Solvency II: qui dit mieux?
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Solvency II: qui dit mieux?
Second tour des consultations du CEIOPS Solvency II: qui dit mieux? Le Comité des organes européens de contrôle des assurances et les pensions d’entreprise (CEIOPS), après une manifestation d’intérêt massive, a clôturé le second tour de ses consultations sur les mesures d’exécution de Solvency II (niveau 2). Ce dernier s’est déroulé du 3 juillet au 11 septembre derniers. Plus de quatre-vingts parties prenantes y ont formellement participé. 839 réponses, soit vingt mille commentaires, dont un très important apport britannique, doivent à présent être traitées. L’avis final concernant ce tour de consultations est attendu pour ce début novembre. La façon dont la Commission réagira à cet avis reste un mystère complet. Le 22 avril 2009, le Parlement européen adoptait la directive Solvency II. Cette directive prévoit entre autres à partir de 2012 de nouvelles conditions de capital applicables aux assureurs qui tiennent mieux compte des risques qu’ils courent effectivement. La version définitive de la directive n’a toutefois pas encore paru au Journal officiel de l’Union européenne. Pour la version française du texte, on peut la trouver sur le site de la Commission européenne (voir http://ec.europa.eu). O tionnel, les obligations de capital complémentaires, la rémunération, les calculs de la solvabilité de groupe, etc. Le tout portait au total sur quelque 1.148 pages. Tous les commentaires à ce sujet devaient être rentrés pour le 11 septembre 2009, en format CEIOPS et en langue anglaise. Question d’efficacité? ‘BRITANIA RULES THE WAVES’ Ce second tour de consultations constitue un régal pour les amateurs de statistiques. 85 parties issues de 19 pays européens (y compris la Norvège et la Suisse) ont adressé leurs commentaires. La part du lion revient à la Grande-Bretagne. Comme tout se fait en anglais, elle y a trouvé un avantage naturel. Conformément à la procédure Lamfalussy, la directive s’accompagnera de toute une série de mesures d’exécution. Celles-ci sont prises par la Commission sur l’avis du CEIOPS, à qui la Commission a demandé de rendre d’ici à la fin 2009 un avis définitif sur la plu“La plupart des réactions part de ces mesures d’exécution, au second tour des après consultation de toutes les consultations sont parties prenantes. Un premier tour de consultations a eu lieu venues de la Grandeentre le 1er avril et le 1er juin Bretagne.” 2009 et il avait trait à douze propositions d’avis. Au cours du second tour de consultations, qui s’est donc achevé il y a peu, le CEIOPS a déposé pas moins de vingt-quatre propositions d’avis, qui s’étendent d’un avis sur le taux d’escompte à utiliser jusqu’à un avis sur les simplifications, en passant par les classifications des fonds propres, un module de crise du marché, le risque opéra22 du 1 au 15 novembre 2009 / le monde de l’assurance Pour être complet, on notera que les 85 parties ne sont en fait que 76. Le groupe d’assurance britannique Royal & Sun Alliance (RSA) a pris part à la consultation avec huit de ses filiales, chacune sous sa raison sociale propre (Link4, AAS, Balta, Codan Norway, …). Elles représentaient ensemble 161 envois, soit près de 20% de l’ensemble des réponses. On a enregistré du même fait une contribution de la Lettonie, de la Pologne, de la Norvège et de la Lituanie, autant de pays dont il n’est parvenu aucune réaction hormis celles des filiales RSA. Mis à part les Britanniques (ABI, IUA, Lloyd’s, ILAG, RSA, Bupa, etc) qui représentaient 21% des réactions ou 182 envois, la plupart des autres commentaires provenaient d’associations professionnelles, groupes et forums européens (CEA, CRO Forum, Groupe Consultative, CFO Forum, AMICE, FEE, etc, soit 18% ou 150 envois) et de France (FFSA, Groupama, ROAM, Institut des actuaires, CTIP, AFA, etc, soit 11% ou 96 envois). Ces trois groupes représentent donc 50% des envois. Lorsqu’on y ajoute les contributions de RSA, on arrive à 70%. On recense par ailleurs des commentaires en provenance d’Allemagne (30), du Danemark (15), des Pays-Bas (11), d’Autriche (11), de Belgique (10), d’Espagne (9), du Luxembourg (3), d’Italie (2), de Suisse (2), de Grèce (1) et de Suède (1). Le groupe Solvency II irlandais mérite une mention spéciale: il a été constitué en janvier 2006 sous le parrainage du gouvernement irlandais (département Finances), aux fins d’accompagner le projet Solvency II et de préparer les assureurs et l’organe de contrôle aux mesures nouvelles. Seize personnes siègent dans ce groupe: des assureurs (assureurs Vie et assureurs Dommages, assureurs nationaux et assureurs étrangers, réassureurs et captives), des associations d’assureurs, des conseillers (tant juridiques qu’actuariels et que comptables), l’organisme de contrôle et le ministère des Finances, bien que ces deux dernières instances se soient tenues à l’écart des discussions relatives à la consultation CEIOPS). Aucun feed-back spécifique n’est provenu du Portugal, de Finlande, de Hongrie, de Roumanie, de Bulgarie, de Slovénie, de la République tchèque, de la République slovaque, d’Estonie, de Malte ni de Chypre. Mais vu que nombre de parties prenantes de ces pays s’inscrivent dans de grands groupes ou sont membres d’une association professionnelle européenne, on peut raisonnablement admettre que leurs commentaires éventuels sont parvenus par ce canal. Ou existerait-t-il d’autres barrières qui entrent en jeu, comme la barrière de la langue? Quelques commentaires proviennent d’opérateurs extérieurs à l’UE, la plupart réassureurs, tels Pearl Group Ltd, XL Capital, AIRROC, Pacific Life Re. PEU DE RÉACTIONS DES PETITS ACTEURS Les associations professionnelles CEA, GDV et ABI et le réassureur Munich Re ont livré un commentaire sur chacune des propositions d’avis, donc vingt-quatre envois. p Solvency II – abréviations les plus usitées ABI Association of British Insurers AFA Association Française des Assurances (FFSA et GEMA) AFS Association of Friendly Societies AIRROC Association of Insurance & Reinsurance Run-Off Companies AMICE Association of Mutual Insurers and Insurance Cooperatives in Europe AVOE Aktuarvereinigung Oesterreichs CEA Comité Europeen des Assurances CEIOPS Committee of European Insurance and Occupational Pension Supervisors Forum CFO Forum des Chief Financial Officers Forum CRO Forum des Chief Risk Officers CP Consultation paper CTIP Centre Technique des Institutions de Prévoyance DIMA Dublin International Insurance and Management Association ECIROA European Captive Insurance and Reinsurance Owners’ Association FAIDER Fédération des Associations Indépendantes de Défense des Epargnants pour la Retraite FFSA Fédération Française des Sociétés d’Assurance FEE Fédération des Experts comptables Européens GDV Gesamtverband der Deutschen Versicherungswirtschaft e.V. ILAG Investment and Life Assurance Group IUA International Underwriting Association PKV Verband der Privaten Krankenversicherung e.V. RABA ARAB-KVAB ROAM Réunion des Organismes d’Assurance Mutuelle p du 1 au 15 novembre 2009 / le monde de l’assurance 23 La plupart des réactions individuelles provenait de grands groupes d’assurance ou de réassurance, soit au total trente-trois envois. Ce chiffre passe à trente-sept lorsqu’on compte les contributions des forums CRO et CFO. Les contributions d’assureurs individuels hors Top 100 se comptent sur les doigts d’une seule main, telle celle de Lucinda, une nouvelle venue britannique qui se consacre à l’assurance d’annuités et au risque de longévité via buy-outs (13). Il y avait ensuite également des contributions d’associations professionnelles représentant des petites et moyennes compagnies, telle ROAM (19), AMICE (13), AFS (9), P&I Clubs (5). Elles ne représentent même pas 10% des réponses. ET LES CONSOMMATEURS? On notera l’absence des consommateurs. A l’exception de la FAIDER, une association française qui représente les bénéficiaires d’assurances Groupe et qui a réagi à deux propositions d’avis, les associations de consommateurs sont restées sur la touche. Naturellement, certaines parties prenantes relayent indirectement des préoccupations en rapport avec les intérêts des consommateurs, comme le CTIP, une association française de fonds dits paritaires. Bref, Solvency II n’est pas, semblet-il, la tasse de thé des consommateurs. Les entreprises, par contre, se sont mieux fait valoir: tant FERMA, la fédération des associations européennes de risk managers, qu’Eciroa, l’association fondée l’an dernier par les captives d’assurance et de réassurance, ont fourni des contributions. INTÉRÊT CONSIDÉRABLE DE LA PART DES CONSULTANTS Des 839 commentaires, près de 20% proviennent directement de conseillers spécialisés du secteur: actuaires, comptables, gestionnaires de captives ou banquiers, et d’un bureau de rating de crédit. Deux remarques s’imposent à ce sujet. Deloitte, le consultant qui dirige actuellement l’impact assessment des mesures d’exécution, a émis lui-même vingt-deux commentaires sur un nombre égal de propositions d’avis. On relève également une alliance remarquable d’un certain nombre de grands cabinets d’avocats qui ont constitué un forum ouvert pour discuter ensemble des problèmes juridiques que peut poser Solvency II. Ils ont livré un commentaire sur le classement des fonds propres, sur la réassurance comme technique de réduction du risque et sur la solvabilité des groupes d’assurance. UN COUP DE SEMONCE PAR VOIE DE PRESSE En guise de mise en jambes avant les commentaires de l’industrie de l’assurance, le CEA a adressé au début du mois de septembre un véritable brûlot au CEIOPS. Les 24 du 1 au 15 novembre 2009 / le monde de l’assurance assureurs y stigmatisaient les interprétations conservatrices du CEIOPS dans ses propositions d’avis. Selon le CEA, elles revenaient simplement à un relèvement brutal des conditions financières, ce qui serait tout simplement en contradiction avec les principes mêmes de Solvency II. Un tel excès de prudence (excessive prudence) ne profite, selon le CEA, à personne. Mais les assureurs conviennent de ce que les leçons tirées de la crise actuelle doivent être reprises dans le projet et dans les étalonnages du nouveau régime de solvabilité. Le CEA ajoute toutefois finement que, bien que les assureurs n’aient aucune responsabilité dans la crise actuelle, cela ne doit se pratiquer que sur la base de besoins réglementaires objectifs. Solvency II est la meilleure réponse à la crise, estime le lobby des assureurs européens. Parmi les principaux sujets de préoccupation du CEA, on relèvera les suivants: - Solvency II doit, pour l’évaluation des actifs et des passifs au bilan, se laisser guider par le principe du going concern, et non par une philosophie de run-off. D’après le CEA, ce principe n’est pas appliqué de façon cohérente par le CEIOPS, car une fois encore en différents points la ‘prudence’ s’est insinuée jusque dans les provisions techniques; - le calcul des conditions en termes de capital de solvabilité requis (SCR) doit être en cohérence avec le marché, en prenant en considération les techniques de limitation du risque et les effets de la diversification; - l’étalonnage des paramètres doit être en concordance avec un degré de fiabilité de 99,5% sur une période d’un an. Il ne semble pas que ce soit le cas, par exemple, pour ce qui est des risques opérationnels. Tant les associations d’assureurs britanniques que les associations françaises et allemandes s’en sont trouvées ‘not amused’. Elles ont toutes écrit une lettre à leur ministre des Finances, avec comme fil rouge la nécessité absolue de respecter l’esprit de la directive. Bien que ces lettres n’aient pas été publiques, on en a quand même parlé dans la presse. C’est ainsi que l’édition britannique du Financial Times du 2 septembre dernier a titré en première page “Les assureurs affirment que les nouvelles règles vont nuire à l’industrie”. Les réactions au Parlement européen n’ont pas été tendres: la communication ne doit pas se faire par la voie de la presse et certainement pas après toute la peine qu’on a endurée pour amender la directive dans le sens que l’industrie (britannique) souhaitait. C’est surtout l’affirmation selon laquelle l’industrie de l’assurance avait besoin de cinquante milliards de livres (57,5 milliards d’euros) de capital supplémentaire pour satisfaire à Solvency II qui n’a pas été goûtée, parce que ‘Tier 1’: un exemple d’interprétation conservatrice du CEIOPS Que dit Solvency II? L’article 98 de la directive Solvency II, qui traite de l’éligibilité et des limites applicables aux fonds propres de niveau 1, 2 et 3, donne les limites quantitatives suivantes pour les conditions relatives au capital de solvabilité: exigées pour ces fonds (...). Le pourcentage peut être situé à un maximum de 15% (point 3.174)’ (a) les éléments de niveau 1 compris dans les fonds propres éligibles représentent plus du tiers du montant total des fonds propres éligibles; (b) le montant éligible des éléments de niveau 3 représente moins du tiers du montant total des fonds propres éligibles. Que conseille le CEIOPS? Dans sa proposition d’avis provisoire n° 46 ‘Advice Own Fund Classification and Eligibility’, on peut lire (traduction libre): ‘En plus de la condition selon laquelle le niveau 1 doit être le niveau le plus élevé de qualité des fonds propres, le CEIOPS estime que la proportion des fonds propres de niveau 1 dans les fonds propres éligibles doit être significativement plus élevée qu’un tiers du montant total des fonds propres, en vue de satisfaire à la condition de capital de solvabilité requis d’au moins 50% du total des fonds propres éligibles (certains membres du CEIOPS exprimaient même une préférence pour 60%!). La part des fonds de niveau 3 pourrait alors être située entre 5 et 25%, et le pourcentage adapté aux caractéristiques le montant ainsi présenté n’était pas sérieusement établi. La Commission européenne, qui garde quand même le dernier mot, a été surprise et Peter Skinner, le parlementaire britannique qui avait attaché son nom en tant que rapporteur au dossier de Solvency II, a réagi avec une violence hargneuse. LE TOUR SUIVANT La vague des commentaires sur le second tour des consultations et la commotion qu’elle a entraînée ont montré clairement que le débat était loin d’être clos. En effet, la liste des thèmes qui n’ont pas encore été traités est longue et il ne s’agit pas de détails: la qualité des fonds propres est encore en discussion, de même que le niveau des provisions techniques (par exemple le taux d’escompte), et la condition finale de solvabilité (par exemple les étalonnages). Il semble parfois que tous les points de frictions soient tout bonnement reportés à une date ultérieure. D’après Lieve Lowet, c’est le secteur de l’assurance lui-même qui peut mieux que quiconque avancer des propositions sur la manière d’adapter Solvency II en vue de limiter à un minimum les conséquences d’une crise financière éventuelle sur le secteur. Au cours d’une interview, Carlos Montalvo, le secrétaire général du CEIOPS, a déjà déclaré depuis qu’il entendait “ramener l’exigence de fonds propres pour risque opérationnel de 60% à 30% (comme cela se trouve inscrit à l’article 106 de la directive) et que le CEIOPS modifierait son avis sur d’autres points encore.” Il n’a toutefois pas voulu fournir la liste des ‘concessions’ possibles. Et lors de la dernière réunion du CEIOPS du 16 octobre, il a précisé que le CEIOPS était en train d’analyser toutes les “réactions exagérées” (incohérences avec la directive, réactions excessives à la crise et croisements hybrides injustifiés avec d’autres secteurs); il en attendait déjà le résultat pour la fin du mois d’octobre. Tout cela suscite bien des questions sur les fondements techniques d’un certain nombre de propositions et fait présumer que tous les étalonnages ne se fondent pas sur un calcul modélisé. Cela pourrait signifier également p du 1 au 15 novembre 2009 / le monde de l’assurance 25 que les étalonnages, les pourcentages, les coefficients et autres qui sont dépourvus de base technique suffisante peuvent continuer de faire l’objet d’un accord politique forfaitaire. Il y aura donc encore, sur tous ces points cruciaux, un troisième mais bref tour de consultations de six semaines tout au plus, entre le début novembre et la midécembre 2009, qui devrait déboucher enfin sur un avis définitif d’ici à la fin du mois de janvier 2010. Tel est l’objectif visé. d’optimisme sous un ciel parfaitement pur. Les provisions techniques ne doivent plus comporter de parechocs (fini, par exemple, les provisions d’égalisation) et le capital de solvabilité doit être calculé en tenant compte de tous les risques, y compris les risques de marché, et être estimé aux prix du marché. Les mesures anticycliques sont inexistantes dans la directive, à l’exception de l’equity dampener pour lequel les Français se sont durement battus. Et alors qu’on envisage pour les banques un trough the cycle expected loss provisionning, afin d’éviter les accidents, les entreprises d’assurance sont déshabillées et toute forme de prudence est écartée. Que faire à présent? Par ailleurs, le CEIOPS doit, entre novembre 2009 et février 2010, traiter toutes les spécifications techniques pour la cinquième édition des QIS5 (quantitative impact L’HEURE DE VÉRITÉ studies). QIS5 sera alors l’ultime test. Vu l’inventaire des D’ici à la fin du mois d’octobre 2011 au plus tard sonnepoints demeurant en suspens, il est correct d’affirmer ra l’heure de vérité. La Commission européenne devra qu’aucun élément du bilan de alors avoir adopté les mesures Solvency II n’est déjà connu d’une d’exécution. Celles-ci vont prendmanière raisonnablement sûre. re la forme de règlements (pas de Pour chacun d’eux, un test QIS5 directives) afin de faciliter leur est encore nécessaire et la note transposition dans le droit natio“Tout étalonnage, finale ne sera arrêtée qu’en avril nal. pourcentage et 2011. Alors seulement, l’impact coefficient repris dans complet de Solvency II sera Entre-temps, l’EIOPC (European connu, car on s’est jusqu’ici pratiInsurance and Occupational Solvency II qui serait quement limité à une approche Pensions Committee, Comité eurodépourvu de base top-down. péen des assurances et des pentechnique suffisante peut sions professionnelles), un organe dans lequel siègent des ET LA CRISE ALORS? continuer de faire l’objet consultatif représentants des pouvoirs légisLes avis provisoires du CEIOPS d’un accord politique latifs nationaux, doit se prononcer n’ont jusqu’à présent clarifié sur les propositions de niveau 2 qu’un seul point: on n’est encore forfaitaire.” qui émanent de la Commission, nulle part dans le débat sur les qu’elles se fondent ou non sur leçons que le secteur de l’avis du CEIOPS. Dès que cet avis l’assurance doit tirer de la crise sera prêt, l’ensemble sera renvoyé financière, et encore moins sur la manière dont ces leçons doivent être intégrées dans la devant le Conseil et devant le Parlement, lesquels auront législation. Quelques assureurs avaient insisté à ce sujet alors trois mois pour donner ou refuser leur accord. On antérieurement à l’adoption de Solvency II et ils souhai- attend dès lors avec impatience de savoir comment la taient que le texte soit adapté après qu’on ait ‘dévoilé’ Commission va réagir aux avis définitifs du CEIOPS. La les manquements de Bâle II. Mais l’Europe n’a guère pu Commission consultera-t-elle à son tour les parties precapter ce message, car la balle de Solvency II avait déjà nantes? On s’interroge aussi sur la tendance dans roulé si loin que le but était déjà en vue. Solvency II ne laquelle s’inscrira le nouveau commissaire compétent serait donc pas la réponse adéquate à la crise? Il a dès pour le secteur financier. lors été suggéré que les leçons tirées de la crise financière soient incorporées dans la réglementation par la Peut-être le secteur peut-il tirer des leçons de la lutte d’influences autour d’une directive, en confection, relavoie du niveau 2 des mesures d’exécution. tive aux gestionnaires de fonds de placement alternatifs. A présent que le CEIOPS a pris cette tâche en charge, Il peut être utile que le secteur dépose lui-même sur la l’industrie de l’assurance pousse des hauts cris. Les cri- table des propositions sur la manière dont les leçons de tiques font observer que le CEIOPS ne s’en est pas tenu la crise pourraient être intégrées au mieux dans la direcaux principes de la directive. Est-ce un dilemme du pri- tive Solvency II, à défaut de quoi la Commission s’en sonnier? Cela fait en tout cas penser à un dialogue de chargera probablement à sa place. C’est elle qui aura de sourds car, lorsque le CEIOPS, comme le souligne le sec- toute manière le dernier mot, ne l’oublions pas. teur, interprète la directive de telle manière que les leçons de la crise soient traitées par la voie des mesures Lieve Lowet d’exécution, le secteur le renvoie au respect de la direc- L’auteur est partner de l’organisation de conseil et de lobtive. Mais cette directive a été rédigée dans une période bying ICODA European Affairs. 26 du 1 au 15 novembre 2009 / le monde de l’assurance