Press Review page

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« Geny Courses »
Le quotidien hyppique
sur la sellette.
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PRESSE
Presse hippique :
« Geny Courses » sur la sellette
Le quotidien lancé en septembre dernier par une filiale du PMU est encore, selon
nos informations,
très loin de ses objectifs. Certains observateurs estiment même
qu'il pourrait
ne pas fêter son premier anniversaire.
guerre des quotidiens hippiques fera-t-elle une victime
? Selon nos
prochainement
informations, « Geny Courses »,
lancé en septembre dernier par
Geny Infos, une filiale du PMU, est
très loin de ses objectifs. Il se vend à
moins de 10.000 exemplaires en
moyenne chaque jour, alors que
La
l'éditeur
tablait sur 30.000
à
40.000 exemplaires quotidiens,
avec un point mort à 25.000 exemplaires. Selon plusieurs sources, ses
pertes se sont élevées à 3 millions
d'euros l'an dernier (y compris les
frais de lancement) portant à quelque 5 millions d'euros les pertes de
Geny Infos (qui supporte aussi le
lancement de son site de paris en
ligne, Genybet). Et le quotidien continue à perdre de 200.000 à
300.000 euros par mois, plombé par
un taux d'invendus prohibitif « La
question n'est pas de savoir s'il va être
arrêté, mais quand. Je ne suis pas sûr
qu 'il fête son premier anniversaire »,
pronostique un proche du dossier.
Le PMU se refuse de son côté à tout
commentaire, mais insiste sur le fait
qu'aucune décision n'a été prise.
Le lancement
« Geny Courbien des interrogations, compte tenu de l'environnement peu porteur pour la presse
de
ses » avait suscité
écrite ces temps-ci.
briser le qua« Nous souhaitions
si-monopole du groupe Turf Editions (« Paris-Turf», « Paris-Courses », « Week-End »...), qui vendait
ses titres trop cher et fait payer les
sociétés de courses pour traiter certaines réunions dans leurs pages »,
explique aujourd'hui un promoteur du projet. « En outre, lancer un
quotidien
permettait d'utiliser
de 30 journalistes déjà
employés par la société d'informa-
l'équipe
tion en ligne Geny Infos. » Pari
perdu. Malgré un prix de vente particulièrement bas (1 euro contre
1,60 euro pour le leader « ParisTurf ») et une exhaustivité affichée,
les ventes de « Geny Courses »
contacts avec des acquéreurs
potentiels - sans suite pour le
moment. Mais ilyafortàparierque
n'ont jamais décollé.
la presse hippique continue à faire
parler d'elle dans les mois à venir.
La riposte de Turf Editions
II est vrai que le groupe Turf Editions a réagi vigoureusement
à
l'offensive. Quelques jours avant le
lancement de « Geny Courses »,
l'éditeur a lancé une nouvelle formule de son titre phare « ParisTurf », devenu tout quadri. Surtout,
il a passé « Paris-Courses », concurrent frontal de « Geny Courses », au
format berlinois et a réduit son prix
de vente à 1 euro. Turf Editions n'en
a pas moins souffert de cette nouvelle concurrence : il estime qu'elle
lui a coûté entre 3.000 et
ANNE FEITZ
5.000 exemplaires
quotidiens,
représentant 1,5 million d'euros par
an. Egalement plombés par la tendance générale affectant la presse
écrite, ses titres ont globalement vu
leur diffusion payée plonger l'an
dernier : - 9 %pour« Paris-Turf», à
55.894 exemplaires, - 7,7 % pour
des quotidiens du
groupe, à 135.197 exemplaires.
Selon ses dirigeants, le groupe a
cependant maintenu son chiffre
d'affaires à 80 millions d'euros environ, grâce notamment aux activités
numériques qui ont représenté
10 % de son chiffre d'affaires en
201 1. Et serait resté très rentable.
Certains, parmi les parties pre-
l'ensemble
nantes de Geny, espèrent
aujourd'hui conditionner l'arrêt du
titre à un accord avec Turf Editions.
Et tablent pour cela sur un changement d'actionnariat du groupe de
presse, aujourd'hui détenu par le
fonds Montagu Private Equity.
Celui-ci n'est officiellement pas
vendeur, mais il a acquis le groupe
en MBO (« management buyout ») en 2004 et pourrait souhaiter
réaliser son investissement.
Il a
d'ailleurs pris discrètement des
« La
question
n'est pas de savoir
s'il va être arrêté,
mais quand. Je ne suis
pas sûr qu'il fête son
premier anniversaire.
UN PROCHE DU DOSSIER
»
Les
quotidiens
hippiques,
un filon juteux en apparence,
surtout
quand on a déjà son équipe... Un univers impitoyable,
en réalité, pour le nouveau
venu.