Ulvans. Un avenir industriel pour les algues vertes
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Ulvans. Un avenir industriel pour les algues vertes
Ulvans. Un avenir industriel pour les algues vertes 1; J-~/,'l·~. ~~! ~; 't~:; ~:L .J;. ,1 4(, Quand les algues sont entre deux eaux et accessibles par le rivage, le ramassage se fait par un engin agricole adapté, En revanche, lorsqu'elles sont en profondeur, un bateau pompeur doit intervenir, '. Elles sont un poison quand elles échouent sur le rivage. Mais récoltées dans la mer, les algues vertes ont un bel avenir industriel dans les secteurs de la santé, de la nutrition animale ei végétale. Ulvans en fait son affaire. La récolte des algues vertes (ulves) a déjà commencé dans le Nord Finistère et ainsi que dans la baie de DOl!arnenez, Elle devrait s'étendre cet été à la côte atlantique, entre les Sables d'Olonnes et Sarzeau, Deux techniques sont utilisées. Quand les algues sont entre deux eaux et accessibles par le rivage, le ramassage se fait par un engin agricole adapté, Quand elles sont à 20 à 30 m de profondeur, il faut recourir à un bateau pompeur. Les ulves sont ensuite lavées à terre pour en ïetlïer le sable, Transformées en concentré après évaporation, elles Peuvent être stockées et congelées en grosses quantités pour une utilisation industrielle. C'est à partir de ce concentré que l'on procède à l'extraction et à la séparation des principes actifs. Des produits innovants Des principes actifs qui intéressent au plus haut point cinq PME bretonnes qui ont monté le groupement Ulvans. Leur ambition: développer de nouveaux produits pour la s.anté et l'alimentation des animaux et créer des substi- tuts aux molécules chimiques utilisées en agriculture. L'initiative d'Ulvans revient à Hervé Balusson, le P-DG d'Olmix (56), une PME spécialisée dans les produits naturels destinés à la nutrition et la santé animale et végétale. Deux filiales d'Olmix, Melspring et Amadéite, ont apporté leurs compétences au groupement qui a été rejoint par . PRP (fertilisants naturels) et la SICA de Saint-Pol-de-léon via sa filiale Agrival en charge de la valorisation des coproduits (déchets) légumiers, Une centaine d'emplois à Bréhan et Plouénan Deux centres de recherches sont aussi impliqués dans Ulvans: le CNRS de Mulhouse et un labo vannetais de l'UBS. Pour financer le lancement de la future filière de valorisation des algues vertes, la banque OSEO a apporté son soutien en avances remboursables sur quatre ans. Au total, le groupement Ulvansreprésente un engagement de 25 M€. Hervé Balusson table sur un chiffre d'affaires de 150 M€ et une centaine d'embauches en trois ans. L'objectif est de traiter 5.000 tonnes d'algues dès cet été, puis 15.000 tonnes par an, dès l'an prochain. Les algues récoltées sur la côte Sud de la Bretagne sont traitées sur le site industriel d'Olmix à Bréhan (56). Celles de la côte Nord partent à Plouénan (29), dans l'ancienne usine (1,5 hectare) de la Compagnie bretonne des artichauts ((BA) où Agrival s'est déjà installée. Le rapprochement entre la valorisation des déchets de légumes et celle des algues vertes tombait sous le sens. Les frigos sont communs et ce sont les mêmes machines qui sont utilisées pour extraire les molécules des ulves en été et celles des légumes, en hiver. Une filière pérenne Une question se pose inévitablement sur la pérennité de cette nouvelle filière: comment approvisionnera-t-on les usines si des pratiques agricoles vertueuses font disparaître les algues vertes? « On fera avec des algues rouges et des algues d'élevage », assure Hervé Balusson. . Flore Limantour --, ~',