Comment vendre un immeuble à une société sans risque d
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Comment vendre un immeuble à une société sans risque d
❙ L'essentiel ❙ L’actualité immobilière Réforme des plus-values immobilières Comment vendre un immeuble à une société sans risque d’abus de droit L 6 - Le Propriétaire immobilier - Décembre 2011 Le conseil de l’UNPI © Franck Boston - Fotolia.com a loi de finances rectificative pour 2011 du 19 septembre 2011 fixe un nouveau régime de taxation fiscale des plusvalues sur l’ensemble des biens immobiliers (commerces, terrains, logements locatifs, etc.), autres que la résidence principale. Ce régime s’appliquera à compter du 1er février 2012. Ce bref délai réduit la marge de manœuvre des propriétaires qui veulent vendre leurs biens sous le régime actuel, plus favorable. Or, les apports de biens immobiliers ou de droits sociaux relatifs à ces biens immobiliers à une société dont la personne à l’origine de l’apport, son conjoint, leurs ascendants et leurs descendants ou un ayant droit… est un associé (ou le devient à l’occasion de cet apport) sont soumis au nouveau régime, rétroactif au 25 août 2011. Dès lors, il peut s’avérer optimisant de vendre un immeuble, avant le 1er février prochain, à une société que le vendeur contrôle, puisque cette opération n’est pas visée par la rétroactivité au 25 août 2011 de la réforme des plusvalues, qui ne vise que les apports. Cette opération ne doit cependant pas être mise en œuvre dans un but exclusivement fiscal puisque l’opération serait alors passible d’un abus de droit dont la sanction fiscale est, en plus de l’intérêt de retard, une amende de 80 % ou de 40 % de l’impôt éludé selon que la preuve de l’intention d’échapper à l’impôt est apportée ou non. Par conséquent, la cession d’immeuble doit être motivée par un intérêt autre que fiscal pour éviter l’abus de droit. L’intérêt patrimonial du vendeur, ou tout autre motif légitime, doit donc pouvoir être motivé pour justifier toute opération exonératoire de l’impôt sur les plus-values dans le régime actuel applicable jusqu’au 1er février 2012. Il peut s’agir de la nécessité, pour le vendeur, de récupérer des liquidités pour aider un enfant à s’installer (ou toute autre cause) ou pour rembourser une dette (la hausse des taux d’intérêts futurs étant probable à cause de la crise économique et financière) ou pour toute autre raison légitime. Deux récentes décisions du Conseil d’État viennent de préciser la grille d’analyse de l’abus de droit en cas d’apport/cession de titres de sociétés et permettent d’apprécier la condition de réinvestissement dans une activité économique (CE, 24 août 2011, n° 316928 et 314579, 9e et 10e SS) pour apprécier le place- ment en report d’imposition d’une plus-value. L’affectation des liquidités provenant de la vente à une activité économique existante ou à créer doit s’effectuer dans des proportions significatives sous réserve de l’appréciation des tribunaux ; un taux de 15 % n’a pas été admis. En définitive, l’abus de droit serait retenu par l’administration fiscale si l’objectif de la vente se limite à gommer la taxation de la plus-value immobilière, que ce soit dans le régime actuel ou dans celui applicable à compter du 1er février 2012. Marcel Crasnier, président de la Chambre UNPI 49 Cher abonné L'UNPI est heureuse de vous offrir, joint à ce numéro du Propriétaire immobilier, votre agenda guide du propriétaire qui vous accompagnera tout au long de l'année 2012. Retrouvez-nous sur www.unpi.org