chapitre 3 : qu`est-ce que la globalisation financiere

Transcription

chapitre 3 : qu`est-ce que la globalisation financiere
CHAPITRE 3 : QU'EST-CE QUE LA GLOBALISATION FINANCIERE ?
CONSIGNES : RÉPONDEZ AUX QUESTIONS DES DOCUMENTS CITÉS DANS LE PLAN SUR
VOTRE SUPPORT DE TRAVAIL AVANT D’ASSISTER AU COURS.
Notions du programme : Actifs financiers, devises, intermédiation financière.
Acquis de première : Financement direct / indirect, taux d'intérêt.
I ) L'importance du système financier
Répondre à toutes les questions des docs 2 à 4 p. 80-81 + faire le bilan
II ) La globalisation du système financier
Répondre à toutes les questions des docs 1, 3 et 4 p. 82-83+ faire le bilan
III ) Les acteurs de la globalisation
Faire le bilan p. 85
IV ) Les innovations financières au service de la globalisation
Répondre à toutes les questions des docs 1 à 4 p. 86-87 + faire le bilan
V ) Une globalisation financière pas toujours transparente
Répondre à toutes les questions des docs 1 à 4 p. 88-89 + faire le bilan
Acquis de première :
Financement direct : situation où les agents à capacité et à besoin de financement se rencontrent directement sur
un marché.
Financement indirect (ou intermédié) : financement passant par un intermédiaire financier.
Risque de crédit : risque qu'un emprunteur ne s'acquitte pas intégralement d'une obligation à la date d'échéance
ou ultérieurement.
Taux d'intérêt : rémunération du capital prêté / emprunté. Il mesure le coût du crédit.
Notions du programme
Actif financier : un actif est un élément du patrimoine d'un agent. Un actif financier est un titre représentant ce
patrimoine (comme une action).
Devise : monnaie nationale, comme l'euro, le dollar ou le yen. Les devises peuvent s'échanger sur le marché des
changes.
Globalisation financière : constitution d'un vaste système financier mondial décloisonné où les capitaux sont
libres de circuler sans entraves.
Intermédiation financière : système financier dans lequel l'épargne des ménages est collectée par des
intermédiaires financiers qui la prêtent aux investisseurs.
Notion complémentaire
Décloisonnement : suppression des barrières entre les différents compartiments, produits et métiers de la finance.
Le décloisonnement peut être géographique (mobilité internationale des capitaux) ou fonctionnel (rapprochement
entre activités bancaires, financières et d'assurance par exemple).
Déréglementation : diminution des contraintes et règles encadrant l'activité des agents économiques, notamment
financiers.
Désintermédiation : situation où le financement des agents économiques passe de moins en moins par le crédit
bancaire et de plus en plus par le recours aux marchés des capitaux.
Investisseurs institutionnels (ou « zinzins ») : fonds de gestion collective de l'épargne de leurs apporteurs de
capitaux. Ils regroupent des banques, sociétés d'assurance, organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (OPCVM), fonds de pension, fonds souverains, etc.
Marché des capitaux : marché où se rencontrent agents à besoin de financement et agents à capacité de
financement. Il comprend différents marchés : marché financier et marché monétaire.
Marché des changes : marché sur lequel s'échangent les différentes monnaies mondiales (appelées devises) :
dollar, euro, yen, livre, etc. C'est un marché « de gros » où interviennent essentiellement des banques et des
institutions financières.
Qu'est-ce que la globalisation financière ?
Marchés financiers et financement de l'économie
Les marchés de capitaux permettent aux agents de se procurer directement les capitaux nécessaires à leur
financement, en échange de titres. Ce mode de financement, dit financement externe direct ou financement de
marché, a en théorie l'avantage d'être moins coûteux que le financement externe indirect. En effet, les services
bancaires ont un coût qui est reporté sur l'emprunteur ; de plus, quand une banque accorde un prêt, elle prend un
risque de crédit qu'elle intègre dans le coût du crédit, En revanche, dans le cadre de la finance de marché, Le
risque de crédit est assumé directement par l'agent qui se procure le titre. Le financement de marché a fortement
progressé à partir des années 1980.
Les titres échangés sur les marchés de capitaux sont principalement émis par les entreprises et L'État, sur le
marché primaire. Il s'agit de titres d'emprunt (bons du Trésor, obligations publiques et privées) et de titres de
propriété (actions des sociétés financières et non financières). Ces titres sont achetés par des agents qui sont
rémunérés par un taux d'intérêt, s'il s'agit de titres d'emprunt, ou par des dividendes s'il s'agit d'actions. Une fois
émis sur le marché primaire, ces titres peuvent être échangés sur le marché secondaire : en y vendant les titres
qu'ils détiennent, les agents peuvent se procurer des liquidités. En achetant des titres qu'ils espèrent liquider
lorsqu'ils auront pris de la valeur, certains agents interviennent sur le marché secondaire pour y réaliser des plusvalues : c'est ce qu'on appelle la spéculation.
Les titres sont échangés sur les marchés de capitaux à l'échelle mondiale, ce qui rend nécessaire une circulation
des devises, c'est-à-dire des monnaies étrangères. Cette circulation s'effectue sur un compartiment particulier des
marchés financiers : le marché des changes. Le marché des changes permet la confrontation de l'offre et de la
demande de devises, et la fixation du taux de change, c'est-à-dire du prix relatif des devises. Le montant quotidien
des transactions effectuées sur le marché des changes a été multiplié par 6 entre 1989 et 2012.
Les acteurs des marchés financiers
Tous les agents économiques peuvent en théorie intervenir sur les marchés financiers : les États, sociétés
financières et non financières émettent des titres, qui peuvent être achetés par tout agent économique. Les
ménages peuvent donc acquérir des actifs financiers pour placer leur épargne. Cela dit, dans le fonctionnement
actuel des marchés financiers, les ménages achètent rarement des titres directement sur les marchés : ils agissent
par l'intermédiaire d'une banque ou d'un investisseur institutionnel, qui leur propose un portefeuille d'actifs. Les
investisseurs institutionnels sont des fonds qui collectent l'épargne des ménages et se chargent de la placer sur les
marchés financiers : il s'agit notamment des fonds de pension, fonds mutuels ou fonds communs de placement et
compagnies d'assurances, qui se sont développés depuis les années 1980.
À côté des investisseurs institutionnels, se sont développés des fonds qui ont pour but de spéculer sur les marchés
financiers en prenant des risques très élevés. Il s'agit notamment des fonds spéculatifs (hedge funds) qui ont connu
un essor considérable à partir de la fin des années 1990, et dont les activités sont très peu réglementées par les
pouvoirs publics. Ces acteurs agissent dans un contexte de globalisation des marchés financiers. Ainsi, près de la
moitié des actions françaises cotées en Bourse est aujourd'hui détenue par des investisseurs étrangers.
Pour réaliser des transactions sur les marchés financiers, les acheteurs de titres doivent être informés sur La
situation économique des émetteurs. C'est notamment pour cette raison que les banques et les investisseurs
institutionnels jouent un rôle important, car ils sont réputés mieux informés que les investisseurs individuels. Ces
informations sont également délivrées par les agences de notation, qui ont pour fonction de noter la capacité des
emprunteurs à rembourser leurs dettes.
Déréglementation, décloisonnement et désintermédiation
L'augmentation de la sphère financière et sa globalisation à partir des années 1980 sont liées à des politiques
publiques de déréglementation et de décloisonnement des marchés, menant à une transformation de l'activité
d'intermédiation des banques.
Le terme déréglementation désigne un ensemble de mesures prises dans les pays développés dans le but de
libéraliser le fonctionnement des marchés financiers, autrement dit de réduire l'encadrement par L'État et de
favoriser la concurrence sur Le marché. Ainsi, les États-Unis et la plupart des États européens ont autorisé la
création de nouveaux titres échangeables sur tes marchés de capitaux, tels que les obligations transformables en
actions, les produits dérivés ou encore les nouveaux titres de dette publique. Ils ont aussi réduit le contrôle de l'État
sur Les Bourses, en transformant celles-ci en sociétés par actions. Enfin, ils ont favorisé le développement d'un
marché des changes concurrentiel en démantelant le contrôle qu'ils exerçaient sur leur taux de change.
La déréglementation s'est traduite par un décloisonnement des marchés, c'est-à-dire un processus d'effacement
des frontières entre les différents marchés nationaux et entre les différents compartiments des marchés de capitaux
(monétaire, marchés d'actions et d'obligations). Ce processus permet aux investisseurs de se procurer, en un
temps très rapide et quelle que soit leur position géographique, des titres divers, et de les échanger contre d'autres
titres de nature différente (par exemple, de transformer des obligations en actions, ou des créances en titres
négociables).
Ces évolutions ont profondément modifié le rôle des banques dans le financement de l'économie. Ainsi, Les
financements bancaires représentent désormais moins de la moitié des financements des agents non financiers.
On peut en ce sens parler d'un mouvement de désintermédiation. Mais les banques n'ont pas pour autant vu leur
activité décliner. En effet, elles interviennent elles-mêmes sur les marchés de capitaux en émettant et en achetant
des titres. De plus, elles conseillent les ménages qui souhaitent acquérir des titres et les aident à gérer leur
portefeuille d'actifs. Les banques exercent donc toujours une fonction d'intermédiation financière et elles ont joué un
rôle clé dans la diffusion de certaines innovations telles que la titrisation des créances. Le rôle des banques s'est
donc transformé avec la globalisation financière.
Les mouvements de déréglementation, décloisonnement et désintermédiation ont donc permis une circulation
mondiale des capitaux, mais aussi des risques financiers. Ainsi, les chocs qui affectent un marché se transmettent
plus rapidement aux autres marchés, ce qui favorise les crises financières.