en laboratoire, au cours d’une initiation au travail de recherche qu’il pourra approfondir en M2. Validation des études Contrôle continu. L’évaluation s’effectue par le contrôle continu, des examens semestriels ou une combinaison des deux modalités. Le master ne peut être délivré qu’après validation de la maîtrise d’au moins 1 langue vivante étrangère Diplôme national. Délivré par l’université, le master est un diplôme national. Il a la même PARCOURS Dino Vissault, Ingénieur en apprentissage département santé Betom Ingénierie Après un master 1 en génie urbain, Dino Vissault a choisi la voie de l’apprentissage pour compléter sa formation et découvrir, grâce à l’alternance, la réalité du terrain. Pour la deuxième année consécutive, l’université de Marne-la-Vallée Paris-Est proposait à ses étudiants ingénieurs la formule de l’alternance. Une filière de formation qui conquiert de plus en plus d’adeptes, d’autant que 80 % des élèves sont assurés d’avoir un emploi à la sortie. « Pour moi, ce type de formation est le meilleur moyen de s’intégrer dans le monde du travail car nous en avons une vision plus précise » explique avec enthousiasme Dino Vissault. « J’ai la chance d’avoir un directeur qui m’explique les rouages du métier et me transmet le fruit de son expérience » ajoute-t-il. Un tremplin professionnel L’apprentissage requiert toutefois de savoir s’organiser entre les études et le travail. « Si dans la journée je suis un vrai salarié, quand je rentre le soir, j’ai encore les devoirs à faire. » souligne Dino, qui regrette de rater quelquefois des moments forts de la vie de l’entreprise comme celui du rendu et de la présentation de projet. En tous les cas, il recommande à un jeune qui hésite encore à s’engager dans cette voie, de franchir le pas, « car l’apprentissage est un tremplin pour son futur professionnel. » XIII Les métiers de l’ingénierie Interview remy ROGACKI, A bac+5 : écoles d’ing énieurs Directeur délégué du CFA de l’Ecole des Mines d’Alès Directeur adjoint des Etudes de l’École des Mines d’Alès Comment intégrer une école d’ingénieurs ? Après le bac, une prépa, un bac + 1, + 2 ou plus ? La grande majorité des écoles d’ingénieurs propose aujourd’hui des formations par apprentissage. Celle des Mines d’Alès a l’originalité d’être dispensée dans le propre CFA de l’école. Une particularité qui traduit pleinement la philosophie de l’équipe pédagogique : l’apprentissage est une voie d’excellence pour former les ingénieurs ! Pour quelles raisons l’École des Mines d’Alès s’est-elle lancée dans la formation des ingénieurs par apprentissage ? Cette orientation s’est naturellement imposée alors que nous menions une réflexion, en 2006, pour augmenter notre flux de diplômés. Pour cela, nous avions la possibilité d’étoffer notre palette de formations, d’augmenter le nombre d’étudiants en formation initiale… Mais parallèlement à notre objectif, nous avions aussi la double volonté d’élargir l’ouverture sociale de l’école et de diversifier ses modes de recrutement, convaincus de l’existence d’un potentiel important hors des classes préparatoires. L’apprentissage répondait non seulement à toutes nos attentes, mais aussi à de réels besoins exprimés par les entreprises, notamment des secteurs de l’informatique et du bâtiment avec lesquelles nous sommes régulièrement en contact. C’est dans ce contexte que vous avez ouvert deux sections d’apprentissage en 2008… D’emblée ces sections ont fait le plein avec une vingtaine d’apprentis en formation chacune. La question du développement de la filière apprentissage au sein de l’école s’est donc vite posée. Nous en sommes arrivés à la conclusion de créer notre propre CFA, directement conventionné par la Région Languedoc-Roussillon. Région dont le soutien financier et l’accompagnement sans faille se sont avérés déterminants dans la réalisation de ce projet. Ouvert en janvier 2011, notre CFA accueillera à la rentrée prochaine une quarantaine d’apprentis dans chacune des deux formations qu’ils dispensent. Sur quels critères retenez-vous ces apprentis ingénieurs ? Pour un recrutement de 40 apprentis, nous recevons près de 200 dossiers. L’examen de ces dossiers permet la sélection d’une centaine de candidats pour un entretien de motivations et une évaluation de leur potentiel à travers différents tests et épreuves. Pour maintenir ce volume de candidats, et donc garantir une sélection exigeante de nos apprentis, nous devons aujourd’hui réaliser d’importantes actions d’animations et d’informations lors des salons et portes ouvertes de nos établissements cibles, principalement les IUT et les lycées disposant de STS. L’objectif consiste à présenter notre filière aux étudiants qui ne la connaissent pas. Il est aussi d’inciter ceux qui la connaissent, mais qui pensent qu’elle est inaccessible pour eux, de revoir leur position. Tout en leur confirmant que la formation reste de très haut niveau et demande beaucoup de travail, nous insistons sur le fait que la pédagogie a été entièrement repensée pour un public non issu de classes préparatoires. La formation par apprentissage diffère donc de la formation initiale… ? Oui et non. Oui parce que la formation par apprentissage est dispensée à travers deux spécialités : Informatique et Réseaux d’une part, Conception et Management de la Construction d’autre part ; alors que la formation initiale se veut généraliste. Et non, parce que ces deux filières de formation de haut niveau débouchent sur le diplôme des Mines, habilité par la Commission des titres d’ingénieur. En septembre prochain, nous allons remettre les diplômes à notre toute première promotion d’ingénieurs par apprentissage. L’événement aura ceci de singulier que nous remettrons leur diplôme à des professionnels et non à des étudiants. Pour nous, la différence est de taille et fait de l’apprentissage une véritable voie d’excellence pour la formation des ingénieurs ! L es études d’ingénieurs sont sanctionnées par un diplôme de niveau bac + 5, qui donne d’office le grade de master. Le titre d’ingénieur diplômé ne peut être délivré que par des écoles préalablement habilitées par la CTI (Commission des titres d’ingénieur). Ce label garantit que, quelle que soit l’école choisie, la formation sera de qualité, reconnue par les professionnels et correspondra aux besoins actuels des entreprises. Il est possible d’intégrer une école à différents niveaux. Intégrer une école après le bac Un bon tiers des écoles d’ingénieurs sont accessibles après le bac : les Insa (instituts nationaux des sciences appliquées), les ENI (écoles nationales d’ingénieurs), les écoles de la Fésic (Fédération d’écoles supérieures d’ingénieurs et de cadres), des écoles de chimie, les FIP (formations d’ingénieurs en partenariat). 20 % des élèves ingénieurs sont recrutés directement après le bac. Quelques écoles (certaines écoles de chimie et les écoles Polytech) recrutent via des cycles préparatoires communs qui leur sont exclusivement destinés. S et STI. Les écoles marquent une réelle préférence pour les bacs S (scientifique). Les bacheliers STI (sciences et technologies industrielles) sont surtout acceptés dans des écoles à forte vocation technologique et dans les FIP, qui proposent des études sous contrat d’apprentissage. Les études. La scolarité est en général organisée en cycle préparatoire (2 ans), puis en cycle ingénieur (3 ans). Le passage d’un cycle à un autre se fait soit sous contrôle continu – on parle alors de «prépas intégrées» –, soit sur concours. Dans ce dernier cas, les élèves sont en concurrence avec les élèves issus des classes prépa scientifiques. Intégrer une école après un bac + 1 XIV Près d’une centaine d’écoles admettent des étudiants après un bac ou un bac + 1, et si L’essentiel sur le profil des admis et la formation. Dans tous les cas : sélection sur dossier ou concours. la majorité recrute des bacheliers S, une vingtaine d’écoles acceptent également des bacheliers STI ou STL (sciences et technologies de laboratoire). Certaines écoles sélectionnent, après une 1re année de prépa, pour 4 ans d’études (les Mines d’Albi, d’Alès, de Douai et de Nantes). Une vingtaine d’autres écoles recrutent pour 5 ans des bac + 1 issus de math sup ou des titulaires de L1 (1re année de licence) scientifique. Études en 4 ou 5 ans. Certaines dispensent un cursus en 4 ans et d’autres forment des ingénieurs en 5 ans. Intégrer une école après 2 ans de prépa Près de 50 % des élèves ingénieurs sont issus d’une classe prépa scientifique. Il existe plusieurs types de prépas, qui accueillent principalement les bacheliers S, ainsi que quelques STL et STI. 2 + 3 ans d’études. Les élèves préparent leurs concours pendant 2 ans, en classe prépa, puis accomplissent 3 ans d’études en école d’ingénieurs. La spécialisation intervient généralement en dernière année. Intégrer une école après un bac + 2 ou plus Après un bac + 2 : 13 % des admis en écoles d’ingénieurs sont titulaires d’un DUT (diplôme universitaire de technologie) ou d’un BTS (brevet de technicien supérieur), et 5 % d’une 2e année de licence validée (120 crédits). La spécialité du diplôme doit, bien sûr, être compatible avec les options de l’école. Les classes prépas dites «ATS» (adaptation pour techniciens supérieurs) et « post BTSA-BTS-DUT peuvent assurer de meilleures chances de réussite aux concours d’entrée aux titulaires d’un BTS, d’un BTSA, ou d’un DUT. Après un bac + 3 : la majorité des écoles accepte en 1re ou 2e année du cycle ingénieur les titulaires d’une licence ou d’une 1re année de master validée (240 crédits). Cela représente environ 5 % des admissions. PARCOURS Yoann Giot, Ingénieur Responsable de marché, Groupe Ingérop Après avoir obtenu un DUT génie civil, Yoann Giot a choisi d’intégrer une école d’ingénieur en alternance (IITBTP Champagne-Ardenne), pour une durée de 3 ans. Durant trois ans, Yoann a partagé son temps entre formation académique classique et formation en entreprise. Une alternance qui lui a permis de s’intégrer rapidement dans la société. « Le rythme de la formation est soutenu et nécessite une motivation permanente. En entreprise, en parallèle de mon travail courant, j’ai dû rédiger de nombreux documents permettant d’évaluer mon apprentissage et de valider mes acquis ». Pour l’entreprise, l’apprentissage n’est pas une tâche à prendre à la légère Le tuteur doit encadrer l’élève et l’accompagner dans sa formation. Il suit chaque année une journée de formation spécifique, doit également évaluer le travail de l’étudiant et être présent lors des soutenances annuelles. Ces efforts conjugués permettent d’atteindre un objectif commun : la formation d’un jeune ingénieur opérationnel dès sa sortie de l’école. « Comme dans la plupart des cas pour ce type de formation, mon embauche dans l’entreprise s’est opérée comme une suite logique. Depuis, j’occupe principalement le poste d’ingénieur responsable de marchés de travaux en maîtrise d’œuvre réalisation ». Le réseau universitaire Polytech La France compte 12 écoles polytechniques internes aux universités, qui relèvent donc du service public (droits d’inscriptions universitaires), dont les diplômes sont habilités par la Commission des titres d’ingénieur (CTI). Les écoles sont situées à : Annecy-Chambéry, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice-Sophia, Orléans, Paris-Sud, Paris-UPMC, Tours. Regroupées en réseau Polytech, elles proposent 73 spécialités de formation d’ingénieurs réparties en 5 grands domaines scientiques : - Agroalimentaire, Biotechnologies, Sécurité, Santé - Environnement, Aménagement, Génie civil - Génie électrique, informatique industrielle, électronique - Informatique, Modélisation, Gestion - Mécanique, Energie, Matériaux. Les formations sont dispensées sous trois formes : initiale, par apprentissage, continue par alternance. Et elles sont accessibles depuis toutes les voies de formation post-bac, qu’il s’agisse d’un DUT, de deux années de licence L1 et L2, de deux années de classe préparatoire ou bien sûr du Parcours des écoles d’ingénieurs Polytech (PeiP –directement après le bac). Au total, le réseau accueille 12 000 élèves ingénieurs (dont 1 000 apprentis et 2 000 en PeiP (Parcours des écoles d’ingénieurs Polytech). A raison d’environ 3000 ingénieurs diplômés par an, le réseau Polytech compte près de 50 000 ingénieurs en activité. www.polytech-reseau.org XV Les métiers de l’ingénierie Carnet d’adresses bibliographie Sites utiles Les Cahiers de l’ingénierie www.avenir-ingenierie.fr Syntec-Ingénierie conçoit et édite « les Cahiers de l’Ingénierie » publiés à plusieurs milliers d’exemplaires et distribués auprès des professionnels nationaux. Dans chaque numéro : ■les faits marquants, ■les contrats, ■les grands thèmes structurant l’actualité de l’ingénierie, ... Le site dédié aux métiers de l’ingénierie ! Tout pour préparer son avenir dans le secteur, quel que soit le métier envisagé : dessinateur, concepteur, technicien, ingénieur expert... www.cefi.org Le Comité d’études sur les formations d’ingénieurs est un centre de ressources et de prospective sur les grandes écoles d’ingénieurs et sur les emplois d’encadrement www.syntec-ingenierie.fr La fédération professionnelle qui rassemble les sociétés exerçant une activité d’assistance ou d’études techniques, d’ingénierie, de conseil en technologie, de contrôle ou d’inspection www.cti-commission.fr La Commission des titres d’ingénieurs est un organisme indépendant, chargé par la loi française depuis 1934 d’habiliter toutes les formations d’ingénieur, de développer la qualité des formations, de promouvoir le titre et le métier d’ingénieur en France et à l’étranger Sites institutionnels www.onisep.fr Office national d’information sur les enseignements et les professions www.enseignementsup-recherche.gouv.fr Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche XVI Documents disponibles au format PDF sur le site de Syntec Ingenierie. Prix de l’ingénierie du futur Exclusivement réservé aux étudiants d’écoles d’ingénieurs et d’universités, le « Prix de l’Ingénierie du Futur » distingue des projets réalisés par des étudiants ayant imaginé des solutions scientifiques et technologiques pour répondre aux défis de demain. Le projet soumis doit présenter une étude sur des aménagements, des ouvrages, des équipements ou des produits que la science et les technologies permettront de réaliser. Il doit en outre respecter des exigences de développement durable, d’optimisation des produits (ou process) et d’innovation. Plus d’informations sur www.avenir-ingenierie.fr Forum de l’ingénierie La 10e édition aura lieu le 20 octobre. Plus de 1500 étudiants, essentiellement d’un niveau Bac + 4 et Bac + 5, sont attendus à ce rendez-vous prisé par une soixantaine de sociétés. Une série de mini-tables-rondes organisée au cœur du salon, a permis de débattre sur les choix de parcours (technique ou management), les meilleures options techniques, les profils les plus recherchés …