Plongée-Apnée 1/19
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Plongée-Apnée 1/19
Plongée-Apnée 1/19 PHYSIOLOGIE ET APNEE / AQUACITE Une période d'adaptation plus ou moins longue selon les individus est indispensable pour acquérir une bonne dose d'aquacité. Il ne suffit pas d'être seulement bien coordonné dans ses mouvements, relaxé et équilibré mentalement. Il faut aussi de l'expérience. Avoir passé de longues heures dans l'eau pour acquérir les bons gestes et les bonnes postures. Cette qualité est bénéfique pour les chasseurs et les apnéistes car elle fait économiser de l'énergie donc de l'oxygène. Un palmage, un canard, et une coulée plus efficaces, plus hydrodynamiques augmentent le potentiel et l'autonomie de l'apnéiste chasseur. Les premiers pas vers une meilleure aquacité débutent par l'accoutumance des yeux, des oreilles et du nez à l'eau. La première sensation n'est jamais très agréable sans masque : les yeux qui piquent, la vision trouble. Mais croyez moi on finit plus ou moins vite par ne plus s'en rendre compte.! Toujours sans autre équipement on s'habituera à faire des cabrioles et des contorsions sous l'eau, jusqu'à ce que l'on se sente en confiance. A partir de ce moment on pourra mettre le masque et apprendre à respirer avec le tuba, puis chausser les palmes. Cette étape est trop souvent oubliée. Un mauvais départ que beaucoup traînent tout au long de leur carrière de plongeur. Il n'est jamais trop tard pour rattraper le temps perdu. Pensez-y. Une bonne aquacité continue avec le canard. L'instant crucial où vous crevez la surface pour rejoindre la pleine eau. Un Canard bien fait aide le corps à descendre sous la surface sans effort inutile. A vaincre la pression d'Archimède. Il faut éviter de lutter contre l'élément liquide. Il y a deux méthodes pour faire un canard. Avec les deux jambes en l'air ou avec une seule jambe. La première est la plus instinctive et donc la plus simple, c'est celle qui est enseignée aux débutants. Allongé à la surface, menton en dedans (très important), on bascule le tronc d'un coup de reins vers le bas en s'aidant avec les bras tendu devant soi (très important aussi pour la pénétration). Les jambes s'élèvent perpendiculairement à la surface. Leur poids nous entraîne tout droit vers le fond. Dans ce geste technique apparemment simple, deux erreurs sont fréquemment commises : La première est de ne pas respecter un angle de 90° entre les jambes et le tronc avant de basculer et la seconde est de ne pas attendre d'avoir les palmes complètement immergées avant de palmer. La conséquence de la première erreur est que la pénétration sera entravée lors de la descente à cause d'une trajectoire oblique. Vous restez en zone de flottabilité positive plus longtemps. D'où une dépense d'énergie bien supérieure et une fatigue supplémentaire. La conséquence de la deuxième erreur est que cette précipitation à vouloir gagner le fond trop vite vous fera taper des palmes sur la surface. Bruit et inefficacité garantis. Le poisson est averti de votre arrivée. voir la vidéo sur l'aquacité Une bonne aquacité se poursuit avec le palmage. L'usage des palmes revêt l'importance que chacun sait dans ce sport. Grâce à elles on peut non seulement atteindre des profondeurs plus importantes, mais aussi se déplacer plus rapidement et plus loin en surface et sous l'eau. Lorsque l'on chausse des palmes pour la première fois, il faut oublier la nage traditionnelle qui fait appel aux bras et aux jambes. On ne se sert que des jambes, les bras sont inutiles. La faute la plus commune est de pédaler, genoux pliés, alors qu'il faut au contraire garder les jambes tendues pour un meilleur rendement. Rien ne sert de palmer à toute vitesse, au contraire il faut faire des mouvements amples et lents avec les jambes. Il faut arriver à vaincre cette tendance naturelle qui nous pousse à vouloir aller trop vite à la descente et à la remontée. Les mouvements lents et bien exécutés sont beaucoup plus productifs. Plongée-Apnée 2/19 Autre détail qui a son importance, l'équipement. Si celui ci est adapté au profil de votre plongée et à votre morphologie c'est déjà un facteur positif. La maîtrise du lestage revêt une importance capitale dans votre quête d'aquacité, ne la sous-estimez pas. Quoi de plus énervant qu'un masque qui prend l'eau, une vitre constamment embuée ou une sangle trop serrée. Et que dire d'une combinaison trop grande qui emmagasine l'eau ou trop petite qui empêche de respirer. Même combat avec les palmes. Enfin une bonne technique de respiration (de bas en haut) vous aidera dans votre relaxation et votre concentration. Bannissez l'hyperventilation dont plus personne ne défend les prétendues vertus. On en revient très vite à l'aspect psychologique de l'aquacité. En se libérant totalement des pensées du monde extérieur, en se mouvant lentement jusqu'à ne plus sentir la résistance de l'eau, concentré à ce que l'on fait mais totalement relaxé, on se trouve dans de bonnes dispositions pour l'apnée. Arrivé à ce stade beaucoup se demandent quels sont les exercices à faire pour arriver à cette décontraction dans l'immersion. La réponse est très simple, aller à l'eau le plus souvent possible. En piscine, dans un lac ou à la mer, c'est tout. Il n'y a pas d'entraînement " à sec " pour améliorer l'aquacité. A chaque sortie on apprend quelque chose de nouveau, on acquiert une plus grande confiance en soi. Se mouvoir avec harmonie devient chaque fois plus évident. Pour ceux qui n'ont pas cette chance de proximité, la piscine offre une bonne alternative si l'on sait y varier les exercices pour ne pas s'y ennuyer. PLONGEE EN APNEE Comment débuter ? C'est la question que se posent beaucoup de personnes, tentées par l'aventure. Suis-je fait pour cette activité ? L'avis de votre médecin vous donnera une première réponse, mais si vous souhaitez découvrir pleinement cette activité, il est préférable de vous adresser à un médecin spécialisé, ou à un médecin du sport, même si vous pratiquez individuellement et en dehors d'un Club, comme lors de vos sorties en mer. Il contrôlera : - l'état de vos oreilles au repos et lors des manœuvres de compensation - la perméabilité des cavités aériennes (sinus et oreilles) - l'état de votre appareil respiratoire - votre état cardio-vasculaire En outre, il vous questionnera sur vos antécédents médicaux qui pourraient entraîner une contre indication. Si vous adhérez à un club ou si vous fréquentez une école de plongée en apnée, il vous faudra obligatoirement passer ce contrôle médical. Est-ce que je suis capable de plonger en apnée ? Si vous savez nager, nager en battant des jambes comme en crawl, plonger du bord de la piscine, expirer par la bouche ou le nez, vous possédez déjà l'ébauche des savoir-faire sous-marins. Si vous savez-vous déplacer avec des palmes, si vous supportez un masque sur le visage, s'immerger est enfantin. C'est important de savoir que l'on possède déjà l'essentiel des outils pour une activité. Qu'il suffit d'enrichir les savoir-faire existants pour progresser très vite, qu'il ne va pas falloir s'astreindre à un travail de répétition fastidieux pour acquérir le bon geste, le vrai geste, le seul qui permette de jouer . Plongée-Apnée 3/19 Si vous savez déjà nager sous l'eau les yeux ouverts, quelle facilité de le faire avec un masque, quel plaisir de voir le dessous du miroir. Ce qui était flou et un peu désagréable devient formidable et attractif ... PHYSIOLOGIE ET APNEE / REFLEXE RESPIRATOIRE Pourquoi ressent-on le besoin de respirer ? Pendant l'apnée, la pression d'oxygène (PO2) diminue dans les alvéoles pulmonaires. L'oxygène est consommé par les cellules tandis que la pression de gaz carbonique s'accroît (PCO2, le gaz carbonique est produit par les cellules). Cette différence de pression produit un changement de la composition chimique du sang. Lorsque la teneur en CO2 augmente et atteint un seuil critique, des récepteurs neurologiques préviennent le système nerveux du déficit en O2. C'est donc bien le niveau de CO2 qui donne le signal. Ce stimulus hypoxique déclenche l'envie de respirer sous forme de réflexes thoraciques et de la glotte. Poursuivre l'apnée au-delà expose à la syncope et au risque de noyade. Comment l'organisme est alerté ? Le CO2 formé dans les tissus se dissout dans le plasma (sang) où il se transforme en acide carbonique. Dans les globules rouges, une enzyme accélère cette transformation chimique. Une seconde réaction sanguine produit des ions hydrogène qui en s'accumulant provoque une acidification du sang. Cette acidité est interprétée au niveau des récepteurs du bulbe rachidien et déclenche l'alerte respiratoire. PHYSIOLOGIE ET APNEE / HYPERVENTILATION Quelle est l'influence de l'hyperventilation ? Parce que le réflexe respiratoire est déclenché par l'augmentation du CO2 dans le sang, les apnéistes ont très vite compris qu'il suffisait d'abaisser le taux de CO2 dans le sang avant une apnée pour retarder l'envie de respirer. De même en respirant le l'oxygène pur, on augmente sensiblement le taux d'O2 dans le sang et on prolonge la durée de l'apnée de quelques secondes. Si l'on combine les 2 artifices, on gagne en confort et en durée. Le revers de la médaille est que la modification de l'équilibre du mélange gazeux sanguin et la variation des pressions partielles entraîne un dysfonctionnement de ces fameux récepteurs. hyperventilation = danger Plongée-Apnée 4/19 danger = syncope = risque de noyade PHYSIOLOGIE ET APNEE / DUREE DE L'APNEE Comment améliorer la durée de l'apnée ? Par l'entraînement avant tout. Il est vrai qu'un chasseur possédant une capacité pulmonaire supérieure à la moyenne (> 6 l) aura des prédispositions pour l'apnée profonde. L'entraînement contribue non seulement à développer la capacité pulmonaire, mais surtout à prolonger la durée de l'apnée dans sa phase de confort. On constate d'ailleurs une plus faible consommation d'oxygène chez les apnéistes entraînés. La technique respiratoire axée sur la relaxation, un bon canard et une belle coulée diminuent aussi la consommation d'O2. La température de l'eau est un facteur influençant la durée de l'apnée. Dans de l'eau froide, l'apnée est moins longue qu'à terre. Je ne crois pas que l'eau chaude augmente la durée d'apnée par rapport à celle que vous avez à terre. PHYSIOLOGIE ET APNEE / BAROTRAUMATISMES Une des principales causes d'arrêt et de contre indication à la plongée en apnée sont de loin les atteintes ou complications de l'oreille interne. Tout commence souvent par un forçage de compensation sur les tympans, un mauvais équilibrage comme on dit dans le jargon des plongeurs ; une sinusite, une rhinopharyngite, tout simplement un rhume dont la multiplication à terme conduit à une perte de l'audition sensible. Les vieux plongeurs ont souvent des problèmes d'audition, c'est bien connu. Quels sont les symptômes annonciateurs de ces barotraumatismes ? • Douleur anormale à une ou deux oreilles • Impression qu'il reste de l'eau au fond de l'oreille • Sensation de froid sur le tympan • Sensation d'oreille bouchée • Acouphènes (bourdonnements, sifflements) • Saignement du conduit auditif Plongée-Apnée • 5/19 Impression de vertige Que faire si ces symptômes persistent ? Le plus sage est de consulter un médecin généraliste pour avis, votre médecin de la plongée ou votre O.R.L habituel le plus rapidement possible pour un diagnostic. Si ce n'est pas possible, et en attendant vous pouvez prendre un anti-inflammatoire (voie orale) et du paracétamol 500 (pas plus de 2 g par jour, soit 6 gélules ou comprimés). Et dans tous les cas arrêter de plonger quelques jours. Les chasseurs ne sont pas tous logés à la même enseigne. Certains ne connaîtront jamais d'ennuis d'autres les auront à répétition et apprendront à les gérer jusqu'à les éviter. Ce qu'il ne faut jamais faire c'est s'administrer n'importe quoi sans savoir. Par exemple des gouttes auriculaires sans avis médical. Les conséquences peuvent être plus graves que le barotraumatisme lui même. On ne soigne pas de la même façon une otite externe qu'une déchirure du tympan. Comment se préserver ? • S'astreindre à une visite annuelle en début de saison chez son O.R.L, si possible spécialiste de la plongée ou plongeur lui même. Un médecin, O.R.L de surcroît, qui ne connaît pas la plongée, risque de faire un diagnostic approximatif ! • S'interdire de plonger lorsqu'on est enrhumé, interrompre les plongées si ça ne passe pas. Se moucher, dégager le conduit nasal (rinçage de nez), avant la plongée. • S'entraîner à la béance tubaire volontaire lorsque vos organes le permettent, c'est plus naturel donc moins traumatisant pour les tympans. • Compenser plusieurs fois s'il le faut dans les premiers mètres sans attendre le signal de la douleur • Ne jamais forcer lorsque ça ne passe pas à la descente, remonter pour tenter de rééquilibrer. • Ne jamais compenser à la remontée même lorsque la douleur se fait insistante, vous aggraveriez le problème. C'est probablement des secrétions qui encombrent les sinus ou des muqueuses enflammées par les plongées successives, voire la chaleur du soleil sur le nez ! PHYSIOLOGIE ET APNEE Le Bloodshift, ou comment l'apnéiste résiste-t-il à la pression ? En résumé : lorsque l'apnéiste se trouve à la profondeur maximale théoriquement supportable par son organisme, sa capacité pulmonaire se trouve réduite au volume résiduel. Le volume de la cage thoracique ne se modifie plus, alors que la pression continue d'augmenter. La différence de pression exercée de l'extérieur de la cage thoracique vers l'intérieur créé une dépression qui attire vers le thorax une partie des viscères abdominaux. Le sang afflue vers les capillaires pulmonaires pour combler le vide intrathoracique. En détail : la cage thoracique tolérant une certaine déformation, le volume pulmonaire de l'apnéiste va décroître au fur et à mesure que la profondeur augmente. Plongée-Apnée 6/19 Il sera par exemple de : • 6 litres en surface • 3 litres à 10 mètres • 2 litres à 20 mètres • 1,5 litres à 30 mètres Lorsque le volume de la cage thoracique est comprimé à son minimum, il se crée une dépression à l'intérieur du thorax. Cette dépression aspire le sang contenu dans les viscères et les extrémités puis le propulse dans la circulation pulmonaire. Les poumons et les capillaires alvéolaires sont ainsi gorgés de sang et peuvent résister à l'écrasement. C'est un phénomène passif uniquement dû à la pression exercée par l'eau. Les gaz contenus dans les cavités aériennes du corps subissent la loi de Boyle-Mariotte : lorsque l'apnéiste descend, leur volume diminue avec l'augmentation de la pression hydrostatique. Le volume d'air intrathoracique est ainsi réduit, la bosse abdominale antérieure est effacée et les viscères remontent le diaphragme. Mais, lorsque la limite d'élasticité des organes est atteinte ( c'est à dire lorsque le volume résiduel = le volume minimum des poumons après une expiration forcée), le volume intrathoracique ne pouvant plus varier, il se crée une dépression (P*V=cte). Le sang veineux périphérique est alors chassé vers la cavité thoracique ( la pression absolue y est plus faible ), le vide relatif intrathoracique est rempli par cet afflux de sang, ce qui équilibre les pressions et empêche la cage thoracique de s'effondrer (comme le pensaient les anatomistes dans les années 50). Ce phénomène est dénommé bloodshift (érection pulmonaire), le volume de sang est estimé à un peu moins d'un litre. La pression écrase le thorax, la bosse abdominale est effacée et le diaphragme remonte. Au-delà de la profondeur limite, la pression devient inférieure à la pression hydrostatique, le sang est alors aspiré par cette dépression, c'est le bloodshift. En conclusion : cet afflux sanguin est une réaction pour protéger le corps des effets de la pression. Jusqu'à quelle profondeur est-il capable de nous protéger ? Et au-delà existe t-il des mécanismes physiologiques pour prendre le relais ? PHYSIOLOGIE ET APNEE / ACCIDENT DE DECOMPRESSION L'apnéiste risque-t-il un accident de décompression ? Comme n'importe quel plongeur, l'apnéiste est soumis aux mêmes lois régissant les échanges gazeux dans les tissus. Le dégagement d'azote dans le sang est faible chez l'apnéiste à condition que ses plongées ne soient ni trop longues, ni trop profondes, ni trop rapprochées. Depuis longtemps déjà on avait observé des accidents de décompression chez les pêcheurs de perles polynésiens. Ces accidents survenaient après une longue journée de travail au cours de laquelle le dégagement gazeux d'azote dans le sang des tissus finissait par causer un accident de décompression. La chasse sous-marine moderne est exposée à ces accidents parce les profondeurs atteintes sont en moyenne plus importantes que dans le passé, l'amélioration de l'équipement : combinaison, palmes, et l'utilisation exagérée du loco-plongeur repoussent les limites de sécurité. Comment puis-je améliorer mon apnée ? Plongée-Apnée 7/19 Nous répondrons à cette question en deux temps. D’abord dans ce numéro, nous vous donnerons des trucs simples pour gagner quelques mètres ou quelques secondes et augmenter votre confort sous l’eau. Relaxation et respiration Concentrez-vous sur votre respiration. Vous verrez : on se relaxe automatiquement. Fermez vos yeux et pensez à une partie de votre corps que vous devez relaxer. Par exemple relâcher les muscles des jambes, du cou, etc., et gardez une respiration profonde et calme. Cette technique, en vous détendant, permet un ralentissement du rythme cardiaque, une diminution de la pression sanguine et la décontraction des muscles. Ce qui est tout le contraire de l’hyperventilation. Pendant l’apnée, il faut tout faire pour se relaxer, économiser ses gestes ; vous consommerez ainsi moins d’oxygène. Et lorsque vous récupérerez, entre deux apnées, essayez de vous ventiler en vous relaxant. Ceux qui utilisent le tuba doivent laisser tomber les bras et penser à devenir mou comme du « JellO»! La technique Une bonne immersion et un beau palmage sont les éléments techniques qui peuvent améliorer votre apnée. L’immersion : Évitez les éclaboussures en surface avec les palmes, trop d’énergie et de temps sont perdus. Les jambes doivent être droites et ce n’est que lorsqu’elles sont dans l’eau que vous commencez à palmer. Ensuite, suivez une trajectoire verticale pour une meilleure pénétration et vous verrez, vous gagnerez en profondeur. Le palmage : L’amplitude de vos palmes devrait être d’environ 45 degrés, tout en pensant à ne pas trop éloigner l’une de l’autre vos jambes lors du palmage. Essayez presque de faire frotter vos palmes l’une contre l’autre. La fréquence de palmage doit être fluide et efficace (ni trop vite, ni trop lente). Là, c’est un travail pour lequel il ne faut pas avoir peur des longueurs pour atteindre un palmage parfait ! Ensuite vient la position globale du corps : hydrodynamique, les bras et la tête dans le même alignement et le corps le plus détendu possible. La compensation Compensez en surface avant de descendre. Cette compensation permet d’être plus à l’aise dès le premier mètre et de gagner en profondeur. Surtout, n’attendez pas d’avoir mal avant de compenser ! Petit truc aussi avant la descente : lors de la dernière expiration, soufflez l’air par le nez. En allant dans le masque, cela retardera l’effet ventouse. Lors de la descente, faite la même chose, mais par petites quantités. Les tympans, c’est fragile. Là aussi il faut un peu de patience et beaucoup de travail ! Exercez-vous à sec avant la mise à l’eau. Cela devrait être une routine pour tous ! L’aspect psychologique et physique En apnée comme en plongée scaphandre, il y des règles à respecter pour plonger en sécurité, avoir du plaisir et passer le plus de temps possible sous l’eau. • Plongez avec un autre apnéiste en qui vous avez confiance. • Plongez dans un lieu que vous connaissez. • Respectez vos capacités aquatiques. • Ayez une bonne condition physique. Tous ces éléments sont les clés psychologiques pour une meilleure apnée. Il faut avoir Plongée-Apnée 8/19 confiance en ces moyens physiques pour progresser. En effet, on gagne en aisance en grignotant mètre par mètre, en ayant un entraînement régulier et varié. La remontée ou fin d’apnée Avant tout,vous devez remonter avant que les premiers spasmes se fassent sentir ou, si vous êtes en apnée statique en surface, dès que vous sentez de l’inconfort au niveau du diaphragme ou de la glotte. Les apnéistes confirmés peuvent subir ces spasmes ou cet inconfort, mais ils se connaissent très bien et de plus, ils sont souvent encadrés. Donc le plaisir avant la performance, c’est plus durable. Si vous êtes en profondeur ou en apnée horizontale (dynamique), restez calme lors de la remontée. Palmez tranquillement et ralentissez dans les derniers mètres. Évitez de regarder la surface. Fermez vos yeux et concentrez vous sur votre palmage. Ne changez pas votre rythme, même si vous vous sentez juste. En accélérant, vous brûlerez vos dernières réserves d’oxygène et vous risquez la syncope. Plongez en groupe, c’est vraiment plus sympa. Des sessions d’entraînement sont données au CEPSUM. Dans notre prochain numéro, des conseils pour l’entraînement 2 Cette rubrique traite de l'apnée en rapport avec la chasse sous-marine : ses dangers, l'entraînement, comment augmenter ses performances pour la chasse... • l'amélioration de l'apnée • la préparation physique L'amélioration de l'apnée L'apnée correspond à l'interruption de la ventilation, donc après un certain temps, à un déficit d'apport en oxygène (O2) associé à une élévation de la pression partielle de gaz carbonique (CO2). L'augmentation du taux de gaz carbonique dans l'organisme déclenche l'envie de respirer. La consommation d'oxygène de l'organisme engendre la production de gaz carbonique. Lors de l'apnée dynamique, le palmage augmente la consommation d'oxygène et la production de gaz carbonique. La durée de l'apnée est donc plus courte lorsqu'un effort musculaire est réalisé avant ou pendant la plongée. L'entraînement doit permettre de repousser les seuils de tolérance de chacun de ces gaz afin d'augmenter la durée de l'apnée, et ce, par une adaptation progressive de l'organisme permettant de supporter une augmentation du gaz carbonique (hypercapnie) et une diminution de l'oxygène (hypoxie). Plongée-Apnée 9/19 En résumé, l'amélioration de l'apnée par l'entraînement va se traduire par un recul des seuils de tolérance : • à l'hypercapnie provoquée par l'accumulation du gaz carbonique, • à l'hypoxie consécutive à la raréfaction de l'oxygène. Dans un premier temps, il est nécessaire de développer l'entraînement aérobie (endurance), essentiel dans presque toutes les activités sportives. Il n'est pas souvent reconnu comme un facteur important dans les activités qui n'ont pas un caractère endurant marqué comme l'apnée et donc trop souvent négligé. Il faut donc développer la filière aérobie par un travail de fond : course à pied, vélo, natation. Dans un deuxième temps, il est nécessaire de pratiquer des séries de plusieurs répétitions d'apnées courtes et intenses accompagnées de récupérations courtes entraînant une augmentation rapide du gaz carbonique et une baisse d'oxygène. Elles permettent d'atteindre de façon répétitive les seuils de tolérance d'hypoxie et d'hypercapnie et de les repousser. Les apnées dont la durée varie de 30 à 45 secondes avec des temps de récupération identiques entraînent une augmentation plus rapide du gaz carbonique et provoquent la rupture de l'apnée avant l'hypoxie. Cette méthodologie de base permet de faire progresser les apnéistes en toute sécurité car elle lutte contre les accidents les plus rencontrés statistiquement. La préparation physique La préparation physique va permettre d'améliorer ses performances en chasse sous-marine. Les activités recherchées doivent permettent de développer les capacités cardiopulmonaires, d'augmenter quelque peu la puissance musculaire (surtout les cuisses) et aussi d'améliorer la récupération à l'effort. Trois activités semblent répondre à ces critères ; ce sont : • le footing • l'entraînement en piscine • le vélo (VTT) Le footing C'est une bonne base pour faire travailler le muscle cardiaque, mais il doit être pratiqué régulièrement et sans trop forcer pour représenter une bonne préparation à la chasse sous-marine. Plongée-Apnée 10/19 Avantages : il permet de mettre le coeur au travail sur des durées relativement brèves (30 à 45 minutes sont déjà suffisantes), alors qu'en vélo, le même travail demanderait deux heures de pédalage. De plus, en hiver, il peut se pratiquer même lorsqu'il fait froid, tandis qu'une séance de vélo deviendrait rapidement un calvaire pour les doigts et les orteils. Inconvénients : c'est un effort qui entraîne des chocs répétitifs au niveau des articulations des membres inférieurs. Aussi est-il indispensable d'être équipé de bonnes chaussures et de s'entraîner régulièrement. Exercice-type : parcours de 5 à 10 km, plutôt plat ou légèrement vallonné, à effectuer sur un temps de 30 minutes à 1 heure. L'entraînement en piscine Avantages : il est incontournable lorsqu'on habite loin de la mer, car il permet de garder un contact avec l'élément liquide ; il permet également de faire travailler l'organisme dans des conditions proches de celles rencontrées en mer. C'est notamment le seul moyen de s'habituer aux contraintes du palmage, en particulier au niveau des chevilles. C'est également la meilleure méthode pour travailler en apnée. Inconvénients : ce n'est pas folichon de compter les longueurs de bassin, ou les carreaux du fond. De plus, les dérivés chlorés peuvent s'avérer agressifs pour les voies respiratoires, et cela ne permet pas un effort physique optimal. Exercices-types : - échauffement en natation sans palmes, masque et tuba (PMT) ; - palmage en surface avec et sans l'aide des bras, ou en poussant son équipier ; - apnée dynamique sous forme de jeux tels que le passage au centre de cerceaux, ou sous forme de longueurs de bassin, (privilégier le temps d'apnée et l'aisance à la distance parcourue) ; - récupération sous forme d'exercice alternant apnée et préparation. Tous ces exercices nécessitent la surveillance d'une personne qualifiée pour vous porter secours en cas de problème. Le vélo Plongée-Apnée 11/19 S'il fallait choisir un sport pour s'entraîner hors de l'eau pour la pratique de la chasse sous-marine, ce serait sans doute le vélo, tout-terrain de surcroît. Travail régulier et sans à-coups d'un grand nombre de muscles, "appuis fuyants" proches de ce que l'on retrouve au palmage, le tout au contact de la nature, voilà qui peut séduire de nombreux chasseurs, sans parler du plaisir de progresser dans le passage de difficultés. Avantages : innombrables. En premier lieu, c'est un des meilleurs moyens d'entraîner son coeur et les muscles des membres inférieurs, tout en s'amusant à gravir des obstacles. De plus, le caractère progressif de l'effort de pédalage permet de ne pas agresser son organisme. Enfin pratiqué dans un cadre naturel, il permet de s'oxygéner et de profiter du paysage. Inconvénients : peu nombreux. Le premier est qu'il faut lui consacrer du temps pour que l'entraînement s'avère efficace. Il faut bien compter deux heures consécutives pour que sa pratique devienne intéressante. Il faut aussi considérer l'investissement financier que représente l'achat d'un VTT, et le temps que cela représente pour l'entretenir. Enfin, lorsqu'il fait très froid en hiver, il est parfois pénible de faire du vélo. Exercices-types : pour reprendre l'entraînement ou pour commencer, il vaut mieux pédaler sur la route. Inutile d'acheter un vélo de route pour cela, il suffit de mettre des pneus fins et lisses sur votre VTT, et celui-ci fera parfaitement l'affaire. Roulez entre 40 et 80 km, sur une durée de 2 à 4 heures, à une vitesse de 25 à 35 km/h. Par la suite, programmez des sorties de difficultés variables sur des parcours de VTT. Durée : de 2 à 4 heures, distance entre 20 et 40 km. 3 L'apnée Tout surfeur est confronté à pratiquer l’apnée lors de gadins ou bouffage de séries En surf, nous sommes confronté à se faire rouler comme des geudins dans les vagues ou se faire entrainer dans le fond. Et tout cela sans respirer, ce qui peut amplifier l’effet de panique et de peur. Plongée-Apnée 12/19 Tybon et Marco qui se préparent à prendre une grosse bouffée d'oxygène! Ainsi, il est indispensable d’avoir une bonne apnée pour gagner en confiance dans les conditions bien grasses. Il est possible d’augmenter sa durée d’apnée. Il faut s’entraîner à l’apnée en piscine ou en pratiquant la plongée avec masque et tube, Le but est d’essayer de se sentir bien sous l’eau et de reculer la sensation désagréable du manque d’air et l’envie irrésistible de reprendre son souffle. En apnée, notre corps ne doit pas se contracter pour garder l’air prisonnier en lui, c’est juste la glotte qui empêche l’air de partir. Le corps doit être détendu sous l’eau. De plus, il faut savoir que avec l’eau froide, la durée d’apnée est moins longue que sur Plongée-Apnée 13/19 terre. Moi perso, je conseille la chasse sous marine qui une discipline magique qui apprend à gérer son oxygène sous l’eau. Car en Plongée, on ne se préoccupe pas du temps passer sous la flotte car l’important est de ramener un poisson. Par Charlytutu 4 Entraînements pour améliorer l'apnée statique. Avertissement : L'apnée statique est une discipline amusante qui ne demande pas beaucoup de moyen pour sa mise en œuvre : une piscine, un maillot ou une combi et un masque suffisent. Pratiquée seule, l'apnée est TRES dangereuse car vous risquez la noyade. Il convient de toujours pratiquer dans le cadre des entraînements organisés par l'AIDA, sous l'œil vigilent d'un instructeur d'apnée compétent et reconnu. Donc, lorsque vous ferez de l'apnée statique, vous veillerez tout d'abord à avoir une personne pour votre sécurité et qui ne fait pas d'apnée en même temps que vous. Ne demandez surtout pas à une personne qui n'y connaît rien en apnée de faire la sécurité, car celle-ci ne saura pas comment agir en cas de problème. Il vaut mieux que ce soit une personne qui s'entraîne régulièrement avec vous, en qui vous avez entièrement confiance et qui connaît vos limites. La façon de faire la sécurité fait partie intégrante de la formation d'apnéiste chez AIDA, on vous apprendra aux entraînements à gérer plusieurs situations possibles. Introduction : L'apnée statique se décompose en 3 phases : préparation - relaxation - lutte. Pour s'améliorer, il convient bien évidemment de s'entraîner dans ces 3 phases. L'avantage est que chaque phase peut s'entraîner indépendamment des autres. 1. La phase de préparation correspond à la respiration : il faut trouver la façon efficace de respirer pour bien se détendre. N'hésitez pas à faire de nombreux essais, remettez vous régulièrement en question. On vous dira souvent qu'il est préférable d'éviter l'hyperventilation : [ à cause du taux de CO2 qui est diminué trop fortement en début d'apnée par une ventilation trop forcée, le premier réflexe respiratoire est retardé (moment où la courbe décroissante du taux d'O2 rencontre la courbe croissante du taux de CO2). Le bulbe rachidien est alors activé par ce surplus de CO2 et donne son message à l'organisme par le phénomène des spasmes du diaphragme (on entre alors dans la 3ème phase : la lutte). En hyperventilant, la dette en oxygène intervient plus tard que prévu donnant à l'apnéiste une fausse impression de facilité. En fait, dès que vos spasmes arrivent, ces derniers se font immédiatement ressentir intensément. Et en fin de compte vous résisterez moins longtemps, et surtout vous risquerez de faire une syncope (perte de connaissance). De plus, vu la sollicitation musculaire de cette ventilation forcée, cela augmente considérablement le rythme cardiaque en début d'apnée, ce qui est à l'opposé Plongée-Apnée 14/19 du but recherché pour débuter son apnée. Un effet trop souvent ignoré de l'hyperventilation est un taux de CO2 trop faible (HYPOCAPNIE) : cela se produit lorsque vous partez pour votre apnée et que vous êtes dans l'impossibilité de retenir votre air. Votre corps se relâche d'un seul coup, vous expirez sans vous en rendre compte et vous tombez en syncope. En plus de la réduction du taux de CO2, l'hyperventilation (hypocapnie) provoque une vasoconstriction des artérioles cérébrales => le cerveau déjà en manque d'O2 pendant la statique sera donc encore moins irrigué => diminution de l'apport en O2 au niveau des cellules cérébrales. Prudence donc. ] Le plus important est donc de veiller à être parfaitement relâché pendant sa phase de préparation. Il faut s'entraîner à faire des respirations, que l'on pourrait qualifier de " souples ", sans efforts et tension. Vous pratiquerez de la manière suivante : une inspiration ample suivie d'une expiration non forcée, naturelle et lente. De temps en temps essayer de bloquer votre respiration une ou deux secondes à la fin de l'inspiration et de l'expiration. Il est inutile de trop se ventiler : cela peut varier entre 3 et 5 minutes. Une fois que le taux d'O2 et le rythme cardiaque sont revenus à la normale, il est inutile de prolonger sa ventilation, car vous n'augmenterez jamais le taux d'oxygène contenu dans l'air que vous respirez. Il y a quand même une très grande partie mentale qui intervient au niveau de l'apnée statique : lorsque vous maîtriserez parfaitement les mécanismes de la respiration et que vous comprendrez ses limites, vous devrez conditionner votre esprit afin de partir pour un long moment sans respirer. Ce qui nous amène dans la seconde phase de l'apnée statique. 2. La phase de relaxation, aussi appelée par certain la phase de l'oubli. Le travail mental pour débuter cette phase est primordial : il faut la démarrer serein et détendu. C'est la phase où l'on essaye d'oublier de respirer et surtout d'être le plus relâché possible. Il est même amusant de parfois se surprendre à être dans un état proche du sommeil. Essayez justement de vous endormir pendant cette phase. Si possible, vous ferez le vide en vous, ce qui est parfois plus difficile que le simple fait d'arrêter de respirer. La sophrologie peut être un 'plus' pour apprendre à s'oublier : cela ressemble un peu à de l'auto-hypnose. Evitez tous les mouvements inutiles : si vous désirez toujours rester près du bord de la piscine, vous n'aurez qu'à faire un briefing clair et précis à la personne qui effectuera votre sécurité pour que celle-ci vous maintienne près du bord. Apprenez à économiser vos muscles (les muscles sont grands consommateurs de notre précieux O2), soyez donc paresseux et comme Fonzie,… c'est à dire cool. 3. La phase de lutte est la partie la plus éprouvante de l'apnée statique. Vous étiez si bien dans la phase précédente, vous voilà maintenant transformé en un masochiste à la rencontre de son Marquis, l'impitoyable CO2. Au début de cette phase, les spasmes réflexes du diaphragme ne seront pas trop difficiles à gérer, mais cela se corsera rapidement et vous devrez faire preuve de beaucoup de volonté pour lutter contre l'envie de respirer et cet irrésistible retour à la vie terrestre. Dans cette phase le rôle de la sécurité est primordial, il faut être prêt à intervenir au moindre signe suspect. N'oubliez pas dans votre briefing de sécurité, de bien convenir des signes à réaliser avec votre buddy. Par exemple, demandez à votre sécurité de vous checker par un simple pincement du doigt toutes les 15 secondes à partir de 2 minutes d'apnée. Vous devrez impérativement répondre par un signe convenu à l'avance aux sollicitations de votre sécurité. Si vous ne répondez pas de façon satisfaisante et non équivoque, votre sécurité suspectera une difficulté et vous sortira de l'eau et vous pourrez bien le remercier de vous avoir sauvé d'une syncope, le fameux Blackout. Petit truc : lorsque vous sentez la fin de l'apnée proche, ayez une main sur le bord du bassin afin de vous aider à sortir de l'eau plus facilement. Ainsi votre sécurité est au courant de votre sortie imminente et en plus vous vous économisez musculairement. En effet, en fin d'apnée, les muscles ont une dette en O2, si vous faites un effort trop important vous allez les créditer d'avantage en CO2 et en acide lactique, et ainsi vous risquez la syncope ou la Samba (perte d'intégrité physique, sans aucune perte de connaissance) même après votre sortie. La syncope Plongée-Apnée 15/19 intervient lorsque les cellules cérébrales ont atteints un taux minimum critique en O2 => l'organisme se met en veilleuse "black out" et coupe le circuit interférant le cycle naturel de la respiration : l'ESPRIT. Petite explication à propos de ce trou noir : au moment de la lutte, le taux de CO2 dans l'organisme devient de plus en plus important (HYPERCAPNIE) par rapport au taux d'O2 qui diminue (HYPOXIE). Au plus on va forcer pour tenir son apnée, au plus cela va être difficile. Cependant, il va arriver un " moment " (variant d'une personne à l'autre et d'un jour à l'autre) où tout va vous paraître facile, vous allez même vous sentir léger, vous n'aurez plus du tout la notion du temps. A ce stade, on peut parler de narcose par le CO2. Inutile de vous préciser qu'il est trop tard pour vous, car vous êtes expédié fissa au royaume de Morphée, ou bien vous partez pour une frénétique Samba dans le meilleur des cas. Pourquoi alors entamer cette phase qui est si difficile et si risquée ? Simplement par défi ou par orgueil. Le défi de battre son propre record, l'orgueil d'être meilleur que les copains. Le défi de s'améliorer fait naturellement partie de la nature humaine. L'orgueil est, quant à lui, une attitude à proscrire dans le vocabulaire des apnéistes, car cela peut avoir des conséquences désastreuses sur votre moral si dès le début vous vous fixez des objectifs irréalisables. La seule personne avec qui vous devez vous comparer et vous battre est vous-même, vous en retirerez beaucoup plus de satisfaction. Revoyez régulièrement vos limites à la hausse en fonction de vos progressions aux entraînements. Notez aussi qu'il est fort improbable de réaliser chaque jour sa meilleure performance, car beaucoup trop de variables entrent en ligne de compte : fatigue - forme du moment digestion - régularité des entraînements - froid - chaud - combi qui serre - bruit extérieur détente musculaire - facteurs psychologiques. Prenez donc chaque jour ce que votre corps veut bien vous offrir, la seule limite devant être celle de votre corps et non celle de votre montre… Il est important de s'entraîner régulièrement dans cette phase de lutte afin de bien ressentir les réactions de son corps au surplus de CO2 et au manque d'O2 : apprenez à vous connaître. Recommandations pour des entraînements : Pour les débutants, dans un premier temps, il est vivement recommandé de ne travailler que les parties respiration et relaxation, la partie où il faut lutter contre l'envie de respirer viendra plus tard, en son temps, lorsque l'apnéiste disposera d'une meilleure connaissance de ses sensations. Pour la statique, il est inutile et même déconseillé de s'échauffer en faisant de la dynamique (du moins au niveau de la compétition). Certains vous diront peut-être que cela va vous permettre de vous relâcher plus facilement par la suite, que les poumons seront plus faciles à travailler et d'autres détails amusants… eh bien, non, ne les écoutez pas, ces personnes n'y connaissent rien. Je le répète, ne vous fatiguez pas musculairement, mettez votre corps en état de relaxation et pour préparer une bonne apnée statique, il n'y a rien de mieux que la statique. La détente musculaire amène plus facilement à la relaxation qui précède l'apnée !!! 1. Exercices pour la ventilation : On inspire 1 Temps, une rétention 1'', on expire 2 Temps minimum, une rétention 1''. Ventilation non forcée, très relâchée. Ne rentrez surtout pas le ventre en inspirant. Le relâchement est le secret. 2. Exercices pour retarder son premier réflexe respiratoire : · 5 x 55'' avec 5'' de récupération comme échauffement · 3' de repos · Plusieurs statiques progressives où on sort au premier spasme : prendre son temps et Plongée-Apnée 16/19 constater l'amélioration - 3' maximum de récupération entre chaque apnée. Cet exercice peut se faire dans l'eau ou hors de l'eau : votre lit ou un divan confortable peuvent faire l'affaire. A faire régulièrement : Comme point de repère, vous prenez votre meilleure performance et retirez 1'30''. Ex : 5' comme meilleure perf. · 5 x 55'' avec 5'' de récupération · 3' de repos · 2' statique · 3' de repos · 3' statique · 3' de repos · 3'30 statique x 4 Vous devriez être capable de faire vos apnées sans trop forcer. Lorsque vous ferez cet exercice trop facilement, vous pouvez augmenter de 15''. L'objectif va être de se rapprocher de votre meilleure performance. En général essayez de parvenir le plus rapidement possible à votre temps d'entraînement (ici, 3'30''). 3. Exercices pour améliorer votre résistance au CO2 : Ici, vous retirez 1' à votre meilleure perf (ex : 4'45'') : Temps identique - récup diminue · 5 x 55'' avec 5'' de récupération · 2' statique · 3' repos · 3' statique · 3' repos · 3'45'' statique · 3' repos · 3'45'' statique · 2'30'' repos · 3'45'' statique · 2' repos · 3'45'' statique · 1'30'' repos · 3'45'' statique · 1' repos · 3'45'' statique · 30'' repos · 3'45'' statique · 15'' repos · 3'45'' statique Evidemment ce n'est pas la première fois que vous réussirez cet exercice. Il faut se fixer des objectifs dans le moyen terme. Une fois que cela devient aisé pour vous, vous pouvez augmenter de 15''. Une variante consiste aussi à réduire vos temps de repos de 45'' ou de 1' à la place de 30'' (par exemple : 3' - 2' - 1' - 30'' - 15'') Prenez surtout du plaisir en faisant de l'apnée. Ayez une mentalité 'apnéiste'. Il ne faut pas que vos entraînements deviennent une contrainte. Amusez-vous. Si un jour vous avez l'intention de participer à des compétitions, sachez que vous devrez annoncer un temps que vous comptez réaliser. En dessous de ce temps, vous aurez des pénalités. Si vous faites une syncope ou une samba, vous serez disqualifiés et vous perdrez toutes vos chances pour le classement et comme la majorité des compétitions se font par équipe, vous ferez ainsi perdre vos équipiers. Soyez humble avec vous-même. D'ailleurs, il est rare de faire sa meilleure performance en compétition. De plus, ne vous fiez pas à ce que Plongée-Apnée 17/19 les autres compétiteurs vous diront sur leurs performances, la plupart du temps c'est de l'intox. Que faire en cas de Samba ou syncope ? Tout d'abord ne pas paniquer. Je parle içi à la personne qui fait la sécurité. Inutile de vous dire que si vous êtes seul, cela peut malheureusement vous être fatal... on ne rigole pas avec la sécurité. En cas de samba, il faut soutenir l'apnéiste qui n'a plus le contrôle moteur de ses muscles. Il se peut aussi que suite à tous ses efforts pour garder sa tête hors de l'eau, celui-çi tombe en syncope. Donc, même si vous vous sentez bien après votre apnée, évitez tout effort dans les secondes qui suivent la surface. Prenez le temps de récupérer un rythme respiratoire normal. En cas de syncope, il faut immédiatement sortir la tête de l'apnéiste hors de l'eau. Essayez toujours de faire vos statiques dans une faible profondeur, cela facilitera le travail de la sécurité. Vous retirez aussitôt le masque de l'apnéiste et parlez-lui (ex : respire respire...). Vous pouvez légèrement le tapoter sur les joues, j'ai bien dit légèrement, car il serait inutile de lui dévisser la mâchoire dans votre élan frénésique à vouloir le faire revenir sur terre. Dans 99% des cas, il reviendra à lui après quelques secondes (qui vous paraîtront interminables). Si après 15 secondes il n'a toujours pas récupérer ses esprits, vous pouvez faire une insuflation (en pinçant les narines et en tirant la tête vers l'arrière, afin que lair se dirige vers les poumons et non dans l'estomac). Je vous renvois à un cours de secourisme et je vous conseille vivement de passer votre brevet afin de pouvoir éffectuer une réanimation correcte. Chez AIDA, tous nos moniteurs 1* ont un brevet de secourisme, et les moniteurs 2* ont dus passer un brevet d'Oxygènothérapie afin de pouvoir administrer correctement l'O2. Nous organisons régulièrement ces passages de brevet avec l'aide des formateurs du DAN. De plus nos entraînements prévoient de temps en temps des exercices pour faire face à ce genre de situation. Bons entraînements 5 LES TESTS Le temps d'apnée. Faites précéder ce test de 15 minutes de repos: Pour ne pas fausser le test ne faites pas d'hyper ventilation préalable. Position : Assis ou semi allongé. Méthode : Prise de pouls toutes les 5 secondes. Il est possible d'expirer lentement pendant la durée du test. RESULTATS : La durée de l'apnée dépend * De l'âge du sujet (Plus grande pour les sujets plus âgés). * De l'entraînement (Plus grande pour les sujets entraînés). Plongée-Apnée 18/19 * Des possibilités limités de chacun. * De la forme habituelle d'entraînement (Plus grande pour les haltérophiles ou les plongeurs). * De l'activité en général : sédentaire < 1,30 minute. Actif >3 minutes. CALCUL : FC (fréquence cardiaque en apnée) / FC (repos) X 100 Pour les sujes entraînés, le pouls doit être inférieur à celui de départ, au bout de 2 minutes d'apnée. Les sujets non entrainés atteignent rarement les 2 minutes, et sont généralement au dessus du pouls de base. Suivant le moment de la saison, on peut constater des variations de 20 % chez un même individu. Ce test est un bon indicateur sur l'état de forme su sportif. Il faut se garder d'établir des comparaisons entre les individus. Test de FLACK. Le sujet maintient une inspiration forcée le plus longtemps possible avec une pression égale à 40 mm de mercure. Méthode : Prise de pouls toutes les 5 secondes. Interdiction d'expirer pendant la durée du test. Il faut tenir le nez bouché, ne pas obstruer le tuyau avec la langue et fermer la glotte. RESULTATS : Durée pour les sujets entraînés : 1 minute pour les hommes. 45 secondes pour les femmes. Pour les sujets non entraînés et les enfants le test est à manipuler avec précautions. Ce test est révélateur des sujets en surentraînement, insuffisamment préparés ou en état infectieux chronique. En cours de saison, les sportifs peuvent améliorer le test : * En diminuant le rythme cardiaque. * En augmentant la durée du test. Plongée-Apnée 19/19