Le Changement - Relation sans violence
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Le Changement - Relation sans violence
FORRES Séminaire de base II septembre 2006 Le Changement Eléments d'analyse systémique Ecole de Palo-Alto Références bibliographiques : Changements : paradoxes et psychothérapie P Watzlawick, J Weakland et R Fisch Ed Point Seuil Le langage du changement P Watslawick Ed Point Seuil L'art du changement : thérapie stratégique et hypnothérapie sans transe Giorgio Nardone et P Watzlawick Ed PUF Faites vous même votre malheur P Warzlawick Ed Seuil L’école de Palo Alto E Mars D Picard Ed Retz Echec Scolaire : nouvelles perspectives systémiques : L Blanchard Ed ESF L'école de Palo Alto ou centre de thérapie brève est créé en 1966 par P Watzlawick,J Weakland et R Fisch sous l'impulsion théorique de G Bateson et D Jackson . Elle s'inspire des idées de M Erickson. Elle s'intéresse aux processus plus qu'au contenus, à l'ici et maintenant plus qu'au passé. A peu près à la même période se développent l'analyse transactionnelle (1950), la PNL (1975), la Gestalt thérapie (1951)....... L'essai qui suit essaye d'appliquer ces théories, utilisées en psychothérapie, aux problèmes des changements à travailler dans le cadre professionnel (savoir faire et savoir être). Il visera surtout ce qui pourrait s'appeler la part professionnelle de l'identité Deux idées pour commencer La première est celle d'une dualité Permanence / Changement dans laquelle s'inscrit tout organisme, toute personne, toute organisation. Tout système possède une bipolarité, une tension entre des forces conservatrices (protection et homéostasie) et progressistes (croissance, évolution, permission). Toute idée de changement s'inscrira dans cette dualité ou parfois les changements en oeuvre ne sont pas autre chose qu'une manière de tout conserver. Une deuxième serait celle de distinguer deux types de changements : Un changement de niveau 1 : les éléments changent de place mais restent à l'intérieur des lois du système (théories des groupes) Un changement de niveau 2 : changement qui modifie le système lui même en introduisant une discontinuité, un changement de niveau logique (un changement de changement !) (théories des types logiques, passage du travail sur un objet au travail sur la classe d'équivalence qui le définit) On fera l'hypothèse que le changement effectif est celui de niveau 2. Il peut être construit en prenant en compte l'intégralité du système dans lequel il se situe et en travaillant sur une modification qui concerne le système en entier. Il suppose de sortir de cette tension changement-permanence de manière dialectique. Document de travail Jean-Pierre Lepage Formateur consultant FORRES Séminaire de base II septembre 2006 Pourquoi ou plutôt comment la question du changement ? On peut faire l'hypothèse que la question du changement se pose quand un système subit une perturbation extérieure (ajout changement d'un élément, modification d'une règle, données extérieures...). Assez souvent donc la question du changement est associée à une "résolution de problème». La notion de problème s'associant plus facilement à celle de méfait ou d'agression (t'as un problème ?) Qu’à celle de bienfait, elle enclenche généralement une résistance => forces de conservation. Comment je résiste ? La première résistance est d'ignorer le problème : *le déni (le problème n'existe pas) *le syndrome d'utopie (voir une solution qui n'en est pas une) Une fois le problème accepté une deuxième forme de résistance est : le plus de la même chose où la solution mise en oeuvre ne fait que renforcer le problème Une autre forme de résistance, surtout utilisée par ceux qui doivent impulser le changement, est l'utilisation de la double contrainte (injonction paradoxale) : on affirme quelque chose plus une affirmation sur ce qu'on vient d'énoncer qui l'exclue Document de travail Jean-Pierre Lepage Formateur consultant FORRES Séminaire de base II septembre 2006 Vers une pratique du changement Comment faire si on veut impulser, dynamiser un changement A) Au début, quel contact avec les autres ? *Gagner la confiance : parler le langage du système, s'adapter à son cadre de référence B) Comment comprendre ? quelle analyse ? *Il s'agit peut être d'évaluer : -Quels schémas comportementaux habituels observables? => relations avec soi-même, autrui et son environnement -Comment est défini le problème? -Comment se manifeste le problème? -En compagnie de qui le problème apparaît, est dissimulé, n'apparaît pas? -Où le problème apparaît-il ? Dans quelles situations ? -Fréquence d'apparition du problème et gravité? -Qu'est ce qui est fait actuellement pour traiter le problème et par qui ? -A qui le problème profite-t-il? -Qui pourrait pâtir de sa disparition ? C) Comment enclencher le travail Accord avec les partenaires ? Recadrage positif de la situation D) Mise sur pied des stratégies de changement -Repérage et assouplissement du cadre perceptuel rigide qui entretient le problème -Utilisation du paradoxe, de la résistance, de la métaphore et de l'anecdote -Prescription de comportements E) Conclusion Féliciter des progrès, rendre explicite le cadre de travail et les ressources internes utilisés pour les stabiliser et les ancrer dans la durée Document de travail Jean-Pierre Lepage Formateur consultant