Rapport Algues vertes IEP Rennes

Transcription

Rapport Algues vertes IEP Rennes
Elodie Le Paih
Maud Pichard
Séminaire Projet Bretagne
Année 2012-2013
Compte-rendu de projet
Etude du phénomène des marées vertes en
Bretagne : méthodes utilisées, controverses et
recommandations
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier l’association Open Odyssey, particulièrement Samuel Tiercelin
ainsi que Clément Mabi qui nous ont encadrés et soutenus pendant toute la durée du projet.
Nous remercions les étudiants de l’Institut de Gestion de Rennes et de l’INSA qui nous ont
apporté une aide appréciée.
Nous adressons également nos remerciements à toutes les personnes qui ont accepté
d’échanger avec nous pendant nos recherches, parmi elles : Bruno de Reviers (spécialiste des
algues),
Alain
Menesguen
(IFREMER),
Monique
Le
Chêne
(sociologue),
Samuel
Corgne (université de Rennes 2), Hervé Balusson (Olmix), Olivier Sire (CESER), Gilbert
Blanchard (CBB Développement), Mado Danielou (Halte aux marées vertes), Thierry Burlot
(Région Bretagne) et tous les participants à la table ronde que nous avons organisée le 19 avril
2013 (leurs noms apparaissent à la page 16 de ce dossier).
2
Table des matières
I- TRAVAIL EN AMONT : VEILLE DOCUMENTAIRE ET ENTRETIENS .................................................................................. 5
A)
Appréhender le sujet : la controverse principale et la question des valorisations ................... 5
1)
Lectures et méthodologie................................................................................................ 5
2)
Une première compréhension du sujet ............................................................................. 5
3)
Repérage des acteurs et organisations .............................................................................. 7
B)
Confrontation sur le terrain : les enjeux scientifiques et les plans de lutte contre les excès de
nitrates dans les eaux bretonnes ................................................................................................ 8
1)
Entretiens exploratoires .................................................................................................. 8
2)
Rencontre avec Hervé Balusson, PDG de l’entreprise Olmix................................................12
3)
Entretien avec Mado Danielou, présidente de l’association « Halte aux marées vertes » .......13
II- CONCILIATION ET COMMUNICATION .......................................................................................................................... 14
A)
Organisation d’un colloque, point d’orgue de l’étude ........................................................14
1)
Un événement en deux temps ........................................................................................14
2)
Un questionnaire sur l’information citoyenne à propos du phénomène des marées vertes ....17
3)
La communication autour de la conférence débat ouverte à tous .......................................19
B)
Bilan de la demi-journée : des échanges constructifs et de nouveaux questionnements ........19
1)
La table-ronde entre acteurs : compte-rendu ...................................................................19
2)
Conférence-débat .........................................................................................................22
CONCLUSION .............................................................................................................................................................. 26
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................................................... 27
ANNEXES .................................................................................................................................................................... 28
Annexe 1 : Schéma de la controverse .........................................................................................28
Annexe 2 : Invitation à la table-ronde et à la conférence-débat .....................................................29
Annexe 3 : Flyer avec le programme de la conférence-débat.........................................................30
Annexe 4 : Affiche de la conférence-débat ..................................................................................31
Annexe 5 : Article dans le Ouest France du 17 avril 2013 ..............................................................32
Annexe 6 : Résumé des interventions lors de la table-ronde du 19 avril..........................................33
Annexe 7 : Résultats du questionnaire ........................................................................................38
Annexe 8 : Photos de la demi-journée ........................................................................................41
3
INTRODUCTION
Dans le cadre du séminaire « Projet Bretagne » dirigé par Jean Ollivro à l’IEP de Rennes,
nous nous sommes intéressées au phénomène des marées vertes en Bretagne. Tout au long de
notre travail nous avons été encadrées par Samuel Tiercelin d’Open Odyssey ainsi que Clément
Mabi de l’Université de Technologie de Compiègne.
Au départ, notre rôle consistait à étudier les marées vertes en Bretagne et comprendre les
blocages existants entre les acteurs concernés. Nous devions à ce moment nous focaliser sur les
initiatives existantes en matière de méthanisation. Originaires toutes les deux de la région, le
sujet nous a d’emblée intéressées. Nous nous sommes progressivement rendu compte de
l’intérêt d’élargir l’étude aux valorisations des algues (dont la méthanisation ne représente
qu’une partie). Nous avons évidemment cherché à comprendre d’où viennent les algues vertes,
mais notre étude s’est plutôt concentrée sur la question de savoir ce qu’on en fait, et moins sur
la lutte contre ce phénomène.
La problématique à laquelle nous avons tenté de répondre a donc été élargie. Faire évoluer
la discussion autour des algues vertes en Bretagne : pollution ou richesse, quels sont les
enjeux de société ? Aspects scientifiques, juridiques, financiers, culturels et communicationnels
s’entremêlent. Pour mieux comprendre le phénomène, nous avons mis en place une démarche
d’enquête. Ce dossier a pour but de rappeler la méthode que nous avons suivie, les
informations de base à connaître sur le phénomène des marées vertes, les questionnements à
avoir, et les documents utiles (notes de bas de page et bibliographie).
4
I- TRAVAIL EN AMONT : VEILLE DOCUMENTAIRE ET ENTRETIENS
A) Appréhender le sujet : la controverse principale et la question des valorisations
1) Lectures et méthodologie
Dans un premier temps nous avons étudié plusieurs textes sociologiques traitant de l’étude
des controverses afin de disposer d’outils pour mener à bien notre enquête. Ces documents
nous ont été fournis par Clément. Nous nous sommes répartis les documents et les avons
résumé chacune de notre côté avant d’en parler ensemble et de réfléchir à la façon dont nous
pourrions les utiliser pour travailler. Celui qui nous a le plus intéressé a été celui de Cyril
Lemieux.1
Puis nous avons effectué des recherches sur internet, afin d’entrer plus concrètement dans
le vif du sujet et de collecter un maximum d’informations sur les marées vertes en Bretagne.
Nous avons consulté la presse en ligne qui relatait surtout les événements de l’été 2009
concernant la mort de sangliers, d’un cheval, et le malaise de son cavalier. Nous sommes aussi
tombées sur des articles, un peu plus rares, présentant un autre aspect des algues vertes : leur
valorisation. Nous avons dès lors observé deux façons de considérer les algues vertes: comme
un déchet, une nuisance émanant de l’agriculture intensive, ou comme une richesse valorisable
dans diverses industries. La controverse porte notamment sur cette opposition. Qu’est-ce
qu’une controverse ? C’est « une discussion suivie sur une question, motivée par des opinions
ou des interprétations divergentes » selon le dictionnaire Larousse.
2) Une première compréhension du sujet
Dès le mois de novembre 2012, nous avons pu rédiger une synthèse de nos recherches et
poser les premières hypothèses explicatives de la controverse autour des algues vertes en
Bretagne.
La controverse principale
Il existe effectivement une controverse, et l’opposition fondamentale porte sur la
conception que les acteurs ont de l’algue verte elle-même : pollution ou nouvelle richesse
naturelle à exploiter. Sur ce point, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, les points de
vues sont liés, comme l’explique Monique Le Chêne (universitaire lyonnaise) à « l’imbrication de
1
Lemieux Cyril, « À quoi sert l'analyse des controverses ? », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, 2007/1 n°
25, p. 191-212.
5
plusieurs logiques : culturelle, économique, sociale, idéologique, éthique » 2 : certains
considèrent que la nature est capable de s’adapter. Les algues vertes lui posent un défi qu’elle
peut résoudre d’elle-même, ce sont de nouvelles ressources qui ne demandent qu’à être
valorisées. Au contraire, d’autres pensent que le littoral doit être protégé des agissements de
l’homme. La prolifération des algues vertes est liée à l’agriculture intensive, ces végétaux sont
donc considérés comme des déchets.
Chacun à sa manière veut protéger la Bretagne. Les premiers défendent le modèle
d’agriculture intensive qui permet de faire vivre la région et crée des emplois, les seconds
défendent le tourisme et la pêche, deux autres activités importantes en Bretagne et qui sont
touchées par la prolifération des algues vertes.
Les « camps » ne sont cependant pas si tranchés. Parmi ceux qui considèrent les algues
vertes comme un déchet, certains estiment qu’il faut les détruire, d’autres pensent que l’on
peut les réutiliser en attendant les effets de la lutte contre l’excès de nitrates en Bretagne. En
annexe 1, le schéma de la controverse que nous avons réalisé.
Les valorisations existantes : focus sur la méthanisation
Même en creusant sur internet, il n’est pas toujours aisé de trouver tous les
renseignements concernant les valorisations des algues vertes. C’est un sujet qui semble très
tabou. Les algues vertes peuvent être ou sont déjà utilisées dans les domaines de l’alimentation
et la santé animale (l’entreprise Olmix notamment), de l’énergie (la méthanisation, les
biocarburants…), des matériaux, de la cosmétique, et même de l’alimentation
humaine (l’entreprise Globe Export de Christine Le Tennier).
Le sujet de départ étant la méthanisation, nous nous sommes d’abord intéressées plus
particulièrement au blocage et à la controverse spécifique qui autour de cette activité. Là
encore, c’est le document intitulé « algues vertes, terrain glissant » de Monique Le Chêne qui a
servi de base à notre réflexion. Parmi les formes de valorisation des algues vertes, les projets de
méthanisation sont ceux qui permettent de recycler en plus grande quantité les effluents
d’élevage. Les unités de méthanisation produisent du biogaz, composé majoritairement de
méthane, à partir de déchets « fermentescibles ». Le méthane est ensuite valorisé sous forme
de chaleur ou d’électricité.
Le lisier apporte les bactéries qui dégradent la matière, mais donne peu de biogaz. C’est
pour cela que le maïs entre dans la méthanisation, et rien ne s’oppose à ce qu’on y incorpore
2
Le Chêne Monique, « Algues vertes, terrain glissant », Ethnologie française, 2012/4 Vol. 42, p. 657-665.
6
aussi des algues vertes. Il reste à l’issue du procédé le « digestat », une matière organique
résiduelle (non digérée) qui est aussi un engrais organique que l’on peut épandre directement
ou composter.
La méthanisation permet aux agriculteurs d’augmenter leurs revenus, de diversifier leurs
activités, de réduire le « problème » des algues vertes et cela constitue un pas en avant dans le
domaine technologique (cher aux agriculteurs bretons car c’est ce qui leur a permis de se
développer). Les odeurs sont diminuées ainsi que les émissions de gaz à effet de serre.
Pour les néo-ruraux, les écologistes et plus généralement les opposants à ce type de
valorisation des algues vertes, il y a un doute sur la qualité des algues vertes qui, même
transformées, restent un poison. La question du digestat aussi pose problème car l’engrais
obtenu à partir de déchets de plusieurs exploitations agricoles doit être transporté pour être
composté ou étendu ailleurs. Il contient des restes de polluants et son utilisation nécessite une
dépense d’énergie.
Pour les opposants les plus radicaux, le rejet de la méthanisation est lié au rejet de la
composante industrielle de l’agriculture. Ce qu’ils demandent, c’est avant tout un changement
de modèle d’agriculture, la méthanisation ne résout rien.
3) Repérage des acteurs et organisations
Au fur et à mesure de nos lectures puis de nos réunions avec Clément et Samuel, nous
avons listé les personnes avec lesquelles il nous paraissait intéressant de nous entretenir. Nous
avons aussi régulièrement sollicité Jean Ollivro pour qu’il nous fasse part des idées et contacts
qu’il avait en lien avec le sujet. Le dossier réalisé par l’IGR l’année précédente nous a également
fourni des noms et idées intéressants. Ci-dessous, les premiers acteurs clés identifiés:
Industriels pour la valorisation des algues vertes :
- Christine le Tennier dirigeante Globe export (gastronomie)
- Olivier Bourtourault, président d’Aléor : cosmétique et alimentation humaine
- Rémy Lucas : Algopack : matériau à base d’algues
- Hervé Balusson, PDG d’Olmix : alimentation animale
- Eric Perchais (chargé d'affaire d'Oséo qui soutient le projet Ulvans porté par Olmix)
Sociétés de ramassage des algues
- Société Emily : machine pour ramasser les algues en eau peu profonde
- Neopolia : bateau amphibie pour ramasser les algues
7
- Gouel’Net – développé par les Ateliers Normands : bateau hybride diesel-électrique, pour
ramasser les déchets en mer. Véolia voudrait s’en servir pour ramasser les algues vertes.
Acteurs publics pour la valorisation des algues vertes
-Région Bretagne (appui au projet Breizh’alg)
Associations écologistes
-Jean-François Piquot, porte-parole de l’association écologiste « Eau et Rivières de Bretagne »
Organisme de recherche privé
-Jean-François Sassi : Centre d’Etudes et de Valorisation des Algues
Acteurs publics en faveur d’un plan de lutte contre les algues vertes
-Jean-Claude Lamandé (vice-président de la communauté de commune de Lannion-Trégor Aglo)
B) Confrontation sur le terrain : les enjeux scientifiques et les plans de lutte
contre les excès de nitrates dans les eaux bretonnes
Après un mois et demi de recherches, nous avons ainsi acquis une vision globale de la
controverse, notamment au niveau économique (coûts de ramassage, impacts sur le tourisme…)
et sociologique. Il nous manquait une connaissance plus approfondie des enjeux scientifiques,
et les points de vue des acteurs au cœur de cette controverse.
1) Entretiens exploratoires
Première étape, recommandée par Clément : effectuer des entretiens exploratoires, avec
des personnes qui ont étudié le sujet mais ne sont pas directement impliquées (universitaires
notamment, voire journalistes), et avec des scientifiques qui pourront vulgariser pour nous les
facteurs de croissance et vertus/nuisances des algues.
C’est à partir de la fin du mois de janvier que nous obtenons nos premiers rendez-vous. Un
peu tard à notre goût, mais les vacances de Noël et les partiels sont passés par là, et il nous
fallait l’accord de Clément pour commencer les entretiens.
Lors d’un rendez-vous téléphonique, Monique Le Chêne, auteure d’un article cité
précédemment, « Algues vertes, terrain glissant » , nous confirme essentiellement la
controverse telle que nous l’avons comprise et nous conseille de joindre les maires bretons, qui
8
sont les premiers concernés par le ramassage et les impacts économiques notamment sur le
tourisme.
Bruno de Reviers, « spécialiste de l’écophysiologie des algues » et Alain Menesguen,
océanographe biologiste à l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer
(IFREMER) acceptent aussi l’un après l’autre d’échanger avec nous.
Connaissances scientifiques élémentaires à connaître sur les algues vertes
L’algue verte, ou “ulve”, est une algue naturellement présente sur notre littoral, elle n'a été
ni importée, ni créée par une quelconque pollution. Les algues vertes sont des végétaux verts.
Pour leur croissance, elles ont besoin d’être immergées, d’avoir de la lumière pour faire la
photosynthèse, une température entre 17 et 23° C, du phosphore (il permet la division
cellulaire) et de l’engrais (de l’azote venant des nitrates).
Les marées vertes sont constituées de petits morceaux d’algues vertes non fixées ou
décrochées qui voguent avec les courants et ne peuvent pas sortir des baies, peu profondes et
claires au fond (qui renvoient la lumière et permettent une croissance optimale des algues).
Il existe donc trois facteurs principaux de croissance des algues vertes:
·
Présence excessive de nutriments dans l’eau
La croissance des algues vertes est en effet favorisée par des apports de phosphores
(détergents, engrais phosphatés) et d’azote (nitrates des engrais notamment). La surfertilisation des sols semble avoir été la première cause du phénomène en Bretagne.
L'azote (N) : C'est la partie des nitrates (NO3) que captent les algues pour se développer. Il
provient principalement de la matière organique du sol et des engrais azotés. Les eaux usées
domestiques et industrielles contiennent également des nitrates, mais il est aujourd’hui
presque en totalité éliminé par les stations d’épuration avant que l’eau ne soit rejetée dans la
nature.
Le phosphore (P) : Elément des phosphates (PO4, POrga). Ses origines sont partagées entre
l'agriculture, l'industrie et les rejets domestiques.
·
Conditions géomorphologiques et hydrodynamiques des baies bretonnes touchées
8 baies « algues vertes » ont notamment été identifiées dans le Schéma Directeur
d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Loire-Bretagne 2010-2015. Elles
sont fermées ou confinées et limitent le brassage de l’azote dans l’eau. Ces facteurs ralentissent
9
la dilution des sels nutritifs responsables de la croissance des algues et permettent le stockage
des algues produites à de faibles profondeurs, favorisant ainsi leur échouage. Les eaux peu
profondes et dont la turbidité est réduite (c’est-à-dire avec peu de matières en suspension et
donc des eaux plus ou moins transparentes qui laissent passer plus de lumière) favorisent le
phénomène.
·
Conditions favorables en termes de température et de lumière (ensoleillement)
La prolifération des algues vertes s’accentue au printemps, entre les mois de mai et
d’octobre, avec l'augmentation des températures et l’ensoleillement (permettant la
photosynthèse) et les précipitations qui entraînent un débit accru des cours d’eau et une
quantité plus importante de nitrates à arriver sur le littoral.
Quand elles sont segmentées, les morceaux donnent naissance à de nouveaux individus.
Elles forment des stocks d’algues qui, quand elles arrivent dans les vagues les plus proches du
rivage (le rideau), sont maintenues en suspension. A chaque marée une partie de ces algues se
dépose sur la baie et sera poussée par la marée suivante, jusqu'à échouer sur le haut de la
plage. Lorsqu’elles s’échouent en grande quantité, on qualifie le phénomène de « marée verte
», en référence aux « marées noires » dues aux écoulements en zones côtières de nappes
d’hydrocarbures.
A ces 3 facteurs on ajoute le rôle aggravant potentiel des facteurs naturels climatiques,
géologiques, et du type d’occupation des sols sur les bassins versants (le ravinement en
Bretagne notamment).
Selon les deux chercheurs, et la grosse majorité de la communauté scientifique semble-t-il,
le lien entre nitrates et prolifération des algues vertes est prouvé et ne peut plus porter à
controverse. Le dernier rapport en date, le rapport Chevassus-Au-Louis, élaboré à la demande
du préfet de la région Bretagne et mis en ligne en avril 2012, décrit le phénomène3.
Les plans de lutte contre les marées vertes en Bretagne
Samuel Corgne, un professeur de géographie à Rennes I, spécialiste de l’occupation des sols,
nous explicite encore un peu plus clairement le rôle des nitrates dans le développement des
algues vertes et nous pousse à nous renseigner sur les plans de lutte contre ces marées vertes.
Nous trouvons les informations principales dans le rapport du Conseil Economique, Social et
3
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/007942-01_rapport_cle0f8523.pdf
10
Environnemental de la Région Bretagne (CESER) 4 et le site du ministère de l’écologie, du
développement durable et de l’énergie.5
L’ensemble de la Bretagne est classée comme « zone vulnérable ». C’est la première région
européenne d’élevage : elle concentre plus de la moitié de la production porcine française, plus
d’un tiers de la production de volailles et un cinquième de la production laitière. De plus, la
géographie particulière des baies et le climat doux et humide au printemps sont
particulièrement favorables à la prolifération des algues vertes. Les collectivités touchées
ramassent chaque année jusqu’à 70 000 mètres cubes d’algues vertes pour un coût d’environ
500 000 euros. Elles y sont obligées sinon les plages touchées sont fermées.
Que faire en amont pour réduire les quantités d’algues vertes ? Des actions ont déjà été
menées pour diminuer les taux de phosphore dans les sédiments de la baie. Mais les taux de
saturation ont été atteints depuis très longtemps, et cette pollution résiduelle mettra
longtemps à se résorber. L’azote semble donc être facteur sur lequel il faut agir pour limiter les
marées vertes des côtes bretonnes. Cet élément, sous forme de nitrate, est essentiellement
d’origine agricole (produit notamment par les élevages : lisier et fumier, et les cultures
légumières). Selon Alain Menesguen, de l’Ifremer, plus de 90% de l’azote qui transite par les
rivières provient de l’agriculture en Bretagne. 1/3 de l’azote épandu est de l’engrais azoté
minéral ; 2/3 de l’azote épandu est de l’engrais azoté organique issu des déjections des vaches
(57%), porcs (31%), volailles (12%). C’est donc au niveau de cette activité que les efforts de
maîtrise doivent être concentrés pour limiter le phénomène de marées vertes et, d’une
manière plus générale, restaurer la qualité des masses d’eaux côtières. Les agriculteurs sont
souvent montrés du doigt en matière de marées vertes, mais n'oublions pas que nos rejets
domestiques sont eux aussi responsables.
Depuis 1975 en Europe, le taux de nitrate dans les eaux de surface destinées à la
consommation humaine est limité à 50 mg/L. Bien que les taux de nitrates aient chuté ces
dernières années, ils restent parfois trop élevés pour éviter ces pullulations, environ 25 mg/L en
moyenne. Quelques scientifiques pensent qu’il faudrait atteindre un seuil de 10mg/L pour voir
les marées vertes reculer. D’ailleurs, les marées vertes ne dépolluent pas, elles ne consomment
que 10 à 20% des nitrates qui arrivent sur le littoral selon Bruno de Reviers, spécialiste des
algues. En Bretagne, un objectif de réduction du taux de nitrates d’au moins 30 % d’ici 2015 a
4
5
http://www.donnees.centre.developpement-durable.gouv.fr/zv/rapport_algues_vertes_Bretagne.pdf
http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=17427
11
été fixé en 2010 pour les eaux superficielles dans les 8 baies bretonnes concernées par les
algues vertes.6
En parallèle des politiques de réduction des taux de nitrates dans les sols, plusieurs
scientifiques proposent de mettre en place des cultures qui en consomment beaucoup (roseaux,
aulnes...) ou de lutter contre le ravinement en installant des bocages par exemple. Il
conviendrait de faire plus de recherches sur le sujet et d’étudier la faisabilité des projets.
2) Rencontre avec Hervé Balusson, PDG de l’entreprise Olmix
Il s’agit de notre premier entretien avec un acteur au cœur de la controverse, un industriel
qui souhaite valoriser ce qu’il considère comme une ressource, une richesse bretonne, l’algue
verte. L’entreprise Olmix est pionnière dans l’utilisation des algues en alimentation animale et
dans la valorisation pour les marchés de la santé et de la nutrition végétale et animale. Elle est
experte dans l’utilisation des polysaccharides et oligo-éléments extraits des algues, notamment
les ulves (algues vertes). De manière écoresponsable, l’entreprise innove dans l’utilisation
responsable des produits de la mer.
Avec ses partenaires (SICA St Pol de Leon, station biologique de Roscoff), Olmix souhaite
créer une filière complète de valorisation des macro-algues, de la récolte à la commercialisation.
Il est possible de répondre au problème de saisonnalité des algues (traitement direct des algues
fraiches ou congélation des algues). Le projet Ulvans est ambitieux.7 La filière est un enjeu
stratégique pour la Bretagne en termes d’emplois et de développement économique durable.
C’est sans doute l’une des PME bretonnes les plus innovantes, mais aussi l’une des plus
controversées, car elle fait d’une matière première considérée par beaucoup comme une
pollution une ressource à valoriser. Pour l’entreprise, les propriétés de l’algue verte sont
nombreuses : anti cancérigène, anti-inflammatoire, antivirale, antidépresseur, source d’énergie.
Selon Hervé Balusson, les algues vertes sont perçues comme une richesse à l’étranger
(Chine et Asie du sud est notamment). Les moyens sont donnés de mettre en place de vraies
filières industrielles, mais ces pays n’ont pas le savoir qu’a développé la Bretagne. Le blocage
explicité dans la première partie de ce dossier doit être dépassé, pour ajouter de la valeur au
territoire breton. Mais l’entreprise est confrontée au lobbying intensif de l’énergie notamment,
ce qui l’a forcée à renoncer à un projet de méthanisation (2008, Morgane).
6
http://www.bretagne.pref.gouv.fr/Les-actions-de-l-Etat/Environnement-et-prevention-des-risques/L-eau/Plande-lutte-contre-les-algues-vertes/Plan-gouvernemental/2010-2015-Plan-gouvernemental-de-lutte-contre-lesalgues-vertes
7
http://www.olmix.com/fr/green-tech/projet-ulvans
12
La question juridique reste à mieux définir : dans le rideau, l’algue verte appartient à la
commune, qui peut en faire « don » aux industriels. C’est une situation très instable pour ceuxci. Sur la plage, elle est considérée comme un déchet, et on ne peut la valoriser sans la laver. A
qui appartient-elle quand elle se trouve en pleine mer ?
Cet entretien nous a permis d’apprécier la faisabilité de quelques projets de valorisation
des algues vertes. Ce n’est pas que de la poudre aux yeux, les méthodes et les capitaux sont
déjà en place. A creuser : les vertus des algues vertes. Ce sont nos collègues de l’IGR qui vont s’y
coller. La visite nous a également fait découvrir un problème de communication : peu de
monde sait qu’on peut valoriser l’algue en tenant compte de l’environnement et de l’humain.
Or, la question de la nocivité semble pouvoir être résolue, avec des méthodes sûres de
transport et stockage ou congélation des ulves. D'où l'intérêt d'une journée publique pour
justement faire le point autour de la controverse de l'algue verte. Pour cette journée, il est
important de convier les acteurs incontournables afin de mettre en place des échanges
constructifs.
Si la lutte pour la réduction des nitrates dans les eaux côtières venait à porter ses fruits
(Hervé Balusson et ses collègues n’en sont pas convaincus), l’entreprise pourrait cultiver ses
propres algues vertes. Lutte contre la pollution et valorisation des algues vertes ne semblent
pas être en opposition.
3) Entretien avec Mado Danielou, présidente de l’association « Halte aux marées vertes »
« Halte aux marées vertes » a gagné plusieurs procès contre l’Etat et obtenu le soutien de la
Commission Européenne qui s’est engagée en 2012 à venir observer l’évolution de la situation
en Bretagne. Selon l’Union Européenne, la France ne respecte toujours pas les normes de la
qualité de l’eau. Le problème viendrait selon l’association de la politisation du discours, qui est
ambigu.
D’un côté les chartes de territoire et les plans de lutte contre les nitrates, de l’autre côté
l’amendement Le Fur (député de Lamballe) qui est passé en 2013 et relève les seuils
d’occupation des porcheries et poulaillers bretons, principales sources de rejet de nitrates, car
plus le cheptel hors sol est important, plus les lisiers s’accumulent…L’association craint que les
agriculteurs obtiennent en conséquence une hausse du seuil d’épandage de déjections
animales.
L’association inscrit son action en amont des marées vertes et demande de revoir le système de
production intensive en Bretagne. L’argent du ramassage (payé par les communes et donc les
13
citoyens) devrait être mis au service du développement d’une nouvelle agriculture raisonnée
(bio, élevage sur herbe, porcs en plein air…)
Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’association ne dénonce pas les
agissements des agriculteurs car elle comprend qu’on les a obligés dans les années 1970 à
produire de manière intensive pour répondre aux besoins de la population. Aujourd’hui il leur
faut des subventions pour pouvoir changer de système de production. Il faut aussi changer les
mentalités : le citoyen devra accepter de payer plus cher des produits de meilleure qualité.
Ayant décidé de réaliser notre colloque sur le thème des marées vertes avant les
vacances de Pâques, nous avons manqué de temps pour relancer toutes les personnes que
nous voulions interroger. La collaboration avec l’Institut de Gestion de Rennes a montré ses
faiblesses sur ce point, les périodes de partiels se chevauchant. Néanmoins, nos collègues de
l’IGR ont quand même pu rencontrer Olivier Sire, membre du CESER, et Gilbert Blanchard, de
CBB Développement. Parmi les entretiens complémentaires que nous aurions voulu réaliser : le
vice-président Environnement du Conseil Régional, le maire de Plestin Les Grèves ou d’Hillion,
quelqu’un de Lannion Trégor Agglomération, une ou plusieurs associations de riverains, le
Centre d’Etude et de Valorisation des Algues (CEVA), un membre de l’association Eau et Rivières
de Bretagne.
II- CONCILIATION ET COMMUNICATION
A) Organisation d’un colloque, point d’orgue de l’étude
Dès que nous avons accepté de travailler sur ce sujet en octobre, il était convenu que nos
recherches se concrétiseraient par l’organisation d’un colloque à l’IEP. Au départ l’idée était
seulement d’en venir à proposer des recommandations pour dénouer les tensions et créer un
espace de conciliation, mais l’idée a peu à peu évoluée et s’est enrichie, notamment au fur et à
mesure de nos entretiens. Lorsque nous sommes allées chez Olmix, nous nous sommes
aperçues que ce type d’organisation, une entreprise dont l’activité est centrée sur la
valorisation des algues, souffre d’un manque de moyens de communication auprès du grand
public. Ses activités sont peu connues par des citoyens lambda non directement impliqués dans
l’agriculture.
1) Un événement en deux temps
Nous avons donc décidé d’organiser une table ronde pour réunir les acteurs de la
controverse et confronter nos conclusions à leurs points de vue divers, suivie d’une conférencedébat ouverte à tous pour permettre aux acteurs le souhaitant de communiquer avec le
14
« grand public » intéressé. Nous nous sommes mises d’accord sur la forme de l’événement fin
février, et avons rapidement convenu d’une date, en accord avec les disponibilités de nos
encadrants, de Jean Ollivro ainsi que du directeur de l’école, Patrick Le Floch. Nous avons en
effet pris rapidement rdv avec le directeur car nous souhaitions qu’il soit présent pour accueillir
les invités et faire une introduction.
Une réunion de travail, sur invitation uniquement et sans journalistes
Le but étant de faire discuter ensemble des acteurs tous concernés par les algues vertes mais
ayant une approche différente et des points de vue variés sur la question. Comme Jean Ollivro
nous l’a conseillé, nous souhaitions de la sorte en venir au plus petit point de conciliation
possible.
Un rendu public, sous forme de conférence
Pour remédier au manque d’information du grand public sur les algues vertes et permettre
d’exposer les actions et points de vue d’acteurs impliqués de manière différente dans le sujet,
comme un représentant de l’entreprise Olmix.
A chaque prise de contact avec un acteur du terrain, nous avons communiqué autour de
la journée du 19 avril. Puis nous avons rédigé des invitations « officielles » pour la table-ronde
que nous avons envoyé par mail. Toutes les deux, nous nous sommes réparties les envois et les
relances, malgré un emploi du temps chargé à la fin du mois de mars (le fameux grand oral). Les
étudiants de l’IGR ayant rendu leur dossier fin mars et commençant un stage, nous avons
organisé entre nous le colloque, avec l’aide à la toute fin de Samuel pour contacter les
dernières organisations.
Ayant décidé d’organiser une conférence-débat pour le grand public, il nous fallait
trouver les intervenants. Hervé Balusson du groupe Olmix était d’accord dès février. Nous
souhaitions aussi faire intervenir un représentant de l’Etat, et une personne du secteur de
l’agriculture ou une association écologiste. Sans réponse des associations contactées, en
l’absence de Thierry Burlot, vice-président de la Région Bretagne en charge de l’Environnement,
nous avons demandé à Olivier Sire, membre du CESER (Conseil Economique, Social et
Environnemental de la Région et ancien président de l’UBS) de représenter la position «politicopublique». Puis lors d’une conversation téléphonique avec Danielle Even, secrétaire générale
de la chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, nous lui avons proposé de faire une
présentation en amphithéâtre. Nous avions auparavant prévu d’inviter André Pochon,
agriculteur partisan d’une agriculture « raisonnée », suite à notre entretien avec l’une de nos
collègues étudiantes en 4ème année réalisant son mémoire sur le thème des marées vertes.
15
Ci-dessous, une liste des personnes présentes lors de la table ronde :
Nom
Prénom
Organisation
Mail
Téléphone
Garcia
Joubaire
Varlet
Esther
Stéphane
Thierry
IGR (étudiante)
IGR (étudiant)
Breizpack
06 26 38 47 63
06 77 36 80 65
06 18 10 45 28
Monmousseau
Anne
Région Bretagne
Ballu
Sylvain
Gaborel
Christophe
Gallissot
François
[email protected]
06 08 94 81 81
Le Tennier
Balusson
Christine
Hervé
[email protected]
[email protected]
06 22 60 05 03
06 82 67 41 78
Potin
Philippe
[email protected]
06 35 95 27 39
Despois
Jean-Luc
[email protected]
06 98 29 67 57
Picault
David
[email protected]
06 18 35 30 66
Ras
Monique
[email protected]
06 85 84 59 68
Even
Danielle
[email protected]
06 73 01 47 88
Hamon
Jean-Paul
Doulain
Duhan
Alenka
Louise
CEVA
Lannion Trégor
Agglomération
SICA St Pol de
Leon (Agrival)
Globe export
Olmix
Station
biologique de
Roscoff
IG (maître de
conf)
IGR (étudiant)
Station
biologique de
Roscoff (projet
Idéalg)
Chambre
d’agriculture 22
Chambre
d’agriculture 22
Etudiante IEP
Etudiante IEP
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
christophe.gaborel@lanniontrego
r.com
Billon
Yves
COPREV (DREAL)
Blanchard
Gilbert
Sire
Olivier
Buson
Béatrice
Lairy
Burlot
Christine
Thierry
JeanFrançois
Piquot
Piquot
Séverine
Ollivro
Jean
CBB
Développement
CESER
Institut de
l’Environnement
Agricultrice
Région Bretagne
Eau et Rivières de
Bretagne
Eau et Rivières de
Bretagne
Maitre de conf
Rennes II
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
02 96 22 93 50
06 70 66 42 78
06 73 37 43 18
06 72 24 54 59
06 72 19 21 28
06 41 67 20 11
02 99 38 33 30
06 89 48 25 24
[email protected]
02 99 68 48 48
[email protected]
[email protected]
06 87 24 18 24
06 81 61 44 78
[email protected]
02 99 06 74 39
[email protected]
08 99 06 74 39
[email protected]
06 23 34 09 73
16
Parmi les personnes contactées n’ayant pu se libérer pour la table ronde :
Nom
Organisation
Franck Porché ou Bertrand Converse
Hervé Thomas
Patrick Durand
Samuel Corgne
Alain Menesguen
Matthieu Theurier
Cooperl
Administrateur des affaires maritimes (29)
Agro Campus Rennes
Enseignant chercheur en géographie, Rennes II
IFREMER
Europe Ecologie Les Verts
Conseil général du 22
Agence de l’eau, fondateur de l’association Eau
et Rivières de Bretagne
Jean-Claude Pierre
2) Un questionnaire sur l’information citoyenne à propos du phénomène des marées vertes
Nous avons lancé en mars un questionnaire en ligne afin d’avoir une idée générale des
perceptions qu’ont les bretons des algues vertes. D’abord sur Sphynx puis sur google doc
(gratuit et accessible depuis n’importe quel ordinateur ayant une connexion à internet) suite à
un disfonctionnement technique. Sur la page suivante, les questions que nous avons posées:
17
1) Dans quel département Breton habitez-vous ?
-22
-29
-35
-44
-56
2) Habitez-vous :
-sur la côte
-à 10 km de la côte
-à 20 km de la côte
-à 30 km de la côte
-à plus de 30 km de la côte
3) Pour ceux qui habitent à plus de 30 km de la côte,
pour quelles raisons êtes-vous amenés à vous y
rendre?
-rendre visite à des proches
-raisons professionnelles
-profiter du littoral, tourisme
-activités sportives
-autre:.....
4) Vous rendez-vous à la plage?
-régulièrement
-l’été et parfois en hiver
-seulement l’été
-rarement
-jamais
5) Quand vous vous rendez à la plage, c’est pour:
-me promener
-pêcher / ramasser des coquillages
-me baigner
-pratiquer un sport (jogging, voile...)
-me reposer
-autre:...
6) Pour vous une algue verte, c’est d’abord:
-une plante maritime
-une nuisance
-je ne sais pas
-autre: ….
7) Pouvez-vous citer des facteurs de développement
des algues vertes?
-oui
-non (passez à la question 10)
Si oui, lesquels? (question ouverte)
-.....
8) Savez-vous qu’il est possible de valoriser les algues
vertes dans différents types de produits?
-oui
-non
9) Si oui, parmi les utilisations suivantes, desquelles
avez-vous déjà entendu parler?
-pharmaceutique
-cosmétique
-agriculture
-matériau
-énergie
-alimentation humaine
-autre: …
10) Diriez-vous que les marées vertes existent en
Bretagne depuis:
-toujours
-le début du XXe siècle
-1950
-2000
-quelques années seulement
18
3) La communication autour de la conférence débat ouverte à tous
En ce qui concerne la communication, nous avons utilisé différents relais pour promouvoir
la conférence. Nous avons créé un événement facebook, mis des affiches dans Rennes ainsi que
dans notre école, distribué des flyers dans quelques établissements. Nous avons aussi eu une
publicité sur le site internet de l’IGR ainsi que sur celui de l’IEP. Nous nous sommes fait
interviewer par un journaliste de Ouest France qui nous a contactées (voir les affiches, flyers,
article en annexe 2-5). Nous avons eu un article deux jours avant la conférence. Nous avons
aussi déposé des petites annonces sur le site internet “infolocale”, gratuitement.
Ayant prévu d’organiser 3 buffets / pauses café durant la journée, un à 13h30 pour accueillir
les intervenants, un à 16h30 pour marquer un temps de pause et accueillir le public et un à
19h00 pour marquer la fin de la journée, nous sommes allées acheter le nécessaire la veille,
l’IEP devant nous rembourser les frais. Des étudiants du séminaire Projet Bretagne nous ont
aidées dans l’organisation des buffets, nous les remercions chaleureusement.
B) Bilan de la demi-journée : des échanges constructifs et de nouveaux
questionnements
1) La table-ronde entre acteurs : compte-rendu
But initial : en complément de l’étude réalisée, écouter les points de vue des acteurs du
terrain et discuter sur les aspects scientifiques, les usages et la communication autour des
algues vertes. La table ronde nous a permis d’inviter et d’écouter les points de vue des
personnes avec lesquelles nous n’avions pas eu le temps de nous entretenir auparavant. Nous
avons réussi à rassembler des acteurs scientifiques, écologiques, politiques, du monde agricole,
universitaires et tous ont discuté. L’objectif a été rempli. Ci-dessous le compte-rendu rapide
réalisé pour l’occasion. En annexe 6, le résumé des interventions de chacun (du type verbatim).
19
1ère partie : les aspects scientifiques des ulves
Brève présentation du thème par les étudiantes :
 Les facteurs de croissance des ulves et la question des nitrates (partie IB du dossier)
 Les algues vertes, sources de nuisances… mais aussi de vertus ?
Le décès d’un cheval et le sauvetage in extremis de son cavalier victimes d’émanations gazeuses liées aux ulves en
2009 ont transformé le problème environnemental des marées vertes en problème de santé publique. Il est vrai que
celles-ci entraînent des nuisances de diverses natures8 :




visuelles et olfactives : les algues gênent riverains et touristes.
socioéconomiques : impact sur l’image de la Bretagne, le tourisme, coût pour les communes affectées
(ramassage, transport…)
écologique : certains craignent un risque d’asphyxie du milieu, d’autres pensent que la nature s’adapte et
que les algues vertes peuvent constituer une source d’alimentation pour le milieu... Etudes à suivre...
sanitaires : les algues "fraîches" ne sont pas directement dangereuses pour l’homme et les animaux. En
revanche, si elles ne sont pas ramassées rapidement ou reprises par la marée, elles peuvent localement
dégager quand elles pourrissent de l’ammoniac (NH3) et surtout de l'hydrogène sulfuré (H2 S). Ce dernier
est un gaz très toxique, à l’odeur caractéristique d’œuf pourri. Il peut occasionner des vertiges, des
intoxications respiratoires aigües, des œdèmes pulmonaires, des problèmes cardiaques…9
L’Etat a été à plusieurs reprises condamné pour non-respect des directives sur la qualité de l’eau, et en 2013 le
tribunal administratif de Rennes a jugé les préfets bretons trop laxistes dans leurs mesures pour lutter contre le
phénomène en diminuant les taux de nitrate dans les eaux bretonnes.
Les étudiants de l’IGR ont étudié les propriétés scientifiques des algues. Elles contiennent de la matière minérale,
des glucides dont des polysaccharides (bio-polymères naturels), des protéines, des vitamines, du calcium,
magnésium, potassium, souffre, … Elles contiennent des molécules d’intérêt notable.
Synthèse de la discussion sur le sujet
Une grande majorité des acteurs présents s’accorde sur les facteurs de croissance des algues, et sur le fait que pour
les réduire il faut privilégier le levier nitrates (la controverse n’est pas close selon l’Institut de l’Environnement). Le
taux de 10mg de nitrates par litre d’eau n’est peut-être pas pertinent, car on ne peut trouver un taux unique pour
toutes les baies. La sensibilité du littoral évolue, il y a d’autres facteurs. Olivier Sire rappelle que le phénomène des
algues vertes est multifactoriel et non linéaire, et par là-même, c’est un système dynamique qui n’est pas
contrôlable. Sans pollution agricole, les algues vertes existent toujours, mais en quantités moindres.
Comme on ne verra pas les effets de la lutte pour réduire les algues vertes dans les prochaines années, il faut se
poser la question : « qu’est-ce qu’on en fait tant qu’il y en a ? ». La valorisation et la lutte ne sont pas en opposition.
D’ailleurs, la valorisation ne résout pas le problème des algues, et Sylvain Ballu du CEVA rappelle qu’il ne faut pas
confondre environnement et industrie. Jean-François Piquot, porte-parole d’Eau et Rivières de Bretagne, explique
qu’ « on est au-delà d’une controverse, on parle un autre langage. ». Pour lui, les algues vertes sont les signes
visibles d’une pollution invisible qui doit disparaître. La plupart des personnes présentes s’accordent sur le fait que
la prolifération des algues vertes est un fléau car elle est due à un dérèglement.
8
http://www.ceva.fr/eng/MAREES-VERTES/Connaissances-Scientifiques/Impacts/Les-risques-etnuisances-causes-par-les-marees-vertes
9
http://www.ineris.fr/centredoc/DRC-09-108407-10226A.pdf
20
2ème partie : les usages
Brève présentation du thème par les étudiantes
Tant qu’elles sont là, qu’est-ce qu’on en fait ? Nous avons découvert au fil de nos recherches que ces algues
sont souvent détruites ou compostées, mais que de plus en plus d’initiatives voient le jour pour les valoriser.
Les algues seraient alors les résultantes d’une activité (agriculture), et pourraient être la matière première
d’autres activités.
Synthèse des points de vue sur la matière « algue »
Les collectivités, à court terme, avec les moyens et les infos qu'elles ont, sont obligées de parer à l'urgence et
d'engager des coûts de ramassage énormes pour ne pas avoir en plus des problèmes qui touchent le tourisme
ou la santé de leurs administrés.
Si demain il est possible de gérer les algues à grande échelle et de les valoriser afin de réduire drastiquement
les coûts des marées vertes, pourquoi ne pas tenter l’expérience ? Les industriels évoluent vite en technologie,
ont une conscience responsable. On ne remet pas en cause la lutte contre les excès de polluants dans les eaux
bretonnes, ici on parle de la question en aval. Cela ne dispense pas du préventif.
Proposition : une fois qu’on a ramassé, plutôt que de payer 50€ le mètre cube pour détruire,
-si l’industriel est d’accord pour prendre des algues vertes aux conditions de la collectivité (pas 10 tonnes par
jour, mais tout le jour où c’est ramassé),
-si le ramassage dans le rideau d’eau peut se faire sans difficultés techniques,
-si la question juridique est repensée,
-alors pourquoi pas se mettre d’accord pour essayer de mettre une filière de valorisation des algues vertes en
place ? Pourquoi ne pas faire de la Bretagne une terre d’expérimentation sur le sujet ?
Il faut donc continuer à réfléchir ensemble sur le statut de l’algue, le ramassage et la faisabilité économique et
environnementale des projets de valorisation des ulves. Le croisement des informations est une absolue
nécessité. Les acteurs doivent être associés à la construction du cadrage social de l'algue verte.
21
3ème partie : communication et information
Brève présentation du thème par les étudiantes
Ces dernières années le phénomène des marées vertes a été très fortement médiatisé. Des actions choc
comme la campagne d’affichage lancée en 2011 par France Nature Environnement ont fait beaucoup parlé
d’elles et porté atteinte à l’image de notre région. Sur ces affiches on pouvait voir un enfant jouant sur une
plage envahie par les algues, avec le slogan “bienvenue en Bretagne”.10
Même en lisant la presse régulièrement, il est difficile de connaître le sujet et les points de vue de chacun. Les
entretiens effectués nous ont permis d’en savoir plus. Il faut dépasser les lieux communs. Question est donc
posée aux participants de la table ronde : avez-vous du mal à faire connaître votre point de vue ? Quelles
stratégies de communication pourrait-on mettre en place ?
Synthèse des points de vue exprimés
La première idée qui ressort est celle de la nécessité de partager le corpus, pour avoir une approche globale et
objective du sujet. Le problème principal reste d’ailleurs la politisation du discours et la superposition des
règlementations. Il faut arrêter la confrontation et mettre en place des espaces de discussion pour faire
avancer les choses. Il faut bien communiquer sur les deux aspects que sont l’environnement et la valorisation.
De façon séparée ou pas, c’est une question qui divise encore.
La médiation et la vulgarisation scientifiques sont donc les deux points principaux sur lesquels il faut agir : la
place des jeunes et les opportunités présentées par Internet doivent être prises en compte dans la démarche.
En conclusion, il faut considérer l'écosystème autour des algues vertes et organiser la
coopération entre acteurs, créer les conditions pour une définition de l'ulve plus complexe et
plus juste. Ce qui pourra permettre de concilier la structuration d'une filière et la politique de
réduction. Prochaine étape : un colloque sur la valorisation des algues vertes comme proposé
par Eau et Rivières de Bretagne à Thierry Burlot (Région Bretagne), proposition qui a semblé
faire l’unanimité ?
2) Conférence-débat
En raison des calendriers de chacun, le colloque n’a pu être organisé que le 19 avril 2013, un
vendredi avant les vacances de printemps. La conférence-débat se tenant de 17h à 19h, elle n’a
attiré que peu de monde. Environ 60 personnes étaient réunies dans l’amphithéâtre Erasme
pour nous écouter présenter les résultats de l’étude, du questionnaire réalisé et échanger avec
les intervenants présents (Olivier Sire, Hervé Balusson, Danielle Even et Jean-Paul Hamon sur
l’estrade, Gilbert Blanchard et Sylvain Ballu dans le public).
10
http://blog.surf-prevention.com/wp-content/uploads/2011/02/bonnes-vacances-algues-vertes.jpg
22
La campagne de communication n’est pas à remettre en cause : les affiches étaient visibles
dans le centre-ville et les principaux campus, des flyers ont été déposés aux Champs Libres et
au CRIJ, et nous avons même eu un article dans le journal Ouest France.
La faible fréquentation par les étudiants se comprend aisément par le fait que la conférence
ait eu lieu le soir avant les vacances. Cependant, on aurait pu penser que plus de rennais
auraient été intéressés par la problématique. Il faut donc continuer à chercher des solutions
pour intéresser les citoyens à la problématique. Cependant n’oublions pas que tout le territoire
breton n’est pas concerné par le phénomène des marées vertes. Avoir organisé cette
conférence sur Lannion ou St Brieuc aurait peut-être suscité plus d’intérêt.
Résultats du questionnaire
Nous avons obtenu 117 réponses. Ce n’est évidemment ni exhaustif ni forcément
représentatif, mais donne une idée globale de la perception des algues vertes par les bretons.
Les deux départements les plus représentés parmi les personnes qui ont répondu sont le
Morbihan et l’Ille et Vilaine. Nous constatons au travers de ces résultats que le niveau de
connaissance des personnes ayant répondu peut être considérablement amélioré. Voir en
annexe 7 les résultats principaux du questionnaire.
Plante maritime ou nuisance ?
42% des personnes qui ont répondu considèrent qu’une algue verte c’est d’abord une plante
maritime. 54 % considèrent que c’est d’abord une nuisance. Les répondants sont donc très
partagés sur la question. Pourtant, les algues vertes existent depuis toujours dans la nature.
Elles se sont multipliées de façon excessive avec le développement de l’agriculture intensive et
des activités côtières plus généralement.
Facteurs de développement des algues
62% des personnes ayant répondu se disent capables de citer des facteurs de développement
des algues. C’est beaucoup. Parmi les facteurs cités le plus fréquemment : l’agriculture
intensive, la pollution des rivières, nitrates et pesticides. L’origine agricole est surreprésentée
par rapport aux autres facteurs (température de l’eau, faible profondeur…)
Valorisation
79% des personnes ayant répondu savent qu'il est possible de valoriser les algues dans
différents types de produits. Les 3 industries les plus citées sont celles du cosmétique (59 fois),
celle de l’énergie (57 fois), la pharmaceutique (45 fois).
23
Historique des marées vertes
Les marées vertes sont devenues importantes à partir des années 60-70. Peu de répondants le
savent. A peu près autant de personnes pensent que les marées vertes existent depuis toujours
(attention à la confusion avec les algues vertes, qui effectivement existent dans la nature
depuis très longtemps) que depuis les années 2000 (nouvelle médiatisation du phénomène).
Zoom sur les personnes habitant sur la côte
Souvent plus au courant que les autres qu’il existe des possibilités de valorisation des algues
vertes, elles sont autant à les considérer comme une nuisance que comme un végétal marin
que l’on peut utiliser. L’information semble mieux se diffuser parmi les populations les plus
concernées par le phénomène.
Pistes de réflexion
Lors de la réunion de travail entre les acteurs du terrain, une mise en commun des sources a
plusieurs fois été demandée. Nous avons rédigé les contenus d’un site internet (créé par des
étudiants de l’INSA) : http://algues-vertes.insa-rennes.fr. Ce site internet recense les
informations basiques à connaître sur le phénomène des marées vertes. Il pourrait être
complété par le recensement des 118 rapports sur les algues vertes en Bretagne dont parle
Jean François Piquot (voir en annexe).
De façon plus générale, pour aller plus loin, il faut mettre en place une base de données
recensant les informations nécessaires et objectives sur le phénomène. Des données chiffrées,
économiques et financières, devraient permettre de faire un calcul coûts-opportunités des
différents projets de valorisations et le gain ou non pour les collectivités touchées. Pour chaque
commune ou baie concernée, il serait intéressant d’évaluer le tonnage moyen en fonction des
précipitations et du climat de l’année concernée, les coûts de ramassage, transport,
incinération, afin de pouvoir comparer avec le tonnage dont ont besoin les industriels et la
valeur ajoutée escomptée des projets de valorisation.
Il est maintenant nécessaire de créer des espaces de discussion entre les acteurs de la
controverse sur la valorisation des algues vertes en elle-même. Bien que notre colloque ait été
très intéressant, le fait de parler en même temps des facteurs de croissance des ulves, du
phénomène des marées vertes et des façons de le réduire, des projets de valorisation des
algues vertes… ne nous a pas donné le temps d’entrer dans les détails. Avec l’aide de la base de
données citée ci-dessus, et sans parler de marée verte (juste des algues en elles-mêmes), un
autre colloque pourrait aller plus loin dans la conciliation autour de la valorisation des ulves.
24
Pour créer un débat public, il ne faut pas rester à Rennes mais aller au-devant des
populations directement concernées par le phénomène des algues vertes. Pour transmettre les
informations, organiser de nouvelles conférences peut être intéressant mais il faut le faire à
Plestin les Grèves ou Hillion par exemple. Les associations de riverains et leur point de vue sur
les algues vertes ont été les grands manquants de notre colloque.
25
CONCLUSION
Cette étude nous a permis d’apprendre et de mieux comprendre le phénomène des
marées vertes en Bretagne. Mener un tel projet nous a fait rencontrer beaucoup de personnes
venant de milieux différents. Nous avons été agréablement surprises par l’accueil qui nous a été
réservé par les acteurs du territoire, qui nous ont accordé de leur temps et se sont montrés
intéressés par notre travail. Nous avons pu leur montrer ce que sont capables de faire des
étudiantes de 4ème année à Sciences Po Rennes, et avons représenté l’IEP lors d’une interview
que nous avons donnée à Ouest France et lors de nos déplacements en Bretagne. Nous avons
appris à réaliser des entretiens, à objectiver les réponses obtenues, à créer et analyser un
questionnaire, à organiser un événement important. Cette étude nous aura encore un peu plus
sensibilisées aux enjeux du territoire breton. Elle nous a aussi permis d’obtenir des
opportunités de stage.
Les algues vertes sont des végétaux marins qui existent depuis très longtemps. Elles
semblent posséder des vertus que l’on peut exploiter, même si le chemin est encore long :
ramassage dans le rideau d’eau à améliorer, risques du stockage, incertitudes juridiques,
oppositions des acteurs… Il ne faut pas les confondre avec le phénomène des marées vertes qui
se caractérise par un excès de l’échouage de ces ulves sur les plages bretonnes. Ceci semble lié
au développement de l’agriculture intensive qui a entraîné une élévation de la quantité d’azote
disponible pour la croissance des ulves (même si quelques personnes remettent en cause ce
lien). La prolifération a augmenté de façon exponentielle depuis la fin des années 1960. Les
agriculteurs ont trop souvent été montrés du doigt, alors que les politiques et la société
bretonne ont eux aussi été responsables de la dégradation de la situation.
Dur dilemme que de choisir entre protéger l’agriculture, source de développement et
d’emplois dans la région, et environnement et tourisme... Des efforts sont faits depuis plusieurs
années, et la lutte contre les nitrates a permis de diminuer les taux de polluants dans les eaux
bretonnes. Cette lutte doit continuer, mais il faut que les acteurs marchent main dans la main
en se coordonnant au mieux pour qu’elle soit la plus efficace possible. En attendant, et puisque
les résultats sur les marées vertes ne se verront pas avant de nombreuses années, la question
se pose de ce que l’on peut faire des algues tant qu’il y en a. Pourquoi les détruire si créer une
filière industrielle peut faire naître de nouveaux emplois et augmenter la valeur ajoutée de la
région ? Des options se dessinent. La lutte contre le rejet de polluants dans les eaux côtières et
la valorisation des ulves n’est pas en désaccord. Le jour où la prolifération des algues vertes
sera stoppée, si d’ici là une filière basée sur la valorisation de ces végétaux marins a vu le jour,
les industriels pourront prévoir de les cultiver en bassin.
26
BIBLIOGRAPHIE
Liens actifs en vert

Sources Internet
- Le site que nous avons réalisé en collaboration avec l’INSA et l’IGR :
http://controverse-algues-vertes.fr/
- Site du CEVA
- Site de l’Ifremer (étude d’Alain Menesguen en 2003 sur le lien nitrates-algues vertes)
- Site du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
- Tourisme Bretagne
- Rapport Chevassus-Au-Louis
- Rapport du CESER (2011)
- Portail de l’Etat en Bretagne
- Mémoire d’une étudiante de Sciences Po Lyon
- Site de Bretagne Environnement
- Site de Halte aux marées vertes
- Site de l’entreprise Olmix
- Site de l’association Eau et Rivières de Bretagne
- Algues, filière du futur, Livre Turquoise
- Bretagne Développement Innovation, programme Breizh’Alg
- Institut de l’Environnement : mise en cause du lien nitrates/marées vertes

Articles
- Le Chêne Monique, « Algues vertes, terrain glissant », Ethnologie française, 2012/4 Vol. 42, p.
657-665. DOI : 10.3917/ethn.124.0657
 Veille documentaire :
- via Google alertes : “algues vertes” ou “marées vertes”
- via le CEVA
27
ANNEXES
Annexe 1 : Schéma de la controverse
28
Annexe 2 : Invitation à la table-ronde et à la conférence-débat
29
Annexe 3 : Flyer avec le programme de la conférence-débat
30
Annexe 4 : Affiche de la conférence-débat
31
Annexe 5 : Article dans le Ouest France du 17 avril 2013
32
Annexe 6 : Résumé des interventions lors de la table-ronde du 19 avril
I-
Les enjeux scientifiques
Sylvain Ballu, du CEVA : le taux 10mg de nitrates par litre d’eau jugé nécessaire pour réduire la
prolifération des algues vertes n’est pas pertinent. Il y a d’autres facteurs, la sensibilité du littoral est
différente entre années sèches et humides, les algues vertes sont peu à peu remplacées dans certaines
baies par d’autres algues…. On ne peut trouver un taux unique pour toutes les baies, il faut les étudier
au cas par cas. Suite à une question de Jean-François Piquot, Sylvain Ballu indique le tonnage moyen par
année (on parle de ramassage) : 50 000 et bien au-delà. S’il n’y a pas assez de ramassage, les autorités
peuvent fermer la plage. Tonnage à diviser par 20 pour obtenir la matière sèche.
Hervé Balusson, d’Olmix : avant on lui disait qu’il n’y avait pas assez de volume pour créer une filière de
valorisation de l’algue verte, là ce que dit le CEVA c’est qu’il y en a assez.
S. Ballu : attention, il ne faut pas mélanger environnement et industrie. Il pense que les échouages ne
sont pas assez réguliers pour lancer une industrie, et les qualités bactériologiques des algues varient. Il y
a plein d’algues vertes, elles n’ont pas toutes les mêmes vertus. Sylvain Ballu rappelle que la marée
verte se crée dans la zone de balancement des marées, donc sur le littoral et pas en pleine mer comme
on a tendance à le croire. Ce que l’on retrouve en plein mer, ce sont les algues échappées des baies.
Donc le ramassage en pleine mer ne vaut rien, il faut privilégier celui dans le rideau d’eau.
J-F Piquot, d’Eau et Rivières de Bretagne : on est au-delà d’une controverse, on parle un autre langage.
Algues vertes : signes visibles d’une pollution invisible qui doit disparaître. Il pense que mettre en place
une industrie serait accepter la pollution, mais comprend qu’un industriel puisse vouloir se servir des
algues tant qu’elles sont là. Intérêt privé des industriels VS intérêt public (associations…).
B.Buson, de l’Institut de l’Environnement : la corrélation entre nitrates et prolifération des algues vertes
n’est pas prouvée. La controverse n’est pas close sur l’origine des algues vertes. Les expertises se sont
déroulées sans regards d’experts suffisamment indépendants et de façon trop arbitraire. Les hypothèses
sont progressivement devenues les conclusions, car elles cadraient avec ce que l’on croyait a priori. En
ciblant l’azote dans les plans d’action, on a trouvé un bouc émissaire : l’agriculture. On a réduit la
prolifération des algues dans la lagune de Venise en augmentant la turbidité de l’eau, sans agir sur les
taux de nitrates.
H. Balusson: on travaille sur les algues depuis 1850, on a une avance technologique, mais blocages.
J.P. Hamon, de la chambre d’agriculture des Côtes d’Armor : phosphore présent en grande quantité,
azote est donc le facteur de limitation. Mais effectivement, il y a encore des inconnues : pourquoi il
existe des bassins versants sans algues alors que pleins de nitrates ? Rappelle aussi qu’il y a des efforts
réels des agriculteurs.
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O.Sire, universitaire membre du CESER : le phénomène des algues vertes est multifactoriel et non
linéaire. C’est un système dynamique qui n’est pas contrôlable. On peut juste jouer sur certains facteurs.
T.Burlot, chargé de l’environnement et des politiques d’aménagement à la Région Bretagne : tous les
scientifiques interrogés disent que les facteurs (phosphore, nitrates, conditions géomomorphologiques
et hydrodynamiques des baies) sont prouvés, contrairement à ce que pense Mme Buson. C’est un
« fléau » car c’est dû à un dérèglement. Le moyen le plus efficace pour réduire le phénomène est d’agir
sur l’apport d’azote, à 90% d’origine agricole. « La nature est très injuste » : l’une des baies les moins
intensives de Bretagne (Plestin les Grèves) est l’une des plus touchées par le phénomène. D’autant plus
dangereux qu’on ne sait pas l’anticiper : que va-t-il se passer cet été ? Les algues sont toxiques quand
elles entrent en putréfaction, c’est prouvé (même Mme Buson est ok). Touche moins de 5% des plages
bretonnes, mais toute la Bretagne prend. C’est difficile de monter une filière parce que c’est instable
(dépend des années sèches ou humides par exemple) et c’est un fléau à l’origine, contre lequel on lutte,
donc ça voudrait dire une industrie destinée à disparaître.
Il n’y a plus de contestation sur le phénomène et les façons de le réduire : il faut réduire de 1/3 les taux
de nitrates dans les 5 ans qui viennent.
Ramassage : 3 jours pour les ramasser et les traiter avant putréfaction : cela demande des moyens
techniques et financiers énormes, sans mettre en danger la vie des employés. Donc évidemment que la
région préférerait les valoriser. OK pour une filière algues en Bretagne, mais pas celles -là.
P.Potin, de la station biologique de Roscoff : controverse terminée sur l’origine, cf rapport Chevassus Au
Louis. Pas de problème de temporalité contrairement à ce que disaient les intervenants précédents, car
stocks hivernaux… Apporter de la valeur ajoutée aux algues permettrait de dépasser leur coût. Rappelle
que H.Balusson ne cautionne pas la pollution.
François Gallissot, Agrival (SICA St Pol de Leon) : il existe des techniques pour reporter l’algue, on peut la
stocker en gardant des propriétés scientifiques, c’est déjà fait et expérimenté.
D.Even, agricultrice élue à la chambre d’agriculture du 22 : on a admis qu’il pouvait y avoir un travail de
fait par ceux qui rejettent de l’azote. Travail engagé, il faut leur laisser le temps de le mener à bien.
Travailler sans tabou. OK avec notre question : elles sont là, qu’est-ce qu’on en fait ? Il n’y a pas de
contradiction.
S. Ballu: la valorisation ne résout pas le problème des algues, il faut le rappeler. Rappeler aussi que le
CEVA a été créé pour la valorisation des algues. Une fois qu’on a ramassé, plutôt que de payer 50€ le
mètre cube pour détruire, si l’industriel est d’accord pour prendre des algues aux conditions de la
collectivité (pas 10 tonnes par jour, mais tout le jour où c’est ramassé), alors ok.
Au niveau du ramassage, il y a des machines qui marchent à peu près pour ramasser dans le rideau
d’eau. Cela reste à améliorer. Ce qui s’est passé à Venise pour supprimer les algues vertes n’est pas
reproductible (remuer le fond, donc plus de turbidité, moins de lumière, moins d’algues).
34
JF Piquot : n’est pas contre la filière algues, juste contre la filière algues vertes car pollution. Au niveau
des chiffres, directive cadre sur l’eau de la commission européenne dit 10mg/L et non 50.
H.Balusson : « les algues attirent les poissons ».
Christine Le Tennier, Globe Export : ulve est une algue alimentaire autorisée en Europe depuis 90’s. On
parle de fléau alors que ce sont des produits qui peuvent faire vivre les gens. Elle est obligée d’importer
des ulves alors qu’il y en a de disponibles en Bretagne.
 Une grande majorité des acteurs présents s’accorde sur les facteurs de croissance des algues, et sur
le fait que pour les réduire il faut privilégier le levier nitrates. On peut toujours réfléchir à d’autres
moyens de limiter la prolifération des ulves, mais pour l’instant c’est le moyen le plus efficace. Il reste
un débat sur les taux à atteindre. Sans pollution agricole, les algues vertes existent toujours, mais en
quantités moindres. Il faut bien expliquer que la valorisation et la lutte ne sont pas en opposition.
II-
Usages : qu’est-ce qu’on en fait tant qu’elles sont là ?
C.Le Tennier : qualité extraordinaire des algues vertes dans la baie de Douarnenez. Elle vend de la laitue
de mer sauvage comestible, mais est souvent obligée d’en importer.
H.Balusson : algue origine de la vie, dedans il y a tous les éléments à la source. On va rentrer dans une
« économie bleue », une économie maritime. La mer est le plus grand champ de la planète. Mais il y a
un problème de sécurisation des quantités d’apports.
JF Piquot : on parle d’économie, dans ce cas il faut intégrer les coûts sur le tourisme et les activités
conchicoles. Hillion et St Michel en Grève sont des communes sinistrées. Il faut faire de l’économie
globale et voir tous les aspects. Ce n’est pas pour rien que l’Etat vient d’être condamné à dédommager
le Conseil Général du 22 à 7millions d’euros. Il regrette l’absence à la table ronde des collectivités
touchées.
Stéphane Joubaire, étudiant de l’IGR ayant participé à l’étude du phénomène des marées vertes :
aspects juridiques. On parle encore de don, c’est très instable comme situation pour les industriels. Et
aussi, quand l’algue verte est dans l’eau c’est un produit, quand elle est sur la plage c’est une pollution.
Problème de corrosion des machines qui ramassent dans le rideau d’eau.
T.Burlot : c’est un traumatisme pour les agriculteurs mais aussi pour les industriels. Dans le plan algue
verte, il y a une partie préventive mais aussi curative. Effectivement, il y a intérêt à travailler sur le volet
ramassage et aspect juridique. En attendant, les algues sont déposées sur une plateforme fermée (50€
la tonne alors qu’avant on les enterrait dans un trou et c’était gratuit). Donc si les industriels arrivent
avec un projet viable pour ramasser, ok. Mais dans l’attente de l’efficacité du plan.
35
Si les statuts juridiques, les conditions de ramassage et de valorisation sont probants, alors ok pour la
valorisation des algues vertes (tant qu’il y en a : on ne remet pas en cause les objectifs de réduction des
taux de nitrates bien sûr).
S. Ballu : une tonne enlevée dans le rideau ne règle pas l’échouage. Il faut le faire en grande quantité. Ce
n’est pas possible encore aujourd’hui sans doute.
H Balusson : il faut avancer sur la technologie
JF Piquot : 118 rapports sur les algues vertes en Bretagne. Proposition : colloque sur la valorisation des
algues vertes, organisé par les pouvoirs publics, avec tous les acteurs concernés : représentants de l’UE,
maires, pêcheurs…
Gilbert Blanchard, de CBB Développement : valorisation de l’algue c’est différent de valorisation de
l’ulve, et encore différent de la valorisation des marées vertes. Pas de valorisation possible des marées
vertes, car les algues sont déjà échouées, en train de pourrir, et le sable est très difficile à enlever. Il y a
plus ou moins accord sur ce terrain. Pas de débat non plus pour la valorisation de l’algue en soi (tant que
ce ne sont pas des vertes, tout le monde est ok pour le développement d’une filière algues en Bretagne).
Le débat porte sur la valorisation des ulves, que l’on trouve dans le rideau d’eau. Pourquoi ne pas laisser
expérimenter les industriels ? Faire ce qui est faisable, et placer la Bretagne comme terre
d’expérimentation n’est pas une mauvaise idée en soi.
T.Burlot : la qualité de l’eau commence à s’améliorer en Bretagne, le risque d’accident lié aux algues
vertes est très limité, le débat peut s’ouvrir. Pour cela il faut des relations apaisées. Le débat doit surtout
se faire autour des coûts/opportunités (bénéfices). Il faut pour cela des chiffres (tonnage…). Grand
intérêt de la table ronde aujourd’hui. Le littoral breton est en souffrance, comme le dit JF Piquot, mais
l’environnement ne doit pas être qu’une contrainte. Les territoires du futur sont ceux qui seront en
harmonie avec leur environnement.
 Les agriculteurs sont en marche, ils ont une conscience responsable, ils agissent pour baisser
l'apport en azote. Les collectivités, à court terme, avec les moyens et les infos qu'elles ont, sont
obligées de parer à l'urgence et d'engager des coûts de ramassage énormes pour ne pas avoir en plus
des problèmes qui touchent le tourisme ou la santé de leurs administrés. Si demain on peut gérer les
algues vertes à grande échelle les valoriser, pourquoi ne pas tenter l’expérience ? Les industriels
évoluent vite en technologie et ont une conscience responsable. Il faut continuer à réfléchir ensemble
sur le ramassage et la faisabilité économique et environnementale des projets de valorisation des
ulves. Le croisement des informations est une absolue nécessité.
III-
Information et communication
O.Sire : l’information n’est pas partagée, il faut partager le corpus (cf les 118 rapports auxquels faisait
référence JF Piquot). D’où l’intérêt du CESER, qui représente la société civile organisée. Il faut arrêter la
36
confrontation. On a besoin d’innovation organisationnelle. Au centre de la réflexion : le triskel
économie-environnement-société.
Jean-Luc Despois, maitre de conférences à l’IGR : quand on communique sur la Bretagne, il faut être
positif, sortir du cadre des algues vertes polluantes.
P.Potin : bien communiquer sur les 2 aspects, séparément : environnement/valorisation.
D.Even : au niveau de la communication, personne n’a autant souffert que les agriculteurs, accusés de
faire mourir les gens.
S.Ballu : par exemple, utiliser « pollution ou richesse » est mauvais, car les deux peuvent se combiner.
Christine Lairy, agricultrice : problème de la politisation du discours et des règlementations très
nombreuses qui se superposent. Alors que l’agriculture, c’est le plus beau métier du monde.
 Aller au-delà des lieux communs, faire connaître l’engagement des agriculteurs, remettre de
l’objectivité dans le débat (ce que l’on a tenté de faire lors de la table ronde, 1 er essai pas mal réussi).
N’oublions pas que le mot « valorisation » était un gros mot il y a quelques temps, les choses ont déjà
évolué. Le rôle de la jeunesse est important.
37
Annexe 7 : Résultats du questionnaire
Habitez-vous :
16
14 %
A 10 km de la côte (passez à la question 5)
4
3%
A 20 km de la côte (passez à la question 5)
4
3%
A 30 km de la côte (passez à la question 5)
5
4%
88
75 %
Sur la côte (passez à la question 5)
A plus de 30 km de la côte
Pour ceux qui habitent à + de 30 km de la côte, pour quelles raisons êtes-vous amenés à vous
y rendre ?
28
23 %
7
6%
75
62 %
Activités sportives
6
5%
Autre
5
4%
Rendre visite à des proches
Raisons professionnelles
Profiter du littoral, tourisme
Pour vous, une algue verte c'est d'abord :
Une plante maritime
49
42 %
Une nuisance
63
54 %
Je ne sais pas
4
3%
Autre
1
1%
Pouvez-vous citer des facteurs de développement des algues vertes ?
Oui
73
62 %
Non (passez à la question 10)
44
38 %
38
Si oui, lesquels ?
Les engrais chimiques soleil-baies bretonnes-nitrates La chaleur et la pollution font proliférer les algues
vertes. -les nitrates et l'azote -la conjonction de plusieurs facteurs --> pas de liens automatiques
Température des eaux agriculture intensive qui rejette des produits dans les rivières les nitrates
l'agriculture l'élevage la pollution (lié à l'exploitation porcine notamment je crois) Nitrates contenus
dans l'épandage de lisier, depuis l'intérieur des terres (rivières) jusque sur la côte + je suppose des
milieux de forte stagnation de l'eau au soleil pollution agricole réchauffement de l'eau
azote Pollution venant de l'agriculture intensive la température, la lumière, l'apport de nutriments, le
renouvellement de l'eau Pesticides, prolifération de nitrates agriculture, pesticides Lisiers cochons,
nitrates Engrais agricoles les nitrates à cause de l'épandage pollution, élevages intensifs... Nitrates
(Agricultures intensives) Absence de mise en place d´une filière d´exploitation économique des algues
vertes. Contraintes administratives. Législation Pesticides, pollution agriculture intensive réchauffement
climatique Les nitrates. les nitrates la luminosité NITRATE agriculture intensive la température
l'ensoleillement les nitrates Utilisation de produits phytosanitaires. Pesticides agricoles, pollution des
nappes phréatiques Pollution liée à l'activité agricole. Traitement des sols, engrais.... Réchauffement de
la planète. Nitrates, chaleur, Nitrates Bretagne Les pesticides et autres produits épandus dans les
champs. l'excès de nitrates Nitrates et phosphates Pollution des eaux au nitrate due par exemple à
l'élevage porcin certainement d'autres types de pollution azote de l'agriculture, je tiens également à
souligner que je suis chauffeur routier et que je suis régulièrement amené à charger de l'engrais
importer en vrac par bateau. Lors du déchargement effectué par une grue "transfert direct bateau à la
benne du camion" une partie importante finie directement à la mer lors du transbordement, et je pense
que ça n'aide pas à éliminer les algues vertes, et c'est une pollution que peu de personnes
voient l'élevage intensif avec ses déjections animales, l'apport trop important d'engrais dans les cultures,
les phosphates dans les lessives le nitrate est à la base du développement. En premier point
l'agriculture bretonne non pas des années 2000, mais plutôt des années après-guerre avec l'utilisation à
outrance des engrais chimique, de l'intensification de l'élevage breton volaille et porcs. Les produits
ménage extrêmement polluant et très riche en phosphore impliquant ainsi un développement d'algues
verte. Nitrate - Production d\'énergie (en les brûlant, en utilisant la photosynthèse...) - Production de
pétrole (cf équipe de recherche française en Espagne) - La mutation génétique de l'ulve, qui n'est plus
fixée au rocher comme il y a 50 ans. - Les apports en nutriments, sachant que l'on nous bassine avec les
apports agricoles et que l'on oublie systématiquement les apports liés à l'urbanisation et au tourisme.
Les marées vertes s'étendent à des zones touristiques non agricoles (Fouesnant, estuaire de la Loire),
mais les explications, elles, n'évoluent pas au même rythme que les réalités. Les produits
phytosanitaire qui entrain le phénomène d'eutrophisation de la mer, favorisant le développement des
algues vertes. L’agriculture intensive est une des grandes causes je pense !!! L'agriculture intensif
(porc) pollutions agricoles nitrate, chaleur, peu de profondeur et peu de courant Agriculture
intensive l'azote Non maîtrise des phosphates Aveuglement des autorités publiques sur les stations
d’épuration et autres pollutions "citoyennes" Refus de là Bretagne de prendre cette prolifération à bras
le corps en en réfléchissant à des solutions réalistes et communes aux 150 autres régions touchées dans
le monde. Pire en assimilant leur région à un vaste dépotoir. Les seules solutions adoptées ont scie la
branche sur laquelle elle était assise: l’agriculture. Pour un résultat peu réjouissant pour tous, écolos
bobos y compris. Élevage. Nitrates. Lumière surplus / trop forte concentration d'azote agriculture
39
intensive apport en nitrates trop important Les résidus azotés déversés L'utiliser pour produire de
l'énergie personnellement cela viendrait des communes ou villes car leur stations d’épuration ne sont
pas conçues pour tous les estivants. Les effluents sont répandues sur les terrains agricoles ils sont
chargés en métaux lourds. La pollution l’agriculture intensive, son manque de régulation, l'exploitation
de la Bretagne par l'industrie agricole... le manque d'anticipation de la politique agricole... le manque de
réflexion commune sur une agriculture durable, et fort probablement bio... Pollution, surpêche,
réchauffement des mers (lié au changement climatique), augmentation de l'érosion des
sols... chaleur/soleil agriculture intensive, Nitrates chaleur agriculture : épandage, chaleur nitrates,
température de l'eau Taux de nitrates élevé du aux élevages porcins qui déversent leurs déchets dans
les rivières Nitrate dû aux pollutions domestiques, agricoles et industrielles présentes dans nos rivières.
la chaleur estivale dope leur développement Chaleur Richesse nutritive du sol ou de l'eau? L'épandage
du lisier combiné au ruissellement amène à une pollution au nitrate qui favorise le développement des
algues vertes. L’agriculture intensive, le développement des produits phytosanitaires Présence de
phosphate dans l'eau de ruissellement Nitrates, Modification des courants marins, réchauffement
climatique L'utilisation excessive d'engrais, la chaleur et l'ensoleillement Nitrates et autres dérivés
utilisés dans les engrais agroalimentaires
Savez-vous qu’il est possible de valoriser les algues vertes dans différents types de produits ?
Oui
93
79 %
Non (passez à la question 12)
24
21 %
Si oui, parmi les utilisations suivantes, desquelles avez-vous déjà entendu parler ?
Pharmaceutique
45
18 %
Cosmétique
59
24 %
Agriculture
35
14 %
Matériau
16
7%
Energie
57
23 %
Alimentation humaine
31
13 %
3
1%
Autre
40
Annexe 8 : Photos de la demi-journée
41
42