Le nouvel horizon du e-procurement hospitalier

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Le nouvel horizon du e-procurement hospitalier
Dossier Hôpital
Auréa
Le nouvel horizon
du e-procurement
hospitalier
P
ascal Mariotti, le délégué général du GCS Uni.H.A,
est raisonnablement optimiste. Malgré quelques
retards inhérents à tout projet informatique et au
rythme variable d’intégration des 17 CHU impliqués dans le projet, le déploiement d’Auréa progresse depuis son lancement, fin 2005. Cette solution de gestion
électronique des approvisionnements génère d’ores et déjà
7 000 commandes par mois pour les dix établissements
les plus avancés, soit l’équivalent de cinq millions d’euros,
l’objectif étant fixé à 30 000 commandes mensuelles. L’élargissement de l’offre à 500 catalogues fournisseurs paraît en
bonne voie. Aujourd’hui limitée à une centaine de catalogues, elle a néanmoins été triplée en 2008. Trois domaines
prioritaires ont été déterminées : la biologie, conduit par
le CHU de Montpellier, avec 100 000 références présentes
dans 50 catalogues ; les dispositifs médicaux, dont Nantes
est le CHU pilote, avec 7 000 références issues de 25 catalogues ; l’hôtellerie et produits d’entretien, avec également
25 catalogues. Le résultat d’un important travail entre établissements et prestataires pour parvenir à établir un catalogue collaboratif. Absent de taille de l’offre, le médicament,
même si un premier CHU va ouvrir prochainement ce
nouveau domaine.
Réintégrer le médicament
« Nous n’en avons pas fait une priorité, car le Leem, qui
avait l’habitude d’un marché hospitalier parcellaire, a freiné,
déjà confronté au lancement des achats groupés, explique
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PHARMACEUTIQUES - AVRIL 2009
DR
Auréa se présente comme le plus gros projet de
e-procurement santé en Europe. La biologie,
les dispositifs médicaux et l’hôtellerie sont déjà
traités par cette solution de dématérialisation
des commandes. Ne manque à l’appel que le
médicament.
POUR PASCAL MARIOTTI,
Pascal Mariotti.
DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DU GCS
C’est dommage, les
UNI.H.A, LE E-PROCUREMENT
industriels ont
IMPLIQUE DES CHANGEMENTS
tout intérêt à s’enD’HABITUDES RADICAUX.
gager dans cette évolution. »
Du point de vue du délégué général d’Uni.H.A et chef
de projet Auréa, l’intégration du médicament aurait pourtant été relativement simple : un nombre de références
évalué à 7 000 et standardisées avec les RCP, des pratiques
similaires entre établissements et une forte cohérence des
données entre fournisseurs et CHU. « Avec les achats groupés, nous sommes actuellement dans une phase de massification, mais demain l’enjeu sera de trouver de nouveaux
gains, en optimisant la logistique, pour réinjecter l’argent
épargné dans les soins. Nous irons inexorablement vers des
visions plus coordonnées. » A court terme, la stratégie du
médicament par e-procurement se passera donc partiellement de catalogues fournisseurs pour se concentrer sur la
dématérialisation de la commande, de façon massive. Cela
permettra aussi de gérer les accusés de réception des commandes, avant de passer dans une seconde étape à l’avis
d’expédition et à la facture électronique. D’une façon ou
d’une autre, le médicament ne restera pas longtemps exclu
du e-procurement. n
Mathieu Ozanam