Notice - Maison de Chateaubriand

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Notice - Maison de Chateaubriand
Voyage pittoresque et historique de l’Espagne
Auteur : Laborde, Alexandre de
Lieu d’édition : Paris
Éditeur : Didot
Date : 1807-1820
Nombre de volume(s) : 2 grand in-folio
Reliure : demi-reliure en veau, dos à faux-nerfs, titre doré
Cote : L 991.309-310
Né en 1773, Alexandre de Laborde, frère aîné de Natalie de Noailles, éprouva très jeune
un grand intérêt pour l’Espagne. Attaché à l’ambassade de Lucien Bonaparte en 1800 et
1801, il parcourut durant plusieurs années la Péninsule dans le but de réaliser à son sujet
ce qu’avait fait Choiseul-Gouffier pour la Grèce.
Son Voyage pittoresque et historique de l’Espagne fut publié en soixante livraisons,
comprenant chacune seize planches réunies entre 1807 et 1818 en 4 parties.
En avril 1807, à son retour de Terre Sainte, Chateaubriand retrouva Natalie de Noailles à
Grenade où elle accompagnait son frère pour réaliser des dessins destinés à fournir une
partie des illustrations de ce récit de voyage.
Le 4 juillet 1807, l’écrivain fit paraître dans le Mercure de France un compte rendu des
premières livraisons de l’ouvrage. L’article contenait ces mots célèbres : « C’est en vain
que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l’Empire [...] ». Napoléon s’emporta. Le
Mercure fut réuni à la Décade philosophique, organe d’une opinion antagoniste, celle des
Idéologues, et Chateaubriand décida de s’éloigner de Paris : c’est alors qu’il fit
l’acquisition de la Vallée-aux-Loups, où il s’installa avec sa femme Céleste à la fin
d’octobre 1807.
« Aben-Hamet, sautant légèrement à terre, offrit la main à Blanca
pour descendre de sa mule. Les serviteurs frappèrent à une porte
abandonnée, dont l’herbe cachait le seuil : la porte s’ouvrit et laissa voir
tout à coup les réduits secrets de l’Alhambra.
Tous les charmes, tous les regrets de la patrie, mêlés aux prestiges de
l’amour, saisirent le cœur du dernier Abencérage. Immobile et muet, il
plongeait des regards étonnés dans cette habitation des Génies ; il croyait
être transporté à l’entrée d’un de ces palais dont on lit la description dans les
contes arabes. De légères galeries, des canaux de marbre blanc bordés de
citronniers et d’orangers en fleurs, des fontaines, des cours solitaires,
s’offraient de toutes parts aux yeux d’Aben-Hamet, et, à travers les voûtes
allongées des portiques, il apercevait d’autres labyrinthes et de nouveaux
enchantements. L’azur du plus beau ciel se montrait entre des colonnes qui
soutenaient une chaîne d’arceaux gothiques. Les murs, chargés
d’arabesques, imitaient à la vue ces étoffes de l’Orient, que brode dans
l’ennui du harem le caprice d’une femme esclave. Quelque chose de
voluptueux, de religieux et de guerrier semblait respirer dans ce magique
édifice ; espèce de cloître de l’amour, retraite mystérieuse où les rois
maures goûtaient tous les plaisirs, et oubliaient tous les devoirs de la vie »
(Chateaubriand, Les Aventures du dernier Abencérage).

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