Nigeria. Pétrole, pollution et pauvreté dans le delta du Niger

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Nigeria. Pétrole, pollution et pauvreté dans le delta du Niger
© Kadir van Lohuizen
EXIGEONS LA DIGNITÉ
EXIGEONS LA DIGNITÉ
EXIGEONS LA DIGNITÉ
PÉTROLE,
POLLUTION ET
PAUVRETÉ DANS
LE DELTA DU NIGER
UN ENVIRONNEMENT SAIN,
C’EST UN DROIT HUMAIN
EXIGEONS
« Les compagnies pétrolières, Shell Petroleum en particulier, opèrent depuis plus de trente ans sans
véritables contrôle ni réglementation régissant leurs activités dans le domaine de l’environnement. »
Rapport du PNUD sur le développement humain dans le delta du Niger, 2006.
Les populations vivant dans les zones
de production pétrolière dans le delta
du Niger, au Nigeria, doivent utiliser une
eau polluée pour boire, cuisiner et se laver,
elles consomment du poisson contenant
des hydrocarbures et d’autres toxines
(lorsqu’elles ont la chance de trouver
du poisson), et les terres qu’elles utilisent
pour l’agriculture sont détruites.
Les communautés se plaignent de
problèmes de santé mais leurs inquiétudes
ne sont pas prises au sérieux et l’industrie
pétrolière continue de polluer les
ressources environnementales nécessaires
à leur survie.
LA MALÉDICTION DES
RESSOURCES NATURELLES
Le delta du Niger représente l’un des
dix principaux écosystèmes marins de zone
côtière humide au monde et il abrite
quelque 31 millions de personnes.
Il contient également d’importantes réserves
d’hydrocarbures, exploitées depuis des
dizaines d’années par le gouvernement du
Nigeria et des compagnies pétrolières
multinationales. Selon certaines
estimations, depuis les années 1960 le
pétrole a rapporté 600 milliards de dollars
(environ 430 milliards d’euro).
Pourtant, la majorité de la population vit
dans la pauvreté sans accès adéquat
à l’eau salubre ou à des soins médicaux.
Selon le Programme des Nations unies pour
le développement (PNUD), cette région
souffre « de la négligence administrative,
d'infrastructures et de services sociaux en
train de s’effondrer, d’un fort taux de
chômage, de la misère sociale, d’une
pauvreté abjecte, d’une crasse repoussante
et d’un conflit endémique ». Cette pauvreté,
qui contraste avec la richesse générée par
le pétrole, est devenu l’un des exemples les
plus violents et les plus inquiétants de la
malédiction que représente la présence de
ressources naturelles.
BODO, PAYS OGONI
PÉTROLE ET POLLUTION
« Si on veut aller pêcher, il faut pagayer
environ quatre heures le long de plusieurs
rivières avant de trouver un endroit où on
peut attraper des poissons et où il y a moins
de déversements […] certains des poissons
qu’on attrape sentent le pétrole brut quand
on les ouvre. »
Dans le delta du Niger, les acteurs de
l’industrie pétrolière sont à la fois l’État nigérian
et les filiales de compagnies multinationales.
Shell Petroleum Development Company
(Shell), une filiale de Royal Dutch Shell, est le
principal exploitant au sol. La majorité des
cas portés à la connaissance d’Amnesty
International et sur lesquels l’organisation a
enquêté sont liés à cette compagnie.
Un pêcheur de Bodo
Le 28 août 2008, l’éclatement d’un tuyau de
l’oléoduc Trans-Niger a provoqué un important
déversement d’hydrocarbures dans la baie de
Bodo, en pays ogoni. Le pétrole s’est répandu
dans les marais et la baie ; il a recouvert
toute la zone d’une couche épaisse, tuant les
poissons dont les gens se nourrissent et qui
représente pour eux un moyen de subsistance.
La fuite a duré plus de deux mois.
Le tuyau qui a éclaté était sous la
responsabilité de Shell Petroleum
Development Company (Shell). On ne sait
pourquoi Shell n’a pas rapidement arrêté
la fuite et contenu la nappe de pétrole,
comme le requiert la réglementation nigériane
relative à l’industrie pétrolière, ni pourquoi
les organismes fédéraux de réglementation
n’ont pris aucune initiative.
Cette fuite a gravement affecté la sécurité
alimentaire des habitants de la région et
porté atteinte au droit des personnes à une
nourriture suffisante. À l’heure actuelle,
aucune action appropriée n’a été entreprise
pour répondre à l’insécurité alimentaire.
Le 2 mai 2009, huit mois après la fuite, le
personnel de Shell aurait apporté une aide
alimentaire à la population concernée, qui l’a
rejetée comme étant tout à fait inadaptée.
Amnesty International n’a pu obtenir aucun
commentaire de Shell à ce sujet.
UN ENVIRONNEMENT SAIN, C’EST UN DROIT HUMAIN
Amnesty International - Juin 2009
Index : AFR 44/018/2009
L’industrie pétrolière a une forte visibilité ;
à elle seule, Shell opère sur plus de
31 000 kilomètres carrés. La région est
quadrillée par des milliers de kilomètres
d’oléoducs et parsemée de puits et de
stations de pompage. Une bonne partie de
ces infrastructures sont situées près des
maisons, des fermes et des sources d’eau
des populations qui y vivent.
L’industrie pétrolière est responsable d’une
pollution généralisée de l’environnement
dans le delta du Niger. Les fuites
d’hydrocarbures, les déversements de
déchets et les combustions en torchères
sont bien connus et fréquents. Les nappes
de pétrole sont dues à la corrosion des
oléoducs, à un mauvais entretien des
infrastructures, à des fuites, à des erreurs
humaines, ou sont la conséquence d’actes
délibérés de vandalisme, de vol de pétrole
ou de sabotage.
L’étendue de la pollution et des dégâts sur
l’environnement n’a jamais été correctement
évaluée. Les chiffres existants varient
considérablement selon les sources, mais
des centaines de fuites surviennent chaque
année. D’après le PNUD, plus de
6 800 déversements de pétrole ont été
enregistrés entre 1976 et 2001. Selon
l’Agence nationale pour la détection et la
réaction aux déversements accidentels de
pétrole, en mars 2008, dans le delta du
Niger, 2 000 sites au moins avaient besoin
d'être nettoyés en raison d'une pollution liée
aux hydrocarbures. Leur nombre réel
pourrait être bien plus élevé.
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Conséquences de la pollution due au
pétrole à Ikot Ada Udo, État d’Akwa-Ibom,
delta du Niger, Nigeria, janvier 2008.
© Amnesty International
Photo principale : Torchères près d’Ebocha,
Nigeria, 3 février 2008. Depuis de nombreuses
années, les habitants du delta du Niger
affirment que la combustion en torchères porte
gravement atteinte à leur qualité de vie et
présente un risque pour la santé.
En haut : Déversement de pétrole
à Ikarama, État de Bayelsa, mars 2008.
Cette photographie a été prise par des
chercheurs d’Amnesty International huit mois
après la fuite. La dépollution des zones
touchées par les fuites de pétrole dans le delta
du Niger se fait souvent longtemps attendre.
Au milieu : Un pêcheur près de son canoë à
Goi, pays ogoni, Nigeria, 28 janvier 2008.
La pollution aux hydrocarbures a porté atteinte
aux moyens de subsistance essentiels des
populations, notamment l’agriculture et la
pêche. Dans le delta du Niger, l’industrie
pétrolière a aggravé la pauvreté d’un grand
nombre de personnes.
En bas : Les rivières et les ruisseaux du delta
du Niger ont été largement pollués par les
activités pétrolières. Pourtant, de nombreuses
personnes continuent de les utiliser pour un
usage domestique notamment pour se laver,
faire la lessive, et comme source d’eau potable.
DESTRUCTION DES MOYENS DE
SUBSISTANCE
Les moyens de subsistance de plus de
60 % des gens qui vivent dans cette région
proviennent de leur environnement naturel.
Pourtant, la pollution générée par l’industrie
pétrolière détruit les ressources vitales dont
elles dépendent.
La pollution due au pétrole dans le delta
du Niger tue les poissons, leurs sources de
nourriture et leurs œufs et elle compromet
leur capacité à se reproduire, entraînant
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Les conséquences sur les populations de la
pollution et des dégâts environnementaux
provoqués par l’industrie pétrolière restent
largement méconnues. La pollution
a affecté le sol, l’eau et l’air, et a favorisé les
atteintes au droit à la santé et à un
environnement sain, au droit à un niveau de
vie suffisant (qui comprend le droit à l’eau
et à une nourriture suffisante) ainsi qu’au
droit de gagner sa vie par son travail.
Des centaines de milliers de personnes
sont touchées, en particulier les populations
les plus pauvres.
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IMPACT SUR LES DROITS
HUMAINS
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« À cause de l’exploration pétrolière,
on ne peut plus pêcher […] Nous vivons
l’enfer de la faim et de la pauvreté.
Les plantes et les animaux grandissent
mal, les poissons ont été tués… »
Jonah Gbemre, communauté iwerekhan, zone sud du gouvernement local
d’Ughelli (État du Delta), avril 2008.
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Enfants jouant près d’un déversement
d’hydrocarbures à Ikarama, État de Bayelsa.
La fuite aurait eu lieu en 2006. Shell affirme
que la zone a été dépolluée.
KIRA TAI, PAYS OGONI
Le 12 mai 2007, une fuite de pétrole s’est
produite sur l’oléoduc Trans-Niger au niveau
du village de Kira Tai, en pays ogoni. Les
cultures ont été détruites et les poissons de
l’étang ont été tués. Selon le chef Kabri Kabri,
les représentants de Shell qui ont examiné la
fuite ont trouvé sous le tuyau trois trous
qu’ils ont attribués à la corrosion. Shell a
réparé l’oléoduc et a éliminé mécaniquement
une bonne partie du pétrole déversé.
Près d’un an plus tard, la compagnie n’avait
pris aucune autre mesure pour dépolluer le
site et indemniser la population concernée.
Lorsque Amnesty International a interrogé
Shell, celle-ci avait modifié son évaluation
et soutenait que la fuite était le résultat
d'un acte de sabotage. La population
n’avait pas été prévenue de ce changement
et attendait toujours une indemnisation et
la dépollution de la zone.
Des exemples comme celui de Kira Tai
alimentent la défiance des communautés
envers l’industrie pétrolière. Amnesty
international n’est pas en mesure de
confirmer que Kira Tai a bien été nettoyé.
des dégâts à la fois à court et à long terme.
Elle endommage également le matériel de
pêche. Les fuites d’hydrocarbures et les
déversements de déchets nuisent
gravement aux terres agricoles. À long
terme, ils rendent notamment les sols
moins fertiles et font baisser la
productivité, dans certains cas pour des
dizaines d’années. Bien souvent, les effets
à long terme des déversements de pétrole
sapent la seule source de subsistance
d’une famille.
SANTÉ ET ENVIRONNEMENT
Le droit relatif aux droits humains reconnaît
qu’un environnement sain est essentiel
pour la santé. Dans le delta du Niger,
l’environnement a été largement pollué
et a entraîné de nombreux problèmes de
santé graves chez les populations qui y
vivent. Cependant, ni le gouvernement ni
les compagnies pétrolières ne semblent
prendre au sérieux les risques pour la
santé. Il n’existe pratiquement aucun
contrôle visant à surveiller la qualité de
l’eau, les conséquences de la pollution
aux hydrocarbures sur la santé et à
préserver la sécurité alimentaire.
Des sources universitaires et non
gouvernementales ont remis en question
l’innocuité de la nourriture affectée par les
fuites de pétrole ou d’autres types de
pollution. Selon les communautés vivant à
proximité de lieux où des fuites
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d’hydrocarbures se sont produites, le
poisson a « un goût de kérosène » et
provoque des maux d’estomac.
Lorsque des fuites de pétrole et des incendies
dus à ces fuites se produisent, l’air empeste
le pétrole. Les habitants se plaignent de
problèmes respiratoires, de lésions
cutanées et d’autres problèmes de santé.
Depuis de nombreuses années, les
habitants du delta du Niger affirment que
la combustion en torchères porte
gravement atteinte à leur qualité de vie et
présente un risque pour la santé. Ces
torchères qui flambent vingt-quatre
heures sur vingt-quatre à certains
endroits, provoquent une pollution sonore
et les communautés locales vivent avec
un éclairage permanent. Souvent, lorsque
le gaz brûle, les hydrocarbures ne se
consument pas complètement et des
gouttelettes tombent dans les cours
d’eau, sur les récoltes, les maisons
et les personnes.
S’il ne surveille pas les conséquences de la
pollution sur la santé, un gouvernement ne
peut faire face aux risques encourus par la
population et l’expose à des préjudices
considérables. Or, même en cas de fuite
de pétrole, le gouvernement et les
compagnies pétrolières prennent rarement
des mesures visant à surveiller la santé des
personnes, la qualité de l’eau potable et à
préserver la sécurité alimentaire.
« Le gouvernement nigérian a donné le feu vert aux acteurs privés et aux compagnies pétrolières en
particulier, pour affecter de manière considérable le bien-être des Ogonis. »
Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, 2001.
ACCÈS À L’INFORMATION
Les populations ont le droit d’être informées
des conséquences sur leur vie des activités
de l’industrie pétrolière. Il est fréquent
cependant que les communautés vivant
dans le delta du Niger n’aient pas accès
aux informations de base concernant les
projets pétroliers – même lorsqu’il s’agit des
communautés « d’accueil ». L’absence de
données publiques relatives à l’impact des
opérations pétrolières sur la santé nourrit
leurs peurs et leurs angoisses, ce qui
compromet grandement leur qualité de vie.
DÉPOLLUTION, INDEMNISATION
ET CONFLIT
Lorsque se produisent des déversements
d’hydrocarbures, les opérations de
dépollution du delta du Niger sont souvent
lentes et insuffisantes, et les communautés
doivent faire face aux conséquences
durables de la pollution sur leurs moyens
de subsistance et leur santé. À Ogbodo,
par exemple, où une fuite importante s’est
produite en 2001, la dépollution du site a
été reportée de plusieurs mois
(notamment en raison de conflits au sein
de la communauté) et, lorsqu’elle a
finalement eu lieu, elle était insuffisante.
En octobre 2003, quand Amnesty
International s’est rendue sur place, des
résidus de pétrole recouvraient encore
visiblement l’eau et les terres, et de
nombreuses personnes affirmaient qu’elles
ne pouvaient plus pêcher ni chasser.
Il est très difficile par ailleurs pour les
populations d’obtenir des indemnités pour
les dégâts causés par les fuites. Dans la
majorité des cas, elles doivent négocier
directement avec la compagnie pétrolière
responsable de la fuite. Des indemnités ne
sont versées que si la nappe de pétrole est
la conséquence d’un acte de sabotage ou
de vandalisme. Or, les communautés et la
compagnie sont rarement d’accord sur la
raison de la fuite. Étant donné qu’il n’existe
aucun moyen indépendant de vérifier les
faits et que la compagnie dispose de plus
grandes connaissances techniques, il est
rare que les communautés puissent
défendre véritablement leur cause.
Même lorsque la fuite est due à un élément
« contrôlable » et que la compagnie est en
tort, les communautés doivent négocier avec
elle ce que couvrira l'accord d'indemnisation.
Un long passé de mauvaises pratiques en
matière d'attribution d’indemnités et de
contrats de dépollution a mené à un conflit
entre communautés et entre les
communautés et la compagnie. Les habitants
considèrent avec méfiance toute personne
qui a un lien avec les compagnies pétrolières
et demandent souvent une rétribution avant
d'autoriser l’accès aux sites de dépollution.
La destruction des moyens de subsistance
ainsi que l’absence de réparation et
d’obligation de rendre des comptes ont
amené certaines personnes à voler du pétrole
et à se livrer à des actes de vandalisme sur
des infrastructures pétrolières dans l’espoir
d’obtenir des indemnités ou des contrats de
dépollution. De plus en plus, des groupes
armés exigent un plus grand contrôle des
ressources de la région et se livrent au vol de
pétrole à grande échelle ou enlèvent le
personnel des compagnies pour obtenir une
rançon. Les représailles du gouvernement
contre l’activisme et la violence impliquent
fréquemment un recours excessif à la force
et les communautés sont soumises à la
violence et à un châtiment collectif, ce qui
accroît la colère et le ressentiment. Les
jeunes n’ayant que peu de choix quant à leur
moyen de subsistance peuvent voir le vol de
pétrole, les gangs et les groupes
d’extrémistes comme la seule solution.
Il est indéniable que les actions et réactions
des habitants sont à l’origine d’une partie du
problème de la pollution dans de nombreux
secteurs du delta du Niger. Cependant, tant
que des compagnies refuseront de
reconnaître que leurs mauvaises pratiques
représentent une cause importante de
l’hostilité des communautés, la situation ne
s’arrangera pas.
UNE RESPONSABILITÉ NON
ASSUMÉE
MANQUEMENTS DES AUTORITÉS
Dans le delta du Niger, le système
réglementaire est très défaillant. Le Nigeria
dispose de lois et de règlements stipulant
que les compagnies doivent se
conformer aux normes internationales de
« bonnes pratiques en matière
d’exploitation pétrolière » ainsi que
d’autres outils législatifs et
réglementaires qui protègent
l’environnement, mais ils sont peu mis
en application. Les agences
gouvernementales chargées de les faire
appliquer sont inefficaces et sont, dans
certains cas, prises dans des conflits
d’intérêts. D’autre part, le gouvernement
a donné aux compagnies pétrolières le
pouvoir de s’occuper des situations ayant
une incidence directe sur les droits
humains en n’assurant qu’une
surveillance très limitée, voire nulle, et en
ne prévoyant aucune véritable garantie.
Les populations vivant dans le delta du
Niger on vu leurs droits fondamentaux
battus en brèche par des compagnies
pétrolières auxquelles le gouvernement
de leur pays ne peut pas – ou ne veut
pas – demander des comptes.
On leur a systématiquement refusé
toute information relative à la manière
dont l’exploration et la production
pétrolières allaient les affecter et elles
ont, à bien des reprises, essayé en vain
d’obtenir justice.
DES COMPAGNIES COUPABLES
En ne protégeant pas les droits humains
de la population, le gouvernement viole
le droit international. Cependant, au final
les compagnies sont responsables de
leurs propres actions et ne respectent
pas les normes internationales et les
bonnes pratiques dans le domaine de
l’industrie pétrolière, de l’environnement
et des droits humains.
Les compagnies pétrolières profitent
depuis trop longtemps de la faiblesse du
système réglementaire nigérian. Elles ne
prennent pas des mesures suffisantes
pour éviter les dégâts environnementaux
et souvent ne remédie pas de manière
satisfaisante aux conséquences
dévastatrices de leurs manquements
et de leurs mauvaises pratiques sur la
vie des habitants.
UN ENVIRONNEMENT SAIN, C’EST UN DROIT HUMAIN
Amnesty International - Juin 2009
Index : AFR 44/018/2009
© Kadir van Lohuizen
XIGEONS LA DIGNITÉ
EXIGEONS LA DIGNITÉ
EXIGEONS LA DIGNITÉ
PASSEZ A L’ACTION !
I demandez au président de prendre les mesures
nécessaires afin que l’évaluation de l’impact sur
le plan social et en matière de droits humains de
tous les projets d’exploitation du pétrole et du gaz
soient rendue obligatoire et de veiller à ce que les
populations concernées puissent avoir accès à
toutes les informations ;
mettre en place une surveillance et une
réglementation efficaces de l’industrie pétrolière.
Président de la République :
His Excellency Alhaji Umar Yar’Adua
President of the Republic of Nigeria
Office of the President
Aso Rock
Abuja, Federal Capital Territory
Nigeria
Formule d’appel : Your Excellency, / Monsieur le
Président,
Veuillez écrire à Shell :
Une femme et un homme près
I dites-vous inquiet des répercussions des
d’un puits de pétrole appartenant
activités de Shell sur les droits fondamentaux de
la population du delta du Niger ;
à Shell à Ikot Ada Udo, État
d’Akwa-Ibom, delta du Niger,
I demandez à Shell de prendre rapidement des
Nigeria, 29 janvier 2008.
mesures pour éliminer la pollution liée à ses
opérations en concertation avec les populations
concernées et de régulièrement rendre publiques
des informations à ce sujet ;
I exhortez la compagnie à évaluer les
conséquences de ses activités sur
l'environnement, la société et les droits humains
et à les rendre publiques.
Ci-dessus : Torchères près
d’Ebocha, Nigeria, 3 février
2008. Pour les personnes qui
vivent à proximité, la nuit ne
vient jamais vraiment. Elles
vivent avec un éclairage
permanent.
Directeur général de Shell
M. Peter Voser
Chief Executive
Royal Dutch Shell
P.O. Box 162
2501 AN The Hague,
Pays-Bas
D E M A N D D I G N I T Y. A M N E S T Y. O R G
Amnesty International est un mouvement mondial regroupant 2,2 millions de
personnes dans plus de 150 pays et territoires qui luttent pour mettre fin aux
atteintes graves aux droits humains.
UN ENVIRONNEMENT SAIN,
C’EST UN DROIT HUMAIN
EXIGEONS
Photo de couverture :
Veuillez écrire au président du Nigeria :
I dites-vous inquiet des répercussions des
activités de l’industrie pétrolière sur les droits
fondamentaux de la population du delta du Niger ;
I exhortez-le à agir de toute urgence afin de
EXIGEONS LA DIGNITÉ
La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de
tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans
d’autres textes internationaux relatifs aux droits humains.
Essentiellement financée par ses membres et les dons de particuliers, Amnesty
International est indépendante de tout gouvernement, de toute tendance politique, de
toute puissance économique et de toute croyance religieuse.
Juin 2009
Index : AFR 44/018/2009
Amnesty International
Secrétariat international
Peter Benenson House
1 Easton Street
Londres WC1X 0DW
Royaume-Uni
www.amnesty.org