Serge Daney

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Serge Daney
Serge Daney
ces films qui nous regardent
À L’ESPACE CINÉMA KURSAAL
— du 3 au 12 octobre
Le regard et les mots de Serge Daney
nous accompagnent encore aujourd’hui,
puissants, précieux et plus que jamais
nécessaires pour aiguiser notre propre
regard mais aussi interroger notre
rapport au monde. Figure emblématique
des Cahiers du cinéma dans les années
60-70, Serge Daney, le passeur, a constitué une véritable œuvre critique dont
on peine aujourd’hui à trouver un
équivalent. Daney (1944-1992) était
Il considérait Le Mépris comme le plus
beau film de Godard. Pour mettre un
visage sur son nom et approcher
la vitalité d’une pensée en constante
ébullition, chacun de ces films sera
précédé de la projection d'un extrait
d’Itinéraire d’un ciné-fils, entretiens
entre Serge Daney et Régis Debray.
écrivain autant que critique de cinéma
et la force de sa pensée tient aussi
à une personnalité qui s’est construite
de manière troublante avec ou par le
cinéma et les films qui l’ont vu grandir.
Dans ce programme, quelques films
essentiels pour Daney : Rio Bravo
d'Howard Hawks fut le premier film
sur lequel il écrivit dans le numéro 1
de la revue Visages du cinéma en 1962.
Les Contrebandiers de Moonfleet
Le Mépris
Au Nouveau Théâtre, du 11 au 13 octobre:
La Loi du Marcheur, spectacle mis en scène
par Éric Didry (d’après les entretiens filmés
de Serge Daney) avec Nicolas Bouchaud.
Une rencontre autour de Serge Daney aura
lieu le mardi 11 octobre à 18h30, avant le
spectacle.
Renseignements : www.nouveautheatre.fr
ou 03 81 88 55 11
de Fritz Lang était son film fétiche.
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Serge Daney— au Kursaal du 3 au 12 octobre
Le Mépris
Jean-Luc Godard – 1h45, France/Italie,
Les Contrebandiers
de Moonfleet
1963, avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Jack
Fritz Lang – 1h29, États-Unis, 1955, avec
Palance, Fritz Lang
Stewart Granger, George Sanders
Camille méprise Paul parce qu’il n’est pas à
C’est un monde de ténèbres expression-
la hauteur. Mais plus rien ni personne n’est
nistes que doit traverser cet enfant du nom
à la hauteur, sauf peut-être Fritz Lang,
de John Mohune pour aller à la rencontre de
invité à Cinecitta pour filmer L’Odyssée
l’ancien et véritable amour de sa défunte
Pierre-André Boutang et Dominique
mère, l’énigmatique Jeremy Fox, que l’on
Rabourdin – France, 1992, 3h, couleurs.
d’Homère. Le producteur vulgaire méprise
le scénariste minable, les hommes mépri-
Rio Bravo
sent les dieux, qui sonnent creux, statues de
Howard Hawks – 2h21, États-Unis, 1958.
devine être son père. Sur une terre côtière
Entretiens de Serge Daney avec Régis
de l’Angleterre du XVIII truffée de contre-
Debray
bandiers aux allures de zombies et de som-
Interview-portrait en trois parties, Le Temps
Depuis l’arrestation du malfrat Joe Bur-
bres passages secrets se dessine un par-
des Cahiers, Des Cahiers à Libération, Le
Le Mépris raconte l’effondrement du
dette, le shérif John T. Chance est sur ses
cours initiatique aussi fantastique que
Regard du zappeur. En 1992, dans ces
cinéma classique, cinéma de l’unité capa-
gardes, prêt à parer les assauts du frère du
fantasmatique. Au terme de ce voyage au
entretiens avec Régis Debray pour l'émis-
ble de « substituer à notre regard un
prisonnier et de sa bande.
pays de la mort, de cette poétique progres-
sion Océaniques, celui qui, en référence à
Point culminant d’une œuvre qu’il est
sion de l’ombre vers la lumière, du gouffre
Henri Langlois (parce qu'il est un « enfant
désormais impossible d’ignorer, Rio Bravo
vers la mer, une « leçon profitable », autant
de la Cinémathèque »), se définit comme un
risque bien, avec Hatari ! d’être le testa-
– si ce n’est plus – pour le père que pour le fils.
« ciné-fils », fait défiler sa vie et les films
ment d’Howard Hawks. En fait, cet humble
Amélie Dubois
qui l'ont vu grandir. En racontant le cinéma
plâtre badigeonnées de couleurs, comme le
avec John Wayne, Dean Martin, Angie Dickinson
corps nu de Bardot en ouverture du film.
monde qui s’accorde à nos désirs ». Sur les
ruines de ce monde naît le cinéma
moderne, celui de Godard : une étude désenchantée de nos désirs désaccordés.
Cyril Neyrat
e
western est la conclusion de trente ans de
—mercredi 12 octobre à 18h30
américain (Hawks, Hitchcock...), la « qua-
—lundi 3 octobre à 21h présenté et ana-
cinéma, les thèmes y trouvent leur plus
(autres séances au théâtre de l’Espace : mardi 25
lité française », la Nouvelle Vague, Mai 68
lysé par Jacques Materne
parfaite expression et Hawks est ici passé
octobre à 14h30 et mercredi 26 octobre à 18h)
et la politisation de la cinéphilie, ou encore
—mardi 4 octobre à 18h30
maître dans l’art de la fugue dont To Have
l'irruption de la télévision et l'ère des
and Have Not ne constituait que l’ébauche.
médias de masse, Serge Daney nous lègue
Ainsi débute l’article de Serge Daney
dans Visages du cinéma n°1, 1962.
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Itinéraire d'un ciné-fils
une morale et une mémoire de l'image.
Un extrait des entretiens sera diffusé
—lundi 10 octobre à 18h30
avant les films (avec nos remerciements
—mercredi 12 octobre à 21h
aux Films du Bouloi).
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