ANALYSE DES INTERACTIONS E52MCC 2008-2009
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ANALYSE DES INTERACTIONS E52MCC 2008-2009
-1- ANALYSE DES INTERACTIONS E52MCC 2008-2009 (Cours de Mme Béal-Hill) BIBLIOGRAPHIE Ouvrages de travail pour les étudiants (Les indispensables) KERBRAT-ORECCHIONI C., 1996, La Conversation, Seuil, coll., « Mémo ». KERBRAT-ORECCHIONI C., 2001, Les actes de langage dans le discours, Nathan Université, coll “Fac”. TRAVERSO V., 1999, L’analyse des conversations, Nathan, coll. « 128 Linguistique ». Ouvrages de référence • Ouvrages généraux BANGE P., 1992, Analyse conversationnelle et théorie de l'action, Paris, Hatier/ Didier. VION R., 1992, La Communication verbale, Paris, Hachette. • Champs disciplinaires et problématiques abordés - Sociologie et anthropologie GOFFMAN E., 1973, La Mise en scène de la vie quotidienne, 2t, Paris, Minuit; 1974, Les Rites d'interaction, Paris, Minuit ; 1987, Façons de parler, Paris, Minuit. - Linguistique AUSTIN J.L. (1962) 1970, Quand dire c'est faire, Paris, Seuil. KERBRAT-ORECCHIONI C., 1980, L'Énonciation, Paris, A. Colin. - Non-verbal COSNIER J., BROSSARD A., 1984, La Communication non verbale, Neuchâtel/ Delachaux et Niestlé. HALL E.T., 1978, La Dimension cachée, Paris, Seuil, coll. « Points ». CALBRIS, G. 2003, L’expression gestuelle de la pensée d’un homme politique, Paris :CNRS éditions. -2- - Analyse des interactions KERBRAT-ORECCHIONI C., 1990-92-94, Les Interactions verbales, 3t., Paris, A. Colin. KERBRAT-ORECCHIONI C., 2005, Le discours en interaction, Paris, A. Colin - Les types d’interactions TRAVERSO V., 1996, La Conversation familière, Lyon, PUL. CHARAUDEAU P. & GHIGLIONE R., 1997, La parole confisquée— un genre télévisuel: le talk-show DUCCINI H. La télévision et ses mises en scène, 1998, La télévision et ses mises en scène, Paris:Nathan, coll « 128 ». - La dimension interculturelle TRAVERSO V. (éd.), 1999, Perspectives interculturelles sur l'interaction, Lyon, PUL BÉAL C. & TRAVERSO V. (éds) 2002, Actes des Journées d’études "Analyse des interactions et interculturalité" organisées par GRIC/Praxiling décembre 2000/mai 2001. Marges linguistiques, http://www.marges-linguistiques.com BÉAL C. 2002 "Air rage sparked by 'say please' " : Sources et formes du malentendu interculturel à partir d'exemples authentiques en anglais entre locuteurs natifs et non-natifs. Actes du 8ème congrès international de l'ARIC, Recherches et pratiques interculturelles: nouveaux espaces, nouvelles complexitsé ? http://www.unifr.ch/ipg/sitecrt/ARIC/Ouverture.htm -3- L’ANALYSE DES INTERACTIONS PLAN DU COURS MAGISTRAL I. L’APPROCHE INTERACTIONNISTE DANS LES SCIENCES DU LANGAGE 1.1 De la description du langage comme système à la langue en interaction. Introduction 1.1.1 Le langage/les langues 1.1.2 La parole 1.1.3 L’analyse du discours 1.1.4 L’analyse des interactions 1.1.4.1 Caractéristiques des interactions verbales 1.1.4.2 Interaction et conversation 1.2 L’analyse des interactions : un champ de recherche pluridisciplinaire 1.2.1 Les approches de type psychologique/psychiatrique 1.2.2 Les approches de type sociologiques/ethnographiques/ anthropologiques 1.2.3 Les approches linguistiques 1.3 Méthodologie de la recherche en analyse des interactions CONCLUSION -4- 2. L’ANALYSE DES INTERACTIONS 2.1 Les éléments constitutifs de la situation 2.1.1 Les participants 2.1.2 Le cadre 2.1.3 L’objectif Conclusion : rôle du contexte. 2.2 La structure globale : le découpage en unités hiérarchisées • • • • • 2.3 L’interaction La séquence L’échange L’intervention L’acte de langage La stucture locale : la gestion des tours de parole 2.3.1 Principes d’alternance 2.3.2 Le réglage de l’alternance 2.3.2 1 Répartition des tours de parole 2.3.2.2 Stratégies pour conserver son tour 2.3.2.3 La co-construction de l’interaction 2.3.2.4 Entorses aux règles et ratés 2.4 Les aspects rituels et routiniers 2.4.1 Choix préférentiels, routines conversationnelles, rituels. 2.4.2 Deux exemples de séquences fortement ritualisées : l’ouverture et la clôture CONCLUSION -5- 3. LE FONCTIONNEMENT DE LA POLITESSE LINGUISTIQUE 3.1 La notion de politesse linguistique 3.2 La notion de face et de FTA 3.3 Les stratégies de politesse dans l’interaction 3.3.1. Les trois facteurs intervenant dans le choix des stratégies de politesse 3.3.2 Les cinq grandes stratégies CONCLUSION 4. PAROLE ET GESTUALITÉ 4.1 Gestualité référentielle 4.1.1 Gestes emblèmes 4.1.2 Gestes déictiques • spatiaux • temporels • désignation et auto-désignation 4.1.3 Gestes illustratifs ou icôniques • disposition spatiale • forme 4.2 Gestualité des affects 4.2.1 Gestualité émotionnelle / gestualité émotive 4.2.3 Affects de base / affects phasiques 4.2.3 Implicite et non-dit -6- 4.3 Aspects cognitifs et régulation 4.3.1 Gestes régulateurs de la parole 4.3.1.1 Autosynchronie • illustratifs de la pensée abstraite • batôniques • micro-gestualité 4.3.1.2 Intersynchronie 4.3.2 Gestes régulateurs de la situation sociale • gestes barrière • ajustements proxémiques CONCLUSION -7- SUJETS D’EXPOSÉS Cette liste de sujets n’est pas exhaustive, il s’agit seulement de suggestions et de pistes à explorer et les étudiants peuvent proposer leur propre sujet. Il devra cependant être préalablement soumis à l’enseignant. 1 ) Les noms d’adresse dans une perspective pragmatique et interactionniste. Il s’agit d’analyser l’emploi des noms d’adresse (noms, prénoms, diminutifs) par opposition aux pronoms d’adresse (tu/vous) en français à partir de corpus authentiques. La question de départ est : à quoi servent les noms d’adresse et dans quel cas y recourt-on ? Les étudiants essayeront de déterminer leurs diverses fonctions et leur fréquence dans différents types de situation : en particulier, leur rôle par rapport à la gestion de l’interaction (fonction de hélage et d’interpellation, prise à témoin d’un tiers, gestion des tours), par rapport à la relation interpersonnelle (égalité vs hiérarchie, amadouage, épisodes conflictuels et moments de “tension”, emplois ludiques, polémiques ou injurieux), et enfin par rapport aux actes de langage associés (salutations, requêtes, sommations, déclarations, reproches, excuses, désaccord). Ces différentes fonctions doivent être envisagées en relation avec : – La structure syntaxique de l’énoncé contenant le nom d’adresse. – Le placement dans l’énoncé/ le tour de parole/ l’interaction (ouverture-clôture vs corps). – Le type d’activité en cours et le type d’interaction ; et à l’intérieur, le rôle interactionnel (intervieweur vs interviewé, prof vs élève, etc.) Les corpus choisis peuvent être des débats télévisés, des émissions radiophoniques, des réunions de travail enregistrées, des interactions dans une salle de classe etc… Les étudiants peuvent soit comparer les emplois dans des types d’interaction différents, soit analyser en détail un corpus particulier (débat politique par exemple). 2) La variation culturelle dans les pronoms d’adresse : comparaison de l’usage du tu et du vous en français et dans une autre langue qui dispose également de 2 formes d’adresse pour l’allocutaire voire plus (par exemple 3ème personne du singulier). Les étudiants mettront au point un questionnaire qui couvrira les principales relations interpersonnelles (relations familiales, amicales, professionnelles etc) et les principaux contextes de la vie quotidienne. Ils intervieweront ensuite une dizaine de personnes des deux langues/cultures, puis analyseront les résultats en essayant de faire apparaître les principales variables qui entrent en jeu dans la sélection du pronom d’adresse. Finalement, -8- ils essayeront de rattacher ces résultats à l’éthos communicatif des deux cultures. Enquête possible également à l’intérieur de plusieurs variétés de français : canadien, belge, suisse, pays francophones d’Afrique par exemple. Une autre variante possible sans questionnaire est l’usage des pronoms d’adresse dans deux langues/cultures dans les médias : à la radio entre journalistes et invités (différents types d’invités : politiciens, célébrités…) et entre journalistes et auditeurs (dans les émissions où l’on peut téléphoner), à la télévision (par exemple dans les journaux télévisés et les émissions de plateaux) et dans les publicités et les magazines lorsqu’ils s’adressent directement au consommateur. Les données sont différentes mais le but de l’analyse reste identique. 3) La variation culturelle dans les formules de politesse routinisées: « merci » et « s’il-vous-plaît ». Comme dans le sujet précédent, les étudiants mettront au point un questionnaire qui couvrira les principales relations interpersonnelles (relations familiales, amicales, professionnelles etc) et les principaux contextes de la vie quotidienne dans lesquels il est approprié de dire « merci » ou « s’il-vous-plaît ». Ils intervieweront ensuite une dizaine d’étudiants français pour vérifier la validité de leurs intuitions de départ (et les éventuelles variations) et une dizaine d’étudiants d’une culture réputée différente ou éloignée (culture slave, culture chinoise ou japonaise, culture arabe etc…). Là où les comportements s’avèrent différents, ils essayeront, en approfondissant l’interview, d’obtenir des explications sur la logique ou les valeurs qui, du point de vue des locuteurs natifs, justifient leur non-emploi. Ils poseront aussi la question de savoir si, inversement, ces personnes ont remarqué des contextes dans lesquels elles diraient « merci » ou « s’il-vous-plaît » ou tout autre formule de politesse routinisée alors que les Français ne le font pas. 4) Les obstacles à la communication interculturelle : les Français vus par les étrangers Les étudiants choisiront un groupe d’une dizaine d’étrangers venus de pays différents et à l’aide d’interviews semi-directifs, ils essayeront de faire apparaître les aspects du comportement interactionnel des Français qui les surprennent le plus et l’idée qu’ils se font de l’éthos communicatif français. Dans un deuxième temps, ils essayeront de voir dans quelle mesure ces témoignages se recoupent, et lorsque les points de vue ne sont pas partagés, dans quelle mesure cela peut être lié à la proximité/non proximité des cultures. Y a-til un stéréotype universel des Français ? -9- Attention :Il est important de bien centrer les interviews sur la relation interpersonnelle et les comportements langagiers pour éviter les stéréotypes prévisibles de « la mode et la cuisine »… 5) Un repas de famille ou un repas entre amis : les étudiants enregistreront (ou, mieux encore, filmeront, s’ils en ont la possibilité) les interactions verbales au cours d’un repas pour les analyser du point de vue de la dynamique des rapports interpersonnels. Quelles sont les marques linguistiques de la place de chacun dans le groupe ? Existe-t-il une hiérarchie familiale ou un ou des « meneurs » (qui peuvent très bien être les « boute en train ») du groupe ? Existe-t-il des relations privilégiées ou affectives entre certains des membres ? ou des tensions latentes ? Les outils méthodologiques utilisés seront : l’analyse préalable du contexte de situation (en particulier le rôle interactionnel de chacun à cette occasion), les taxèmes et relationèmes, le découpage en séquences du point de vue thématique (qui introduit les thèmes ? qui les fait changer ? par quels moyens ?) ou pragmatique (qui organise le déroulement des événements ?), les tours de parole (y en a-t-il certains qui dominent la conversation ?), les désaccords et les négociations (les éventuels conflits sur les contenus cachent-ils des conflits de rôles ?). Après cette analyse générale des interactions, les étudiants présenteront une analyse détaillée d’un ou deux petits passages particulièrement représentatifs qu’ils auront transcrits en détail. Une analyse de même type peut éventuellement être proposée à partir d’un extrait de film approprié, mais il faudra alors mettre aussi en évidence comment la scène, si vraisemblable soit-elle, reste une scène de fiction et non une série d’échanges authentiques. 6) L’humour dans les interactions entre amis : ce sujet s’adresse aux étudiants qui ont la possibilité de filmer des échanges entre amis, au cours de visites par exemple. Il s’agit d’explorer l’humour dans sa dimension verbale et non verbale dans les interactions ordinaires. Les questions auxquelles ils essayeront de répondre sont : sur quels critères peut-on décider qu’un énoncé est humoristique ? Quels sont les différentes formes d’humour (blagues, anecdotes, jeu de mots, ironie, « mise en boîte », auto-dérision etc…) qu’ils ont pu relever dans leur corpus ? Quelles sont les différentes fonctions interpersonnelles de l’humour qu’ils peuvent mettre en évidence (créer de la complicité ou au contraire « agresser », « remettre en place », ou déjouer une agression etc…) ? Quel rôle jouent les comportements paraverbaux (intonation, accent, sens du « timing ») et non verbaux (mimiques, postures etc…) dans la « réussite » d’échanges humoristiques ? Les étudiants choisiront ensuite un exemple d’échange qu’ils transcriront en suivant les conventions ICOR et qu’ils analyseront en détail. - 10 - 7) Qui parle dans les débats télévisés ? Les débats et talk-shows sont-ils un forum où chacun a enfin le droit de s’exprimer ou sont-ils au contraire comme dans le titre du livre de P. Charaudeau, le royaume de « la parole confisquée » ? Les étudiants choisiront un enregistrement d’une émission de débat qu’ils analyseront en détail. Les outils méthodologiques utilisés seront entre autres : le contexte de situation (bien identifier l’identité des participants et ne pas oublier le cadre spatial qui joue ici un rôle fondamental), la distribution de la parole (comment les participants prennent la parole, la gardent ou la cèdent ? qui contrôle ? comment ? qui parle le plus — chronométrer les interventions de chacun y compris celles de l’animateur… —), la progression thématique (comment passe-t-on d’un sujet à un autre à l’intérieur d’une même thématique ?), la gestion des conflits (s’agit-il de faire avancer la réflexion ou de mettre en scène des émotions ?) les séquences d’ouverture et de clôture. Après une analyse globale de l’émission, les étudiants présenteront une analyse détaillée d’un ou deux courts extraits qu’ils analyseront en détail. 8) Analyse de la gestualité co-verbale des personnalités politiques Les étudiants choisiront une ou deux personnalités politiques connues et ils analyseront la façon dont leur communication non verbale interagit avec les idées qu’ils défendent. Ils chercheront en particulier à repérer les gestes les plus fréquents qui symbolisent des notions abstraites ou qui révèlent une dimension affective. Ils se poseront également la question du degré de spontanéité ou au contraire du côté « affiché » de cette gestualité. Il est possible de travailler soit sur la même personnalité dans des contextes différents (débats, interviews, discours officiels etc.) soit sur deux personnalités dans des contextes similaires (invités ensemble ou à une date différente dans une même émission de télévision, par exemple). - 11 - DOCUMENTS POUR « INTERACTIONS VERBALES » 1- Rôle du contexte • F et S se sont rencontrés la veille au soir à l’occasion d’une soirée. S est parti tôt alors que F a largement prolongé sa sortie nocturne. Le lendemain S téléphone : 1 2 3 4 5 6 7 8 FSFSFSFS- Allo ? Salut, c’est S, ça va ? Ça va et toi ? Bien. T’as travaillé ce matin ? Tu rigoles ou quoi ? J’ai dormi ! Tu m’étonnes ! Bon, ma sœur est là ? Ouais, j’te la passe. Ciao. Merci. Allez ciao à la prochaine. a) Relevez tous les indices de contextualisation de ce dialogue qui peuvent vous aider à reconstruire le contexte de situation. b) A l’aide des informations données en accompagnement et des indices de contextualisation trouvés dans le dialogue, définissez le contexte de situation de cette interaction (participants, cadre spatio-temporel, objectif) c) Faites le découpage en séquences de la structure globale de cette interaction. d) Analysez la séquence d’ouverture et la séquence de clôture : quelles composantes attendues ou non y trouve-t-on ? e) Montrez en quoi le contexte de situation explique le déroulement des échanges. • Deux conversations dans la même pizzeria. Conversation n°1 : le commerçant et le client ne se connaissent pas. Participants : A : cliente B : cliente précédente Com : le commerçant D : un livreur A messieurs dames bon::soir Com bonsoir/ madame\ B bonsoir: Com vous (.) vous avez déjà commandé/ A oui oui j’ai appelé (.) il devrait y avoir une::: p’tite formule: de prête Com deux/ p’tites formules/ A non/ une seu::le Com hmmmm une romana et[(inaud.) [Non/ une:::: mince (.) quatre fromages et:: une simple ((rires)) - 12 A < ((en riant)) ah::: oui, excusez-moi> (3) elles sont dans l’ four (.)elles s’ront prêtes dans deux p’tites minutes. ((Com nettoie le plan de travail)) Com vous êtes pas trop pressée/ A oh (.) le match commence dans[::: une demi heure Com [ah: rugby/ ((le téléphone sonne)) Com excusez-moi A mais:: je vous en prie\ ((Com décroche)) Com magic’pizza bonsoir/ (inaud.) Com oui/ (inaud.) Com ah::: ouais ça va: ça bouge un peu quand même ((rires)) (inaud.) Com une poivron/ (inaud.) Com j’te livre chez toi/ (inaud.) Com o::k j’te laisse j’ai du boulot\ (inaud.) Com bye/ ((Com raccroche)) Com alo:::rs la quatre fromages: (3) elle est prête\ A (inaud.) ((un livreur entre dans le magasin)) D bonjour/ A bonjour/ D t’as une autre livraison/ Com dans::: cinq minutes (4) D (inaud.) Com je vous la coupe madame/ aïe/ ((Com s’est brûlé)) A <((en riant)) oui svp> Com Je coupe les deux en huit/ A [oui svp Com [vous voulez d’ la sauce piquante/ A mer::ci= Com =servez-vous/ ((Com pose les pizzas sur le comptoir)) Com alors:: une p’tite formule (.) donc: onze euros si vous plaît\ A ((A donne l’argent)) Com ((ouvre la caisse)) et voilà un euro/ A ((sourire)) heup/ ((en attrapant la pièce qui lui échappe)) Com merci à vous/ bonne soirée/ bon appétit/ D bon appétit/ A merci/ au r’voir/ messieurs\ Com au r’voir/ Conversation n°2 : le commerçant et les clients se connaissent. Participants : A : client B : cliente - 13 Com : le commerçant D : le livreur B ça va sousou/ (2) A <((en riant))il est trop concentré: > Com oh::: ça va/ (.) bien/ t’as mis ton gel de toutes les couleurs encore/ B pfff A on vient chercher la p’tite formule[euh:::: Com [elle est là elle est là D [elle est en train de sortir A ah: D c’est laquelle sous’/ Com c’est::: la p’tite::: [romana B [chèvre D romana et chèvre/ A (inaud.) Com ouais sors-les (3) B tu pourras m’la couper en huit s’te plaît/ Com ouais::/ ça marche ((le téléphone sonne)) Com magic’pizza bonsoir/ (inaud.) Com oui/ je vous écoute\ (inaud.) Com Ok (inaud.) Com Vous passez la chercher dans vingt minutes hm::: vers vingt heures/ (inaud.) Com C’est parfait à tout à l’heure/ ((il raccroche)) A (inaud) B < ((en riant)) je sais je l’ai vu > Com tu t’moques de moi ? ((sourire)) A < ((en riant)) j’oserai pas/> Com la deuxième j’te la coupe/ B en::: bon en huit aussi (57) ((Com travaille, il prépare des pizzas. Beaucoup de bruits : l’eau qui coule, le four, la caisse, les ustensiles, les pots d’ingrédients…)) Com j’t’encaisse s’te plaît/ B ouais bien sûr (.) onze/ c’est ça/ Com ouais s’te plaît B dix et:: onze (.) tiens l’appoint (.) c’est rare/ Com ((sourire)) A et ta maman ça va/ Com ouais [ça va A [elle va bien/ Com ouais[ouais A [on la voit plus/ - 14 Com ben::: elle est chez sa sœur pour quelques jours [elle l’a aidée à déménager elle est trop/ crevée A [ah d’accord Com oh: mais elle rentre bientôt (.) mardi j’crois\ A elle s’ra là pour son loto/ Com ((rires)) (5) ((Com pose les pizzas sur le comptoir)) B bon/= A =ouais on y va (.) tu lui passeras le bonjour de ma part/ C ça marchouille/ B j’te pique d’la sauce piquante/= Com =ouais/ [vas-y/ A [allez bon courage B (inaud.) Com <((en riant)) ouais: bonne soirée et bon app’> B eh sous’/ on essaie d’se voir dans la s’maine/ Com t’inquiète/ B allez bye: D au r’voir bonne soirée a) Points communs : Relevez tous les indices de contextualisation dans ces deux dialogues qui mettent en évidence les similarités dans le contexte de situation. b) Différences : Relevez tous les éléments qui montrent comment la variable « degré de familiarité entre les participants » se manifeste dans ces deux dialogues et quel impact elle a sur déroulement des échanges. 2- Le découpage en unités hiérarchisées Document 1 a) Les huit extraits ci-dessous sont tous des exemples d’une séquence récurrente dans toutes les interactions dans des petits commerces. De quelle séquence s’agitil ? Donnez-lui un nom. b) Repérez les différents échanges que l’on peut trouver à l’intérieur de cette séquence. Donnez un nom à chacun d’eux. c) Relevez toutes les formulations différentes de l’acte de langage principal du client. Sont-elles interchangeables ou peut-on expliquer les variantes ? Extrait 1 – Chez la boulangère Balors madame donc Cloui euh la même chose (La boulangère saisit une baguette) Extrait 2 –Chez la bouchère : Cl […] je voudrais deux escalopes s'il vous plaît Bre deux escalopes oui:: épaisses CL non Bre pas trop épaisses..comme vous voulez - 15 Extrait 3 – A la boulangerie 2 C- je voudrais un pain aux céréales [s'il vous plaît 3 B[oui 4 C- et une baguette à l'ancienne 5 B- et une baguette (bruit de sac en papier et de caisse enregistreuse) Extrait 4 — A la boulangerie C- […] j'voudrais une baguette de campagne s'il vous plaît B- baguette de campagne (.) alors j'ai déjà plus d'baguette et ensuite ce sont pas vraiment des baguettes de campagne ce sont des baguettes blanches hein c'est pas du pain d'campagne (.) en pain d'campagne j'vais avoir le boulot du palais ou l'épeautre plutôt C- l’é[ B[ l'épeautre un pain à l'épeautre (5 s) C- ben j’vais prendre deux baguettes blanches B- oui enfin elles sont- elles sont quand même faites à l'ancienne c'est-à-dire avec une farine qui a pas [d'additifs et qui est cuite au feu d’bois C[d'accord B- par contre elles sont au four j'vais aller voir (5 s) Jean-Louis JL- oui B- tu peux sortir les baguettes JL- dans 5 minutes B- dans 5 minutes (5 s.) (à la cliente) y a cinq petites minutes d'attente j'vais avoir des flûtes sinon qui sont faites euh d'la même façon C- d'la même façon B- oui oui c'est la même [ C[c'est pareil que deux baguettes B- c'est l'équivalent en poids C- ben j'vais prendre ça alors Extrait 5 – A la parfumerie CL […] est-ce que je pourrais voir la teinte s’il en reste de Guer[lain s’il vous plaît P [oui P y a plusieurrs teintes CL et je me souviens plus ce que j’avais P et ben on va regarder ensemble là Extrait 6 – A la boucherie CL j’vais prendre de la viande hachée Br trois kilos CL trois cent grammes (rires) Extrait 7 – Chez la fleuriste CL j’aurais voulu des roses FL il fallait venir plus tôt j’ai été dévalisé ce matin Extrait 8 – A la boucherie CL: euh: donne-moi... donne-moi un steak s'il te plaît::: (tousse) - 16 - Document 2 A la boucherie a) découpez l’interaction suivante en séquences et en échanges. b) Quelles séquences vous semblent systématiques de l’interaction dans un petit commerce? c) En quoi les éléments du contexte expliquent-ils le déroulement particulier de cette interaction ? CL: bonjour euh: BR: bonjour..et alors ?! CL (à la bouchère qui est dans la petite pièce à côté) : bonjour toi ... qu'est-ce que tu fais là-bas dans tes saucisses ? Bre : j’suis en train d'faire des andouillettes CL: t’es en train d’faire tes douillettes Br: (inaudible) CL: euh: donne-moi... donne-moi un steak s'il te plaît::: (tousse) Br: oh CL: oh Bre: (inaudible) c’est demain qu'on arrose les vingt ans CL: Bre: CL: Bre : CL: c'est demain soir ben oui ... j'ai réalisé cette semaine c'est demain ... ouais c'est demain qu'on fait les fous ouf ... on va encore êt’biens hein..on va prendre un Alacasetzeir avant moi jai une crè:ve j’t’explique pas:: Br: t’as la voix toute cassée CL: hein ... ouais..et pi donne-moi euh: deux tranches d'agneau ... euh celle-là Br: celle-là ? CL: euh j’en sais rien celle qui est plus longue ... voilà celle-là ... ouais, p'têt` qu'un p’tit coup de: jaja ça m’faire du bien (rires) un p’tit coup d’jaja ça peut faire du bien.. Br: (inaudible) Bre : c'est où CL: c'est à la salle des fêtes de Challin redmande lui mais j’crois qu'c'est là ... i m’semble qu’c'set à la salle des fêtes de Challin Br: Challin Challin Challin..c'est où CL: c'est d’lautre côté là-bas c'est dans l'ouest Br: c’est par euh::: CL: c’est par où c'est::: Bre : par Fareins CL: ouais par là-bas Bre : par Fareins CL: [ouais Br: [voilà Bre : ben on va avoir l'air de p'tits vieux nous CL : arrête…ben tant pis ... T’sais, qu'on va p’têt' les enterrer hein faut s’méfier Br: ouais CL : plus on est vieux plus on a la forme Br : (inaudible) CL : on est ben toujours les derniers rentrés - 17 Br : ça c'est pas un honneur CLn°2 : bonjour madame Br : bonjour (32s) CL: bon allez à demain bonne joumée Br : à demain Bre: au revoir CL : (à la cliente n°2): au revoir madame Document 3 Distinguez les différentes interventions à l’intérieur de cet échange entre deux collègues de bureau. Fr1 tu sais on a tout analysé et en fait [??? Fr2 [oui, oui, oui, oui. J'attendais un mémo [de John Brown Fr1 [on a un mémo de John Brown [alors je fais un ticket? Fr2 [ah on l'a? Fr1 alors comment je fais? est-ce que c'est une autorisation? 3- La gestion des tours de parole Document 1 Analysez les chevauchements et enchaînements dans les extraits de conversation suivants. Dans quels cas s’agit-il de vraies interruptions et dans quels cas remplissent-ils au contraire une fonction interactionnelle et laquelle ? Extrait 1 : A la boulangerie. BoulangèreClient- alors une [flûte [deux deux deux Extrait 2 : Visite entre amis. K a apporté chez J et L un gâteau qu’elle a confectionné elle-même. K L J L mais j'sais pas [pourquoi i s'est- [i s'est CREUSÉ au milieu [c't'une merveille [ [hmmmmmmm c't'une merveille de merveille ! Extrait 3 : A la boulangerie. CBJL BC- et vous avez pas des baguettes euh normales non vous avez pas ce sont des baguettes [normales [c'est des baguettes normales c'est du pain blanc hein sauf que donc c'est une farine qui [est [ben donnez moi [des - 18 BCBC- [qui est [flûtes là parce que là il y a vraiment [pas additionnée du tout que la croûte presque Extrait 4 Entre amis. C, étudiante, est en train de parler d’un travail qu’elle est en train de rédiger. CLCL- (…) ben ouais moi j’me suis arrêtée vers six heures…pff… j’m’arrête toujours au moment où j’commence à= =à être bien d’dans ouais (rires) ben c’est typique comme truc… moi aussi hein c’est vach’ment souvent Extrait 5 Irène : c’est vrai que c’est facile euh avec des Australiens euh c’est vrai que en en l’espace de dix jours j’ai déjà beaucoup beaucoup de de numéros de téléphone et je suis… rien qu’avec la première semaine que j’ai passée je suis sortie tous les soirs donc c’est vrai que de ce côté-là = Guillaume: = mais c’est facile hein = Irène: = le contact est [facile] Guillaume: [vingt ans] un mètre soixante-quinze Irène: Un mètre [soixante!] Guillaume: [quatre]- vingt-dix-huit soixante quatre-vingt-dix! Irène: C’est pas vrai! Extrait 6 Robert: Elisabeth: Robert: Elisabeth: Robert: On peut garder sa culture tout en côtoyant une autre culture je veux dire c’est [euh] [mais] oui = = ouais c’est la tolérance = = Ah oui [c’est de la tolérance euh c’est] [Voilà c’est des qualités] on peut vivre ensemble sans problèmes je pense Extrait 7 Irène: Guillaume: Irène: Guillaume: Irène: Je t’assure … c’est pas vrai moi quelqu’un vraiment quelqu’un de bon c’est vraiment quelqu’un qui a des valeurs .. [ça c’est] [Quelles] valeurs? Des valeurs ben .. justement le respect des autres [euh] [Les] valeurs humaines alors? = = Oui tout à fait tout à fait … Document 2 Cet extrait de corpus met en scène un alcoolique (P) et deux "non alcooliques" (E et AE). - 19 Vous dégagerez avez précision une caractéristique de la "conversation éthylique" en observant l'alternance et le volume de parole d'une part, les focalisations thématique d'autre part. E. J’m’entraîne pour dev’nir alcoolique [#1] P. / Pour d’venir quoi ? E. / Alcoolique ! P. Oh c’est pas difficile hein // j’te donne la recette moi / t’achètes un bistrot / t’es alcoolique au bout d’cinq ans / 1 an/ 1 an et demi t’es plein comme un garde // tous les jours /// Chaque fois qu’un gonz’ y t’dis “tu veux boire un coup ?” “Ben OK” // Alors l’aut’ y prend un blanc et toi tu prends un blanc l’aut’ y dis un pastis tu bois un pastis l’troisième y t’dis un d’mi tu bois un d’mi // à midi t’es d’jà plié E.ouais ouais mais là c’est pas du choix / c’est du commerce P. Et après tu:: / après t’es ( X) toute la journée/// et tous les soirs tu t’endors // ( XX) // Tu regardes un match à la télé { fait signe de s’endormir } // “c’était bien l’match hier ?” ‘tain impeccable / t’as rien vu qu’t’étais marié / des fois tu dors tout seul avec le chien / dans la niche // Ca / on est tous plus ou moins alcooliques // E. y’en a pas beaucoup ici hein ? P. hein ? E. Y’en a pas beaucoup P. Y’en a pas beaucoup ? Ben mon vieux // ah tu connais bien l’quartier hein // Y’a pas beaucoup d’alcooliques qu’y dis // Ben moi / j’en ai pas vu beaucoup qu’y buvaient pas // j’en ai pas vu beaucoup qu’étaient pas alcooliques j’veux dire // 9 sur 10 E. AH OUAIS ? P. Ah j’ai pas dis rond / Alcooliques / c’est différent c’est pas la même chose /// moi des fois j’ai bu des canons mais j’suis pas :: tu m’verras pas tituber rien du tout // AE. de toute façon suffit d’boire :: un verre de vin par jour t’es alcoolique P. oui: NON AE. Si du moment qu’tu peux pas P. NON pas un verre par jour/ n’éxagère pas non plus // un verre de vin t’es pas alcoolique / T’es parce que tu peux t’arrêter tout de suite / UN mec qu’est alcoolique va pas s’arrêter d’boire de l’alcool // comme moi / si j’ai pas mes deux blancs le matin / mes deux pastis à midi / mes trois bières dans l’( X ) // J’suis pas bien // j’dépasse pas mes:: une certaine dose / j’ai pas honte de l’dire // après quand tu dépasses alors là / t’es rond / mais tant qu’j’dépasse pas ma dose j’suis pas rond / j’suis bien // et et et ça { montre une cigarette } AE. Ah mais c’est pareil P. c’est pareil / si j’ai pas fumé mes vingt clopes par jour // j’vois l’dimanche matin que j’me lève plus tard que d’habitude / ben j’fume ma première cigarette à dix heures du matin ben :: j’la trouve drôlement bonne/ que la s’maine à six heures du matin j’fume///mais l’dimanche matin j’me réveille/ j’vais pisser un coup ben comme tout à chacun // j’bois mon café ben putain cherche le bu- les cigarettes// que la s’maine à six heures je fume// ‘fin à six heures / le temps qu’j’arrive à six heures trente / parce que chez moi j’fume pas /// j’fume en arrivant ici // on a tous besoin d’un truc // et j’cause pas d’ tout ceux qu’avalent heu:: cinquante cachets par jour: // pour la tête / pour les pieds / pour les reins/ pour la vessie / tu les vois v’nir les gonzs’ qui t’demandent des verres d’eau // - 20 z’ont des cachets plein les poches y savent même pas à quoi ça sert // pour dormir ou pour :: / y sont drogués aussi // c’est une drogue / le mec qu’a pas son cachet pour dormir y dors pas / ben c’est une drogue // moi ( XXXX) si y z’ont pas leurs cachets / ben y dorment pas // qu’est ce que ça veut dire ça ? / moi j’dors bien sans cachet / qui // non parce qu’ils ont pris la::: l’accoutumance quoi // et en plus c’est dans leurs têtes après y t’filent placébo / c’est dans leur TÊTE / il faut des cachets // alors y’a qu’en France qu’les pharmacies font pas faillite en France / Y’a qu’la sécu {tousse} / les pharmacies font pas faillite en France // Ils ont jamais autant bossé / (XX) / (X) mais ils sont contents les gonzs y z’ont des ordonnances comme ça y sont heureux j’te dis vingt d’plus E. Bah / les bars c’est pareil si y’a tant d’alcooliques que ça P. Hein ? E. Si y a tant d’alcooliques que ça / dans l’quartier ça devrait marcher P. Ben c’est pas dans l’quartier/ Alcoolique c’est national c’est la France qu’a l’plus d’alcooliques E. C’est le sport national en France P. Et oui Oh::: y’a pas qu’en France AE. L’Allemagne aussi y sont bons P. Y’a pas qu’ça / et l’Angleterre tu crois qu’ils boivent pas ? // parce qu’ils ont leurs bars fermés à :: les pubs y ouvrent qu’à cinq heures pis y ferment à huit heures et s’ouvrent pas entre midi et deux mais y s’soulent la gueule parce que moi j’ai été en vacances hein // j’ai vu c’qu’ils boivent / ils boivent plus que vous AE. (X X X X) P. Et les Hollandais y boivent pas ? Les Hollandais y boivent pas ? Les Hollandais c’est pas un d’mi qu’ils boivent / c’est/ des litres / à X / J’sais pas si tu connais le lac de X // DES litres / et les gonzesses avec // Alors un d’mi pour eux c’est { rire} // Et puis z’en boivent pas qu’un dans la soirée hein ? / Ils restent toute la nuit au bar et - / sont tous bourrés / y dégueulent dans les prés là-bas oh / ben c’est la vérité hein // y’a pas qu’les Français qui boivent / seulement chez eux / y’a pas d’bonne boisson / c’est pour ça qu’ils boivent pas // mais y s’soulent la gueule comme nous // et les Russes ils boivent pas / Et Eltsine il est tout l’temps bourré // ben c’est une légende // Parcequ’ils ont vu une fois un peu gai // moi j’connais pas un pays où ça boit pas ! // même les NOIRS y s’soulent la gueule // au Rhum blanc / ça fait 80° / y boivent ça comme toi tu bois / tu sais les Nègres / t’sais l’Rhum blanc / V’là/ ca fait 80° leur connerie / boivent ça comme nous on boit //un p’tit rouge ou un d’mi / c’est bien des pionnards aussi ///// Y’a des pionn- des alcooliques dans tous les pays du monde / oh oh AE. Tiens tu peux m’faire un café s’il te plaît ? P. Ah ben ça y est maint’nant / un seul ? AE. Ouais P. Les hommes politiques y boivent pas ? C’est sûr / ils ont des chauffeurs y peuvent pas s’faire arrêter // E. Y s’contentent de nous soûler c’est déjà pas si mal P. C’est comme l’affaire de la princesse là / c’est l’chauffeur qu’étais bourré / au début l’était bourré et après il était plus bourré / Eh oH // le mec sa (X) il l’avait pas vu / mais c’est presque sûr // mais après il avait pris des cachets / alors un coup il était rond un coup il avait pris des cachets // Eh ils l’ont butté et puis c’est tout / affaire classée /// j’suis pas un érudit / comme on dit érudiT // ils l’ont flingué la Diana/ les Anglais y ‘s’en avait plein l’cul // l’ont flingué // le prince sa - 21 mère (X) en plus elle divorce avec le prince et elle va s’mettre avec un Arabe / qu’est- les autres y pouvaient pas voir le:: hé: alors tu sautes / allez/ à la suivante / y z’ont jamais r’trouvé d’voiture hein /: y’avais une Fiat y’avait ci / y’vait là //c’t’affaire maint’nant qu’elle a été tué / maint’nant plus personne en parle hein / c’est fini / y vont (X) sur son cerceuil allez E. Encore heureux parce que quand elle est morte : ils nous ont soulé avec P. Hein ? E. Quand elle est morte : ils nous ont soulé avec P. Oh la la ! // (X) E. Y’en a eu assez hein { Deux hommes entrent dans le bistrot. P se tourne vers H1 et H2) 4- Les aspects rituels et routiniers Document 1 : une séquence de clôture • Analysez la séquence de clôture suivante tirée de la transcription d’une conversation authentique entre proches au cours d’une visite (corpus Traverso) : 1- A quelle ligne commence-t-elle ? Sur quels indices vous appuyez-vous pour en décider ? 2- Repérez toutes les composantes typiques de la séquence de clôture que l’on trouve dans cet extrait et classez-les par catégories. 3- En vous appuyant sur votre analyse, diriez-vous que cette séquence suit le modèle « standard » de clôture de visite ou non ? Justifiez votre réponse. • Analysez les chevauchements : distinguez ceux qui constituent des ratés de la conversation de ceux qui remplissent des fonctions interactionnelles et indiquez lesquelles. La conversation dure depuis déjà un certain temps : A L A L A L L A P L P A L A […] non mais là y a un truc déjà l’fait qu’y ait quelque chose qui s’ballade à l’intérieur c’est pas bon hein c’est pas normal hein/ [c’est pas normal [mais j’l’avais donné à un mec hein pour le :: [(.) vérifier c’truc [réparer et il avait/- j’sais plus c’qu’il a- il avait trouvé un faux contact dans la pile/ (.) j’sais pas quoi\ il avait dit qu’i- qu’i marchait très bien en fait (.) qu’y avait rien\ il avait pas fait payer tu vois [il avait resserré j’sais plus quoi et i disait qu’ça marchait [hm hm (2.2) bon/ et en fait euh :: on y va allez (.) ouais (.) c’est vrai qu’on était [en retard ouais [oh ben vous avez pas l’air euh : (.) bien :: quoi/ (.) bien/ - 22 L A L L P L P L P L P L P L P L A P P A P L P A L A P L P L A P L P L P bien réjoués (.) réjouis= =bah : e- elle a les boules euh : qu’estce qu’elle a/ bah elle aime pas partir d’t’manière (.) puis laisser les chats et puis [na na na [ouais (1.8) moi p’t’êt euh : j’te demand’rai l’inverse euh : le week-end euh : (1.0) du lundi là : hm (.) sans problème (1.4) t’façon moi j’pense pas qu’j’boug’rai ce week-end là (1.7) parce qu’autrement j’peux d’mander à J. [hein si [non non mais : j’viendrai de tout cœur (rire) s’tu m’laisses une bouteille de pastis sur la table et un verre (rire) y en a une dans l’placard (.) en fait euh :::: (1.2) (chantonne) bon allez moi j’vais à Vil. Aujourd’hui tu fais des bises (.) ouais/ hier j’ai essayé d’appler C. toute l’aprèm toute la journée= =elle était à Vil hein (1.7) mais chez elle l’après-midi elle est arrivée à Vil (.) au début de l’après-midi (.) parce que j’ai téléphoné à Vil et elle y était déjà (.) vers deux heures (chantonne) (chantonne) bon/ allez go adieu adieu (bises) donc euh : j’remets pas les clés dans la boîte non non j’pass’rai lundi ciao okay (.) ciao et alors euh : bon- bon séjour à la campagne [j’espère qu’il fera beau [ouais ben ça a l’air ‘fin qu’i continuera à faire beau du moins ça a l’air bien parti et qu’ça s’ra (prononcé avec un accent) agréable sûrement I hope so (1.2) ouais ça s’ra bien au soleil moi aussi c’est ça (.) c’pour ça qu’j’veux y aller l’week-end d’après c’pour m’faire bron- t’sais travailler au soleil euh : dans l’herbe et tout salut (rire) bon allez ciao salut Document 2 : un exemple de routine conversationnelle « Vous avez passé un bon week-end ? » vs « Did you have a good week-end ? » - 23 • En supposant que les transcriptions suivantes sont relativement représentatives de la routine conversationnelle « Vous avez passé un bon week-end ? » entre Français et entre Australiens, quelles différences remarquez-vous au niveau des contenus et des attentes ? • Dans le cas des exemples interculturels Français/Australiens, quels ratages ou tensions notez-vous et qu’est-ce qu’ils révèlent sur les divergences de normes communicationnelles dans ce contexte ? - Exemple Australien/Australien Entendu à la radio, entre deux présentateurs (émission du lundi matin) Femme Homme Did you have a pleasant weekend? I did. What about you? Femme Homme Femme Homme Femme I did too. What did you do? We went to a birthday dinner on Saturday and a barbecue on Sunday. Food food food... Yes, we ate our way through most of the weekend. Puis ils continuent à présenter les programmes. - Exemples Français/Français Transcription 1 Béatrice Le weekend a été bon? Noël Très bon, très bon. Très bon... on a fait du train. Béatrice Du train? Noël Du petit train à vapeur, qui se ballade [dans les Dandenongs. Béatrice [Ah! dans les Dandenongs, oui c'est sympa, ça. Noël Une bonne partie de [:] le retour, on s'est retrouvés entre deux wagons, sur le marche-pied (petit rire). Béatrice Tellement y avait de monde? Noël Tellement y avait de monde Béatrice Mais c'est fou! [le dimanche soir? Noël [[???] Béatrice Parce que c'était dimanche soir? Noël Mmm. Béatrice A l'extérieur, en rappel... Petit rire Noël Oui, oui! Ça ... y a la plate-forme entre les deux wagons on... Béatrice Oh ben, Eric (fils de Noël) a dû adorer ça! Noël Oui, sauf que... il avait des charmilles dans les yeux alors il, il... voit... il voyait plus! Béatrice Ah oui alors là c'est moins bon... [:] Bien bien... Noël Et vous ça été bien? Béatrice Oui... assez calme... Nous avons été au cinéma hier après-midi, Noël Oui Denis (ami de Béatrice) m'a dit. Béatrice voir un truc complètement dingue. Mais en fait je crois qu'il faut le voir quand même. Mais j'irais pas deux fois, hein! [:] On était avec Robert. - 24 Noël Béatrice Noël Béatrice Noël Béatrice Noël (à Sion qui passe) Sion Noël [Ah oui, Robert me l'a dit. [Rose avait refusé de venir. [Robert m'la dit qu'c'était... [Je crois qu'elle a bien fait... (rire). Il m'a présenté ça comme une version modifiée de la, de la Grande Bouffe. Très modifiée!... très modifiée, oui, ... (à mi-voix) complètement dingue. Sion! Yeah? XYZ (nom d'une compagnie), some news? (etc)... - Transcription n°2 (reconstitution) Christine Marie T’as passé un bon weekend? M’en parle pas! J’ai fait que des bêtises! Encore ce matin, on devait rentrer de Sorrento, on avait enfermé Mistigri hier soir, et ce matin, j’me lève, j’étais à moitié endormie, j’ouvre juste la porte pour voir le temps qu’il fait, hop! Il s’est échappé! On a mis deux heures à le faire revenir. Du coup j’ai raté mon cours de Chinois ce matin! Christine Il savait que vous alliez rentrer à Melbourne. Marie Tu penses, bien sûr! Il avait vu les bagages hier soir. Christine Et il voulait pas rentrer. Marie Bien sûr que non! Christine Ah, je te dis, ces chats. Moi le mien, il a rien trouvé de mieux que de venir miauler sur le bord de la fenêtre à trois heures du matin! Il a découvert ça maintenant! Marie Oh, ils sont vraiment coquins... Bon ben, à plus tard (entre dans son bureau) - Exemples Français/Australiens Transcription 1 Béatrice Did you have a good weekend? David Mmm mmm. Béatrice Very busy? David Er [:] Yeah, it was, yeah, very busy. I think you... I went to that... that lodge! Béatrice Ah yeah! David And er... I’ll give you the number if you wanted to see it. Béatrice Yeah, thank you. David 'Cause it’s really good. Béatrice How was the weather? David I’ll give you the letter. (s'adressant à quelqu’un d’autre) X Oh, all right. David (à Béatrice) Mmm? Oh, it was nice, 'twas a bit cold but er [:] once you get the fire going [[:] Béatrice [Ah, it’s cold. David and the stove going, it’s beautiful. So... the house isn’t cold at all. Béatrice Yeah. David It’s good. It’s got a lot going for it. You’d enjoy it. - 25 Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice: David Béatrice (mi-voix) David Béatrice David Béatrice David (s’éloignant) It’s not very far? It’s an hour and a half... /Quite [all right. [hour and three quarters, if you went at night it’d take an hour and three quarters, possibly two at most, an hour and three quarters. Mmm... did you go on Friday night? No. Friends went ahead and got the fire going and the lights on, 'cause if you get there Friday night and you don’t know what to do, in the dark it’s not easy. No, it’s better to go on Saturday. Saturday morning. Mmm... Mmm... Good [:] Yeah [:]. It’s worth it [:]. Yeah it’s worth it. Bien bien... If you got there with a few friends, 'cause I think, I think it’s a flat rate for the weekend. Mmm mmm. A hundred and twenty dollars for the weekend. Not expensive. No... there was eight of us this weekend, so it was twenty dollars each for the weekend plus food. It’s not bad [:] I’ll give you the address. Yeah. Thank you. Pleasure. You’d like it. [You’d enjoy it. [If we have time to go there (petit rire) That’s right. Transcription 2 Lundi matin. Béatrice regarde David (australien mais “se débrouille bien” en français). Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice Tu as trop bu samedi soir? Oui. A cause du mariage de X? Si. Est-ce que c’était bien? Le mariage? Oui. Superbe! Good atmosphere? Mmm mmm, 'twas at the Melbourne Club, au centre ville. It was a dinner, or...? Er... cent... cent quarante personnes, hein! Cent quarante personnes? A noce, a reception. Mmm? - 26 David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice David Béatrice Allan Béatrice Allan Béatrice Allan Béatrice Allan Béatrice Allan Béatrice Allan Béatrice Allan A reception. Oui, une grande réception. Une graan :de réception, ouais! C’était très bien. Et j’ai... une... une boum, après la réception, hein. Mmm, sympa!... [???] Et hier, c’était le Mother’s Day! Ah oui! La fête des mères, c’était hier... C’est pas le même jour en France. Non? C’est dans [:] quinze jours ou quelque chose comme ça. Ah? Oui. Mais c’est toujours en[en mai [Donc tu as fait deux fêtes, une fête pour le mariage de X et une fête pour la fête des mères. Et j’ai du rester chez X hier soir. [Je suis très fatigué. [Parce que tu étais too drunk! Très fatigué... Non, c’était très bon. Sympa... Mmm... et toi, qu’est-ce que tu as fait? Eh bien, euh... Vendredi nous sommes allés à l’Opéra. Le... Carmen? Non non, pas Carmen. [:] Lucia de Lameermoor. Lucia de Pavarotti! Petit rire. Pas avec Pavarotti! Et samedi, nous avons eu une amie à dîner et nous sommes allés au cinéma. Ah oui? Voir un film horrible! Quoi? “Vanishing”. Comment? “Vanishing” [:] Vanishing? Mmm. C’est américain? Non, c’est franco-hollandais avec euh…Tiens! Monsieur [Allan. [???] Béatrice! How are you? Hein? How was your weekend? Great... The wedding? A lot of fun [:] Nice... cocktail? It was a [cocktail, a lunch? [No. No, it was lunch. Yeah. But it didn’t finish until nine... Great. [David too had a ... had a wedding [[???] - 27 David Béatrice David Béatrice David Béatrice David (s’éloigne) Béatrice Mmm. It’s been a time for marriages. [May... May is a good month. [Anyway. Hein? May is a good month. Yeah. To get married Bon, à plus tard, hein! See you! Transcription 3 Française / Australien (Jack, d'origine irlandaise avait mentionné dans une conversation précédente qu'il irait au festival annuel de musique irlandaise à Port Fairy. J'avais indiqué mon intention d'y aller aussi) Ann Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Hello, Jack. Hi Christine. Hi Ann. Did you get down to Port Fairy? Yes I did! [Did you? [Did you enjoy it? Yeah. You did too? I... I didn't see you. and you ? Yes, I did. It wasn't as good ... as good as the Irish one. Ah no... I think I told you not to expect as good as... [Quite as high [Nowhere near... and Did you have tickets by the way? Yes, we did. You didn't? Nah... And the two Irish groups were a bit disappointing, the two visiting ones... euh... What are they called... Skylark and Barleycorn ... did you see them? Nah. You didn't. [I was in the pubs where... [Ah Ah! They were to have just just sessions with musicians, they were pretty good. I see. They were good. The backroom standard was pretty good, but... at least the weather was O.K.. Yes the weather was... /Was better than over here... Yes, we had some... some nice walks. Yes, it was /It's nice down there, isn't it? Mmm, it's lovely. It's really good. Not, that was... the atmosphere's different too, it's not as... it's not /Totally different. It's much more... sedate... and organised. But I mean it was good, it was a great weekend. Mmm. - 28 Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Jack Christine Transcription 4 Béatrice Allan Béatrice Allan Béatrice Allan Béatrice But /No, it's not the same, it's not the same atmosphere at all. No, and it's not like listening to... the Bothy Band, or people like that, I mean... No. If you've got them on tape, there's just no [comparison. [Exactly. But I suppose it's only to be expected. Yeah. Ah... It's a good break... It's a good break and it's fun... Did you camp? No, we went to a motel. Do you know that one on the... on the channel? Mmm...? It's called... Douglas on the River. No. It's on that main, that main road. Yah. That's along the river. Yah yah. Going towards the beach. Yah? Well, it's just along there, and it's good, ... it's ... just a motel. How much did they charge the night? Forty. That's not too bad. Given the weekend that was in. Yeah. They could have got away with sixty. Yeah. I think so. They were... quite reasonable, I think. Yes it was fun. So what did you do? I stayed with some friends of mine in Warranambool. Mmm mmm. Which I was in and out. Mmm mmm. And... (geste de la main montrant qu'il a beaucoup bu) (rires). I'd better go... I'll see you. See you! How was your week-end? 'Twas good, nice and quiet. In fact, I did nothing. We went to a party last night, did nothing Friday night, all day Saturday, spent most of the day in bed, watched telly, Saturday night, nothing yesterday, then we went to a party last night, which I could have done without. We went to a party lecture. Did you see the Hitchcock film on Saturday? Yeah. It was great? Yeah, euh... What was the title of that? - 29 Allan Béatrice Allan Béatrice Allan Rope Rope? [:] It was about how two Uni students strangle a friend of theirs, it was a thrill kill. Mmm... quite good. And then after that was [:] euh, Neil, Neil Gibb or somebody or other, euh, with Joan Crawford, Do you know Joan Crawford? Yeah. Did you see it? Most of it, yeah. Béatrice Allan Béatrice Allan And after that, you feel asleep (elle rit). I, I went to bed and Jane stayed up and watched the end of that. Good, it was quiet weekend. Mmm. Béatrice Allan 5- La politesse linguistique Document 1 Identifiez laquelle ou lesquelles (si plusieurs sont combinées) des 5 grandes stratégies de politesse est/sont utilisée/s dans chacune des situations suivantes et indiquez quels aspects sont destinés à ménager les faces de l’émetteur et du destinataire : 1- « Excusez-moi de vous avoir fait attendre, je suis tombé dans un embouteillage. » 2- « Fiche-moi la paix ! 3- « Chéri ! La poubelle est pleine… » 4- Quelqu’un qui rend visite à un ami au sixième étage sans ascenseur : « Disdonc, c’est haut, chez toi ! Tu dois être vachement en forme ! » 5- Quelqu’un qui reçoit un cadeau : « Oh merci ! Comment tu as deviné que j’adore les orchidées ? » 6- « Il faut absolument que ce document parte aujourd’hui » 7- « Si on emmenait un pique-nique ? » 8- « Quelqu’un a fini les chocolats… » 9- Le concierge, à qui on vient de donner des étrennes « Oh ! Il fallait pas, Monsieur Durand… » 10- Vous voulez emprunter de l’argent : « je suis un peu juste ce mois-ci… » - 30 Document 2 Relevez toutes les manifestations de politesse dans l’interaction suivante et expliquez-les dans les termes de la théorie de la politesse de Brown et Levinson : 1 B2 C3 B- madame … une baguette s'il vous plaît les baguettes elles sont au four y en a pour cinq p'tites minutes y en a pas pour longtemps hein i manque un tout p'tit peu d'cuisson simplement 4 C- oui ben j'vais déjà vous la payer 5 B- alors quat'quatre-vingt s'il vous plaît 6 C- deux trois quatre ça doit être ça 7 B- merci (5 sec) si vous voulez vous asseoir deux p'tites minutes 8 C- oui : oh ben c'est bon vous inquiétez pas j’suis restée assise toute la matinée 9 B- (rires) (attente de la baguette : 3 minutes, la boulangère vaque à ses occupations, la cliente attend patiemment) Jean-Louis c'est bon la baguette ? 10 J.L- ah attends je regarde (il ouvre le four) euh : ouais c'est bon 11 B- alors i m'en faut une s'te plaît 12 J.L- voilà bien chaude (sachet) 13 C- ah ben c'est super 14 B- (à J-L) merci (à C) oui attention d'pas vous brûler 15 C- oui oui allez merci au r'voir 16 C- merci madame au r'voir et excusez-nous pour l'attente 17 C- oh c’est rien au r’voir 6- Parole et gestualité Document 1 Le Monde 12/05/2002 Raphaëlle Bacqué Chirac ou la construction d'une image La campagne présidentielle 2002 a marqué le triomphe de la communication politique. Chirac a parfait une image bâtie depuis 1988. Le Pen a soigné les apparences Pour faire de la politique, il faut avoir une bonne gueule" , dit souvent Jacques Chirac. Il explique cela sans rire, en professionnel de la politique qui sait que le charisme d'un homme peut valoir presque autant qu'un parti fort, des moyens financiers substantiels, des alliés solides. Il surveille donc de très près son apparence. Seuls les grands acteurs savent ce que cela suppose de travail minutieux et de contrôle de soi. Et Chirac est sans doute l'un de ceux qui s'y sont le mieux appliqués. En dix ans, il a d'abord transformé sa gestuelle. Il a pris soin de ne plus battre frénétiquement du pied sous la table. Il a appris à poser les mains à plat, de chaque côté de son dossier. Il sait paraître attentif à ses interlocuteurs, relancer la discussion d'un détail, en notant avec sérieux un mot sur une fiche. Quand il - 31 marche sous l'œil des caméras, il garde une main dans la poche de son pantalon, pour la décontraction de l'allure. Il a été si longtemps catalogué parmi les "agités", si souvent critiqué pour son abord brutal -"c'est une école, je le sais, de parler comme on tape à la machine", jugeait avec ironie François Mitterrand qu'il faut souligner l'ampleur de l'effort fourni pour paraître apaisé. Mais ce travail sur son apparence était une question de survie politique. Il lui a permis de quitter l'enveloppe inquiétante du Chirac "excité", "inconséquent", "survolté" dont il a longtemps été affublé, pour celle de responsable rassurant et proche des gens, qui a fini par faire sa fortune électorale. Claude Chirac n'est évidemment pas pour rien dans cette reconstruction de l'image de son père. C'est elle qui a convaincu Chirac de s'atteler à cette tâche. C'est elle qui a établi les qualités à exploiter et les défauts à gommer. Les rivaux de Jacques Chirac ont pu moquer cette obsession de la communication. Ils ont bien dû reconnaître son efficacité. Le physique de Chirac a cependant été la première pierre sur laquelle édifier une image. L'homme est grand, il porte beau. Pendant des années, sa résistance et son énergie ont été son plus formidable outil de campagne. Restait à transformer cet atout en "force tranquille", cette belle qualité présidentielle que Claude Chirac a toujours rêvé d'emprunter à François Mitterrand. Les détails vestimentaires ont donc été soignés. Fin des lunettes à grosses montures noires et des trois pièces à fines rayures version grand patron, "trop typique de la vieille droite", a tranché Claude. Arrivée des costumes souples taillés à l'américaine. On aurait tort de renvoyer cela au rayon des accessoires. Aux pires moments qui suivirent la dissolution, en 1997, le physique de Jacques Chirac est resté son seul allié. Dans les enquêtes qualitatives réalisées par l'Elysée, le panel des Français interrogés avaient beau dire : "Il a trahi ses électeurs", "Il a fait perdre son camp", "Mais pourquoi a-t-il voulu dissoudre ?", un élément positif est toujours ressorti : "Il présente bien, tout de même" et, même lorsqu'il paraissait devenu politiquement impuissant : "Il est grand." Jamais, d'ailleurs, les conseillers du président n'ont négligé cet aspect-là. Très vite, ils ont compris que l'âge de Jacques Chirac - 69 ans en 2002 - pourrait être un handicap, quand, un peu partout en Europe, les dirigeants ont moins de 50 ans. Chirac s'est donc appliqué à lutter contre les effets du vieillissement. Teinture subtile des cheveux, UV pour paraître constamment hâlé, parka et écharpe pour rajeunir l'allure. Chirac n'a eu qu'à s'en féliciter. Lorsque, le 10 mars 2002, la presse a rapporté que Lionel Jospin jugeait le chef de l'Etat "vieilli", "usé", "fatigué", les conseillers de l'Elysée ont aussitôt constaté, dans les sondages et parmi les supporteurs du président, que ce n'était pas tout à fait conforme à la perception des Français. Mais ce travail sur son physique est presque la seule "actualisation" d'une entreprise de communication amorcée quinze années auparavant. Car c'est au lendemain de sa défaite de 1988 que Jacques Chirac a intégré qu'il lui faudrait se construire très professionnellement une image de président s'il voulait avoir une chance de le devenir vraiment. François Mitterrand, qui paraît alors en maîtriser tous les secrets, l'a sévèrement battu. Il dispose des moyens financiers de l'Elysée et d'une formidable équipe de communicants où dominent les figures étonnantes de Gérard Colé et Jacques Pilhan. A la télévision, il paraît crever l'écran. A plus de 70 ans, il semble plus "moderne" que son rival RPR. Face à lui, Chirac a parfois l'air d'un enfant. Sa fille Claude, alors âgée de 25 ans, vient d'entrer discrètement dans son cabinet, à l'Hôtel de Ville de Paris. Elle s'est longtemps cherchée mais, après quelques mois de stages auprès du publicitaire Jean-Michel Goudard (l'un des - 32 fondateurs d'Euro-RSCG), elle paraît avoir trouvé sa voie. En 1984, Goudard l'a emmenée assister à la convention républicaine qui donne sa seconde investiture à Ronald Reagan. Elle y a rencontré deux hommes, Roger Ailes et Jon Kraushar, les deux conseillers en communication qui ont fait Nixon et conseillent l'ancien acteur devenu président des Etats-Unis. A partir de 1988, alors qu'ils travaillent avec George Bush père, Jacques Chirac décide de se payer leurs services. Régulièrement, pendant près de cinq ans, Chirac part donc en Concorde, en compagnie de sa fille et d'un garde du corps, les rencontrer discrètement, à New York. Il ne s'agit pas seulement, pour lui, de maîtriser les techniques de l'interview télévisée, qu'il déteste -"Je n'ai jamais pu parler à une lentille", s'excuse-t-il alors souvent -, mais de bâtir une stratégie de communication plus globale. "Les gagnants sont ceux qui rassemblent des informations sur le terrain, observent, questionnent et pratiquent toutes sortes de recherches", affirment Ailes et Kraushar dans leur livre You are the message (Ed. DoubleDay. 1989). Claude Chirac va donc imaginer une manière de faire campagne avant la campagne. Car, a-t-elle bien compris, "une image ne se façonne pas en trois mois sur le terrain". Une fois toutes les trois semaines, l'équipe de la Mairie de Paris organise donc pour Jacques Chirac une visite en province. La visite dure deux jours, avec une nuit sur place. Chirac rencontre, au cours de "séances de travail", des chefs d'entreprise, des présidents d'association, des travailleurs sociaux, bref des "agents d'influence", qui seront autant de témoins de l'attention que Jacques Chirac porte aux Français. Les militants RPR sont priés de ne le voir que discrètement, en fin d'après-midi. Enfin, on soigne tout particulièrement la presse régionale. Une fois devenu président, Jacques Chirac a à peine sophistiqué sa manière de faire. Claude a tout de même fait acheter un prompteur, du même modèle que celui qu'utilisait Ronald Reagan, qui permet enfin à son père de sortir physiquement de ses discours sur lesquels il gardait les yeux braqués. Il a aussi poursuivi ses voyages en province, dans le même but : prouver que le pouvoir, même suprême, n'isole pas et s'imprégner de cet air du temps si important lorsqu'on veut communiquer. Cela ne le sauvera pas toujours des erreurs de jugement politiques. En 1997, il décide ainsi de la dissolution sur la seule foi de quelques sondages des renseignements généraux quand un regard attentif sur les mouvements de protestation aurait pu le convaincre de l'aspect hasardeux de l'entreprise. Mais cela lui a permis de se maintenir à flot. Même lorsque la cohabitation lui enlevait tous ses pouvoirs. Même lorsque les scandales politicofinanciers menaçaient d'écorner son image. Jamais, d'ailleurs, Jacques Chirac n'a perdu le seul vrai capital engrangé pendant toutes ces années de travail sur lui-même : sa popularité. C'est cette image d'homme "sympathique" et "proche des gens" qui lui a permis de se maintenir. C'est à partir d'elle qu'il a repris pied, face à un Lionel Jospin qui possédait les qualités et les défauts inverses aux siens : le sérieux et l'intégrité politique, mais une certaine rigidité. Cela n'a pas forcément étoffé son bilan politique. Mais cela a assurément permis de rendre possible sa réélection. Bibliographie La photographie du président, de Viviane Esders, éd. Hazan, 212 p., 200 ill., 40 €, 2002. Chirac, le démon du pouvoir, de Raphaëlle Bacqué, éd. Albin Michel, 302 p., 18,90 €, 2002 - 33 Présidentielles, les surprises de l'histoire 1965-1995, d'Olivier Duhamel et JeanNoël Jeanneney, Le Seuil, 19 €, 2002. Ce livre est issu du documentaire du même titre, réalisé par Virginie Linhart, diffusé sur France 2 le 4 février. Télévision, politique et élections, étude dirigée par Roland Cayrol et Arnaud Mercier, les dossiers de l'audiovisuel-INA, 10,60 €, 2002. Le Conseiller du Prince, de Gérard Colé, éd. MichelLafon, 1999. Le Vertige des urnes, de Jacques Séguéla, Flammarion, 2000. La Parole de Dieu,de Jacques Séguéla, éd. Albin Michel, 1995. L'écriture médiatique, entretien avec Jacques Pilhan, revue Le Débat, n° 87.Novembre-décembre 1995. L'Œil naïf, de Régis Debray, éd. du Seuil. 1994. Haute fidélité, pouvoir et télévision 1935-1994, de Jérôme Bourdon, Le Seuil, 1994. Histoire de la télévision sous de Gaulle, de Jérôme Bourdon, Anthropos-INA, 1990. La politique à l'affiche, affiches électorales et publicité politique, 1965-1986, de Jean-Marc Benoit, Philippe Benoit et Jean-Marc Lech. Préface de René Rémond, éd. du May, 1986. Politique-séduction, de Thierry Saussez, éd. Lattès. 1986. Splendeurs et misères de la politique, de Michel Bongrand, éd. Larousse. 1986 - 34 Document 2 LE SOURIRE Comparaison Français/Américains Extrait de : « Culture Shock ! France » - S. Taylor (1990) « The smile : if you are American, this is going to be your single biggest non-verbal miscommunication when in France. The tendancy of Americans is to smile all the time, to appear friendly and reasonable. The French do not trust a smile. If they can see no apparent reason for it, it smacks of hypocrisy, a very unpleasant thing to a French person. English and Asian readers will understand this reticence about smiling quite easily. I am a Californian. I smile automatically. I look better when I smile and I feel better. But in France I constantly remind myself to wipe that smile off my face as I walk down the street just happy to be in Paris. It gives the wrong message. It makes people nervous, if I do. Am I an idiot, they wonder ? Am I laughing at their expense ? While I love France and I love being there, I know that a constant smile on my face will not convey my appreciation. Don’t get me wrong — you can smile a lot when in France. But not until you break that public shield and get involved with someone specific for a specific reason. You don’t smile at a stranger on the street and say « hello » just to be friendly. […] This is not to say the French do not smile or that smiles aren’t important. The French love to smile, and do so very quicly, as soon as a reason to do so has been established. » Extrait de : « Les Français aussi ont un accent » - J-B Nadeau (2002) Extrait du chapitre « La France, mode d’emploi ». J-B Nadeau est un journaliste Québécois. « 1- Ne souriez que si on vous le demande. En France, quelqu’un qui sourit sans raison au premier abord est une pute, un hypocrite, un idiot, un colporteur ou un Américain, ce qui n’est guère mieux. » Extraits de : « French or Foe ? » - Polly Platt (1994) « Philippe Labro, a well known French journalist and television figure, had a hard time learning the local rules during a summer worrkshop at the University of Virginia. In his book l’Etudiant Etranger, he tells of being summoned before the Student Council and reprimanded for not saying « Hi » as he passed by other students on campus. Summoned a second time, he said plaintively, « What’s the trouble now ? I always say « Hi » when I run into people — strangers ! — crossing the campus ! » « Yes » sais the Chairman, « but you don’t smile when you say it. » « For strangers to smile at each other in Paris, there has to be some kind of incident involving them both, and not just stumbling into smeone’s stare.Smiles usually come up if you bumpinto each other by mistake (…) The key is that the face changes. » - 35 - « ‘Smile ! Look cheerful when you go out in public !’ says the American mother to her toddler. So we grow up into automatic smilers. Our politicians have to be able to grin. Our Presidents usually have the crowning grin of all – except Nixon. And look what happened to him. Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Certer, Reagan, Bush and Clinton – great grinners all. Not French politicians. François Mitterand won two presidential elections looking remote and grim. Talk about a mine d’enterrement ! When I came across a news photo of him grining – in Texas, sitting next to President Bush at the theatre – I showed it to a seminar of French managers going to the U.S and, for a gag, asked them who it was. They didn’t recognize him. » « ‘You Americans have banalized the smile’ he (a young French diplomat) says. ‘Americans smile all the time, always the same. For us there must be a reason. There is a different smile for a friend, for a joke, for a child, for love. For good luck – and for bad luck. And in between, no smiles.’ He pauses a moment. ‘When I am introduced to another man, if he smiles, then I think he is one of three things : he is making fun of me, he is hypocritical or he’s very stupid.’ Then he adds, ‘if it’s a woman I’m meeting for the first time and she smiles at me, there’s a fourth possibility – she wants to flirt.’ » « I mentioned the smile factor to the group of French managers being relocated to the U.S. I added that they really must make an effort to smile on meeting people over there. Their faces took on expressions of utmost gloom. ‘That is impossible’ said Marc Toussaint, a handsome 45-Tear-old engineer who was going to head a General Motors plant in Ohio. ‘I cannot do that’. ‘Why not ? I asked. You laugh at my jokes here, you have a wonderful smile.’ ‘But that is different. To smile at someone I do not know, when I am introduced, that would be…’ he hesitated. ‘That would be what ?’ I encouraged him. ‘Ah, that would be hypocritical.’ » « Nicolas Bussière, the young boss of Desgrandchamps, a printing plant in Paris, came back from two years in America full of smiles for his staff and workers. He soon heard that they were concerned for his mental health, pointing to their temples a spiraling forefinger. ‘They thought I’d gone nuts over there’ he said. ‘So I had to stop.’ » __________________