Enseignement audiovisuel de la relation médecin-malade
Transcription
Enseignement audiovisuel de la relation médecin-malade
RELATIONS MEDECIN-MALADE COURS DU MODULE 1 (Apprentissage de l’exercice médical) SECOND CYCLE DES ETUDES MEDICALES : CONSTRUCTION D’UN OUTIL PEDAGOGIQUE AUDIO-VISUEL A PARTIR D’ENTRETIENS DE PATIENTS MEMOIRE de Diplôme Inter-Universitaire de PEDAGOGIE MEDICALE Soutenu par : Docteur Donata MARRA Le 17 octobre 2003 Direction et Collaborations : Docteur Agnès HARTEMANN-HEUTIER Docteur Dominique HASBOUN Professeur André GRIMALDI Facultés de Médecine Pitié-Salpêtrière, Saint-Antoine, Créteil, Necker, Cochin 1 SOMMAIRE 1. Objectifs et justifications …………………. page 3 2. Méthodologie …………………. page 5 3. Vidéo …………………. Page 9 4. Résultats des évaluations …………………. page 13 5. Discussion …………………. page 14 6. Développements …………………. page 15 7. Résumé …………………. page 16 …………………. page 17 ANNEXES ANNEXE 1: informations et consentements ANNEXE 2: questions posées lors de l’interview …………………. page 20 ANNEXE 3 : cahier tutoral …………………. page 22 ANNEXE 4 : documents remis aux étudiants …………………. page 36 ANNEXE 5 : questionnaires d’évaluations …………………. page 41 2 1. Objectifs et justification L’évolution des connaissances dans le domaine médical avec des techniques d’interventions toujours plus performantes aboutit parfois à une « scientisation » et à un exercice de la Médecine parfois « deshumanisé ». La demande sans cesse plus pressante d’informations voire l’augmentation de la judiciarisation de la Médecine dans notre Société semble être un palliatif au rétablissement d’une réelle communication entre médecin et patient. Un cours sur les relations médecin-malade aurait été il y a peu encore décrié quant à son utilité pour une bonne pratique des soins en Médecine. A l’heure actuelle, si son utilité n’est pas remise en question ou presque, les modalités à employer pour en atteindre les objectifs sont quant à elles moins évidentes. Le cours sur les relations médecin-malade est enseigné au cours du second cycle des études médicales dans un module transdisciplinaire : module 1 « apprentissage de l’exercice médical ». Les objectifs de ce cours sont : La relation médecin-malade. L’annonce d’une maladie grave. La formation du patient atteint de maladie chronique. La personnalisation de la prise en charge médicale. Expliquer les bases de la communication avec le malade. Etablir avec le patient une relation empathique dans le respect de sa personnalité et de ses désirs. Elaborer un projet pédagogique individualisé pour l’éducation d’un malade porteur d’une maladie chronique en tenant compte de sa culture et de ses croyances. Faire en sorte que l’étudiant en médecine acquiert de telles compétences nécessite de faire appel à des connaissances procédurales qui sont habituellement difficilement communicables. Elles relèvent principalement de domaines psycho- 3 affectifs et font intervenir des facteurs émotionnels et de personnalités (habileté dans les relations inter-personnelles …). La modalité d’enseignement qui semble adaptée pour un tel cours est sans doute celui de l’enseignement au lit du patient. Toutefois force est de constater que dans les faits cela n’est pas toujours effectué ou même mal effectué et revendiqué en tant que tel, démontrant ainsi à l’étudiant que l’ont peut exercer la médecine sans se préoccuper de l’établissement d’une bonne relation médecin-malade. Par ailleurs décontextualiser cet enseignement et le re-contextualiser dans un cadre différent du milieu hospitalier fréquenté par les étudiants du Second Cycle, peut présenter certains avantages. Enseigner à distance du patient et de l’équipe médicale impliquée permet une distance émotionnelle favorisant une réflexion moins subjective autour de situations parfois douloureuses. Par ailleurs le temps manque parfois (régulièrement) pour expliquer ce qui paraît à certains comme une évidence impossible à enseigner et relevant uniquement de l’expérience acquise au cours de longues années d’apprentissage et d’exercice. Le défi consistait donc à mettre en place une modalité d’enseignement qui viendrait en complément de ce qui nous semble essentiel (l’enseignement au lit du patient) mais qui puisse permettre de le compléter et d’ouvrir un champ de réflexion utile aux étudiants. L’enseignement en cours magistral répond difficilement à une nécessaire interactivité qui est par contre facilitée au cours des travaux dirigés en petits groupes. L’utilisation d’entretiens filmés laissant s’exprimer des patients sur les relations médecin-malade nous paraissait apte à favoriser cette interactivité. La mémorisation serait facilitée non seulement par l’impact de la visualisation des séquences vidéo mais aussi par une re-contextualisation et une problématisation : ce sont des patients qui s’expriment sur ce qu’ils ont vécu et il est demandé aux étudiants de résoudre des situations concrètes évoquées par le patient. Enfin la constitution d’un cahier tutoral permettra d’aider à la normalisation et à l’homogénéité des messages transmis aux étudiants lors des travaux dirigés. L’objectif de ce travail a donc été de constituer un cours sur les relations médecinmalade (module 1du Second Cycle des études médicales) en construisant un outil 4 pédagogique audio-visuel à partir d’entretiens de patients filmés, ainsi qu’en constituant le cahier tutoral utilisé par les enseignants en travaux dirigés. Ce cours comportera la projection des séquences vidéo en amphithéâtre et des travaux dirigés. 2. Méthodologie 2.1. Les patients Nous avons recherché des patients qui accepteraient d’être filmés et de répondre à des questions concernant les problèmes qu’ils ont pu rencontrer dans leurs relations avec les médecins. 5 patients étaient prévus: 2 hommes et 3 femmes. Seules les 3 femmes ont pu être filmées dans le temps imparti pour réaliser les séquences vidéo (cours les 23 et 30 septembre 2003). L’état de santé des 2 hommes s’était aggravé peu de temps avant la date prévue de leur rendez-vous, leur entretien a été annulé. Les patientes ont été informées des modalités d’utilisation de ces entretiens et ont signé un consentement éclairé. Deux types de consentement étaient possibles : l’un permettant une utilisation limitée à des cours aux étudiants de la Faculté de Médecine Pitié-Salpêtrière, l’autre permettant une diffusion sur le site internet de la Faculté de Médecine (Annexe 1). 2.2. Déroulement de l’entretien filmé - Lieu Les patientes ont été filmées dans les locaux de la Faculté de Médecine PitiéSalpêtrière avec une caméra numérique par le Dr Hasboun. L’entretien a été mené par le même interlocuteur (Dr Marra) qui n’était pas le médecin référent des patientes. 5 - Questions posées Des questions ouvertes permettant aux patientes de s’exprimer ont été privilégiées (Annexe 2). Elles avaient la possibilité à tout moment de s’exprimer librement. - Durée Il n’y avait pas de limite de durée imposée à l’entretien. Les trois entretiens ont eu une durée de 30 à 45 minutes en fonction des patientes. 2.3. montage - Matériel utilisé Acquisition en format DV avec une caméra numérique. Montage effectué avec le logiciel Première 6.0 (Adobe). Création d’un format intermédiaire sur format AVI en fin de montage. Création du DVD, ré-encodage de la vidéo en format DVD, création des menus interactifs, gravure sur DVDR : logiciel d’authoring DVD Moovie factory 2 (ULEAD). - Sélection des séquences Des séquences de vidéo courtes ont été privilégiées pour maintenir un niveau d’attention suffisant des étudiants, d’autant plus que les séquences seraient visionnées en amphithéâtre. Après plusieurs visionnages des entretiens filmés et repérages, les propos des patientes abordant les mêmes thématiques ont été regroupés. Les interventions de l’interviewer ont été enlevées dans la mesure du possible afin de permettre un plus grand impact des propos entendus et de concentrer l’attention des étudiants sur le patient. Les propos choisis devaient être compréhensibles sans (ou avec un minimum de) questions. Afin de respecter l’anonymat des médecins et des équipes évoquées, les séquences sélectionnées ne devaient comporter aucun élément permettant de les identifier. Sur un total de 2 cours de 1h 45 à 1 semaine d’intervalle, la durée totale des séquences ne devait pas excéder 15 minutes par cours. Elles devaient être visionnées à 2 reprises au cours des 30 minutes de cours en amphithéâtre précédant 6 les travaux dirigés (1 heure de travaux dirigés et 15 minutes pour permettre le déplacement des étudiants de l’amphithéâtre vers les salles de TD). Au total, 7 séquences vidéo ont été proposées réparties sur 2 cours : Cours 1 - La visite (3 mn 46) : Les relations médecin-malade dans le cas particulier de la visite en milieu hospitalier. - La « non-annonce » du diagnostic (1 mn 43) : Récit de situations où le diagnostic n’a pas été annoncé par les médecins. - Communiquer (3 mn 04) : Les patientes évoquent les difficultés de la communication entre un médecin et un malade, font des propositions et expliquent ce qu’elles auraient souhaité. Cours 2 - Maladie aiguë - maladie chronique (MA/MC) (6 mn 18) : Les patientes parlent de la relation médecin-malade dans les MA et les MC, de l’observance, du travail de deuil, des associations de patients … - Synthèse 1 (1 mn 40) , Synthèse 2 (1 mn 34), Synthèse 3 (46 sec) : Trois séquences reprenant les différents objectifs abordés avec les étudiants dans la première journée en les complétant par l’évocation d’autres situations cliniques. 2.4. Déroulement du cours Le déroulement des cours et des travaux dirigés est rapporté dans le cahier tutoral (Annexe 3) transmis aux 8 enseignants assurant les travaux dirigés. Le matériel pédagogique audio-visuel et le cahier tutoral ont été présentés aux enseignants participant à l’enseignement, préalablement aux cours et leurs remarques ont été intégrées dans le cahier tutoral. 7 La transversalité de l’enseignement est favorisée par des enseignants ayant des pratiques diverses et venant de spécialités différentes : diabétologie, médecine générale, néphrologie, psychiatrie, santé publique. Le cahier tutoral comporte des questions « annexe » qui ne sont abordées que si le responsable du groupe le souhaite et s’il en a le temps. Pendant les deux jours où le cours a eu lieu, les séquences vidéo ont été visionnées en amphithéatre, chaque séquence est vue à 2 reprises et des questions (Annexe 4) sont distribuées aux étudiants en début de cours, avant le début de la vidéo. Les réponses seront discutées en travaux dirigés dans la seconde partie du cours. Une évaluation formative a été proposée avec pour objectifs d’évaluer l’intérêt des étudiants pour un cours sur les relations médecin-malade et l’impact de notre cours sur l’évolution de leur intérêt. Les évaluations ont été remplies au tout début du 1er jour de cours en amphithéâtre avant la première projection vidéo et en fin de seconde journée de cours (fin de TD). Lors de la seconde évaluation, une question d’évaluation sur l’utilité de la vidéo a été ajoutée (Annexe 5). Les résultats seront pris en compte pour participer à un éventuel réajustement de notre stratégie d’enseignement de ce cours pour les années suivantes. Il est à noter que nous avions décidé de ne pas changer les modalités d’évaluation formative pré-établies l’année précédente pour le module 1 dans son ensemble. L’évaluation des cours du module s’effectue en même temps que celle des autres cours, le jour de l’examen. Les 2 séances de cours ont eu lieu les 23 et 30 septembre 2003. 8 Résumé du déroulement des cours Cours 1 : En amphithéatre 1. Evaluations à remplir par les étudiants 2. Questions données aux étudiants 3. Vidéo 4. réponses des étudiants entre chaque séquence visionnée 2 fois En travaux dirigés 5. réponses aux questions Cours 2 : En amphithéatre 1. Questions données aux étudiants 2. Vidéo 3. réponses des étudiants entre chaque séquence visionnée 2 fois En travaux dirigés 4. réponses aux questions 5. évaluations à remplir par les étudiants 3. La vidéo Des extraits des séquences vidéo seront présentées lors de la soutenance du Diplôme Universitaire. Des extraits des entretiens sont retranscrits ci-dessous. 9 LA VISITE Extraits Madame X : - Pour moi personnellement ça ne me gênait pas tellement car en fait je me mettais un peu en retrait de cet examen et je m’amusais plutôt à observer le comportement des différentes classes de médecins c’est à dire le professeur, le chef, le sous-chef, le mini-chef et en fait ça on peut s’amuser énormément. - Quand j’ai eu ma trachéotomie, évidemment vous parlez très mal, donc déjà tous les gens pensent qu’à partir du moment où vous parlez très mal vous ne pensez plus et je me souviens d’un médecin qui accompagnait l’anesthésiste qui est venu au pied du lit et qui a dit à l’anesthésiste « comment ça se fait qu’elle a une grosse tête comme ça ». A ce moment là je me suis fâché et j’ai bouché la trachéotomie et je lui ai dit « ça, ça vient des corticoïdes et ça s’appelle un faciès cushingoïde ». - Je crois qu’il y a 2 choses : d’abord ne plus considérer le malade comme un objet, ne pas parler de lui avec les autres médecins en disant « il » alors que vous êtes présent, ça c’est abominable ; ne pas prendre le patient pour un analphabète complet. J’ai eu le cas d’un médecin qui me faisait du laser et qui était en train d’expliquer à un médecin étranger en anglais que j’allais devenir complètement aveugle. Il n’a pas pensé une seconde que je pouvais comprendre l’anglais. Donc j’ai appris que j’allais très mal au niveau de la vision par l’intermédiaire d’une phrase en anglais. Ça c’est pareil c’est pas bon. - Le problème aussi je crois c’est de ne pas infantiliser du style vous savez « allez ma petite dame ça va bien aller si vous faites tout ce qu’on vous dit ». ça c’est atroce vous avez l’impression d’être prise pour une débile mentale et c’est épouvantable. Et informer, informer, informer ! 10 LA NON-ANNONCE DU DIAGNOSTIC Extraits Madame X : - On m’a dit « c’est une fille elle fait peut-être même pas un kilo » parce qu’ils ne l’avaient même pas pesée « et il faut l’emmener dans un centre néonatal parce qu’elle n’a pas respiré tout de suite ». Après je me suis retrouvée dans ma chambre toute seule et en fait je n’ai eu de renseignements que par une petite stagiaire infirmière qui était là qui m’a vue pleurer et qui a téléphoné au centre néonatal pour demander comment allait le bébé. C’est les seules informations que j’ai eues. - On n’a pas mis un nom dessus, donc on m’a dit qu’on allait s’occuper de soigner ma poly-arthrite mais qu’avant on allait me diriger vers un autre hôpital plus spécialisé dans la maladie qu’on avait suspectée. On m’a dirigé à Marseille à l’équivalent de Villejuif quoi. Quand je me suis vue diriger là-bas, j’ai un peu compris que c’était quand même grave ce que j’avais et puis bon, j’avais eu des informations par la bande. Question de l’interlocuteur non-visible « qu’est-ce que vous voulez dire par la bande ? » - Ben, j’avais une nièce qui était médecin et j’avais des amis médecins donc je leur avais fait un peu le rapport de tous les examens que j’avais. J’avais entendu parce que j’avais les oreilles qui traînaient je voulais savoir ce que j’avais et je me souviens, j’avais embêté l’interne après quand j’ai eu cette … Moi j’avais la suspicion, j’avais entendu dire que j’avais peut-être un myélome. J’ai embêté l’interne qui a fini par m’avouer qu’on avait trouvé ça, mais qu’il ne fallait pas s’affoler. Là j’ai téléphoné à mon généraliste en disant « ça y est j’ai trouvé ce que j’ai » et à sa réaction j’ai compris que c’était quand même assez grave. 11 MALADIE AIGUE/MALADIE CHRONIQUE Extraits Madame X : - Vous êtes très dépendant d’un médecin qui soigne une maladie chronique, très très dépendant. Vous avez besoin de cette consultation pour vous rassurer, même s’il ne vous dit rien, vous avez besoin de le voir que ce soit le cardiologue, le diabétologue, souvent le néphrologue. C’est comme ça, je vais à cette visite comme quelque chose que j’attends alors que je sais pertinemment qu’il ne se passera rien puisque je n’ai rien et que c’est une visite de contrôle. Mais je l’attends pour m’entendre dire « et bien ça va bien » et le seul fait de m’avoir dit ça va bien, je vais bien. - Pour une maladie chronique vous vous prenez en charge, vous connaissez bien votre maladie, donc vous pouvez discuter avec le médecin de choses qui ne vont pas, de choses que vous ressentez, presque même du traitement. Par exemple un changement d’insuline, avec le diabétologue vous pouvez discuter d’un changement d’insuline. S’il vous dit « je vous mets une insuline plus rapide » : « oui mais si je ne mange pas toujours à la même heure ? » Vous pouvez discuter. Aux urgences vous ne pouvez pas discuter puisque la plupart du temps vous ne savez pas ce que vous avez. Vous venez parce que vous êtes très mal que vous avez besoin de quelque chose que vous avez besoin d’un médecin et vous ne savez pas pourquoi vous y êtes allé. Madame Y : - Je trouve qu’il est important de participer à une vie associative. Je dis ça parce que j’ai mis 2 ans à digérer le fait que j’avais une maladie chronique qui allait être avec moi toute ma vie et qu’il fallait faire quelque chose. J’estime que parce que j’ai eu une bonne prise en charge, de bons médecins, une bonne information, bref il y a un tout qui fait que je m’en sors bien. Donc je veux faire partager cette chance que j’ai et je suis rentrer dans la vie associative. J’estime que mon rôle est d’informer les gens, de leur faire prendre conscience que c’est pas parce qu’on a une poly-arthrite rhumatoïde qu’on est fichu. On peut très bien vivre avec une poly-arthrite. 12 4. résultats des évaluations Le tableau ci-dessous présente les résultats des évaluations soumises aux étudiants. Question 1 absolument pas J1 J2 J1 n 4 0 8 % 5.4% Question 2 n 5 % 6.8% un peu J2 6 moyennement J1 J2 25 16 très J1 37 0% 10.8% 7.1% 33.8% 19.1% 50.0% 4 24 50 20 0.8% 27.0% 46 28.6% 62.2% J2 62 73.8% 3 6 59.5% 4.0% 7.1% JOUR 2 Question 3 inutile peu utile utile très utile n 0 3 52 27 % 0% 3.7% 63.4% 32.9% J1 : Début du cours 1 J2 : Fin du cours 2 n : nombre de réponses % : pourcentage de réponses Question 1 : Pensez-vous qu’un cours sur les relations médecin-malade est utile pour votre futur métier ? Question 2 : Pensez-vous qu’il est facile de mettre en place une bonne relation médecin-malade ? Question 3 : Avez-vous trouvé que la vidéo en tant que support pédagogique à cet enseignement était : 13 5. discussion Au moment de la rédaction de ce mémoire le cours a eu lieu et il semble, même si nous n’avons pas encore tous les retours des différents enseignants, ni l’ensemble des évaluations des étudiants (une évaluation est prévue plus tard avec les autres cours du module 1), que ce cours ait été bien accueilli par les étudiants. Un certain nombre d’éléments peuvent être discutés. Nous avons utilisé un support pédagogique audio-visuel afin d’être au plus proche de la réalité vécue par les patients en leur permettant de s’exprimer eux-même sur les difficultés qu’ils ont pu rencontrer dans les relations médecin-patient. Toutefois, le recrutement des patients devait mettre en scène des patients ayant rencontré de telles difficultés, ce qui pouvait contribuer à donner une image négative de ces relations à l’étudiant. Malgré ce biais de recrutement, somme toute souhaité, les patientes ont exprimé dans certaines séquences leur reconnaissance envers le milieu médical. Par ailleurs nous avons informé les étudiants avant la projection de la vidéo de ce biais. Le récit d’événements ayant eu lieu il y a plusieurs années est forcément, surtout lorsqu’il y a une part émotionnellle importante, ce qui est le cas pour ce cours, entaché d’une certaine distorsion par rapport à la réalité. Rétrospectivement les patientes sont amenées à interpréter des événements vécus en les rapportant sans doute sans une complète impartialité. Toutefois, ces souvenirs d’événements « vécus » sont sans doute, un élément essentiel de l’élaboration de futures relations médecin-malade. Par ailleurs filmer des séquences en temps réel avec des patients poserait des questions d’ordre éthiques. La « parité » n’a pu être respectée dans les temps impartis pour terminer le cours, les hommes pressentis pour des entretiens ont présenté des problèmes de santé imprévus. Il serait donc intéressant de compléter avec des entretiens mettant en scène des hommes. Un des objectifs du cours n’est pas abordé par les séquences filmées et n’est pas traité : « Elaborer un projet pédagogique individualisé pour l’éducation d’un malade porteur d’une maladie chronique en tenant compte de sa culture et de ses croyances ».L’enseignement dispose de deux fois 1heure 45 minutes. Il nous semblait difficile d’aborder tous les objectifs. Ce dernier objectif nous semblait plus 14 difficile à traiter par une séquence vidéo, plus facilement par contre,dans le cadre de l’enseignement en stage ou par des jeux de rôles. Les étudiants étaient informés que cet objectif n’était pas traité et ne pourrait prêter à des questions lors de l’examen. La projection en amphithéâtre était matériellement la seule possible au moment où les 2 séances de cours ont eu lieu. La projection dans les salles de TD nécessiterait un nombre de vidéo-projecteur libres (8) simultanément qui actuellement est difficile. Une telle éventualité permettrait des arrêts sur image, un retour sur un point précis et une discussion après chaque séquence. Malgré les difficultés d’un travail individuel ou en groupe en amphithéâtre un certain nombre d’étudiants ont répondu aux questions qui leur étaient posées. Une partie de ce cours est faite en travaux dirigés avec un coût en nombre d’enseignants importants (8). Malgré tout un tel sujet de cours nous semble nécessiter des petits groupes de TD, prix d’une inter-activité de qualité (groupe de 15 étudiants environ). Enfin, les évaluations dont nous présentons les résultats permettent de penser que l’intérêt des étudiants pour un cours sur les relations médecin-malade à été influencé positivement par notre cours. En effet 73, 8 % des étudiants trouvent qu’un cours sur les relations médecin-malade est très utile pour leur futur métier en fin de seconde journée de cours contre 50 % en début de première journée de cours. En ce qui concerne les difficultés à mettre en place une bonne relation médecin-malade ils restent majoritairement convaincus que c’est moyennement difficile (62,2 % à J1 et 59, 5% à J2). Quant au matériel audio-visuel pédagogique il est plébiscité par les étudiants puisqu’ils sont 96,3 % à avoir trouvé ce support pédagogique utile ou très utile pour le cours 6. Développements Des développements sont prévus pour poursuivre ce travail pédagogique. Dans un premier temps une version à diffuser sur le site internet de la faculté de Médecine Pité-Salpêtrière est en cours de réflexion. D’autres prolongements sont évoqués et 15 nécessiteraient des heures de cours supplémentaires : intégrer un cours de ce type avec des patients présentant des pathologies adaptées dans chaque pôle d’enseignement, proposer des jeux de rôle où l’enseignant jouerait le rôle du patient et où un autre enseignant gèrerait l’atelier, mettre en scène des contre-attitudes médicales jouées par des comédiens, … 7. Résumé L’objectif de ce travail a été de constituer un cours sur les relations médecin-malade du Second Cycle des études médicales en construisant un outil pédagogique audiovisuel à partir d’entretiens de patients filmés, ainsi qu’en constituant le cahier tutoral utilisé par les enseignants en travaux dirigés. Ce cours comportait la projection des séquences vidéo en amphithéâtre et des travaux dirigés. Trois femmes ont pu être filmées dans le temps imparti pour réaliser les séquences vidéo (cours les 23 et 30 septembre 2003). Les évaluations permettent de penser que l’intérêt des étudiants pour un cours sur les relations médecin-malade à été influencé positivement par notre cours. Le matériel audio-visuel pédagogique est plébiscité par les étudiants puisqu’ils sont 96,3 % à avoir trouvé ce support pédagogique utile ou très utile pour le cours 16 ANNEXE 1 Informations et consentements 17 UNIVERSITE PARIS VI Faculté de médecine – Pitié Salpêtrière Madame, Monsieur, Dans le cadre de l’enseignement aux étudiants en médecine, la faculté de Médecine Pitié Salpêtrière réalise des enregistrements vidéos de patients afin d’illustrer les cours et les communications médicales sur la relation médecin-malade. Ces films sont susceptibles d’être diffusés auprès d’un public de médecins, d’étudiants en médecine ou de professionnels de la santé. Parallèlement, ces films pourront être utilisés pour la réalisation d’un site internet universitaire (Université Paris VI) accessible à tout public. L’anonymat des patients apparaissant dans les vidéos sera respecté (aucun nom ne sera donné). Nous vous remercions de votre collaboration et de bien vouloir signer le consentement concernant votre participation à ce film . Je soussigné(e) Mr./Mme./Melle NOM : PRENOM : DATE NAISS : MEDECIN REFERENT : ADRESSE : N° de TEL : Donne mon consentement pour être filmé(e) selon les conditions définies ci dessus. Fait à Paris, le Signature 18 UNIVERSITE PARIS VI Faculté de médecine – Pitié Salpêtrière Madame, Monsieur, Dans le cadre de l’enseignement aux étudiants en médecine, les enseignants de la faculté de Médecine Pitié-Salpêtrière chargés de l’enseignement sur la relation médecin-malade réalisent des enregistrements vidéos de patients. Les films issus de ces enregistrements seront diffusés uniquement auprès d’un public de médecins, d’étudiants en médecine ou de professionnels de la santé. L’anonymat des patients apparaissant dans les vidéos sera respecté (aucun nom ne sera donné). Nous vous remercions de votre collaboration et de bien vouloir signer le consentement concernant votre participation à ce film. Je soussigné(e) Mr./Mme./Melle NOM : PRENOM : DATE NAISS : MEDECIN REFERENT : ADRESSE : N° de TEL : Donne mon consentement pour être filmé(e) selon les conditions définies ci dessus. Fait à Paris, le Signature 19 ANNEXE 2 Questions posées lors de l’interview 20 Relations médecin-malade Questions pour l’interview 1. Avez-vous déjà eu de la colère envers un médecin ? de la reconnaissance ? Dans quelles circonstances ? 2. Avez-vous déjà eu le sentiment d’être incomprise ? frustrée ? rejetée ? Si oui pourquoi ? 3. Lors de vos hospitalisations vous a-t-on suffisamment informé ? Comment avez-vous ressenti le fait d’être examinée par plusieurs personnes différentes, voire par des étudiants en médecine ? Qu’avez-vous ressenti lors des visites dans votre chambre ? 4. Quels souvenirs gardez-vous de l’annonce de la nécessité d’être dialysée (ou autre) ? Auriez-vous souhaité que cela se passe différemment ? 6. Attendez vous quelque chose de différent de la part des médecins qui vous soignent pour le diabète (ou la dialyse, ou la greffe) (dans le sens « maladie chronique ») de ceux qui vous soignent pour quelque chose d’aigu (une infection, une fracture…). Est-ce que votre rôle en tant que patient dans ces 2 sortes de maladie est différent ? 7. Comment avez-vous perçu la place de l’équipe para-médicale dans votre traitement (infirmiers …) ? 8. Qu’aimeriez-vous dire à des futurs médecins sur les relations médecin-malade ? 21 ANNEXE 3 Cahier tutoral 22 La relation médecin-malade OBJECTIFS DE L’ENSEIGNEMENT Intitulé : La relation médecin-malade. L’annonce d’une maladie grave. La formation du patient atteint de maladie chronique. La personnalisation de la prise en charge médicale. Expliquer les bases de la communication avec le malade. Etablir avec le patient une relation empathique dans le respect de sa personnalité et de ses désirs. Elaborer un projet pédagogique individualisé pour l’éducation d’un malade porteur d’une maladie chronique en tenant compte de sa culture et de ses croyances (cet objectif n’est pas abordé dans le cahier et ne pourra prêter à des questions lors de l’examen) SOMMAIRE Page 24: Première journée : Page 26: Première journée : Page 29: Première journée : Page 30: Seconde Journée : Page 33: Seconde journée : Page 34: Seconde journée : Page 35: Seconde journée : La visite La « non-annonce » du diagnostic Communiquer Maladie aiguë-chronique Synthèse 1 Synthèse 2 Synthèse 3 23 PREMIERE JOURNEE Trois séquences vidéos sont visionnées 2 fois en amphithéâtre dans l’ordre suivant : 1/ La visite 2/ La non-annonce du diagnostic 3/ Communiquer Les questions posées aux étudiants sont distribuées avant de lancer les vidéos. Ils auront 5 minutes après chaque vidéo pour répondre de manière synthétique sur une feuille qu’ils garderont. Leurs réponses seront discutées en travaux dirigés dans chaque atelier. Des questions annexe sont proposées dans ce cahier et à poser en atelier en complément. 1/ La visite Question : De quelle(s) attitude(s)/comportement(s) des médecins les patientes se plaignentelles durant la visite médicale hospitalière ? Réponse : Les patientes se plaignent d’être victimes d’une infantilisation, d’une « objectivation » (prises pour un objet ) de la part des médecins : Perte d’identité du patient, de son statut d’individu, perte des repères sociaux (on ne dit pas bonjour, on parle comme s’il n’était pas là ….), on le palpe comme un objet ... Elles mettent l’accent sur l’inégalité fondamentale entre le médecin (détenteur du savoir) et le patient. Il s’agit de « contre-attitudes médicales » classiques : c’est comme cela qu’on appelle l’attitude du médecin, lorsqu’elle n’est pas adaptée à l’objectif final de la relation médecin/malade. Cet objectif est le bien être moral et physique du patient, dans le respect mutuel. Le rôle du médecin n’est pas seulement de « prodiguer des soins », mais aussi de « prendre soin » du patient .... Questions annexes (en atelier): A/ Dans quelle(s) autres circonstances les patients se plaignent d’être pris pour des objets ? Dans les protocoles de recherche (pris pour des numéros ou des souris...)... B/ Citer d’autres contre-attitudes médicales observées dans d’autres situations : L’infantilisation (pour communiquer), la dramatisation (pour obtenir que le patient se soigne), la banalisation (des contraintes liées au traitement), la « scientisation » (discours scientifique incompréhensible), l’agressivité, le jugement de valeur .... 24 Question 2 : Quels moyens de défense/réponse(s) ont-elles mis en place ? Réponse 2 : Moyens de défense mis en œuvre par ces patientes : -la mise en retrait, aboutissant parfois à une réelle « dissociation » où le patient vit la scène comme vue de l’extérieur de son propre corps, -l’humour voire l’ironie agressive Questions annexes (en atelier) : A/ Quels autres moyens de défense ou réactions de patients avez-vous observé dans une situation où la relation médecin/patient n’était pas bien gérée ? L’agressivité (qui peut aller jusqu’à la procédure....), l’évitement (il ne vient pas aux consultations), la fuite (des urgences à l’annonce d’un diagnostic ou de la nécessité d’être hospitalisé), la régression (face à l’infantilisation par le médecin)... B/ Comment expliquez-vous les contre-attitudes des médecins (par exemple pendant la visite) et le fait que plus tard vous risquez vous aussi de les adopter ? - le manque de temps - le manque de formation et donc de compétences dans la gestion de la relation médecinmalade (notion d’empathie (définie plus loin) pour gérer l’agressivité...) - la perte d’attrait pour les situations médicales « faciles » (avec le temps, faire un diagnostic classique n’est plus un défi à relever …) installation d’une véritable « routine » - la découverte avec la pratique de la maladie chronique (qui occupe 80% des consultations) : pas de formation pour cela, pas de diagnostic palpitant à faire, donc désintérêt.... -le pouvoir sur le corps et la santé de l’autre : le considérer comme un objet peut faire partie de la manifestation de ce pouvoir ... - un moyen de défense du médecin pour lui permettre de garder ses compétences sans être submergé par ses émotions - considérer le patient comme un objet peut aider à franchir le cap de la pudeur lors de l’examen clinique d’un patient Conclusions : 1/ Cet enseignement a pour objectif de transmettre aux étudiants quelques compétences dans la gestion de la relation entre le médecin et le patient, pour éviter les contre-attitudes médicales, les comprendre et aboutir à une prise en charge correcte sur le plan médical et humain des patients. 2/ L’acquisition d’une compétence dans le domaine de la relation médecin/malade permet de redonner de l’intérêt à sa pratique : comment annoncer un diagnostic, obtenir que le patient accepte les soins ou l’hospitalisation ... Une bonne relation médecin/malade est gratifiante pour le médecin (reconnaissance, échange gratifiant, amélioration de la compliance aux soins, et aussi diminution des risques de poursuites !!!...). 25 Question 3 : Que proposeriez-vous comme attitude(s) médicale(s) adaptée(s) lors d’une visite ? Réponse 3 : Lors d’une visite : se présenter (nom, titre, fonction faisant référence à la hiérarchie médicale) serrer la main, dire bonjour Mme X, se tourner vers les patients lorsqu’on leur parle, ou reprendre au moins en partie en reformulant dans un langage clair et compréhensible les informations médicales échangées entre médecins... ***** 2/ La « non-annonce » du diagnostic Question 1 : Comment expliquez-vous l’attitude des médecins (ne rien dire) ? Réponse 1 : - le médecin ne sait pas toujours : il préfère ne rien dire plutôt que d’annoncer une maladie grave voire mortelle sans en être sûr - il a des difficultés à reconnaître ses propres limites - il y a un temps pour aboutir à un diagnostic, mais la notion de temps est dans ces cas là différemment vécue par le médecin et le patient. - il n’est pas assez formé pour expliquer une démarche diagnostique (anxiété et peur de l’anxiété du patient : comment la gérer ? ?) il fait alors dans l’évitement ou délègue à quelqu’un consciemment ou inconsciemment (quelqu’un de l’équipe finit par dire le diagnostic pensant que depuis le temps, le patient a été informé). Question 2 Comment auriez-vous fait ? Réponse 2 : On recueille les réponses des étudiants, puis on peut distribuer une feuille avec les 5 règles de communication , à commenter avec eux. PASSER 15 MINUTES sur cet objectif 26 Règles de base pour communiquer avec le patient, annoncer une maladie chronique ou grave, ou expliquer une démarche diagnostique contenant des maladies graves... 1ère règle : disposer le physique (attitude, environnement) de façon à établir une ambiance appropriée (respect, calme, intimité…). 2ème règle : faire preuve d’empathie = essayer d’identifier l’émotion du patient et lui communiquer le fait que l’on a identifié cette émotion. Exprimer au patient que l’on reconnaît la légitimité de son émotion. 3ème règle : écouter de façon active le patient = l’inciter à s’exprimer. 4ème règle : manifester sa compréhension de ce que le patient a exprimé 5ème règle (si nécessaire) : décrire et non pas laisser s’exprimer ses propres sentiments d’agressivité Note : se souvenir que chaque patient est particulier et unique, ce qui sera adapté à l’un, pourra ne pas l’être pour un autre. 1ère règle: lorsque l’on annonce une mauvaise nouvelle ou quelque chose d’important, il faut prendre le temps de le faire et se mettre dans de bonnes conditions relationnelles pour cela. Il faut s’asseoir, parler sans hausser le ton, se mettre dans un lieu calme. On peut éventuellement toucher le patient (main sur l’épaule), pour mettre un peu de chaleur humaine dans l’échange. Si le patient pleure, on tend un mouchoir, etc 2ème règle : l’empathie. Il s’agit dans un 1er temps pour le soignant d’identifier l’émotion principale du patient puis de trouver le moyen de lui communiquer le fait que l’on a identifié cette émotion. On peut aussi en reconnaître sa légitimité. Si l’on veut que le patient soit à notre écoute, il faut aussi lui manifester que l’on est à la sienne ! C’est la meilleure manière d’établir une communication efficace, de confiance, et d’obtenir ce que l’on attend du patient pour son bien. Ici « vous êtes probablement inquiet parce que nous ne savons pas encore ce que vous avez. Vos questions sont légitimes. Je vais tacher d’y répondre ». REMARQUE : l’empathie n’implique pas d’endosser l’émotion du patient. Il ne s’agit pas de prendre à son compte, de ressentir à sa place, l’émotion du patient pour l’en soulager. De la même manière on n’est pas obligé de ressentir physiquement la douleur organique pour la soigner. Il s’agit d’être à l’écoute, d’identifier, et de montrer qu’on a identifié la souffrance, qu’elle soit physique ou morale. Dans des circonstances où des décisions importantes sont à prendre sur le plan médical, où l’enjeu est médical, une certaine distance doit être conservée par le médecin s’il veut rester performant professionnellement. Mais il doit apprendre à être « professionnel » à la fois dans le soin, et la gestion de la relation. Cela n’empêche pas le médecin d’avoir des émotions. Mais il doit les identifier, et les gérer sur un plan professionnel, sans quoi, à terme, il ne pourrait plus jouer son rôle de soignant. L’empathie ce n’est pas « que ferais-je à sa place ? » mais « que pourrais-je faire si j’étais lui pour résoudre son problème ? ». 27 3ème règle : l’écoute active : il s’agit d’inciter le patient à s’exprimer. La meilleure «technique» de communication pour faciliter l’écoute active est celle de poser ce que l’on appelle des «questions ouvertes». Elles doivent permettre aux patients d’exprimer leurs émotions ou leurs demandes ou leurs craintes, etc . Ici, exemple de question ouverte : «certains diagnostics vous font peur ? » On peut aussi mettre des mots sur les peurs du patient ! « vous pensez à un cancer ? c’est loin d’être sur, il y a d’autres possibilités beaucoup moins graves et nous sommes en train de faire les examens pour nous en assurer mais cela prend du temps... » Le silence prolongé n’est jamais une solution à l’angoisse du patient ni ….. à celle du médecin ! Il faut ensuite ne pas couper la parole, il faut encourager d’un signe de la tête ou dire «continuez». Si le patient se tait, il ne faut pas se sentir obligé de meubler la conversation. Le silence peut correspondre à une difficulté pour le patient à exprimer des sentiments trop intenses, et on peut lui laisser le temps de le faire. On peut éventuellement intervenir en disant quelque chose comme «Que vouliez-vous dire ?». 4ème règle : donner des signes de compréhension : lorsque le patient s’exprime, on peut en profiter pour lui montrer que l’on est à l’écoute en utilisant ce que l’on appelle la répétition (reprendre les propres termes du patient), la reformulation (exprimer les dires du patient en d’autres termes). 5ème règle : décrire et non pas laisser exprimer ses propres sentiments agressifs. Lorsque la réaction d’un patient peut nous rendre agressif, on doit non pas laisser cette agressivité se manifester, mais plutôt s’exprimer sur cette tension (dire que nous ne comprenons pas son comportement ou ses propos et que cela entraîne de la colère chez nous) Note : Il faut savoir que parfois ce qui entraîne de la colère ou un malaise chez le médecin n’est pas toujours facile à identifier. Les causes peuvent en être inconscientes et faire référence au « transfert » (du patient vers le médecin, avec répétition sur le plan symbolique d’une situation vécue dans le passé: ex le médecin comme substitut parental) et au « contre-transfert » (ensemble des réactions inconscientes du médecin qui n’est plus objectif, revivant symboliquement lui aussi des situations du passé). 28 3/ Communiquer Question 1 : En tant que médecin nous devons gérer 2 niveaux de communication : l’obligation légale d’information, et la qualité de la communication dans le cadre de la relation médecin-patient. Choisissez dans les témoignages suivants une information médicale « due » au patient, et une séquence où le patient est demandeur d’une meilleure communication médecin-malade. Réponse 1 : (Plusieurs réponses sont possibles à partir de la vidéo, vérifier les réponses des étudiants) Informer : Utiliser des termes simples, adaptés à la demande des patients. L’utilisation d’explications scientifiques n’est pas toujours adaptée (à garder pour les périodes de « non stress », pas au moment de l’annonce d’un diagnostic par exemple). Demander au patient de reformuler pour s’assurer de la bonne compréhension du langage médical … Communiquer : Le médecin ne doit pas réduire la communication à de l’information : il doit veiller au « bien être » (apaiser l’anxiété), favoriser la compliance (connaissance du mode de vie, de l’entourage social et familial, évaluation de la motivation du patient à se soigner...), obtenir la confiance ... Evoquer la caricature à laquelle on arrive actuellement avec un médecin qui informe (obligation légale) en déclamant des chiffres statistiques et en faisant signer un papier, sans assumer le reste de son rôle qui doit être aussi de gérer la souffrance morale ou les émotions déclenchées par l’information. ***** POUR LA SECONDE JOURNEE A PREPARER PAR L’ETUDIANT: 1/ Quelles sont les principales différences entre une maladie aiguë et une maladie chronique : dans leur manifestation clinique, dans le rôle du patient et du médecin, dans la nature des relations entre le médecin et le patient ? 2/ Apprendre les règles de communication ***** 29 SECONDE JOURNEE QUATRE séquences vidéos sont visionnées 2 fois en amphithéâtre dans l’ordre suivant : - Maladie Aiguë/ Maladie chronique - Trois séquences courtes de synthèse (synthèse 1, 2, 3) Les questions posées aux étudiants sont distribuées avant de lancer les vidéos. Ils auront 5 minutes après chaque vidéo pour répondre de manière synthétique sur une feuille qu’ils garderont. Leurs réponses seront discutées en travaux dirigés dans chaque atelier. Des questions annexes sont proposées dans ce cahier et à poser en atelier en complément. 1/ Maladie aiguë/maladie chronique (MA/MC) Question 1 : Quelles sont les principales différences évoquées dans cette séquence entre MA et MC ? Réponse 1 : - le patient est actif : il doit connaître et gérer lui même son traitement (relation adulte/adulte : le médecin est un partenaire de soin, les objectifs et les outils thérapeutiques sont individualisés et fixés en commun...) - le médecin doit prendre du temps pour écouter et connaître son patient : outil important pour la compliance : quel entourage social et familial? Quels antécédents médicaux dans la famille (en terme de représentation de la maladie ?) quelle motivation ou réticence à se soigner ? Quels « événements de vie » vont favoriser ou empêcher le soin ? (deuil, naissance, séparation, mariage...) On essaye de compléter avec ce qu’ils sont « sensés » avoir préparé... Puis on leur distribue et on commente le tableau maladie aiguë/maladie chronique : PASSER 15 MINUTES sur cet objectif 30 Maladie aiguë Maladie chronique Silencieuse, progressive, d’urgence en dehors évènements aigus pas des Maladie Symptômes, visible, urgence Objectif Guérison Patient Demandeur, prêt à se laisser soigner Médecin Valorisé, compétent, applique ses Non formé, ne connaissances bio-médicales sentiment d’échec Rapport soignant/ Soigné Adulte / Enfant : le médecin rassure, Adulte/Adulte : le patient doit le patient est passif, reconnaissant, prendre ses responsabilités, être admiratif ! actif. Le médecin accompagne, partage les difficultés Compliance Meilleure Qualité soignants Travail d’équipe des Compétence bio-médical Répartition technique Compétences spécialisées Médecin = Un(e) décideur Amélioration ou prévention de la rechute, stabilisation Non demandeur, non prêt à se soigner (conséquences non visibles à court terme) guérit pas, Remplacée par DAST (difficultés à suivre le traitement) Formé à l’écoute, à l’éducation thérapeutique. Mais savoir aussi reconnaître et traiter les phases aiguës. Objectifs communs Culture générale Médecin = Un(e) animateur 31 Question 2 : A quoi font référence les « 2 ans » évoqués par l’une des patientes ? Réponse 2 : Fait référence à un travail de deuil (acceptation de sa maladie, …) essentiel à une bonne prise en charge d’une maladie chronique. Face à l’annonce d’une maladie chronique ou d’une maladie grave, le patient va passer par toutes les étapes d’un véritable travail de deuil. Il doit admettre l’irréversibilité de la situation. Il s’agit pour lui d’endosser une nouvelle identité : celle de «malade». Il va devoir intégrer ce nouvel aspect dans son image. Il faut connaître ces réactions pour s’y adapter. On complète en rappelant les étapes du travail de deuil : PASSER 10 min sur cet objectif 1ère étape : choc-déni : le patient se protège de l’angoisse produite par l’annonce du diagnostic grâce au déni 2ème étape : révolte. Le patient commence à reconnaître l’existence de la maladie mais il se révolte contre cette nouvelle en «agressant» les soignants ou son entourage, ou les 2 ! 3ème étape : le marchandage. Le patient accepte partiellement de se soigner et cherche à minimiser l’impact de sa maladie sur sa vie et son fonctionnement. Il demande, par exemple, une seule injection d’insuline quotidienne, négocie le nombre de comprimés, etc… 4ème étape : réflexion, retour sur soi puis acceptation totale de la maladie. Le patient collabore pleinement avec le soignant. Il est alors très demandeur d’informations. Toutes ces étapes ne sont pas respectées systématiquement par chacun. Certaines peuvent durer beaucoup plus longtemps ou passer extrêmement vite. Certains patients s’arrêtent définitivement à une étape intermédiaire, par exemple, celle du marchandage. Le rôle du médecin doit être de faciliter l’acceptation de la maladie, c’est-à-dire aider au travail de deuil : pas le nier, ne pas culpabiliser, ne pas porter de jugement moral, mais affirmer une présence empathique (notion qui va être développée plus loin), assurer un accompagnement. Autres notions : 1 Tout nouveau deuil ravive tous les deuils antérieurs. 2 L’aptitude au deuil dépend notamment des conditions des deuils antérieurs et de l’environnement psycho-affectif du patient. 3 Il y a des échecs du deuil : d’une part la non-acceptation (refus conscient de la maladie), la pseudo-acceptation (le patient en parle comme s’il avait accepté la perte de son intégrité physique et/ou mentale, mais son comportement n’est pas adapté et montre le contraire), d’autre part la chronicisation (le patient n’est plus que sa maladie). 32 Question annexe en atelier : Quelles sont les contre-attitudes médicales possibles ? La menace et la dramatisation ne sont pas des attitudes adaptées face à l’anxiété et au déni qui se manifestent à l’annonce d’une mauvaise nouvelle. Elles risquent de donner au patient l’envie de fuir car elles aggravent son anxiété. L’explication rationnelle, scientifique : Dans bien des circonstances, les patients sont demandeurs d’explications physiologiques et il faut, dans ces cas, leur fournir ces explications dans des termes simples appropriés. Mais lorsque le patient est en état de choc et de déni, il n’est pas en mesure de comprendre des explications physiologiques. Il est submergé par ses émotions. Ces explications, il les demandera sûrement plus tard lorsqu’il commencera à accepter le diagnostic. La minimisation des conséquences : part d’une bonne intention de la part du soignant qui cherche à calmer l’anxiété. Mais elle ne peut atteindre ce but car elle nie en quelque sorte la légitimité de cette anxiété, elle veut faire croire que cette anxiété n’est pas justifiée. Comme on le verra plus loin, la réaction la plus adaptée dans un 1er temps n’est pas de nier les émotions du patient ou de leur retirer leur légitimité, mais au contraire de les laisser s’exprimer. On pourra alors commencer à être rassurant dans un 2nd temps. ***** Question 3 : Quels peuvent être les aspects positifs et négatifs des Associations de patients ? Réponse 3 : Les associations de patients informent, sont parfois un moyen pour le patient de redevenir actif dans une maladie subie (un moyen de sortir du deuil) moyens de défense et d’adaptation pour le patient, moyens d’avoir des moyens (pour la recherche..) car parfois fort potentiel de mobilisation (ex : association Sida, myopathies, …) Certains adhérents peuvent avoir la tentation de prendre le rôle du médecin (informations et conseils non-adaptés au patient auquel ils répondent, et pour eux-même, ne plus vivre que pour et dans la maladie (chronicisation). ***** Synthèse 1 Question 1 : Comment auriez-vous fait pour annoncer le diabète et le risque de mort fœtale ? (appliquez les règles de communication) Réponse 1 : Reprendre les règles de communication. 33 Question 2 : Pourquoi le terme « s’accrocher » employé pour le fœtus est-il inadapté ? Réponse 2 : Jugement de valeur négatif, objectivation de l’enfant (il s’accroche comme une plante ou un mollusque ! !) nie la vie fœtale (il ne devrait pas), traduit l’agacement des médecins car cela complique leur travail (ce serait plus simple s’il ne s’accrochait plus)....Tout cela ne tient pas compte de la présence de la mère de l’enfant et de son angoisse ! ! ! L’autre hypothèse serait que la patiente ait mal interprété les propos des médecins (l’enfant est toujours en vie). . ***** Synthèse 2 Question : Comment auriez-vous fait pour lui prendre la tension artérielle sans déclencher d’agressivité, alors que vous êtes débordé et que vous n’avez pas le temps d’attendre ni de trop discuter ? Réponse Légitimer sa réaction, être empatique : elle a le droit ne de pas vouloir montrer ses seins, vous comprenez sa réaction, mais il faut prendre la tension (expliquer l’importance du geste médical) ». Si besoin, commencer par la chambre d’à coté en expliquant que vous repassez dans quelques minutes pour qu’elle puisse découvrir son bras sans avoir à se déshabiller complètement … Etre conscient qu’un patient est un homme ou une femme et que parfois nous avons des regards même si nous n’en avons pas conscience qui sont vus par les patients (on voit si c’est beau, ou pas …) ***** Synthèse 3 Question 1 : Ce qui est décrit par la patiente est-ce de l’empathie de la part du médecin? Réponse 1 : Le médecin sort du cadre professionnel. Il installe une relation intime (de la sympathie plus que de l’empathie...) qui va gêner la prise en charge médicale. Le médecin doit garder de la distance (ne pas partager les émotions au point de les ressentir avec la même intensité), s’il veut rester efficace comme soignant. Mais ne pas tomber dans la déshumanisation de la relation : son rôle est aussi d’identifier les émotions pour les « gérer » (les apaiser, mais aussi les utiliser ...) Question 2 : Peut-on tutoyer un patient et/ou se faire tutoyer ? 34 Réponse 2 : Il est rare de devoir/pouvoir tutoyer un patient parfois dans les maladies chroniques, pour des patients jeunes (tout est relatif et dépend aussi de l’âge du médecin !), les patients que l’on connaît depuis longtemps, parfois dans des moments graves pour signifier clairement l’empathie (deuil d’un proche, aggravation de la maladie…). Ce n’est jamais une obligation même dans ces circonstances, et cela peut être pris pour un manque de respect, il faut toujours être toujours attentif à la réaction du patient. Question annexe en atelier Un patient peut-il tutoyer un médecin et l’appeler par son prénom ? Comment réagir dans une telle situation ? Toute la difficulté est de maintenir une distance permettant de rester professionnel, tout en étant empathique. Le tutoiement du médecin par le patient est exceptionnellement adapté (par exemple après 20 ans de suivi dans une maladie chronique … et encore !). Parfois ce n’est pas un manque de respect mais un problème de langue française mal maîtrisée On peut insister avec « vous savez bien M. X qu’un médecin et un patient ne peuvent se tutoyer »). Bibliographie : Assal JP. Traitement des maladies de longue durée. EMC, thérapeutique, 25-005-A-10, 1996, p.18 Buckman R. S’asseoir pour parler. Edit MASSON, Paris, 2001 Housset B. Apprentissage de l’exercice médical. Edit MASSON, Paris 2002. 35 ANNEXE 4 Documents remis aux étudiants : Questions posés aux étudiants (journée 1 et journée 2) Règles de communication Résumé des différences entre maladie aiguë et chronique 36 La relation médecin-malade PREMIERE JOURNEE Vous allez voir des séquences vidéo qui vous seront passées à 2 reprises. Répondez succinctement à ces questions en 5 minutes. Les réponses seront commentées en atelier. 1/ La visite Question 1 : De quelle(s) attitude(s)/comportement(s) des médecins les patientes se plaignent-elles durant la visite médicale hospitalière ? Question 2 : Quels moyens de défense/réponse(s) ont-elles mis en place ? Question 3 : Que proposeriez-vous comme attitude(s) médicale(s) adaptée(s) lors d’une visite ? 2/ La « non-annonce » du diagnostic Question 1 : Comment expliquez-vous l’attitude des médecins (ne rien dire) ? Question 2 Comment auriez-vous fait ? 3/ Communiquer Question : En tant que médecin nous devons gérer 2 niveaux de communication : l’obligation légale d’information, et la qualité de la communication dans le cadre de la relation médecin-patient. Choisissez dans les témoignages suivants une information médicale « due » au patient, et une séquence où le patient est demandeur d’une meilleure communication médecin-malade. 37 La relation médecin-malade SECONDE JOURNEE Vous allez voir des séquences vidéo qui vous seront passées à 2 reprises. Répondez succinctement à ces questions en 5 minutes. Les réponses seront commentées en atelier. 1/ Maladie aiguë/maladie chronique (MA/MC) Question 1 : Quelles sont les principales différences évoquées dans cette séquence entre MA et MC ? Question 2 : A quoi font référence les « 2 ans » évoqués par l’une des patientes Question 3 : Quels peuvent être les aspects positifs et négatifs des Associations de patients ? 2/ Synthèse 1 Question 1 : Comment auriez-vous fait pour annoncer le diabète et le risque de mort fœtale ? (appliquez les règles de communication) Question 2 : Pourquoi le terme « s’accrocher » est-il inadapté ? . 3/ Synthèse 2 Question : Comment auriez-vous fait pour lui prendre la tension artérielle sans déclencher d’agressivité, alors que vous êtes débordé et que vous n’avez pas le temps d’attendre ni de trop discuter ? 4/ Synthèse 3 Question 1 : Ce qui est décrit par la patiente est-ce de l’empathie de la part du médecin? Question 2 : Peut-on tutoyer un patient ? 38 Règles de base pour communiquer avec le patient, annoncer une maladie chronique ou grave 1ère règle : disposer le cadre physique (attitude, environnement) de façon à établir une ambiance appropriée (respect, calme, intimité…). 2ème règle : faire preuve d’empathie = essayer d’identifier l’émotion du patient et lui communiquer le fait que l’on a identifié cette émotion. Exprimer au patient que l’on reconnaît la légitimité de son émotion. 3ème règle : écouter de façon active le patient = l’inciter à s’exprimer. 4ème règle : manifester sa compréhension de ce que le patient a exprimé 5ème règle (si nécessaire) : décrire et non pas laisser s’exprimer ses propres sentiments d’agressivité 39 Maladie aiguë Maladie chronique Symptômes, visible, urgence Silencieuse, progressive, d’urgence en dehors évènements aigus Guérison Amélioration ou prévention de la rechute, stabilisation Patient Demandeur, prêt à se laisser soigner Non demandeur, non prêt à se soigner (conséquences non visibles à court terme) Médecin Valorisé, compétent, applique ses Non formé, ne connaissances bio-médicales sentiment d’échec Rapport soignant/ Soigné Adulte / Enfant : le médecin rassure, Adulte/Adulte : le patient doit le patient est passif, reconnaissant, prendre ses responsabilités, être admiratif ! actif. Le médecin accompagne, partage les difficultés Compliance Meilleure Maladie Objectif Qualité soignants Travail d’équipe des Compétence bio-médical Répartition technique Compétences spécialisées Médecin = Un(e) décideur guérit pas des pas, Remplacée par DAST (difficulté à suivre le traitement) Formé à l’écoute, à l’éducation thérapeutique. Mais savoir aussi reconnaître et traiter les phases aiguës. Objectifs communs Culture générale Médecin = Un(e) animateur 40 ANNEXE 5 Questionnaires d’évaluations Evaluation 1 : J1 début de première journée, avant le début de la projection de la vidéo Evaluation 2 : J2 fin de seconde journée 41 Evaluation 1 Merci d’entourer la réponse qui correspond le mieux à ce que vous pensez 1/ Pensez-vous qu’un cours sur les relations médecin-malade est utile pour votre futur métier ? Absolument pas / un peu / moyennement / très 2/ Pensez-vous qu’il est facile de mettre en place une bonne relation médecin-malade ? Absolument pas / peu / moyennement / très 42 Evaluation. 2 Merci d’entourer la réponse qui correspond le mieux à ce que vous pensez 1/ Pensez-vous qu’un cours sur les relations médecin-malade est utile pour votre futur métier ? Absolument pas / un peu / moyennement / très 2/ Pensez-vous qu’il est facile de mettre en place une bonne relation médecin-malade ? Absolument pas / peu / moyennement / très 3/ Avez-vous trouvé que la vidéo en tant que support pédagogique à cet enseignement était : Inutile / peu utile / utile / très utile 43