CD gratuit avec “De Morgen” : Fedis porte plainte

CD gratuit avec “De Morgen” : Fedis porte plainte
Bruxelles, le 1er octobre 2007
Fedis porte plainte auprès de la DG Contrôle et Médiation du SPF Économie contre une action
d’Universal Music et du quotidien flamand De Morgen. Ce dernier offre en effet le 13 octobre prochain
à titre gratuit et en exclusivité le nouveau CD de l’artiste Sarah Bettens à l’achat du journal. L’offre
conjointe est toutefois interdite en Belgique. Fedis regrette surtout le fait que, par cette action,
Universal Music promeut activement l’idée que la musique est gratuite pour le consommateur.
L’idée que la musique est gratuite est tenace et néfaste pour les ventes de CD. Les vendeurs de CD ont
tenté de lutter contre cette idée en investissant de manière continue dans des campagnes contre la
copie et le téléchargement gratuit de musique. Ils investissent également dans de nouveaux concepts
de magasins attrayants et dans des canaux de vente en ligne. Ils aimeraient aussi mettre en place des
actions, en collaboration avec les maisons de disques, en vue de promouvoir les ventes. Ainsi, plus tôt
cette année, ils avaient lancé l’idée d’organiser un événement avec les maisons de disques pour attirer
l’attention sur les artistes belges.
Ce qu’Universal fait aujourd’hui, c’est tout le contraire de ce que les commerçants – finalement les
vendeurs des produits des maisons de disques – visent en innovant. Offrir des nouveaux CD en cadeau
renforce en effet l’idée que la musique est gratuite pour le consommateur.
Par ailleurs, l’action est illégale. L’offre conjointe est interdite dans notre pays. C’est pourquoi Fedis
déposera plainte contre cette pratique auprès de la DG Contrôle et Médiation du SPF Économie.
Universal souffle d’ailleurs le chaud et le froid. D’une part, la maison de disques déclare aujourd’hui
dans le journal être contre la distribution gratuite de musique car celle-ci n’est pas financièrement
réalisable. D’autre part, elle mine d’avance les ventes d’un CD en magasin en l’offrant gratuitement
comme cadeau à l’achat d’un journal. En effet, ce n’est qu’après l’action « cadeau » que les magasins
pourront vendre le CD.
Comment un CD peut-il bien se vendre s’il a d’abord été offert gratuitement ? Offrir gratuitement des
CD à l’achat d’un journal est bien un exemple des plus original des “nouvelles formes de distribution”.
Il est incompréhensible qu’Universal Music entrave le processus normal de vente de CD. À terme, de
telles actions sonneront le glas des magasins de CD et des ventes de CD tout court.
Baudouin Velge
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