Poire de bouche - Chambre d`Agriculture du Gard
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Poire de bouche - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique Production Développée en Languedoc-Roussillon Filière Arboriculture Septembre 2008 Rédigée par : Poire de bouche Marie-Noëlle BERGER Chambre d’Agriculture du Gard Potentiel des marchés Production, à retenir... Production Principaux pays producteurs Le poirier est présent sur tous les continents. Il occupe une aire de culture étendue, un peu plus de 1 million d’hectares cultivés dans le monde. La production mondiale avoisine 20 millions de tonnes (poires à destination de l'industrie de transformation comprises). Production mondiale : La production a progressé depuis ces 10 dernières années (environ + 6 millions de tonnes). Cette croissance est due essentiellement à la progression des quantités produites par certains pays comme la Chine, la Corée, l’Afrique du Sud, l’Algérie… Dans les pays « développés », les quantités produites arrivent à se maintenir comme aux Etats Unis et au Japon mais la tendance est plutôt à la baisse notamment en Italie, en Espagne et en France. Toutefois, certains pays comme les PaysBas et la Belgique voient leurs volumes produits progresser depuis ces dernières années. Si on prend en compte la performance des vergers (rendement produit à l’hectare), la Chine est loin d’avoir un verger performant (15ème place mondiale). Dans les pays du Sud, ce sont l’Argentine, l’Afrique du Sud et le Chili qui présentent les rendements par ha les plus élevés. Les vergers en Autriche, Suisse, Nouvelle Zélande, Pays-Bas et Belgique sont les plus performants au niveau mondial. La France occupe le 11ème rang au niveau mondial après le Chili. La Chine, premier pays producteur avec 12 millions de tonnes L’Italie est le second pays producteur avec 907 000 tonnes Les Etats-Unis : 758 000 tonnes L’Espagne : 590 000 tonnes L’Argentine : 510 000 tonnes Pays producteurs en Europe : L’Italie, premier pays producteur : 907 000 tonnes L’Espagne : 590 000 tonnes Les Pays-Bas : 222 000 tonnes La France : 220 000 tonnes La Belgique : 215 000 tonnes Le Portugal : 169 000 tonnes Principales régions françaises : PACA : 3500 ha, soit 61 % de la production Rhône-Alpes : 1900 ha, soit 28 % de la production Languedoc-Roussillon : 400 ha, soit 9 % de la production. Les plus gros départements producteurs sont les Bouches-du-Rhône (25 %), les HautesAlpes (19 %) et le Vaucluse (13 %). La production en Europe Le potentiel de production de l'Union Européenne à 27, avec environ 3 millions de tonnes produites en 2006, représente 16 % de la production totale mondiale. Quatre à cinq variétés sont prédominantes en Europe. De nouvelles variétés peuvent encore trouver leur place dans le calendrier de production. L’Italie, principal producteur, va augmenter ses surfaces de plantation notamment avec la variété Abate qui Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 1 Parte 2 : Fiche Poire de bouche était déjà la principale variété dans ce pays. Une forte augmentation de la production de cette variété est donc à prévoir dans les années à venir. Quelques plantations sont prévues avec d’autres variétés telles que Williams et Conférence. L’Espagne occupe le marché européen notamment avec les variétés Blanquilla et Conference. La Belgique et la Hollande sont les deux pays dont la production a le plus augmenté depuis ces 10 dernières années. La Hollande a même une production supérieure à la France. La variété Conference est présente sur ces 2 pays. Le plus gros bassin de production offrant la plus large gamme de commercialisation de poires est le Bassin RhôneMéditerranée. Les principales variétés de ce bassin sont : La Guyot, rafraîchissante, est la première variété récoltée en juillet. La Williams suit de très près, on peut la trouver dès le début du mois d’août jusqu’à fin octobre sur nos étals. Viennent ensuite les variétés d’automne : Alexandrine, Packams, Louise-bonne, Comice, Conférence, … avec une commercialisation qui s’étale de septembre à fin mai pour la Conférence. La Passe Crassane est commercialisée quant à elle de début décembre à fin avril. Le Portugal présente sur le marché essentiellement la variété Rocha. Avec 730 000 tonnes produites en 2005 en Europe, la Conférence a atteint son plus haut niveau de production avec +16% par rapport à la moyenne 20012004. Elle confirme sa position de variété leader. La variété Williams est présente un peu dans tous les pays Européens producteurs. Production en France (données FAO 2006 et Agreste) La France est le 11ème pays producteur mondial avec une volume de production de poire de table d’environ 220 000 tonnes par an. Le poirier fait partie des espèces fruitières qui accusent un fort recul depuis 1990 avec 41% de surfaces en moins. En 2006, la poire de table représente 5% de la surface totale du verger français avec près de 8 700 ha cultivés (367 000 tonnes produites en 1996 contre 259 000 tonnes en 2001). La baisse des surfaces en production s’explique entre autre par un arrachage qui s’est poursuivi, jusqu’en 2005, dans la majorité des régions productrices. Toutes les variétés sont concernées hormis les poires d’hiver. En Languedoc-Roussillon (données BRM 2006 et Agreste novembre 2006) Le département du Gard est le principal département (voire le seul) producteur avec 9 % de la production du Bassin Rhône Méditerranée. Les deux variétés phares du Sud-Est sont la Guyot et la Williams. La Guyot est produite majoritairement en PACA avec 90.8% de la production, et un peu en Languedoc-Roussillon (5.1 % de la production). La Williams est surtout produite en PACA (37.4 %) et en Rhône-Alpes (29.7 %). Le Languedoc-Roussillon représente 9.6 % de la production totale. La région Sud-Est bénéficie d’atouts pédoclimatiques et notamment un terroir intéressant pour la variété Guyot. Le Bassin de production Sud ASA est le seul à la produire au niveau Français et Européen. Organisation Commerciale Au niveau européen, à travers la PAC, l’Organisation Commune des Marchés des Fruits et Légumes de 1997 établit deux principes : organisation et gestion financière des OP. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 2 Parte 2 : Fiche Poire de bouche D’une part, les OP doivent assurer la gestion de l’offre en quantité et qualité par rapport aux exigences des acheteurs. D’autre part, en proposant des programmes opérationnels pluriannuels, elles peuvent recevoir le soutien de fonds européens pour les assister dans le maintien de leur activité. Cette organisation a pour but de faire face au phénomène de mondialisation et de concentration de la Grande Distribution, induisant une situation concurrentielle très forte. La plupart des exploitations spécialisées produisant des poires sont engagées dans des démarches qualité régies par des cahiers des charges de production, via leur OP ou leur metteur en marché. A noter les démarches de clubs variétaux : ils mettent en valeur une variété à travers une marque commerciale. La variété ANGELYS en est un exemple. Ces démarches clubs sont privées, portées par des OP, pépiniéristes et metteurs en marché. Toutes ces démarches sont devenues des atouts indispensables pour accéder à un marché mondial devenu très concurrentiel. Cela implique souvent une forte spécialisation des exploitations productrices de poire, des investissements et un niveau technique élevés. Enfin, il existe également des circuits courts de commercialisation : un certain nombre de producteurs-vendeurs proposent des poires sur les marchés, auprès de détaillants ou de vente directe, auprès des consommateurs, restaurants. Cela représente de faibles volumes (environ 20 % des quantités source : commercialisées en France, AGRESTE-Structure des vergers 2002). En France, l’essentiel de la production nationale de poire passe à 50 % par le système coopératif, en incluant les poires destinées à la transformation (source : AGRESTE-Structure des vergers 2002). Organisation commerciale, à retenir... Organisations de Producteurs européens : OP du Delta, les Vergers Ensoleillés Marques commerciales : Sud Nature®, Charte PFI (Production Fruitière Intégrée, portée par BRM) et les démarches privées. On recense 2 Organisations de Producteurs (OP) qui commercialisent de la poire en frais dans la région LanguedocRoussillon. La plupart de ces OP sont en lien direct avec des entreprises de première mise en marché. Les volumes sont destinés au marché français mais aussi à l’export qui représente environ 20 % de la production française. La France importe environ 120 000 tonnes de poires provenant principalement de l’Italie, de l’Argentine, des Pays-bas et de la Belgique. Les stations ont en général une grande capacité de stockage avec des installations frigorifiques et d’atmosphère contrôlée permettant d’échelonner le conditionnement et l’expédition des fruits sur un calendrier très étendu jusqu’à fin mai de l’année suivante. Le Languedoc-Roussillon fait partie du Bassin Rhône Méditerranée et les OP sont regroupées au sein du comité économique BRM. Pour la Région Languedoc-Roussillon, ce sont essentiellement les marques Sud Nature®, Charte PFI (Production Fruitière Intégrée, portée par BRM) et les démarches privées. Prix Comme toute production de fruits et légumes frais, la poire est soumise à de très fortes fluctuations de prix au cours d’une saison, d’une année à l’autre, d’une variété à l’autre, d’un calibre à l’autre. Les ventes effectuées directement avec un expéditeur ou un grossiste représentent 30 % de la quantité de poire commercialisée au niveau national (source : AGRESTE-Structure des vergers 2002). Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 3 Parte 2 : Fiche Poire de bouche Elément essentiel à prendre en compte : La valorisation de la poire est supérieure si celle-ci est mise en conservation. En effet, par rapport à de la poire mise sur le marché directement après récolte, celle qui est conservée en frigo et vendue plus tard est beaucoup mieux valorisée. D’où l’intérêt de posséder une certaine capacité de stockage et des frigos performants. Bien entendu le prix rémunérateur dépendra des conditions de stockage et du calibre des fruits. Synthèse Le marché de la poire est fragile car soumis aux fluctuations des échanges commerciaux mondiaux. C’est un marché connaissant des crises conjoncturelles fréquentes mais depuis la campagne 2006, le marché est fluide et les prix sont plus rémunérateurs que les années précédentes. Toutefois, la subvention du marché de l’industrie est remise en cause depuis 2008 et ce point est à prendre en compte dans le projet de diversification. En effet, si le marché de l’industrie se ferme et que certaines exploitations s’orientent sur le marché du frais, celui-ci peut vite se bloquer à cause d’un surplus de marchandises. Cependant, la région a l’atout d’être la seule au niveau européen et français à produire la variété Guyot. Le marché de proximité est aujourd’hui une voie qui reste intéressante. Les variétés Guyot, Williams, Homored permettent de bien se placer sur le marché de détail au niveau de la région. La valorisation du produit dépendra d’un itinéraire de haute technicité où la date de récolte, la conservation et l’affinage doivent être de qualité. Impact environnemental Impact des intrants Le verger de poiriers fait partie des cultures qui nécessitent beaucoup d’attention vis-à-vis des maladies et des ravageurs. Outre le fait de protéger les arbres pour leur assurer une durée de vie et un développement suffisants et donc une rentabilité optimale, les interventions phytosanitaires visent aussi à garantir la qualité de présentation du fruit exigée par le client d’aujourd’hui (enseignes de la grande distribution et consommateurs). Aussi, la protection phytosanitaire est jugée assez lourde. A ceci s’ajoute le désherbage du rang. Mais l’utilisation de désherbants est modérée puisque l’interrang est le plus souvent enherbé. Depuis une dizaine d’années, de gros efforts ont été consentis pour réduire le nombre d’interventions. Aujourd’hui, des méthodes biotechniques comme la confusion sexuelle contre le carpocapse et la surveillance des maladies par l’utilisation de modèles informatiques sont largement développées. A cela s’ajoute, depuis 2002, le retrait de nombreuses substances actives les plus dangereuses. Ces évolutions entraînent d’une part une baisse du nombre d’interventions, et d’autre part, une baisse de l’impact environnemental du verger par l’emploi de produits plus « doux ». L’essentiel des interventions se fait de mars (débourrement) à juin. Certaines variétés beaucoup moins sensibles à la tavelure permettent de s’affranchir d’un certain nombre d’interventions fongicides au printemps. Les besoins du poirier adulte en fertilisants dépendent du rendement réalisé et du type de sol. Impact sur la ressource en eau Les vergers de poiriers doivent impérativement être irrigués. Un besoin de 725 mm d’eau doit être satisfait d’avril à septembre avec un pic de consommation au mois de juillet. Le pilotage de l’irrigation et les systèmes d’irrigation actuels permettent de raisonner les apports. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 4 Parte 2 : Fiche Poire de bouche L’irrigation pratiquée par aspersion permet également d’assurer la protection anti-gel. L’enherbement de l’inter-rang permet de limiter, avec la gestion des apports, le lessivage des nitrates dans les nappes phréatiques. Impact sur les paysages Une culture pérenne, qui plus est un verger, a un impact paysager positif indéniable. L’enherbement de l’inter-rang permet d’éviter l’érosion des sols. Impact sur la biodiversité Les fréquentes haies brise-vent ou de bordure, qui plus est si elles sont naturelles, présentent un intérêt écologique en terme de biodiversité, ainsi que l’enherbement de l’inter-rang (refuges pour la faune, couloirs interstitiels). Synthèse Effet environnemental : plutôt positif en matière de paysage. Son impact en terme de pollution par les produits phytosanitaires et les nitrates, même si la culture en est consommatrice, tend à diminuer depuis plusieurs années (développement de luttes alternatives respectueuses de l’environnement, retrait de matières actives). L’impact sur la ressource en eau existe si l’eau ne provient pas d’un réseau d’alimentation collectif (forages, captages dans les cours d’eau,…). Toutefois, l’irrigation étant raisonnée le plus possible, cela limite l’utilisation excessive de la ressource en eau. Contraintes techniques agronomiques et Type de sols Le poirier exprime tout son potentiel de préférence sur des sols profonds et lourds, de type argilo-limoneux mais non asphyxiants. A éviter sur des sols caillouteux, trop sableux, qui retiennent mal l’eau et à risque chlorosant. Topographie Comme la plupart des cultures fruitières, l’implantation de l’espèce est à éviter sur des terrains à forte pente. Adaptation au climat Le poirier a de façon générale de gros besoins en froid hivernal, généralement satisfaits dans notre région (excepté peutêtre dans la plaine du Roussillon). Le poirier craint les gelées de printemps de -1,5°C à -1°C (chute des pétales, petit fruit) à -2°C (fleurs). Implantation de la production Avant toute décision de plantation, le choix du système de conduite est capital. Il doit tenir compte de la ou des variétés, du porte-greffe, des distances de plantation, de la forme et de l’infrastructure choisis en regard des débouchés commerciaux que l’on réserve aux poires. La pollinisation est le point crucial à ne pas négliger, la réussite de la production y est étroitement liée (de manière générale il faut 1 pollinisateur pour 5 arbres). Avant l’implantation de la culture, il est préférable d’effectuer un sous-solage et un défoncement du sol l’année précédent la plantation. Les précédents culturaux (racines) doivent être évacués de la parcelle. Le repos du sol pendant au moins 1 an avec une culture annuelle intermédiaire est conseillé. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 5 Parte 2 : Fiche Poire de bouche Un amendement organique (compost de marc de raisin par exemple) est préconisé (quantité à adapter en fonction des analyses de sols). Dans le cas d’une mise en place d’un verger de poiriers de haute densité et palissé, l’investissement est lourd. Non seulement en terme de plants, de matériel de palissage et d’intrants, mais aussi en terme de main d’œuvre pour la formation des arbres en axe vertical. C’est néanmoins un bon compromis en terme de rentabilité car, si l’investissement est élevé au départ, l’entrée en production est rapide et le rendement intéressant. La formation des arbres demandera une certaine technicité. Toutefois, d’autres formes de conduite existent et sont en cours d’étude. Les résultats de ces modes de conduite par rapport aux formes palissées décrites cidessus semblent intéressants. Le niveau de rendement se rapproche des formes palissées et le coût d’installation est beaucoup moins élevé. Par contre l’entrée en production est un peu plus lente. Conduite de la production Le poirier adulte nécessite plusieurs postes d’opérations culturales capitales : Taille de fructification en hiver jusqu’au débourrement Protection phytosanitaire, surtout du débourrement (mars) à juin Entretien mécanique de l’enherbement de l’inter-rang Désherbage du rang Apport de fertilisants Irrigation Récolte Le poste le plus consommateur de main d’œuvre est la récolte. La mise en conservation de la poire jusqu’au printemps de l’année suivante est un avantage qui lui permet d’accéder à certains marchés. L’accès à ces marchés nécessite une qualité certaine du fruit. Un itinéraire technique précis permet d’obtenir cette qualité : La date de récolte La conservation du fruit L’affinage Calendrier de production Automne Plantation Hiver Taille Mars à Juin Protection Eté et Automne Récolte Cet itinéraire demande une haute technicité au producteur et une certaine spécialisation notamment en ce qui concerne la conservation et l’affinage du fruit. L’investissement en matériel spécifique, notamment les frigos, est nécessaire. La conservation nécessite une bonne qualité de froid (entre – 1°C et 0°C) avec des frigos très performants en terme de capacité de réfrigération. La gestion de plusieurs chambres froides est indispensable pour éviter de les surcharger. Ce point essentiel demande évidemment un investissement lourd (achat et entretien des chambres froides) mais également de la main d’œuvre (suivi de la récolte en frigo). L’accès à des formations spécifiques pour l’arboriculteur afin de maîtriser ces itinéraires techniques est indispensable. Faire partie d’une Organisation de Producteurs présente l’avantage d’avoir à disposition le matériel et la main d’œuvre pour la mise en conservation des poires. Irrigation Les vergers de poiriers doivent impérativement être irrigués. Les besoins moyens en eau d’irrigation des poiriers avoisinent les 725 mm, répartis du mois d’avril à septembre avec un pic d’apports de fin juin à début août. Une irrigation régulière est indispensable, les à-coups d’irrigation ainsi qu’un sol sec sont proscrits. Plusieurs systèmes d’irrigation existent, une étude préalable du choix du système d’irrigation est indispensable pour trouver le meilleur compromis entre les besoins de la plante, la ressource en eau disponible, le temps d’irrigation nécessaire selon les postes. Un bulletin d’avertissement sur la consommation en eau des vergers Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 6 Parte 2 : Fiche Poire de bouche permet de raisonner ces apports par quinzaine en fonction de l’année. Contrainte de main d’oeuvre La main d’œuvre représente près de 55 % des charges de production. Le principal poste nécessitant de la main d’œuvre est la récolte qui représente 37 % des charges de production. Vient ensuite la taille des arbres. Cette main d’œuvre doit être formée aux différentes opérations. La taille de fructification sur verger adulte représente environ 90-120 heures/ha. Le temps de récolte est fonction des variétés et peut varier de 290 à 350 heures/ha. Contrainte foncière Pas de contrainte particulière si ce n’est la topographie régulière et l’accès à l’eau. Mécanisation Aucune opération n’est mécanisable si ce n’est l’utilisation, sur certaines exploitations, de plates-formes d’assistance à la récolte et de barre de coupe pour l'atelier taille (bien se renseigner auprès de services techniques sur cette mécanisation avant toute utilisation). Sensibilité au précédent vigne Avant toute plantation, éliminer les précédents culturaux, notamment les racines, qui peuvent être un risque de contamination et par la suite mort de l’arbre par le champignon, le pourridié. Dispositif réglementaire auquel la production est soumise Pour toutes les exploitations : la traçabilité des interventions culturales est obligatoire ainsi que la mise en application et le respect de l’arrêté du 12 septembre 2006 concernant l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Dans le cas des adhérents à une Organisation de Producteurs, la totalité de la production doit être apportée à l’Organisation de Producteurs. Un cahier des charges propre à l’Organisation de Producteurs est à respecter suivant un itinéraire technique de production précis et de mode de commercialisation. Dans le cadre de l’OCM, les exploitations regroupées en OP reconnues peuvent bénéficier d’aides à la rénovation variétale, au matériel (filets para-grêles). Des actions entrant dans le programme opérationnel sont financées à 50 % par les fonds opérationnels (Union Européenne) : investissements de l’OP ou des exploitations en matériel, forfaits à l’ha pour la mise en œuvre de la Production Fruitière Intégrée, organisation de l’agréage ou de la traçabilité au sein de l’OP. Ces mesures sont choisies au préalable par l’OP qui constitue alors son programme opérationnel. L’évolution de l’OCM Fruits et Légumes prévoit que toute culture sera éligible aux Droits à Paiement Unique (DPU) en découplage total à partir de 2011. Les modalités ne sont pour l’instant pas connues. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 7 Parte 2 : Fiche Poire de bouche Risque financier et intérêt économique pour l’exploitant Résultats économiques et facteurs de risque L’entrée en production est lente. Entrée en production et rendement moyen pour la conduite palissée : le verger entre en production à partir de la 5ème feuille. Le rendement moyen possible est de 30 à 40 tonnes/ha selon les variétés La marge brute est variable en fonction du rendement effectué et du prix de vente. Exemple de coût de production : Variété Guyot Rendement : 28 t/ha Vitesse de récolte : 80 caisses en vrac par heure Coût de production : 0, 42 €/kg (hors charges de structure) dont 0, 15 € de main d’œuvre de récolte Les coûts de production varient en fonction des charges de structures qui sont spécifiques à chaque exploitation. Le coût de production peut ainsi augmenter de 0,07 à 0,14 €/kg (sur une base d’un rendement de 28 t/ha). Les facteurs de risques sont également liés aux conditions climatiques : gel, grêle. Besoins de trésorerie Le coût de la plantation est de l’ordre de 30 000 à 35 000 €/ha selon le mode de conduite (matériel de palissage compris, dont 6 000 à 8 000 €/ha de plants). L’entrée en pleine production varie de 5 à 8 ans. Risque financier lié aux investissements Pour les exploitants indépendants (non adhérents à une Organisation de Producteurs) et souhaitant accéder aux marchés jusqu’au printemps de l’année suivante, la conservation de la poire demande un investissement lourd dans des chambres froides performantes. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 8 Parte 2 : Fiche Poire de bouche Personnes ressources Chambres d’Agriculture : Chambre d’Agriculture de l’Aude - ZA de Sautes a Trebes – 11870 Carcassonne Cedex 9 Chambre d’Agriculture du Gard - Mas de l’Agriculture - BP 80054 - 30932 Nîmes Cedex 1 Chambre d’Agriculture de l’Hérault – Maison des Agriculteurs - Mas de Saporta CS 10010 - 34875 Lattes Cedex Chambre d’Agriculture du Roussillon - 19 Av de Grande Bretagne – 66025 Perpignan Cedex Stations d’expérimentation : CEFEL – Domaine de Capou - 82000 Montauban La Pugère – Chemin Barque - 13370 Mallemort Instituts techniques : CTIFL - Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes – 22, rue Bergère 75009 Paris - Centre de Balandran - BP 32 - 30127 Bellegarde Organisation professionnelle et interprofessionnelle : BRM - Comité Économique Agricole du Bassin Rhône Méditerranée - Bâtiment U — MIN 84000 Avignon - www.brmfl.com Bibliographie Mémento Agreste 2006 Bilan de campagne Poire BRM 2005, 2006, 2007 Références technico-économiques 2006-2007 – Chambre d’Agriculture du Vaucluse Liens Internet : Site FAO : http://faostat.fao.org/DesktopDefault.aspx?PageID=567&lang=fr Site Agreste : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr Site BRM : http://www.brmfl.com Site http://www.fruits-et-legumes.net Site CTIFL http://www.ctifl.fr Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 9 Partie 2 : Fiche Poire de bouche