Impacts de la féminisation de la profession médicale

Impacts de la féminisation de la profession médicale
Pourquoi un symposium sur ce sujet ?
Valérie Nys
Executive Director O & E
Mutualités Libres
Quelques constats
1 médecin sur 3 est une femme
70% des étudiants en médecine sont des étudiantes, 80% dans certaines spécialités
(psychiatrie, gynécologie, pédiatrie, dermatologie…)
En une génération seulement, la présence féminine dans le corps soignant a plus que triplé. Et
certaines spécialités médicales comptent d’ores et déjà plus de 50% de prestataires de sexe
féminin.
 L’ entrée massive des femmes dans la profession médicale, toutes spécialités confondues,
est une (r)évolution démographique, sociologique & culturelle.
Mais elle n’est pas égale à tous les niveaux. Dans les organes décisionnels et consultatifs (conseils
d’administration et directions d’hôpitaux, universités, syndicats de médecins, Ordre des
médecins…), les femmes sont minoritaires, voire absentes. Ainsi, 30% seulement du personnel
académique est féminin (16% en Wallonie…).
 Conçu et piloté par des hommes, le système de soins belge n’a pas encore intégré cette
nouvelle donne. Pour les femmes actives dans la concertation sociale, c’est une réalité au
quotidien.
Pourquoi ce symposium des Mutualités Libres?
21 % des prestataires de soins, hommes et femmes, sont membres des Mutualités Libres. Nous ne
souhaitons pas faire de propagande féministe, ce n’est pas la mission d’un organisme assureur.
Néanmoins, soucieuses de la pérennité et de la qualité du système de soins belge dont elles sont cogestionnaires, les Mutualités Libres souhaitent dès aujourd’hui ouvrir un débat qu’elles jugent
essentiel. Et aborder, avec les acteurs du secteur, les questions suivantes :
Conséquences de la féminisation sur l’organisation des soins en Belgique: formation des
prestataires de soins, type de pratique médicale, accès aux services, volume d’activité, etc.
Planification de la main-d’œuvre : la féminisation de la profession entraîne une baisse du
niveau moyen d’activité des prestataires, ce qui à terme devrait influencer le nombre de
médecins nécessaires par habitant. De plus, quels seront les métiers en pénurie demain
compte tenu de la préférence marquée des femmes pour certaines spécialités médicales?
Comment la féminisation peut-elle améliorer la qualité de la relation patient-médecin et le
système de soins en général ? Plusieurs études montrent que les femmes consacrent plus
de temps au patient et ont une approche davantage axée sur la prévention. Ces éléments
influencent-ils positivement le taux de satisfaction des patients et l’efficacité du
traitement ?
Problème de la sous-représentation des femmes dans les sphères de décision et postes de
gestion. Les compétences et valeurs des femmes sont actuellement sous-utilisées : quelles
actions faudrait-il mettre en place pour favoriser l’équité?
Influence de la féminisation sur les valeurs de la profession: participation du patient à son
traitement, équilibre vie privée/vie professionnelle, etc.
Le débat est ouvert !