Le Centre de soins communautaires de Sault Ste. Marie

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Le Centre de soins communautaires de Sault Ste. Marie
Le Centre de soins communautaires
de Sault Ste. Marie :
Un grand succès pour une petite collectivité
SUCC ESS STO R Y
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“It’s Your Health” Innovation in Primary Health Care in Dryden, Ontario
Depuis 1997, tous les fournisseurs de soins du Partenariat de services de santé ont accès à
un seul dossier médical informatisé par patient. Plutôt que d’attendre la transmission par la
poste ou par télécopieur des dossiers et des résultats de laboratoire, les soignants peuvent
prendre des décisions grâce à un tableau complet de l’état de santé du patient. Les soins
prodigués dans le cadre des programmes de gestion des maladies chroniques du Partenariat
de services de santé se sont considérablement améliorés.
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Le Centre de soins communautaires de Sault Ste. Marie : un grand succès pour une petite collectivité
Undansgrand
succès
une petite collectivité
Partenariat de services de santé de Sault Ste. Marie
Karen M., âgée de 56 ans, doit prendre 30 médicaments par jour en raison des neuf maladies chroniques dont elle est atteinte.
Heureusement pour elle, elle n’a pas à multiplier les va-et-vient dans toute la ville pour obtenir des services médicaux.
Elle est inscrite à une pratique
multidisciplinaire qui regroupe tous
les services dont elle a besoin au
même endroit. Tous ses soignants ont
instantanément accès (d’un simple
clic) à des données cohérentes sur son
état. De plus, elle a accès à son propre
dossier médical, de sorte qu’elle peut
activement participer à la gestion de
ses soins. Karen est une patiente du
Centre de soins communautaires de
Sault Ste. Marie.
« C’est merveilleux, commente Karen.
Tous les services au même endroit…, et
on y voit à toutes mes maladies. »
Les débuts de ce centre unique en
son genre remontent à 1962, année où
5 000 métallos ont fait du porte-à-porte
pour recueillir les fonds nécessaires à
l’organisation de services de soins de
santé dans leur collectivité.
Depuis les années 1960, le Centre
de soins communautaires s’est développé – on y reçoit maintenant non
seulement les métallurgistes, mais 62
000 des 75 000 résidents de Sault Ste.
Marie. Le Centre offre des services
ambulatoires, dont des services de
diagnostic, ainsi que des soins intégrés
complets, assortis de services de santé
primaires, secondaires et autres.
L’équipe comprend les
professionnels suivants : médecins,
infirmières, infirmières enseignantes,
physiothérapeutes, optométristes,
kinésiologues, diététistes, et
techniciennes de laboratoire. Les
laboratoires sont sur place, tout
comme les programmes conçus
spécifiquement pour le soutien des
patients ayant des maladies chroniques
telles que le diabète ou une insuffisance cardiaque congestive (ICC).
Le fil conducteur entre tous ces
fournisseurs est le dossier médical
informatisé (DMI). Le Centre de soins
communautaires de Sault Ste. Marie
s’est dotée du système de dossiers
médicaux informatisés le plus
important de tout le pays dans
le secteur des soins primaires.
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Le Centre de soins communautaires de Sault Ste. Marie : un grand succès pour une petite collectivité
Comment cela s’explique-t-il?
Antérieurement, un grand nombre
de fournisseurs de soins de santé
s’occupaient des patients du Centre
de soins communautaires, mais, bien
que les rendez-vous aient été informatisés de même que les systèmes
d’inscription et de facturation, le
partage des données sur les patients
se faisait à partir des procès-verbaux
de réunions et d’autres documents sur
papier. Les patients ayant plusieurs
maladies chroniques pouvaient ainsi
passer inaperçus, en raison de cet
accès limité à des données complètes
et cohérentes.
L’équipe du Centre voulait explorer
la possibilité de mettre sur pied un
système plus efficient en temps et en
argent et plus efficace quant à la continuité des soins dispensés aux patients.
Pour plusieurs membres de l’équipe,
le dossier médical informatisé était la
solution. Le groupe médical du district
d’Algoma (ADMG), un groupe médical
indépendant du CSC, appuyait le passage
au DMI et assurait les services de certains médecins qui devaient susciter
de l’intérêt pour cette mesure – en
particulier chez les médecins mêmes.
Depuis 1997, tous les fournisseurs
de soins de santé du CSC ont accès à
un seul dossier médical informatisé par
patient. Plutôt que de devoir se fier sur
l’envoi par la poste ou par télécopieur
des dossiers et des résultats de laboratoire, les fournisseurs peuvent ainsi
prendre des décisions à partir du tableau complet de l’état de santé
du patient. Il y a donc eu amélioration
significative des soins dispensésaux
Le DMI a rendu mon travail tellement plus satisfaisant et a
amélioré la qualité des soins dispensés aux patients. Faire partie
d’un groupe – cela signifie un système intégré, garantissant la
disponibilité des soins aux patients. La liaison électronique est
vitale pour la gestion des maladies chroniques.
patients au sein de tous les programmes
de gestion des maladies chroniques
du Centre de soins communautaires,
depuis le diabète à l’insuffisance
cardiaque congestive en passant
par l’ostéoporose.
Les changements commencent
instantanément, dès l’accueil, pour
des patients tels que Karen. Une fois
l’évaluation et le diagnostic effectués,
le médecin a immédiatement accès à
des lignes directrices cliniques et
à des modèles intégrés de meilleures
pratiques, basés sur des algorithmes
complexes, en vue d’éclairer le traitement des maladies chroniques. Le plan
thérapeutique de Karen se fondera sur
les meilleures pratiques établies pour
ses nombreuses maladies chroniques.
Ce fait est particulièrement remarquable
dans le cas d’une patiente comme
Karen, qui requiert plusieurs plans
de traitement et des soins spécialisés.
On constituera le dossier informatisé
de Karen, qui sera annoté concernant
les rappels, tests ou autres suivis
appropriés. Si elle est diabétique et
souffre d’hypertension, par exemple,
on portera une note au dossier, de
façon à signaler les analyses sanguines
et révisions de médication périodiques,
tout cela en fonction du modèle des
meilleures pratiques relatives au
diabète qui figure dans son DMI.
Après l’accueil et lors de toutes les
visites subséquentes de Karen
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Karen M., patiente du Partenariat de
services de santé, avec le Dr David Crookston
Tamara Shewciw, directrice des technologies
de l’information du Partenariat de services
de santé, nous montre le nouvel ordinateur
de bureau pharmaceutique d’EMRxtra
au Centre, son médecin et ses autres
fournisseurs de soins de santé auront
un accès automatique à ses antécédents
médicaux complets, ainsi qu’aux
cheminements cliniques devant être
suivis. Karen prend de nombreux
médicaments distincts pour ses
diverses maladies chroniques, et elle
rencontre le pharmacien régulièrement.
Celui-ci peut automatiquement mettre
à jour son profil de médicaments,
puis lui faire un renvoi à un autre
spécialiste en temps réel. Les résultats
d’analyse sont automatiquement
versés au dossier de chaque patient,
et un message-guide attire l’attention
du médecin sur les nouvelles données
dès l’ouverture du dossier. Tous les
professionnels de la santé qui traitent
Karen ont également accès aux
données les plus récentes concernant
son état et sa médication.
Le fait que, au Centre de soins
communautaires de Sault Ste. Marie,
le DMI soit aussi perfectionné facilite
la planification et la prestation de soins
proactifs. C’est un instrument robuste
et souple, qui facilite la collaboration
à l’équipe et assure la continuité des
soins aux patients. Selon le Dr Dan
Fritz, médecin de famille à l’Algoma
District Medical Group (ADMG), directeur de la clinique d’anticoagulation
et fondateur du programme d’abandon
du tabac, une meilleure continuité
des soins se traduit par de meilleurs
résultats pour la santé.
« Le DMI a rendu mon travail
tellement plus satisfaisant et a
amélioré la qualité des soins dispensés
aux patients. Faire partie d’un groupe
– cela signifie un système intégré,
garantissant la disponibilité des soins
aux patients. La liaison électronique
est vitale pour la gestion des maladies
chroniques. »
Le Dr Fritz déclare également que
le DMI a simplifié son travail, en lui
permettant de consacrer davantage
de temps à la pratique clinique et
moins à l’administration.
« Le fait de disposer du DMI
représente un progrès énorme.
Prenons, par exemple, le modèle relatif
au diabète. Je le transmets, en donnant
à la clinique du diabète l’autorisation
de suivre les directives médicales, de
procéder aux ajustements de l’insuline
et de la médication, de faire des renvois aux diététistes, et de recharger
le papier des moniteurs…, et toutes
ces indications ne me prennent que 15
secondes. Je peux faire des renvois au
counseling ou à d’autres programmes,
et le DMI rend cette démarche très
simple. Toutes les données sont
partagées, ce qui rend le tout beaucoup plus efficient pour les patients. »
Le DMI est aussi une mesure novatrice quant au suivi des résultats pour
la santé. Le Centre a constitué des
registres, où sont compilées les
données relatives à certaines maladies;
on peut ainsi dégager les tendances
et les résultats. On connaît en tout
temps le nombre de patients dont
le traitement atteint la cible.
De plus, lorsque le Centre veut
instaurer un nouveau programme
ou une nouvelle clinique, un comité
des initiatives de promotion de la
santé procède d’abord à la revue
des publications sur le sujet. Puis le
projet est présenté au comité mixte de
gestion, formé de représentants de la
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Le Dr Dan Fritz a fondé le programme de
renoncement au tabac. Il est membre de
l’équipe de l’initiative de promotion du
Partenariat de services de santé
Group Health Association (GHA) et
des membres du conseil de l’ADMG,
pour approbation; une équipe multidisciplinaire est ensuite formée. Cette
équipe conçoit un petit programme
pilote, qu’elle réalise à l’aide du DMI
pour la mesure des résultats et son
évaluation. En prenant l’évaluation
comme base, on refait la conception
du programme pilote, dont on fait
de nouveau l’épreuve avant de mettre
sur pied le programme proprement dit.
Elizabeth Bodnar, gestionnaire
principale de la GHA, relations ministérielles et droit à la vie privée, au
CSC, affirme que toutes les décisions
en matière d’IPS sont prises sur la
base des résultats. La fixation de
cibles, suivie de la surveillance de la
performance sur la base de la population et sur une base individuelle quant
à la conformité aux lignes directrices,
a métamorphosé la pratique médicale
à Sault Ste. Marie.
« Nous savons de façon certaine si une
intervention donnée a réellement entraîné
une différence au bout de l’année – et
nous pouvons dire pourquoi. »
Cynthia Mackay, chef de service,
programme d’enseignement et de soins
aux diabétiques d’Algoma (GHA), croit
que les directives médicales sont plus
étroitement suivies grâce au modèle
du Centre de soins communautaires,
et les résultats le démontrent. En ce
qui concerne les participants à son
programme sur le diabète, il y a eu
une baisse moyenne de 25 % à 33 %
des complications associées au diabète
chez les malades atteints du type 1 ou
du type 2. Ce genre de résultats
a contribué à faire de Cynthia une
championne du DMI.
« Je ne retournerais jamais à
l’ancienne façon de faire! »
Récemment, le Centre a amorcé
deux initiatives électroniques, qui
sont nouvelles et novatrices.
Des patients tels que Karen ont
maintenant accès aux données
relatives à leur état de santé et à leur
dossier médical via un portail Internet
destiné aux patients. Cette mesure
favorise l’autogestion en permettant
aux patients d’être davantage renseignés et agissants en ce qui concerne
leurs soins. Cela permet également
aux patients âgés de donner accès à
leurs dossiers en ligne à leurs enfants.
Ces derniers peuvent par la suite se
tenir au courant de l’état de santé de
leur parent.
Pour la première fois également,
le Centre de soins communautaires
a élargi l’accès en ligne au DMI à
d’autres personnes que les membres
de l’équipe. Avec le consentement du
patient, le DMI peut maintenant servir
à relier les membres de l’équipe du
Centre de soins communautaires et
tous les pharmaciens de la ville, une
initiative intitulée « EMRxtra ». Par
exemple, une des fonctions permet
à un pharmacien de communiquer
instantanément avec le médecin s’il se
pose des questions sur un médicament
ou un remède naturel que le patient
prend, ou pour le prévenir de contreindications possibles. On prévoit que
le dispositif EMRxtra puisse intégrer
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Le Centre de soins communautaires de Sault Ste. Marie : un grand succès pour une petite collectivité
au soin des patients un plus grand
nombre de comptes rendus sur l
es médicaments, en informant
les médecins au sujet de tous les
médicaments qu’un patient prend
ainsi que de leur décision quant à
l’exécution de leurs ordonnances.
L’ensemble de tous ces facteurs
– l’équipe, le DMI et ses directives
de pratiques cliniques intégrées, la
continuité des soins, en particulier
concernant les patients ayant plusieurs
maladies chroniques, l’engagement visà-vis les résultats cliniques, la mesure
des résultats et l’autogestion – a suscité un grand nombre de commentaires
élogieux. Le Centre de soins communautaires a remporté successivement
quatre prix nationaux (cinq au total)
au chapitre des meilleures pratiques,
et il a fait l’objet d’un article de fond
dans la revue Maclean, qui le classait
parmi les 10 meilleurs modèles canadiens en matière de soins de santé.
Mais les marques de reconnaissance
qui sont peut-être les plus appréciées
au Centre de soins communautaires de
Sault Ste. Marie émanent des patients,
qui sont les premiers à éprouver le
changement qu’il a apporté dans leur vie.
Selon Anna C., le Centre a sauvé
la vie à son père. Domenico S. était
un patient inscrit au programme
d’insuffisance cardiaque congestive
(ICC), lequel chapeaute la plus grande
clinique canadienne d’anticoagulation
dirigée par des infirmières. Au cours
de l’année précédant sa découverte
du programme d’insuffisance
cardiaque congestive, Domenico
avait été hospitalisé huit fois et avait
dû se rendre aux urgences toutes les
deux semaines.
Après son inscription au
programme d’ICC, il a si bien réussi
à gérer son état de santé qu’il n’est
jamais retourné à l’hôpital.
Et son cas n’est pas unique.
Depuis le lancement du programme
d’insuffisance cardiaque congestive,
il y a eu baisse de 43 % des taux
de réadmission à l’hôpital chez les
patients du Centre de soins communautaires souffrant de la maladie.
À l’instar de la famille de Domenico
S., la patiente Karen M. sait aussi que
l’accès à ce centre de soins de santé
remarquable apporte des améliorations
considérables à ses multiples pathologies.
« On me fait participer à mes
propres soins – j’ai mon mot à dire
là-dedans. C’est ma santé, mes soins,
mon corps. C’est merveilleux. »
Au cours de l’année précédant sa découverte du programme d’insuffisance cardiaque
congestive, Domenico avait été hospitalisé huit fois et avait dû se rendre aux
urgences toutes les deux semaines. Après son inscription au programme d’ICC, il
a si bien réussi à gérer son état de santé qu’il n’est jamais retourné à l’hôpital.
Pour de plus amples renseignements, prière de communiquer avec Elizabeth Bodnar, gestionnaire
principale, relations ministérielles et droit à la vie privée, GHA, 705 759 5529; [email protected].

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