Les pratiques du laboratoire pharmaceutique Merck en accusation

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Les pratiques du laboratoire pharmaceutique Merck en accusation
Pour toute utilisation du contenu de ce document, veuillez citer les auteurs, la plateforme « génétique et société », le module DP04 A « Aspects éthiques de la recherche et enjeux
de société » de l’école doctorale Biologie-Santé-Biotechnologies de Toulouse, le titre du document et la date. Merci.
Analyse d’un conflit d’intérêt.
Synthèse effectuée par un groupe de doctorants au cours d’un module
« Aspects éthiques de la recherche et enjeux de société »,
(DP4A, 18, 19 et 20 mars 2014)
Les pratiques du laboratoire pharmaceutique Merck en accusation
Le procès de Bernard Dalbergue avec Merck MSD et la publication de son livre intitulé « Omerta dans
les labos pharmaceutiques : confessions d’un médecin » soulèvent une réflexion autour du
financement des médecins experts par les industries pharmaceutiques impliqués dans les essais
cliniques et/ou formation des praticiens. Cet article dénonce les mauvaises pratiques du laboratoire
concernant la promotion de leur médicament auprès des médecins experts pour améliorer leur vente
et influencer leur mise sur le marché à travers des lobbyings sur les comités d’expertises.
En effet, certains des experts participant à la décision de mise sur le marché sont rémunérés par les
industries pharmaceutiques pouvant remettre en question leur objectivité. Bien que des liens
d’intérêts entre les médecins experts siégeant au comité de l’AMM et les industriels soient
inévitables pour la conduite d’essais cliniques, leur explicitation est nécessaire.
Un autre problème fondamental en France soulevé par cet article, est l’accès à l’information,
notamment sur les médicaments, par les médecins prescripteurs. En effet, il n’y a pas de
formalisation ni de structuration publique de la formation continue médicale, pourtant
indispensable, plus que dans d’autres professions. Face à ce manque, l’industrie pharmaceutique a
pris le relais (de façon non dénuée d’intérêts) en envoyant des délégués pharmaceutiques ou des
médecins experts fournir cette information. Il parait évident qu’en vue de maximiser ses ventes et
rentabiliser les longues et couteuses années de R&D l’industrie pharmaceutique a besoin de faire
connaitre ses nouveaux médicaments à l’ensemble des médecins. Le financement direct de médecins
experts ou délégués pharmaceutiques devient dès lors critiquable par la diffusion d’un discours
orienté (souvent dissimulé). D’autant plus que pour accéder aux médecins, ces délégués offrent des
contreparties, présumées anodines, telles que des repas ou la prise en charge pour des évènements
(congrès, réunions, séminaires). Mais ces contreparties peuvent induire un biais, conscient ou
inconscient, à favoriser les produits du laboratoire qui les fournissent. Ainsi, toute rupture du lien
entre industrie et médecins prescripteurs requiert la mise en place d’une structure neutre pour les
remplacer. Cette structure pourrait être financée par un ensemble d’industriel, assurant ainsi une
diffusion neutre des avancées médicales.
Documents sources :
1- C. Hecketsweiler, Les pratiques du laboratoire pharmaceutique Merck en accusation, Le
Monde.fr, 02/04/2014, http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/02/04/un-ancien-de-merckdenonce-les-pratiques-du-laboratoire_4359560_3234.html
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de société » de l’école doctorale Biologie-Santé-Biotechnologies de Toulouse, le titre du document et la date. Merci.
2- J. Woodruff, Should doctors be paid by pharmaceutical companies to promote their drugs?
Entretien avec J. Avorn (médecin, Harvard Medical School) et T. Stossel (médecin, Harvard Medical
School), PBS newshour, 17/12/2013, http://www.pbs.org/newshour/bb/health-july-dec13pharma_12-17/