Romance chantée par Abencérage

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Romance chantée par Abencérage
Romance chantée par Abencérage
Auteur : Chateaubriand, François-René de
Nature : manuscrit autographe
Date : 1810
Mesures : 23 x 18,7 cm
Nombre de page(s) : 4
Cote : MS 991 1
Chateaubriand a inséré cette romance dans les Aventures du dernier Abencérage, récit
« troubadour » écrit à la Vallée-aux-Loups dans les premiers mois de 1810, mais qui ne
fut publié qu’en 1826. L’écrivain y a notamment transposé sa rencontre avec Natalie de
Noailles, à l’Alhambra, en avril 1807.
Parmi les nombreuses notes qui accompagnent le roman, Chateaubriand rappelle dans
quelles circonstances il a créé cette romance et nous donne aussi par la même occasion
un précieux témoignage de collecte d’une mélodie populaire :
« En traversant un pays montagneux entre Algésiras et Cadix, je m’arrêtai dans une
venta située au milieu des bois. Je n’y trouvai qu’un petit garçon de quatorze à quinze
ans, et une petite fille à peu près du même âge, frère et sœur, qui tressaient auprès du
feu des nattes de jonc. Ils chantaient une romance dont je ne comprenais pas les
paroles, mais dont l’air était simple et naïf. [...] Mes jeunes hôtes répétèrent si
longtemps les couplets de leur romance, qu’il me fut aisé d’en apprendre l’air par cœur.
C’est sur cet air que j’ai composé la romance de l’Abencérage » (Chateaubriand, Les
Aventures du dernier Abencérage).
Le manuscrit conservé dans les collections de la Maison de Chateaubriand présente les
paroles du premier et du cinquième couplet :
Jamais le chameau
N’apporte au tombeau,
Près de la piscine,
l’Haggi de Médine,
Un Chrétien maudit,
D’Abencérage,
Tient l’héritage ;
C’est écrit !
Le roi don Juan,
Un jour chevauchant,
Vit sur la montagne,
Grenade d’Espagne,
Il lui dit soudain ;
Cité mignonne,
Mon cœur te donne
Avec ma main.