Théâtre Saint Laurent du Var

Transcription

Théâtre Saint Laurent du Var
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Une jeune femme, Béatrice, affiche une annonce dans toute la ville dans le but d’attirer un
homme qui saura « l’intéresser, l’émouvoir et la séduire ». Riche héritière elle récompensera l’homme
qui réussira après lui avoir fait passer trois épreuves. Jean se présente. La jeune femme prétend n’avoir
jamais aimé. Mu par la volonté de relever le défi, Jean remporte brillamment les épreuves.
Mais Béatrice a menti. Elle ne possède rien. Avec cette annonce elle entend apprendre à aimer. Le
temps de la pièce, Lui et Elle, inconnus l’un de l’autre, jouent à s’aimer, à tenter d’apprendre ce qu’est
l’amour mais jusqu’à quel point ?
Jean et Béatrice nous baladent dans le jeu de la séduction, en soulignant les paradoxes : pour plaire, on
est prêt à endosser une autre personnalité, alors que justement l’on cherche la profondeur et la
« vérité » dans le rapport à l’autre. Ce couple potentiel passe son temps à se frôler sans s’atteindre.
Béatrice désire l’émotion et la passion, mais ne sait pas s’ouvrir à l’autre, Jean sait émouvoir, mais il
est plus intéressé par l’argent.
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Carole Fréchette est un auteur contemporain québécois. Elle se
forme au métier de comédienne à l’Ecole Nationale de Théâtre du
Canada. Elle joue et écrit pour le Théâtre des Cuisines jusqu’en 1980
puis se consacre plus particulièrement à l’écriture. Son œuvre est traduite
en plusieurs langues et est désormais connue en Europe. Ses pièces sont
mises en scènes ou en lectures et sont, pour certaines, diffusées à la radio.
De nombreux prix lui ont été attribué dont celui de la Francophonie,
décerné en 2002 par la SACD. Elle a présidé, de 1994 à 1999 le conseil
d’administration du Centre des auteurs dramatiques, voué au
développement et à la promotion de la dramaturgie québécoise actuelle.
Elle est aussi co-directrice du festival québécois de théâtre universitaire.
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Jean et Béatrice (2002)
Le collier d’Hélène (2001)
La peau d’Elisa (1997)
Les quatre morts de Marie (1995)
Baby Blues (1991)
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Gwénaëlle Laure, comédienne, metteur en scène et pédagogue,
découvre le théâtre avec Gilles Terbois, élève de Charles Dullin.
Elle se forme au Cours Simon, fait ses débuts à Paris et interprète
Audiberti, Goldoni, Tchékhov, Marivaux, Fontane.
En 1991, elle est auditrice libre au Cours de Madeleine Marion au
CNSAD de Paris, suit des stages de comédie avec Jean-Paul Denizon,
assistant de Peter Brook, s’exerce à l’improvisation à l’Atelier
International de théâtre avec Philippe Naud, aborde aussi le jeu
clownesque avec Jean Luc Launay.
En 1994 elle co-fonde la compagnie le théâtre de l’Oiseau d’or à
Rennes. Elle met en scène et /ou interprète les créations de la compagnie principalement
orientées sur la croisée des arts (danse contemporaine, chant).
Elle questionne son métier de comédienne et de pédagogue avec les professeurs du GITIS de
Moscou, s’enrichit de leur éclairage sur Tchekhov et Meyerhold.
En 2007, elle adapte et met en scène les «Aventures de Pinocchio ».
Son activité artistique s’étend à la transmission du théâtre.
Déjà fortement investie dans la pédagogie, diplômée d’état en Art Dramatique, elle quitte la
Bretagne pour la région PACA en 2007 et devient Professeur d’Art dramatique au
Conservatoire de Saint Laurent du Var. Elle enseigne le théâtre aux enfants, adolescents aux
étudiants et aux adultes.
Au mars 2009, elle crée et interprète Histoires de femmes pour la Journée de la Femme.
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Charles Héroult a suivi le cursus complet de l’enseignement du
théâtre au Conservatoire de Saint Laurent du Var où il obtient son certificat
d’études théâtrales en 2009.
Il poursuit sa formation dans divers stages de perfectionnement et interprète
le personnage principal de « Derrière Vous » pièce de Daniel Lentini au
Théâtre du Cours à Nice.
Il s’oriente également vers le cinéma et joue dans les courts-métrages de
deux jeunes réalisateurs : « Les petits bras de la petite fille » de Guillaume
Levil et « C’est le jeu, mon pauvre Lucien » de Jean-Camille Gassiot.
Chrystelle Rinaldi, professeur de lettres / théâtre et comédienne.
Elle commence sa formation théâtrale en atelier amateur et poursuit au
Conservatoire de Saint-Laurent-du-Var tout en cumulant les stages de
pratique théâtrales et d’enseignement du théâtre (Cours Florent ; J P
Raffaelli du CRR de Marseille). Titulaire de la certification en art
dramatique, elle enseigne l’option théâtre en classe de lycée. Elle fait des
interventions dans le milieu scolaire et dans des associations, des Alpes
Maritimes et dans le Var.
Elle a pour projet d’être assistante à la mise en scène.
Elle a joué dans plusieurs pièces représentées à Nice et les environs : « le nouveau testament »
de Sacha Guitry, « Faux départ » de Jean-Marie Chevret, « Un riche, trois pauvres » de Louis
Calaferte et dans un court métrage, « Happy end » de Dimitri Satchenko. Elle a co-fondé la
Compagnie Artémis, dont le but est d’apporter, de montrer et d’enseigner le théâtre à un
public le plus large possible.
En Décembre 2010 elle est engagée par le TNN en tant qu’interprète et assistante à la mise en
scène auprès de Paul Charieras pour la création de son Tryptique : L’amateur de Géradjan
Rijnders, Le Fétichiste de Michel Tournier et l’Art du délire d’Antonin Artaud.
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A l’origine de ce projet, le choix d’une écriture contemporaine particulière. Carole
Fréchette réussit en effet dans son théâtre l’alliance de l’oralité et du lyrisme. Dans cette pièce
plus particulièrement, la prise de parole s’apparente à une prise de pouvoir, selon un procédé
bien connu au théâtre. C’est pourquoi la parole théâtrale se présente sous forme de
stichomythies, enchainements de répliques brèves (jeu de questions/réponses ;
incompréhension mutuelle ; affrontement pour garder la parole) ou de longues tirades aux
variations musicales où il est question d’amour, de cauchemar, de vide et de solitude. Cette!
écriture oscille entre poésie et langage quotidien et renoue avec la réflexion baroque sur le
theatrum mundi, sur le métier de comédien et le rôle du théâtre.
Qui sont en effet Jean et Béatrice sinon deux formidables comédiens qui apprennent à
être amants et dont le sort est très habilement réglé par l’auteur qui les sort de leur décor de
carton pâte au grand dam du spectateur ?
Béatrice, est spectatrice à tel point qu’elle reprend dans son annonce la vocation du
théâtre classique, le plaire et toucher de la préface de Bérénice,! bien connu des auteurs
dramatiques : en effet, elle « recherche un homme qui saura l’intéresser, l’émouvoir et la
séduire ». Et elle sera si bien sensible à la catharsis qu’elle ne pourra s’empêcher de vouloir
participer aux spectacles que lui propose Jean, habile bonimenteur qui manie parfaitement le
théâtre de marionnettes.
Ce texte nous a également intéressé car il offre plusieurs lectures possibles d’où le
choix de le décrypter et de le porter à la scène. Que faut-il retenir de cette œuvre ? La solitude
de deux personnages, la réflexion très actuelle sur la difficulté de l’engagement au sein du
couple, le questionnement des origines… faut-il considérer cette œuvre comme un piège où
l’auteur nous signale au détour de certaines répliques sa présence, ou elle nous rappelle
constamment que nous sommes au théâtre tout simplement ?
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Le fil directeur du projet rejoint la réflexion de Fréchette sur le théâtre dans le
théâtre. le choix est fait de 2 personnages perdus entre rêve et réalité, dans un décor étrange
et vide, où chaque parole est suspecte. Si Béatrice est sujette à des endormissements
fréquents, Jean rêve qu’on lui ouvre la poitrine avec une scie. Qui rêve alors ? D’autant que
cette atmosphère onirique est renforcée par le motif du conte de fée respecté dans la mise en
scène.
Enfermée, comme dans la tour de conte de Grimm, au 33ème étage d’un building, Béatrice
croque des pommes rouges rutilantes et attend que le prince charmant moderne vienne la
délivrer. Sauf que le prince d’aujourd’hui a un couteau en guise de cheval blanc et avant
d’être un amoureux, est un comédien qui se laisse prendre au jeu parfois du rôle qu’il
interprète. Ce sont donc deux menteurs qui serons mis en scène mais de telle façon que le
spectateur ne sache à quoi se raccrocher…pourtant au plus fort du jeu de l’amour, au moment
même où les personnages jouent à être amoureux et inventent ce que peut être l’amour, des
questions essentielles ressortent, celles des origines des personnages, celles des origines en
général.
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C’est avant tout un texte qui nous parle de la ville, de l’individualisme de la solitude
des êtres aujourd’hui. La rencontre n’est donc possible que par le biais de la petite annonce et
les personnages sont tellement vides que la seule façon de faire connaissance est de se
raconter des histoires et que l’amour ne peut se prodiguer que dans le jeu théâtral. Peut-on
encore vivre à deux dans notre monde actuel ? Y-a-t-il pour le couple une autre façon de vivre
que dans le rapport de force ? Qu’est-ce que l’homme au 21e siècle sinon avant tout un
businessman qui sait se vendre et pour qui l’art du storytelling * n’a plus de secret ? Ce sont
donc toutes ces questions en résonnance avec le mode de vie des spectateurs d’aujourd’hui
que nous avons voulu interroger.
*Aujourd’hui, le storytelling est la version moderne de cet art de la transmission et de conviction par le pouvoir des histoires. On le trouve
parfois traduit en français par communication narrative. C’est une discipline en plein développement dans les domaines de la stratégie, du
marketing et de la communication des entreprises et des organisations. Le storytelling consiste à faire émerger au sein des organisations
mêmes un ou plusieurs histoires à fort pouvoir de séduction et de conviction. Ces histoires qui peuvent être réduites à des anecdotes ou
étendues à des discours entiers servent de vecteurs pour faire passer des messages plus complexes et qui sont transmis avec plus d’efficacité,
selon le principe que pour parler à la tête, il faut souvent d’abord toucher le cœur. Autrement dit passer par l’émotion pour atteindre la raison.
Action Culturelle Municipale
tél. 04 92 12 42 92