Télécharger l`article
Transcription
Télécharger l`article
24 PEOPLE VENDREDI 4.02.2011 LE MATIN e 3 X HOT Ben Stansall/AFP CLAUDE NOBS CÉLÈBRE SON 75 1 PRINCE CHARLES GEgundez Jose Perez/Gamma/Eyedea Presse Selon le magazine américain Globe, l’héritier du trône d’Angleterre souffrirait de la maladie d’Alzheimer et sera donc incapable de succéder à sa mère, la reine Elizabeth. Hier en fin de journée, le Palais de Buckingham n’avait pas encore démenti l’information provoquant une vive inquiétude dans la presse britannique. Tr. B. 2 SCARLETT JOHANSSON Fraîchement séparée de son mari, Ryan Reynolds, l’actrice de 26 ans a dîné avec lui en têteà-tête au restaurant The Little Door de Los Angeles. Selon des témoins, ils avaient l’air très complices. Mais malgré les apparences, ils n’étaient là que pour régler les finalités de leur divorce. Tr. B. Agé de 65 ans, le mari de Zsa Zsa Gabor a été hospitalisé après s’être évanoui dans l’ascenseur de l’Hôpital UCLA de Los Angeles alors qu’il rendait visite à sa femme de 93 ans, hospitalisée d’urgence mardi. Les deux époux sont traités dans des chambres différentes. Tr. B. ANNIVERSAIRE «JE L’AI FÊTÉ EN 15 MINUTES!» INTERVIEW Le fondateur du Montreux Jazz Festival a 75 ans aujourd’hui. Il revient sur son incroyable trajectoire. SURBOOKÉ 25 ANS D’AMOUR Claude Nobs fête discrètement ses 75 ans à Caux, entre deux voyages. «Il y a tellement d’autres fêtes!» Claude Nobs et son compagnon, Thierry Amsallem, s’aiment depuis un quart de siècle. Leur secret? «Nous avons chacun notre maison», lance le fondateur du Montreux Jazz Festival dans un éclat de rire. il a délégué la partie administrative du Montreux Jazz Festival à son équipe après des ennuis de santé en 2010, Claude Nobs, 75 ans aujourd’hui, a conservé son agenda de ministre. Entre deux voyages, il a pris le temps de nous raconter son quotidien et de partager ses souvenirs les plus cocasses, depuis son chalet de Caux. S’ rret Michel Pe INSÉPARABLES Après les décès de «Mica» et de «Cami», Claude Nobs a craqué pour «Kuki» et «Kiku» (photo): «Ce sont des sœurs. Leurs noms signifient aubergine et citrouille en japonais. Quand je pars en voyage, elles font la tête.» £ Comment allez-vous fêter cet anniversaire? Je l’ai célébré en quinze minutes! De minuit à minuit 15, après je suis allé au lit! Ce soir, je ne sais pas ce qui est prévu. Il y aura quelques amis sans doute et mes chiens, «Kuki» et «Kiku» (ndlr: aubergine et citrouille en japonais), qui sont les plus fidèles. Chantal Dervey Patrick Martin PASSIONNÉ Claude Nobs possède une incroyable collection de trains électriques dans son chalet de Caux, dont cette locomotive Märklin. «J’ai commencé ma collection à l’âge de 30 ans», explique-t-il. £ On vous imagine plutôt fêtant cela en grande pompe, entouré de célébrités. AP/Damian Dovarganes 3 FRÉDÉRIC VON ANHALT PEOPLE 25 LE MATIN VENDREDI 4.02.2011 Je l’ai fait pour mes 70 ans à Los Angeles avec Quincy Jones, Chaka Khan et Sting. Mais les anniversaires me fatiguent. Il y a tellement d’autres fêtes. Je viens de rentrer de Davos, avant j’étais à Londres pour les MTV Awards et avant au Midem, en France. Je repars mardi à New York pour les Grammy Awards. Ce n’est vraiment pas un agenda de retraité. £ Vieillir vous fait peur? Je n’aime juste pas les anniversaires, les fêtes prévues à l’avance. Qui sait peutêtre que je fêterai mes 75 ans en août avec des feux d’artifice! £ Cette année vous célébrez également les 45 ans du Montreux Jazz Festival. Pas de grande fête non plus? On en profitera pour présenter encore davantage de projets spéciaux ou des surprises peut-être. Mais je vise plutôt le 50e anniversaire du festival. J’espère que je serai encore là! Michel Perret £ Vous avez par le passé eu de sérieux ennuis de santé. Comment allez-vous aujourd’hui? Beaucoup mieux, tout va bien. J’irais encore mieux si j’avais le temps de faire de l’exercice, mais je n’arrête pas de voyager. Ce qui ne plaît pas beaucoup à mes chiennes. Elles me voient faire les valises et tirent la gueule. £ Depuis 25 ans, vous partagez vo- ble. Je lui fais confiance à 100%. Mais je pense qu’il est important de lui laisser un peu de liberté. Aussi parce qu’il est plus jeune que moi et je ne veux pas qu’on le voie uniquement comme un mini-Claude Nobs. Il a ses propres activités. Je suis très fier de lui. En plus, il se charge de la numérisation de nos archives avec l’EPFL. C’est un immense projet. Imaginez: 5000 heures de concerts! Ils auront fini en 2013 environ. tre vie avec Thierry Amsallem, avec qui vous êtes pacsé. Quel est le secret de votre amour? £ En cette année de jubilé du festi- Nous avons chacun notre maison! (Rires) C’est vrai que j’ai un sale caractère et je suis très exigeant. J’explose vite. Mais je ne suis pas rancunier. Avec Thierry, on se voit beaucoup. Au minimum, nous dînons tous les jours ensem- J’aurais rêvé avoir Frank Sinatra. J’ai fait plusieurs tournées avec lui. Il est mort avant de venir à Montreux. Idem pour John Coltrane. Avec Jimi Hendrix, nous avions déjà signé le contrat. Tout était payé. Il est mort deux mois après. J’ai aussi failli avoir Thelonious Monk. Chaque jour, je le rappelais et sa femme me disait: «Oui, il vient, on a fait les valises.» Puis le lendemain: «Non, il ne vient plus.» Finalement, il n’est jamais venu. Je rêve toujours d’avoir Stevie Wonder. Il a joué au Montreux Tokyo, mais jamais ici encore. £ On raconte qu’il coûte trop cher… (Rires.) On le racontait aussi pour Prince et ce n’était pas le cas. Je suis convaincu que Stevie viendra aussi un jour. val, avez-vous des regrets? UB40 avait refusé de jouer juste avant le concert. J’ai essayé de les convaincre. Rien à faire. Ils prétextaient un problème d’équipement, mais je me demande s’ils n’avaient pas peur de passer après la tête d’affiche qui avait fait un carton. Ils sont partis avec le cachet. On les a remplacés au pied levé et j’ai distribué 2000 billets de 10 francs, la moitié du prix de la place, au public pour m’excuser. Quatre ans après, ils sont revenus à Montreux pour jouer à la Rose d’Or. Je leur ai dit qu’ils ne monteraient pas sur scène s’ils ne me remboursaient pas! Ce qu’ils ont fait. £ Quel est votre pire souvenir durant ces 44 éditions? Missy Elliott, l’an dernier! Elle s’est moquée du public. Le concert n’était pas digne de l’album phénoménal qu’elle avait fait il y a dix ans. Sinon en 1981, £ Votre meilleur souvenir? J’en ai mille! A chaque fois que je vois le public repartir avec le sourire, je suis heureux. Même si je ne suis jamais à 100% satisfait de moi. £ Un moment de solitude? En 1993, j’ai confondu deux chanteuses qui jouaient le même soir. J’ai annoncé Betty Carter alors que c’était Abbey Lincoln qui allait chanter. Je l’ai entendu hurler derrière la scène et me traiter de noms d’oiseaux. J’écoutais des 78 tours sur un gramophone à manivelle et je collais des étoiles en guise de notes sur les pochettes. Pour la variété française, c’était 1 étoile alors que le jazz, c’était 3 ou 4. Mon père m’a alors surnommé Duke Ellington. Je ne savais même pas qui c’était! £ Comment l’adolescent apprenti cuisinier s’est-il retrouvé à la tête du Montreux Jazz Festival? £ Qui verra-t-on à l’affiche cette an- J’ai exercé énormément de métiers. Dès que j’y étais bien, je voulais voir autre chose. A 23 ans, j’ai même fait un stage chez UBS, où je ne gagnais que 200 francs par mois après avoir été employé au Beau-Rivage Palace, où je gagnais bien ma vie. Mais la musique, je l’ai découverte tout petit. Je ne savais même pas encore lire. Oh la la, on a une abondance d’offres. Nous faisons le tri. Comme les autres années, je travaille sur des projets spéciaux. Il y a quelques semaines, j’ai rencontré Carlos Santana à Las Vegas. De belles surprises se dessinent pour le public. é née? Propos recueillis par Trinidad Barleycorn