Un cas de phéochromocytome bilatéral chez un Shih Tzu traité par
Transcription
Un cas de phéochromocytome bilatéral chez un Shih Tzu traité par
Le Monde Vétérinaire Lavia Calogera, DMV ; Canone-Guibert Morgane, DMV ; Etienne Anne-Laure, MSc ; Noël Stéphanie, PhD ; Claeys Stéphanie, PhD, Dipl ECVS* Un cas de phéochromocytome bilatéral chez un Shih Tzu traité par surrénalectomie bilatérale (totale et contralatérale partielle) Une chienne Shih Tzu de 12 ans est présentée pour hypertension d’origine indéterminée donnant des lésions oculaires et pour laquelle elle est suivie depuis deux mois chez son vétérinaire. L’échographie abdominale a mis en évidence une masse surrénalienne droite comprimant la veine cave caudale et une surrénale gauche asymétrique. Le scanner abdominal confirme la présence d’une masse surrénalienne droite avec thrombus dans la veine phrénicoabdominale correspondante et d’un nodule au pôle crânial de la surrénale gauche. Il met en évidence un petit nodule splénique. Le scanner thoracique n’a pas mis en évidence des nodules pulmonaires. Les rapports métanéphrines urinaires/créatinine urinaire et normétanéphrines urinaires/créatinine urinaire étant considérablement augmentés, la présence d’un phéochromocytome est suspectée. Une surrénalectomie, totale à droite et partielle à gauche, a été réalisée ainsi qu’une splénectomie partielle. L’analyse histopathologique révèle un phéochromocytome bilatéral surrénalien et une hyperplasie nodulaire lymphoïde splénique. Le suivi des pressions artérielles et des ionogrammes postopératoires ont montré une évolution favorable et la chienne a été mise sous prednisolone à dose dégressive et sous antibiotiques pour une cystite bactérienne concomitante. INTRODUCTION Le phéochromocytome, représentant 0,01% à 0,13% des tumeurs canines, est une tumeur des cellules chromaffines des glandes médullosurrénales. Ces cellules synthétisent, stockent et sécrètent les catécholamines en réponse à une stimulation sympathique. Le phéochromocytome extraadrénalien (paragangliome) est très rare. Les chiens atteints sont le plus souvent âgés entre 10 et 12 ans mais aucune prédisposition de race ou de sexe n’a été mise en évidence. Les signes cliniques peuvent être de l’hypertension et les conséquences de celle-ci (décollement rétinien, congestion des vaisseaux épiscléraux, etc.), de la faiblesse, de la léthargie, de la tachypnée, de la tachycardie, des syncopes, le monde vétérinaire | # 144 | septembre 2014 des vomissements, de la diarrhée, une distension abdominale et/ou une douleur abdominale. Ces symptômes peuvent être prolongés ou paroxystiques. Dans à peu près 15 à 38% des cas, un envahissement de la veine cave est présent mais ce dernier ne semble pas être en lien avec les signes cliniques. Parfois, une arythmie cardiaque est présente sous forme de bloc atrio-ventriculaire de type III, de tachycardie supraventriculaire ou d’extrasystoles ventriculaires (Brainard >`Ê>`i]ÊÓää®°Ê Entre 48 et 80% des cas de phéochromocytomes sont découverts fortuitement lors d’échographies abdominales ou d’examination post mortem. Parfois, une masse abdominale peut être palpée. Lors de la recherche d’une 10u Le Monde Vétérinaire cause d’hypertension, une radiographie abdominale peut mettre en évidence un effet de masse ou un épanchement abdominal qui doivent être confirmés par échographie abdominale. Cette dernière est l’examen le plus souvent réalisé en premier abord car elle permet de visualiser la masse, son flux sanguin et le possible envahissement des structures adjacentes. Ensuite, un scanner ou de l’imagerie par résonnance >}j̵ÕiÊ,®Ê«iÀiÌÌiÌÊ de réaliser un bilan d’extension (Rosenstein, 2000). L’analyse sanguine est rarement remarquable lors de phéochromocytomes. La suspicion est fortement augmentée lorsque les rapports de métanéphrines urinaires/ créatinine urinaire et normétanéphrines urinaires/créatinine urinaire sont considérablement élevés, ces derniers étant respectivement les produits de dégradation de l’adrénaline et de la noradrénaline (Gostelow et al, 2013). Le seul traitement définitif est l’exérèse chirurgicale partielle ou totale de la surrénale atteinte. Au plus tard une semaine avant la chirurgie, un traitement antihypertenseur doit être instauré à l’aide d’alpha-bloquant comme le phenoxybenzamine ou le prazosin. En per-opératoire, le monitoring ainsi qu’une bonne gestion de l’anesthésie, de l’analgésie et de la pression artérielle sont essentiels. En postopératoire, l’hypertension est généralement résolue. Cependant, une administration de glucocorticoïdes et/ ou de minéralocorticoïdes peut être nécessaire surtout si la surrénalectomie est totale. Un suivi de l’hypertension et des ionogrammes permettent de réévaluer le traitement. CAS CLINIQUE Une chienne Shih Tzu de 12 ans, non stérilisée et de 10 kg, est référée par le vétérinaire ophtalmologue au service de médecine interne de la Clinique Vétérinaire Universitaire pour une hypertension d’origine indéterminée donnant suite à des lésions oculaires pour lesquelles elle est suivie depuis deux mois. Un premier bilan biochimique était non remarquable (mis à part une augmentation des ALT (122 UI/L, référence 10 à 100 1É®ÊiÌÊ*Ê£Ç{{Ê1É]ÊÀjvjÀiViÊÓÎÊ à 212 UI/L)). Un test de freination à la dexamethasone faible dose a mis en évidence une freination évidente 4 heures et 8 heures après l’injection de dexamethasone, éliminant ainsi la suspicion d’un hyperadrénocorticisme. La chienne reçoit du bénazepril contre Figure 1 : A et B : Images échographiques longitudinales de la surrénale gauche. A : Le pôle crânial de cette surrénale est augmenté de taille (1,3 cm de diamètre), hétérogène avec un nodule hyperéchogène (*) occupant tout le pôle crânial. B : La glande surrénale est repérée à l’échographie grâce au départ des artères coeliaque (Ac) et mésentérique crâniale (Amc). Ao : Aorte. Caudal à droite, ventral en haut des images. Figure 2 : A et B : Images échographiques longitudinales de la masse surrénalienne D. L’image B est avec le Doppler énergie montrant la vascularisation importante de la masse. La veine phrénico-abdominale droite (*) ne prend pas le Doppler. Caudal à droite, ventral en haut des images. le monde vétérinaire | # 144 | septembre 2014 11u Le Monde Vétérinaire l’hypertension à raison de 0,4 mg/kg/ jour depuis un mois et demi. de bénazépril (0,4 mg/kg/jour PO) et de prazosin (0,03mg/kg TID PO). L’examen clinique révèle un animal calme, de l’obésité (score corporel de 8/9), une température rectale de 38,4 °C, une palpation abdominale souple et non douloureuse et une exophtalmie bilatérale avec congestion des vaisseaux épiscléraux. Des hémorragies dispersées au niveau du fond de l’œil sont également présentes. Une pression artérielle systolique est mesurée à l’aide de la méthode Doppler et indique une pression de 195 mmHg. Afin d’exclure une polyurie/polydypsie, une analyse d’urine est effectuée. Elle montre une densité urinaire de 1024 et une absence de protéinurie, de bactéries et de cristaux. Une échographie abdominale est réalisée (figures 1 et 2) et met en évidence une masse surrénalienne droite (2 cm de diamètre), hétérogène et très vascularisée semblant envahir la veine phrénico-abdominale correspondante (absence de flux Doppler) et comprimer la veine cave caudale en regard. La surrénale gauche a son pôle crânial augmenté de taille (1,3 cm de diamètre). Un nodule splénique est mis en évidence mais la cytoponction de ce dernier est non remarquable. La présence d’un phéochromocytome à droite avec envahissement régional est fortement suspectée. Un scanner est prévu afin d’évaluer l’envahissement des structures adjacentes à la masse surrénalienne droite et pour évaluer la présence de métastases. La chienne repart avec un traitement antihypertenseur constitué Deux semaines plus tard, le scanner est réalisé (figure 3). Le scanner abdominal montre une masse surrénalienne droite (3 cm de diamètre) en contact avec la veine cave caudale, qu’elle comprime, déforme et déplace ventralement. Cette masse est également mal délimitable des muscles paraspinaux dorsaux droits. Un thrombus est confirmé dans la veine phrénicoabdominale droite car cette dernière ne prend pas le contraste à l’angioscanner. Un nodule (1,5 cm de diamètre) est présent dans le pôle crânial de la surrénale gauche, le pôle caudal étant dans les normes. Un petit nodule, hypoatténuant, prenant le contraste est également visible sur la queue de la rate. Une néphropathie rénale bilatérale avec kystes rénaux est observée. Le scanner thoracique ne révèle aucune métastase pulmonaire. Les rapports métanéphrines urinaires/créatinine urinaire et normétanéphrines urinaires/ créatinine urinaire, fortement augmentés (respectivement de 501 mmol/mmol et de £xÇnÊÉ®]ÊÃÌÊV«>ÌLiÃÊ>ÛiVÊ la présence d’un phéochromocytome. Une analyse d’urine par cystocenthèse à jeun est à nouveau réalisée car les propriétaires estiment que leur chienne urine plus et devient incontinente. L’analyse montre une `iÃÌjÊÕÀ>ÀiÊ`iÊ£äÓä]ÊÕÊ«Ê`iÊÇÊiÌÊ>Ê présence de sang et de leucocytes dans les urines. L’examen du sédiment après centrifugation confirme la présence de leucocytes et montre des cellules épithéliales ainsi que des bacilles. Une culture urinaire et un antibiogramme sont réalisés. Figure 3: Deux types de bactéries sont présentes : Klebsiella sp (sensible à l’amoxycilline acide clavulanique) et Streptococcus du groupe G (sensible à la céfovécine). La chienne est donc traitée pour son infection urinaire et reçoit toujours du prazosin à 0,03 mg/kg TID PO et du bénazepril à 0,2 mg/kg BID PO. La chirurgie est programmée cinq jours plus tard. Avant la chirurgie, le sang de la chienne est typé négatif et les temps de coagulation sont dans les normes. Le temps de Quick (PT) est de 16 secondes et le temps de céphaline activée est de 91 secondes. La sédation est réalisée grâce à de la méthadone à 0,4 mg/ kg associée à du midazolam à 0,3 mg/ kg en IV lente. La chienne est induite à l’aide de propofol à 2 mg/kg en IV. La maintenance est assurée grâce à un mélange d’isoflurane et d’oxygène. Elle reçoit une fluidothérapie type Ringer Lactate (la quantité varie entre 3 et 20 ml/kg/h suivant la pression et les pertes sanguines). Des bolus de fentanyl (3 bolus de 2 à 3µg/kg/min) sont mis en place ainsi qu’une infusion (de 3 à 15µg/kg/h). De l’esmolol, un agoniste des récepteurs β1-adrénergique, est également administré sous forme de bolus (3 bolus de 5 mg) et d’infusion (12µg/kg/min). De la méthadone est donnée 15 minutes avant la fin de la chirurgie à 0,3mg/kg. Une transfusion de globules rouges et de plasma est réalisée pendant la chirurgie suite aux pertes sanguines. De la dobutamine (5µg/kg/ min) est administrée peu avant la fin de la chirurgie afin d’augmenter la pression A et B : Images transversales reformatées de scanner de l’abdomen du chien lors de différentes phases vasculaires (après injection de contraste intraveineux): A: artérielle et B: tardive. A: les masses surrénalienne droite (*) et gauche (#) sont visibles. Elles prennent peu le contraste durant cette phase. B: La masse surrénalienne droite prend bien le contraste de façon hétérogène. Elle a des bords irréguliers et est en contact avec la veine cave caudale (VC), qu’elle comprime et déforme. L : gauche et R : droite, dorsal en haut des images. le monde vétérinaire | # 144 | septembre 2014 12u Le Monde Vétérinaire Figure 4 : A et B : Surrénalectomie totale droite : la surrénale droite (*) est visualisée latéralement à la veine cave caudale (#) et à la veine phrénico-abdominale droite (x) lors de l’accès par la ligne médiane en décubitus dorsal. sanguine.Tout au long de la chirurgie, la chienne est monitorée à l’aide d’un électrocardiogramme, d’une saturation en oxygène, d’une mesure invasive de la pression artérielle, d’un capnographe et d’un thermomètre oesophagien. La fréquence cardiaque varie entre 55 et 165 bpm (battements par minute). La pression varie fortement pendant la chirurgie : entre 60 et 330 mmHg pour la systolique et entre 45 et 130 mmHg pour la diastolique. Les maxima et les valeurs proches de ceux-ci sont atteints lors de la manipulation de la tumeur droite. La chirurgie dure 4 heures et consiste en une surrénalectomie totale à droite, avec ligature de la veine phrénico-abdominale, et partielle à gauche, avec retrait d’un nodule de 1,5 cm (figure 4). Une splénectomie partielle est également réalisée au Ligasureâ suite à la présence d’un nodule de 1 cm de diamètre sur la queue de la rate. L’analyse histopathologique des différentes OORDOORVERWEZEN Lors des quatre jours de l’hospitalisation postopératoire, l’ionogramme réalisé est dans les normes. La chienne est encore sous amoxycilline - acide clavulanique et céfovécine pour sa cystite. Elle reçoit de la méthadone (0,3 mg/kg IV lente) comme analgésie. De la dexaméthasone est administrée pendant les deux premiers jours (0,1 mg/kg/jour et ensuite 0,05 mg/kg/jour PO) et est ensuite substituée par de la prednisolone (5 mg/jour) pendant une semaine. La chienne présente des quintes de toux et des crépitements pulmonaires le lendemain de son opération. Une radiographie thoracique met en évidence un collapsus trachéal. De la codéine (0,5 mg/kg pendant une semaine) et des nébulisations de fluimicil sont rajoutées à son traitement. La chienne ne présente PRACTIQUE VÉTÉRINAIRE DE RÉFÉRENCE EN #!2$)/,/')% CHRISTINE DEPREST%3.&%7&5t$&35*'*$"5&7&5&3*/"3:$"3%*0-0(:6, 28o%#(/#!2$)/'2!&)%o ERWEZEN %+'%.28o!,,%#!2$)/ 4RAITEMENTCARDIOLOGIQUECOMPLETPOURCHIENS ETCHATSQUIFONTLlOBJETDlUNENVOI (%%.).4%26%.4)/.%,% %#'o-/.)4/2!'%$l(/,4%2o2!$)/'2!0()%$)')4!,%o #(/#!2 !#%-!+%2o"!,,/. $)/'2!0()%o).4%202 4!4)/.$%3%#'%42842!.3-)3o%8!-%.3 dap.amfor.FR.15.02.10.indd 1 #!2$)/,/')15%3#/-0,%430/52#()%.3%4#(!43o34)-5,!4%52 #!2$)!15%o42!)4%-%.4#()252')#!,%4).4%26%.4)/..%,0/52 .).'a $)/'2!&)%o $5#453"/4!,,)$),!4!4)/.$5"!,,/.34 ./3%05,-/.!)2%o &/2-!4)/.a ,,%#!2$)/ .4)/.%,% 2ENDEZVOUSAU le monde vétérinaire | # 144 | !,,/. masses révèle un phéochromocytome bilatéral surrénalien et une hyperplasie nodulaire lymphoïde splénique. 6ERLOVESTRAAT"%2UISELEDEo WWWDAPDEPRESTBEoINFO DAPDEPRESTBE 3ITUÀAUCENTREDELA&LANDRE÷PROXIMITÀDELASORTIE!ALTER%0ARKINGSPACIEUX 3/10/10 1:09:49 AM plus d’hypertension sévère pendant son hospitalisation et son état général s’améliore. Elle rentre chez elle trois jours après la chirurgie en continuant le traitement antibiotique pour la cystite, la codéine et la prednisolone. Le contrôle suivant a lieu neuf jours après la chirurgie. L’examen clinique révèle une vulve souillée suite à la cystite et une déhiscence de la plaie de laparotomie crânialement et caudalement suite au léchage de celle-ci. La plaie est indurée, rouge, non douloureuse et du liquide purulent est présent surtout caudalement. La plaie est débridée, désinfectée et fermée à l’aide d’agrafes. Un pansement à la Neobacitracineâ est mis en place. Des soins de plaie doivent être réalisés quotidiennement jusqu’à la cicatrisation. Un ionogramme est réalisé et montre un rapport Na/K dans les normes (Na/K = 29). La pression artérielle est de 155 mmHg. L’évolution est favorable et la 4RAITEMENTCARDIOLOGIQUECOMPLETPOURCHIENS 4RAITEMENTCARDIOLOGIQUECOMPLETPOURCHIENS 4RAITEMENTCARDIOLOGIQUECOMPLETPOURCHIENS ETCHATSQUIFONTLlOBJETDlUNENVOI ETCHATSQUIFONTLlOBJETDlUNENVOI ETCHATSQUIFONTLlOBJETDlUNENVOI %#'o-/.)4/2!'%$l(/,4%2o2!$)/'2!0()%$)')4!,%o #(/#!2 4RAITEMENTCARDIOLOGIQUECOMPLETPOURCHIENS %#'o-/.)4/2!'%$l(/,4%2o2!$)/'2!0()%$)')4!,%o #(/#!2 $)/'2!0()%o).4%202 4!4)/.$%3%#'%42842!.3-)3o%8!-%.3 ETCHATSQUIFONTLlOBJETDlUNENVOI %#'o-/.)4/2!'%$l(/,4%2o2!$)/'2!0()%$)')4!,%o #(/#!2 $)/'2!0()%o).4%202 4!4)/.$%3%#'%42842!.3-)3o%8!-%.3 #!2$)/,/')15%3#/-0,%430/52#()%.3%4#(!43o34)-5,!4%52 $)/'2!0()%o).4%202 4!4)/.$%3%#'%42842!.3-)3o%8!-%.3 #!2$)/,/')15%3#/-0,%430/52#()%.3%4#(!43o34)-5,!4%52 %#'o-/.)4/2!'%$l(/,4%2o2!$)/'2!0()%$)')4!,%o #(/#!2 #!2$)!15%o42!)4%-%.4#()252')#!,%4).4%26%.4)/..%,0/52 #!2$)/,/')15%3#/-0,%430/52#()%.3%4#(!43o34)-5,!4%52 #!2$)!15%o42!)4%-%.4#()252')#!,%4).4%26%.4)/..%,0/52 $)/'2!0()%o).4%202 4!4)/.$%3%#'%42842!.3-)3o%8!-%.3 #!2$)/,/')15%3#/-0,%430/52#()%.3%4#(!43o34)-5,!4%52 $5#453"/4!,,)$),!4!4)/.$5"!,,/.34 ./3%05,-/.!)2%o #!2$)!15%o42!)4%-%.4#()252')#!,%4).4%26%.4)/..%,0/52 $5#453"/4!,,)$),!4!4)/.$5"!,,/.34 ./3%05,-/.!)2%o #!2$)!15%o42!)4%-%.4#()252')#!,%4).4%26%.4)/..%,0/52 $5#453"/4!,,)$),!4!4)/.$5"!,,/.34 ./3%05,-/.!)2%o &/2-!4)/.a $5#453"/4!,,)$),!4!4)/.$5"!,,/.34 ./3%05,-/.!)2%o &/2-!4)/.a &/2-!4)/.a &/2-!4)/.a 2ENDEZVOUSAU 2ENDEZVOUSAU 2ENDEZVOUSAU 2ENDEZVOUSAU 6ERLOVESTRAAT"%2UISELEDEo 6ERLOVESTRAAT"%2UISELEDEo 6ERLOVESTRAAT"%2UISELEDEo WWWDAPDEPRESTBEoINFO DAPDEPRESTBE 13u septembre 3ITUÀAUCENTREDELA&LANDRE÷PROXIMITÀDELASORTIE!ALTER%0ARKINGSPACIEUX 2014 WWWDAPDEPRESTBEoINFO DAPDEPRESTBE 6ERLOVESTRAAT"%2UISELEDEo WWWDAPDEPRESTBEoINFO DAPDEPRESTBE 3ITUÀAUCENTREDELA&LANDRE÷PROXIMITÀDELASORTIE!ALTER%0ARKINGSPACIEUX WWWDAPDEPRESTBEoINFO DAPDEPRESTBE 3ITUÀAUCENTREDELA&LANDRE÷PROXIMITÀDELASORTIE!ALTER%0ARKINGSPACIEUX Le Monde Vétérinaire deux études rétrospectives qui ont été réalisées respectivement sur 61 et sur 50 chiens atteints de phéochromocytome (Barthez et al. 1995, Gilson et al. 1994). Les symptômes observés peuvent être frustres. Dans la première étude, basée sur 61 chiens, des signes cliniques étaient présents dans seulement 34% des cas, les signes étaient dus à la compression de la masse dans 11% des cas et la tumeur était une découverte >ÌÌi`ÕiÊ`>ÃÊxǯÊ`iÃÊV>ðÊ>ÃÊ>Ê deuxième étude, établie à partir de 50 chiens, le phéochromocytome a été constaté lors d’une chirurgie ou d’une autopsie. Les signes cliniques sont le plus souvent une hypertension et ses conséquences. Suivant l’étude de Barthez, les analyses sanguines n’étaient pas représentatives et l’hypertension, qui était présente dans 43% des cas, pouvait être expliquée par une pathologie sous-jacente présente chez ces chiens. Cependant, selon l’étude de Gilson, six chiens sur sept étaient hypertendus sans cause sous-jacente. Figure 5 : Image échographique longitudinale de la partie restante de la surrénale gauche (*). Elle est sphérique, hyperéchogène, ce qui est compatible avec un nodule surrénalien ou de l’hyperplasie surrénalienne. prednisolone est alors diminuée à 0,25 mg/kg/jour. Sheryll revient en contrôle quatre mois plus tard à la CVU pour une récidive de rougeur sclérale. Elle ne reçoit plus de prednisolone depuis un mois et demi. Sa pression artérielle est de 160 mmHg chez son vétérinaire et à la CVU. Une échographie abdominale de contrôle est réalisée afin d’évaluer la partie résiduelle de la surrénale gauche (figure 5). Cette dernière mesure environ ÇÊÊ`iÊ`>mÌÀi]ÊiÃÌÊë jÀµÕiÊiÌÊ hyperéchogène. Ces images sont compatibles avec un nodule surrénalien ou une hyperplasie surrénalienne. Aucune échographie abdominale n’a été réalisée en post-opératoire immédiat ce qui rend impossible l’évaluation de l’évolution de cette surrénale résiduelle. Un bilan sanguin de contrôle est réalisé. Celui-ci montre une légère élévation des enzymes hépatiques (PAL=351UI/l (référence Çx1É®]Ê/r£Îx1ÉÀjvjÀiViÊxÎÓ1É l)), une légère augmentation de l’urée (14mmol/l, référence 1,6-8,3mmol/l) mais une créatinine dans les normes. L’analyse urinaire révèle un pH de 6, une densité de 1024 et une protéinurie. Les rapports des métanéphrines urinaires/créatinine urinaire et normétanéphrines urinaires/créatinine urinaire sont respectivement de 31nmol/ mmol et de 203nmol/mmol. Ces rapports étant dans les normes, l’hyperplasie de la surrénale gauche est compatible avec un phénomène compensatoire suite aux surrénalectomies précédentes. La pression artérielle doit être contrôlée toutes les trois semaines et des dosages urinaires réalisés dans trois mois. Six mois après la chirurgie, Sheryll ne présente pas de complications si ce n’est une rougeur sclérale. Les mesures de pression artérielle, les concentrations en métabolites urinaires des catécholamines et le bilan d’extension loco-régional et thoracique sont toujours dans les normes neuf mois après la chirurgie. Un contrôle de la pression artérielle doit être maintenu tous les deux mois jusqu’au prochain contrôle complet qui aura lieu un an après la chirurgie. DISCUSSION Le phéochromocytome est une tumeur touchant des animaux le plus souvent d’âge moyen. Ceci est confirmé par le monde vétérinaire | # 144 | septembre 2014 14u L’échographie abdominale, contrairement à la radiographie, est souvent le premier examen de choix lors de la recherche d’un phéochromocytome. Cependant, dans une étude réalisée sur quatre chiens et basée sur l’intérêt de l’imagerie dans le diagnostic du phéochromocytome, la radiographie a mis en évidence une masse surrénalienne pour tous les sujets (Rosenstein, 2000). Selon les études de Barthez et de Gilson, les masses ont été visualisées à l’échographie abdominale dans respectivement 50% et 83% des cas. Néanmoins, l’examen d’imagerie le plus précis reste le scanner car il permet de confirmer la présence de la masse mais également d’en définir sa taille, sa forme, son architecture et l’invasion des structures adjacentes ou distantes. Selon les études de Barthez et de Gilson, l’invasion locale par la tumeur est présente dans respectivement 39% et 52% des cas alors que les métastases ne sont présentes que dans 13% (métastases régionales et distales confondues) et 12% (ganglions régionaux) à 24% (métastases distales) des chiens. La tumeur métastase le plus souvent au niveau du poumon, du foie, de la rate, des ganglions lymphatiques régionaux, Le Monde Vétérinaire des os, du cœur et du rein. Les rapports métanéphrines urinaires/créatinine urinaire et normétanéphrines urinaires/ créatinine urinaire ont également été mesurés chez notre patient. Chez l’homme, le taux plasmatique de ces molécules est suffisant pour établir ce type de diagnostic. Une étude a montré que chez le chien les normétanéphrines plasmatiques avaient une sensibilité et une spécificité excellente pour cette pathologie (Gostelow et al, 2013). Cependant, les études sur ces hormones ne comprenant qu’un faible nombre de sujets, d’autres investigations sont requises avant de les utiliser comme référence. Le seul traitement définitif est l’exérèse chirurgicale de la masse. La surrénalectomie a été totale à droite et partielle à gauche pour notre patient. Un cas similaire a montré, grâce à une stimulation à l’ACTH, que la glande assurait encore un bon fonctionnement suite à la surrénalectomie partielle associée à une surrénalectomie totale controlatérale (Larson et al, 2013). Dans notre cas, cette méthode a été choisie car la nature du nodule surrénalien gauche était inconnue. Cette option facilitait la prise en charge postopératoire du patient qui gardait une surrénale fonctionnelle. Elle augmentait aussi cependant le risque de récidive si ce nodule s’avérait être néoplasique. La veine phrénico-abdominale droite a été ligaturée suite à son invasion et l’angioscanner n’avait pas mis de thrombus de la veine cave en évidence. Parfois, il est impossible de réaliser une thrombectomie. Un rapport de cas montre qu’une chienne labrador de 11 ans a survécu 49 mois suite à une adrénalectomie associée à une ligature de la veine cave caudale. Ce cas montre qu’il est possible de retirer la tumeur en bloc si une vascularisation secondaire a pu se mettre en place suite à l’obstruction progressive de la veine (Guillaumot et al, 2012). Une autre étude a montré que l’étendue de l’invasion est un facteur de risque plus important que l’invasion de la veine cave elle-même quant à la survie de l’animal (Barrera et al, 2013). De plus, si une néphrectomie et/ou des hémorragies sont associées à la chirurgie, le taux de survie diminue (Schwartz et al, 2008). Un des piliers de la réussite de cette chirurgie est également une bonne gestion de l’anesthésie de l’animal. Pour cela, l’hypertension devrait être traitée au moins une semaine avant la chirurgie à l’aide d’alpha-bloquants comme le phénoxybenzamine ou le prazosin afin de diminuer le taux de mortalité À>>À`Ê>`Ê>`i]ÊÓää®°Ê>ÃÊ notre cas, le prazosin a été choisi pour des raisons pratiques de disponibilité. Une autre étude a également mis en évidence un taux de mortalité de 50% lors d’adrénalectomies en ÕÀ}iViÊVÌÀiÊx]ǯÊÀÃÊ`iÊV ÀÕÀ}iÃÊ prévues (Lang et al, 2011). Pendant l’anesthésie, il faut éviter l’utilisation d’anticholinergiques, d’acépromazine ou de barbituriques à cause de leurs conséquences vasculaires, déjà présentes suite au taux élevé de catécholamines. L’association d’un opioïde à une benzodiazépine, suivie d’une induction au propofol et d’un maintien à l’isoflurane, constitue un protocole d’anesthésie sûr. En intraopératoire, les molécules le plus souvent utilisées afin de maintenir une pression stable sont l’esmolol, un beta-bloquant à courte durée d’action, ou le nitropusside, un vasodilatateur. L’hypertension peut persister en postopératoire et un traitement est susceptible d’être instauré. Si la surrénalectomie totale est bilatérale, un traitement composé de glucocorticoïdes et de minéralocorticoïdes doit être iÛÃ>}jÊÀ>>À`Ê>`Ê>`i]Ê 2009). Si la surrénalectomie n’est que partielle, parfois associée à une totale contralatérale, la surrénale reste fonctionnelle et le traitement n’est pas indispensable (Larson et al, 2013). Après le retrait de la tumeur, un risque d’hypoglycémie est présent suite à une stimulation chronique par les catécholamines de même que cette stimulation de longue durée oblige parfois à utiliser de la vasopressine lors de la gestion de la pression (Brainard >`Ê>`i]ÊÓää®°Ê CONCLUSION La surrénalectomie bilatérale (totale et partielle contralatérale) a permis de retirer totalement les deux phéochromocytomes de notre patient. Grâce à cette technique, il a été possible de garder une surrénale fonctionnelle sans récidive à ce jour (9 mois postopératoire). *Clinique Vétérinaire Universitaire Faculté de Médecine Vétérinaire, ULg Bld de Colonster 20, B44 4000 Liège 04/3664200 www.cvu.ulg.ac.be Contact : [email protected] Références : UÊ ,,,Ê°-°]Ê, ,Ê°]Ê,,/Ê°°]Ê 7/,"7Ê-°°]ÊÛ>Õ>ÌÊvÊÀÃÊv>VÌÀÃÊvÀÊÕÌcome associated with adrenal gland tumors with or without invasion of the caudal vena cava and treated Û>Ê>`Ài>iVÌÞÊÊ`}ÃÊ\ÊnÈÊV>ÃiÃÊ£ÎÓää®]ÊÊ Ê6iÌÊi`ÊÃÃV]ÊÓä£ÎÆÓ{Ó]£Ç£x£ÇÓ£° UÊ ,/<Ê*°9°]Ê,-Ê-°°]Ê7""Ê°]Ê Ê ° °]Ê//1 Ê°]Ê* iV ÀVÞÌ>ÊÊ `}ÃÊ\ÊÈ£ÊV>ÃiÃÊ£n{£x®]Ê°Ê6iÌÊÌiÀÊi`]Ê £ÇÆ££]ÓÇÓÓÇn° UÊ , ,Ê°°]Ê Ê° °]Ê* iV ÀVÞÌ>°ÊÊ\Ê->Ê>]Ê ÀÌV>Ê >ÀiÊi`Vi°Ê ->Õ`iÀÃÊÃiÛiÀÊV°]ÊÓää]Σ{Σǰ UÊ -" Ê-°°]Ê7/,"7Ê-°°]Ê7,Ê-°°]Ê /7/Ê° °]Ê* iV ÀVÞÌ>ÊÊxäÊ`}Ã]ÊÊ6iÌÊ ÌiÀÊi`]Ê£{Æn °Î®]ÓÓnÓÎÓ°Ê UÊ "-/"7Ê,°]Ê,,Ê °]Ê-9Ê°°]Ê*>Ã> ÀiiÊiÌ>i« ÀiÊ>`ÊÀiiÊ ÀiÌ>i« ÀiÊ\Ê i>ÃÕÀiiÌÊvÀÊÌ iÊ>}ÃÃÊvÊ* iV ÀVÞÌ>ÊÊ}Ã]ÊÌiÀÊi`]ÊÓä£ÎÆÓÇ]nÎä° UÊ 11"/Ê*°°]Ê,*,/Ê°]Ê"169Ê°°]Ê ,-/ -Ê°]Ê*"1Ê°]Ê6,,Ê °]Ê*" /Ê °]Ê{Ì ÊÃÕÀÛÛ>ÊvÜ}Ê caval venectomy without nephrectomy in a dog ÜÌ Ê>Ê« iV ÀVÞÌ>]ÊÊÊÊëÊÃÃV]Óä£ÓÆ{n]ÎxÓÎxn° UÊ Ê°°]Ê- ,/Ê°]Ê 9Ê-°]Ê7-" Ê °]Ê, ,/Ê°]Ê -" Ê°]ÊiVÌÛiÊ>`Ê emergency surgical management of adrenal gland ÌÕÀÃÊ\ÊÈäÊV>ÃiÃÊ£ÓääÈ®]ÊÊÊÊÃ«Ê ÃÃV]Ó䣣Æ{Ç]{Ón{Îx° le monde vétérinaire | # 144 | septembre 2014 16p UÊ ,-" Ê,° °]Ê- /Ê °7°]Ê7 Ê°]Ê 7,, Ê°]Ê"7,/Ê°7°]Ê"-Ê -°*°]Ê,9Ê-°7°]Ê`Ài>Ê}>`ÊvÕVÌÊÊ>Ê`}Ê following unilateral complete adrenalectomy and VÌÀ>>ÌiÀ>Ê«>ÀÌ>Ê>`Ài>iVÌÞ]ÊÕÀ>ÊvÊ / iÊiÀV>Ê6iÌiÀ>ÀÞÊi`V>ÊÃÃV>Ì]Ê Óä£ÎÆÓ{Ó °£ä®]£În£{ä{° UÊ ,"- -/ Ê°-°]Ê>}ÃÌVÊ>}}ÊÊV>iÊ pheochromocytoma, Veterinary Radiology and Ultra ÃÕ`]ÓäääÆ{£ °È®]{xäÈ° UÊ - 7,/<Ê*°]Ê"6Ê°,°]Ê"*,"7-Ê°]Ê17Ê°°]Ê" //Ê-°]Ê, Ê*°°]ÊÛ>Õ>ÌÊ of prognostic factors in the surgical treatment of adÀi>Ê}>`ÊÌÕÀÃÊÊ`}ÃÊ\Ê{£ÊV>ÃiÃÊ£Óääx®]ÊÊ Ê6iÌÊi`ÊÃÃV]ÓäänÆÓÎÓ]ÇÇn{° M É D L E ’ C É I QN U E I P I E N T DE ER N E C. Clercx V. VDVorst D. Peeters E. Krafft FOCUS F. Billen M. Canonne K. Gommeren M. Girod M. Lavennes Médecine Interne Canine et Féline Consults Lu-Ve Le réflexe logique pour vos casse-têtes! Une équipe composée de 4 spécialistes (Dip.ECVIM-CA) et de leurs résidents/assistants vous assure des compétences dans chaque discipline de la médecine interne. Le service offre des rendez-vous tous les jours et met tout en oeuvre pour aider vos patients au maximum. Veuillez nous contacter par téléphone (rendezvous 04/366.42.00; urgence 04/242.75.22) ou par mail ([email protected]). Pour toutes questions: www.cvu.ulg.ac.be ou appelez 04-366.42.00