Poire de bouche - Chambre d`Agriculture du Gard

Transcription

Poire de bouche - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique
Production Développée en Languedoc-Roussillon
Filière Arboriculture
Septembre 2008
Rédigée par :
Poire de bouche
Marie-Noëlle BERGER
Chambre d’Agriculture du Gard
Potentiel des marchés
Production, à retenir...
Production
Principaux pays producteurs
Le poirier est présent sur tous les
continents. Il occupe une aire de culture
étendue, un peu plus de 1 million
d’hectares cultivés dans le monde.
La production mondiale avoisine 20
millions de tonnes (poires à destination de
l'industrie de transformation comprises).
Production mondiale :
La production a progressé depuis ces 10
dernières années (environ + 6 millions de
tonnes).
Cette
croissance
est
due
essentiellement à la progression des
quantités produites par certains pays
comme la Chine, la Corée, l’Afrique du
Sud, l’Algérie…
Dans les pays « développés », les
quantités produites arrivent à se maintenir
comme aux Etats Unis et au Japon mais la
tendance est plutôt à la baisse notamment
en Italie, en Espagne et en France.
Toutefois, certains pays comme les PaysBas et la Belgique voient leurs volumes
produits progresser depuis ces dernières
années.
Si on prend en compte la performance des
vergers (rendement produit à l’hectare), la
Chine est loin d’avoir un verger
performant (15ème place mondiale). Dans
les pays du Sud, ce sont l’Argentine,
l’Afrique du Sud et le Chili qui présentent
les rendements par ha les plus élevés.
Les vergers en Autriche, Suisse, Nouvelle
Zélande, Pays-Bas et Belgique sont les
plus performants au niveau mondial. La
France occupe le 11ème rang au niveau
mondial après le Chili.
La Chine, premier pays producteur avec
12 millions de tonnes
L’Italie est le second pays producteur
avec 907 000 tonnes
Les Etats-Unis : 758 000 tonnes
L’Espagne : 590 000 tonnes
L’Argentine : 510 000 tonnes
Pays producteurs en Europe :
L’Italie,
premier
pays
producteur :
907 000 tonnes
L’Espagne : 590 000 tonnes
Les Pays-Bas : 222 000 tonnes
La France : 220 000 tonnes
La Belgique : 215 000 tonnes
Le Portugal : 169 000 tonnes
Principales régions françaises :
PACA : 3500 ha, soit 61 % de la
production
Rhône-Alpes : 1900 ha, soit 28 % de la
production
Languedoc-Roussillon : 400 ha, soit 9 %
de la production.
Les plus gros départements producteurs sont
les Bouches-du-Rhône (25 %), les HautesAlpes (19 %) et le Vaucluse (13 %).
La production en Europe
Le potentiel de production de l'Union
Européenne à 27, avec environ 3 millions
de tonnes produites en 2006, représente
16 % de la production totale mondiale.
Quatre
à
cinq
variétés
sont
prédominantes en Europe. De nouvelles
variétés peuvent encore trouver leur
place dans le calendrier de production.
L’Italie,
principal
producteur,
va
augmenter ses surfaces de plantation
notamment avec la variété Abate qui
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
1
Parte 2 : Fiche Poire de bouche
était déjà la principale variété dans ce
pays. Une forte augmentation de la
production de cette variété est donc à
prévoir dans les années à venir.
Quelques plantations sont prévues avec
d’autres variétés telles que Williams et
Conférence.
L’Espagne occupe le marché européen
notamment avec les variétés Blanquilla
et Conference.
La Belgique et la Hollande sont les deux
pays dont la production a le plus
augmenté depuis ces 10 dernières
années. La Hollande a même une
production supérieure à la France. La
variété Conference est présente sur ces
2 pays.
Le plus gros bassin de production offrant
la plus large gamme de commercialisation
de
poires
est
le
Bassin
RhôneMéditerranée.
Les principales variétés de ce bassin sont :
La Guyot, rafraîchissante, est la
première variété récoltée en juillet.
La Williams suit de très près, on peut
la trouver dès le début du mois d’août
jusqu’à fin octobre sur nos étals.
Viennent
ensuite
les
variétés
d’automne : Alexandrine, Packams,
Louise-bonne, Comice, Conférence, …
avec une commercialisation qui s’étale
de septembre à fin mai pour la
Conférence.
La Passe Crassane est commercialisée
quant à elle de début décembre à fin
avril.
Le Portugal présente sur le marché
essentiellement la variété Rocha.
Avec 730 000 tonnes produites en 2005
en Europe, la Conférence a atteint son
plus haut niveau de production avec
+16% par rapport à la moyenne 20012004. Elle confirme sa position de
variété leader.
La variété Williams est présente un peu
dans
tous
les
pays
Européens
producteurs.
Production en France
(données FAO 2006 et Agreste)
La France est le 11ème pays producteur
mondial avec une volume de production
de poire de table d’environ 220 000
tonnes par an.
Le poirier fait partie des espèces fruitières
qui accusent un fort recul depuis 1990
avec 41% de surfaces en moins. En 2006,
la poire de table représente 5% de la
surface totale du verger français avec près
de 8 700 ha cultivés (367 000 tonnes
produites en 1996 contre 259 000 tonnes
en 2001).
La baisse des surfaces en production
s’explique entre autre par un arrachage
qui s’est poursuivi, jusqu’en 2005, dans la
majorité des régions productrices. Toutes
les variétés sont concernées hormis les
poires d’hiver.
En Languedoc-Roussillon
(données BRM 2006 et Agreste
novembre 2006)
Le département du Gard est le principal
département (voire le seul) producteur
avec 9 % de la production du Bassin
Rhône Méditerranée.
Les deux variétés phares du Sud-Est sont
la Guyot et la Williams.
La Guyot est produite majoritairement en
PACA avec 90.8% de la production, et un
peu en Languedoc-Roussillon (5.1 % de la
production).
La Williams est surtout produite en PACA
(37.4 %) et en Rhône-Alpes (29.7 %). Le
Languedoc-Roussillon représente 9.6 % de
la production totale.
La région Sud-Est bénéficie d’atouts
pédoclimatiques et notamment un
terroir intéressant pour la variété
Guyot. Le Bassin de production Sud
ASA est le seul à la produire au niveau
Français et Européen.
Organisation Commerciale
Au niveau européen, à travers la PAC,
l’Organisation Commune des Marchés des
Fruits et Légumes de 1997 établit deux
principes :
organisation
et
gestion
financière des OP.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
2
Parte 2 : Fiche Poire de bouche
D’une part, les OP doivent assurer la
gestion de l’offre en quantité et qualité par
rapport aux exigences des acheteurs.
D’autre
part,
en
proposant
des
programmes opérationnels pluriannuels,
elles peuvent recevoir le soutien de fonds
européens pour les assister dans le
maintien
de
leur
activité.
Cette
organisation a pour but de faire face au
phénomène de mondialisation et de
concentration de la Grande Distribution,
induisant une situation concurrentielle très
forte.
La plupart des exploitations spécialisées
produisant des poires sont engagées dans
des démarches qualité régies par des
cahiers des charges de production, via leur
OP ou leur metteur en marché.
A noter les démarches de clubs variétaux :
ils mettent en valeur une variété à travers
une marque commerciale. La variété
ANGELYS en est un exemple. Ces
démarches clubs sont privées, portées par
des OP, pépiniéristes et metteurs en
marché.
Toutes ces démarches sont devenues des
atouts indispensables pour accéder à un
marché mondial devenu très concurrentiel.
Cela
implique
souvent
une
forte
spécialisation
des
exploitations
productrices de poire, des investissements
et un niveau technique élevés.
Enfin, il existe également des circuits
courts de commercialisation : un certain
nombre
de
producteurs-vendeurs
proposent des poires sur les marchés,
auprès de détaillants ou de vente directe,
auprès des consommateurs, restaurants.
Cela représente de faibles volumes
(environ
20
%
des
quantités
source :
commercialisées
en
France,
AGRESTE-Structure des vergers 2002).
En France, l’essentiel de la production
nationale de poire passe à 50 % par le
système coopératif, en incluant les
poires destinées à la transformation
(source : AGRESTE-Structure des vergers 2002).
Organisation commerciale, à retenir...
Organisations de Producteurs
européens :
OP du Delta, les Vergers Ensoleillés
Marques commerciales :
Sud Nature®, Charte PFI (Production
Fruitière Intégrée, portée par BRM) et les
démarches privées.
On
recense
2
Organisations
de
Producteurs (OP) qui commercialisent de
la poire en frais dans la région LanguedocRoussillon.
La plupart de ces OP sont en lien direct
avec des entreprises de première mise en
marché. Les volumes sont destinés au
marché français mais aussi à l’export qui
représente environ 20 % de la production
française.
La France importe environ 120 000 tonnes
de poires provenant principalement de
l’Italie, de l’Argentine, des Pays-bas et de
la Belgique.
Les stations ont en général une grande
capacité de stockage avec des installations
frigorifiques et d’atmosphère contrôlée
permettant d’échelonner le conditionnement et l’expédition des fruits sur un
calendrier très étendu jusqu’à fin mai de
l’année suivante.
Le Languedoc-Roussillon fait partie du
Bassin Rhône Méditerranée et les OP sont
regroupées au sein du comité économique
BRM.
Pour la Région Languedoc-Roussillon, ce
sont essentiellement les marques Sud
Nature®, Charte PFI (Production Fruitière
Intégrée, portée par BRM) et les
démarches privées.
Prix
Comme toute production de fruits et
légumes frais, la poire est soumise à de
très fortes fluctuations de prix au cours
d’une saison, d’une année à l’autre, d’une
variété à l’autre, d’un calibre à l’autre.
Les ventes effectuées directement avec un
expéditeur ou un grossiste représentent
30
%
de la quantité de poire
commercialisée au niveau national (source :
AGRESTE-Structure des vergers 2002).
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
3
Parte 2 : Fiche Poire de bouche
Elément essentiel à prendre en
compte :
La valorisation de la poire est supérieure si
celle-ci est mise en conservation.
En effet, par rapport à de la poire mise sur
le marché directement après récolte, celle
qui est conservée en frigo et vendue plus
tard est beaucoup mieux valorisée. D’où
l’intérêt de posséder une certaine capacité
de stockage et des frigos performants.
Bien entendu le prix rémunérateur
dépendra des conditions de stockage et du
calibre des fruits.
Synthèse
Le marché de la poire est fragile car
soumis aux fluctuations des échanges
commerciaux mondiaux. C’est un marché
connaissant des crises conjoncturelles
fréquentes mais depuis la campagne
2006, le marché est fluide et les prix sont
plus rémunérateurs que les années
précédentes.
Toutefois, la subvention du marché de
l’industrie est remise en cause depuis
2008 et ce point est à prendre en compte
dans le projet de diversification. En effet,
si le marché de l’industrie se ferme et que
certaines exploitations s’orientent sur le
marché du frais, celui-ci peut vite se
bloquer à cause d’un surplus de
marchandises.
Cependant, la région a l’atout d’être la
seule au niveau européen et français
à produire la variété Guyot.
Le marché de proximité est aujourd’hui
une voie qui reste intéressante. Les
variétés
Guyot,
Williams,
Homored
permettent de bien se placer sur le
marché de détail au niveau de la région.
La valorisation du produit dépendra d’un
itinéraire de haute technicité où la date de
récolte, la conservation et l’affinage
doivent être de qualité.
Impact environnemental
Impact des intrants
Le verger de poiriers fait partie des
cultures
qui
nécessitent
beaucoup
d’attention vis-à-vis des maladies et des
ravageurs. Outre le fait de protéger les
arbres pour leur assurer une durée de vie
et un développement suffisants et donc
une rentabilité optimale, les interventions
phytosanitaires visent aussi à garantir la
qualité de présentation du fruit exigée par
le client d’aujourd’hui (enseignes de la
grande distribution et consommateurs).
Aussi, la protection phytosanitaire est
jugée assez lourde. A ceci s’ajoute le
désherbage du rang. Mais l’utilisation de
désherbants est modérée puisque l’interrang est le plus souvent enherbé.
Depuis une dizaine d’années, de gros
efforts ont été consentis pour réduire le
nombre d’interventions. Aujourd’hui, des
méthodes
biotechniques
comme
la
confusion sexuelle contre le carpocapse et
la
surveillance
des
maladies
par
l’utilisation de modèles informatiques sont
largement développées.
A cela s’ajoute, depuis 2002, le retrait de
nombreuses substances actives les plus
dangereuses.
Ces évolutions entraînent d’une part une
baisse du nombre d’interventions, et
d’autre part, une baisse de l’impact
environnemental du verger par l’emploi de
produits plus « doux ». L’essentiel des
interventions
se
fait
de
mars
(débourrement) à juin.
Certaines
variétés
beaucoup
moins
sensibles à la tavelure permettent de
s’affranchir
d’un
certain
nombre
d’interventions fongicides au printemps.
Les besoins du poirier adulte en fertilisants
dépendent du rendement réalisé et du
type de sol.
Impact sur la ressource en eau
Les vergers de poiriers doivent
impérativement être irrigués. Un
besoin de 725 mm d’eau doit être
satisfait d’avril à septembre avec un pic
de consommation au mois de juillet.
Le pilotage de l’irrigation et les systèmes
d’irrigation
actuels
permettent
de
raisonner les apports.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
4
Parte 2 : Fiche Poire de bouche
L’irrigation pratiquée par aspersion permet
également d’assurer la protection anti-gel.
L’enherbement de l’inter-rang permet de
limiter, avec la gestion des apports, le
lessivage des nitrates dans les nappes
phréatiques.
Impact sur les paysages
Une culture pérenne, qui plus est un
verger, a un impact paysager positif
indéniable. L’enherbement de l’inter-rang
permet d’éviter l’érosion des sols.
Impact sur la biodiversité
Les fréquentes haies brise-vent ou de
bordure, qui plus est si elles sont
naturelles,
présentent
un
intérêt
écologique en terme de biodiversité,
ainsi que l’enherbement de l’inter-rang
(refuges
pour
la
faune,
couloirs
interstitiels).
Synthèse
Effet environnemental : plutôt positif en
matière de paysage.
Son impact en terme de pollution par les
produits phytosanitaires et les nitrates,
même
si
la
culture
en
est
consommatrice, tend à diminuer depuis
plusieurs années (développement de
luttes alternatives respectueuses de
l’environnement, retrait de matières
actives).
L’impact sur la ressource en eau existe si
l’eau ne provient pas d’un réseau
d’alimentation
collectif
(forages,
captages dans les cours d’eau,…).
Toutefois, l’irrigation étant raisonnée le
plus possible, cela limite l’utilisation
excessive de la ressource en eau.
Contraintes
techniques
agronomiques
et
Type de sols
Le poirier exprime tout son potentiel de
préférence sur des sols profonds et lourds,
de type argilo-limoneux
mais non
asphyxiants.
A éviter sur des sols caillouteux, trop
sableux, qui retiennent mal l’eau et à
risque chlorosant.
Topographie
Comme la plupart des cultures fruitières,
l’implantation de l’espèce est à éviter sur
des terrains à forte pente.
Adaptation au climat
Le poirier a de façon générale de gros
besoins en froid hivernal, généralement
satisfaits dans notre région (excepté peutêtre dans la plaine du Roussillon).
Le poirier craint les gelées de printemps
de -1,5°C à -1°C (chute des pétales, petit
fruit) à -2°C (fleurs).
Implantation de la production
Avant toute décision de plantation, le
choix du système de conduite est capital.
Il doit tenir compte de la ou des variétés,
du
porte-greffe,
des
distances
de
plantation,
de
la
forme
et
de
l’infrastructure choisis en regard des
débouchés commerciaux que l’on réserve
aux poires.
La pollinisation est le point crucial à ne pas
négliger, la réussite de la production y est
étroitement liée (de manière générale il
faut 1 pollinisateur pour 5 arbres).
Avant l’implantation de la culture, il est
préférable d’effectuer un sous-solage et
un défoncement du sol l’année précédent
la plantation. Les précédents culturaux
(racines) doivent être évacués de la
parcelle.
Le repos du sol pendant au moins 1 an
avec une culture annuelle intermédiaire
est conseillé.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
5
Parte 2 : Fiche Poire de bouche
Un amendement organique (compost de
marc de raisin par exemple) est
préconisé (quantité à adapter en fonction
des analyses de sols).
Dans le cas d’une mise en place d’un
verger de poiriers de haute densité et
palissé, l’investissement est lourd. Non
seulement en terme de plants, de matériel
de palissage et d’intrants, mais aussi en
terme de main d’œuvre pour la formation
des arbres en axe vertical. C’est
néanmoins un bon compromis en terme
de rentabilité car, si l’investissement est
élevé au départ, l’entrée en production est
rapide et le rendement intéressant. La
formation des arbres demandera une
certaine technicité.
Toutefois, d’autres formes de conduite
existent et sont en cours d’étude. Les
résultats de ces modes de conduite par
rapport aux formes palissées décrites cidessus semblent intéressants. Le niveau
de rendement se rapproche des formes
palissées et le coût d’installation est
beaucoup moins élevé. Par contre l’entrée
en production est un peu plus lente.
Conduite de la production
Le poirier adulte nécessite plusieurs postes
d’opérations culturales capitales :
Taille de fructification en hiver jusqu’au
débourrement
Protection phytosanitaire, surtout du
débourrement (mars) à juin
Entretien mécanique de l’enherbement
de l’inter-rang
Désherbage du rang
Apport de fertilisants
Irrigation
Récolte
Le poste le plus consommateur de main
d’œuvre est la récolte.
La mise en conservation de la poire
jusqu’au printemps de l’année suivante est
un avantage qui lui permet d’accéder à
certains marchés.
L’accès à ces marchés nécessite une
qualité certaine du fruit.
Un itinéraire technique précis permet
d’obtenir cette qualité :
La date de récolte
La conservation du fruit
L’affinage
Calendrier de production
Automne
Plantation
Hiver
Taille
Mars à Juin
Protection
Eté et Automne
Récolte
Cet itinéraire demande une haute
technicité au producteur et une certaine
spécialisation notamment en ce qui
concerne la conservation et l’affinage du
fruit.
L’investissement
en
matériel
spécifique, notamment les frigos, est
nécessaire. La conservation nécessite une
bonne qualité de froid (entre – 1°C et 0°C)
avec des frigos très performants en terme
de capacité de réfrigération. La gestion de
plusieurs
chambres
froides
est
indispensable
pour
éviter
de
les
surcharger.
Ce point essentiel demande évidemment
un
investissement lourd (achat et
entretien des chambres froides) mais
également de la main d’œuvre (suivi de la
récolte en frigo). L’accès à des formations
spécifiques pour l’arboriculteur afin de
maîtriser ces itinéraires techniques est
indispensable.
Faire partie d’une Organisation de
Producteurs présente l’avantage d’avoir à
disposition le matériel et la main d’œuvre
pour la mise en conservation des poires.
Irrigation
Les vergers de poiriers doivent
impérativement être irrigués.
Les besoins moyens en eau d’irrigation des
poiriers avoisinent les 725 mm, répartis du
mois d’avril à septembre avec un pic
d’apports de fin juin à début août.
Une irrigation régulière est indispensable,
les à-coups d’irrigation ainsi qu’un sol sec
sont proscrits.
Plusieurs systèmes d’irrigation existent,
une étude préalable du choix du système
d’irrigation
est
indispensable
pour
trouver le meilleur compromis entre les
besoins de la plante, la ressource en eau
disponible,
le
temps
d’irrigation
nécessaire selon les postes.
Un bulletin d’avertissement sur la
consommation en eau des vergers
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
6
Parte 2 : Fiche Poire de bouche
permet de raisonner ces apports par
quinzaine en fonction de l’année.
Contrainte de main d’oeuvre
La main d’œuvre représente près de 55 %
des charges de production.
Le principal poste nécessitant de la main
d’œuvre est la récolte qui représente 37 %
des charges de production. Vient ensuite
la taille des arbres.
Cette main d’œuvre doit être formée aux
différentes opérations.
La taille de fructification sur verger adulte
représente environ 90-120 heures/ha.
Le temps de récolte est fonction des
variétés et peut varier de 290 à 350
heures/ha.
Contrainte foncière
Pas de contrainte particulière si ce n’est la
topographie régulière et l’accès à l’eau.
Mécanisation
Aucune opération n’est mécanisable si ce
n’est
l’utilisation,
sur
certaines
exploitations,
de
plates-formes
d’assistance à la récolte et de barre de
coupe pour l'atelier taille (bien se
renseigner auprès de services techniques
sur cette mécanisation avant toute
utilisation).
Sensibilité au précédent vigne
Avant toute plantation, éliminer les
précédents culturaux, notamment les
racines, qui peuvent être un risque de
contamination et par la suite mort de
l’arbre par le champignon, le pourridié.
Dispositif réglementaire auquel la
production est soumise
Pour toutes les exploitations : la traçabilité
des interventions culturales est obligatoire
ainsi que la mise en application et le
respect de l’arrêté du 12 septembre 2006
concernant l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.
Dans le cas des adhérents à une
Organisation de Producteurs, la totalité de
la production doit être apportée à
l’Organisation de Producteurs.
Un
cahier
des charges propre à
l’Organisation de Producteurs est à
respecter suivant un itinéraire technique
de production précis et de mode de
commercialisation.
Dans le cadre de l’OCM, les exploitations
regroupées en OP reconnues peuvent
bénéficier d’aides à la rénovation variétale,
au matériel (filets para-grêles).
Des actions entrant dans le programme
opérationnel sont financées à 50 % par les
fonds opérationnels (Union Européenne) :
investissements
de
l’OP
ou
des
exploitations en matériel, forfaits à l’ha
pour la mise en œuvre de la Production
Fruitière
Intégrée,
organisation
de
l’agréage ou de la traçabilité au sein de
l’OP.
Ces mesures sont choisies au préalable
par
l’OP
qui
constitue
alors
son
programme opérationnel.
L’évolution de l’OCM Fruits et Légumes
prévoit que toute culture sera éligible aux
Droits à Paiement Unique (DPU) en
découplage total à partir de 2011. Les
modalités ne sont pour l’instant pas
connues.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
7
Parte 2 : Fiche Poire de bouche
Risque financier et intérêt
économique pour l’exploitant
Résultats économiques et facteurs de
risque
L’entrée en production est lente.
Entrée en production et rendement
moyen pour la conduite palissée : le
verger entre en production à partir de la
5ème feuille. Le rendement moyen
possible est de 30 à 40 tonnes/ha selon
les variétés
La marge brute est variable en fonction
du rendement effectué et du prix de
vente.
Exemple de coût de production :
Variété Guyot
Rendement : 28 t/ha
Vitesse de récolte : 80 caisses en vrac
par heure
Coût de production : 0, 42 €/kg (hors
charges de structure) dont 0, 15 € de
main d’œuvre de récolte
Les coûts de production varient en
fonction des charges de structures qui
sont spécifiques à chaque exploitation.
Le coût de production peut ainsi
augmenter de 0,07 à 0,14 €/kg (sur une
base d’un rendement de 28 t/ha).
Les facteurs de risques sont également
liés aux conditions climatiques : gel,
grêle.
Besoins de trésorerie
Le coût de la plantation est de l’ordre de
30 000 à 35 000 €/ha selon le mode de
conduite (matériel de palissage compris,
dont 6 000 à 8 000 €/ha de plants).
L’entrée en pleine production varie de 5 à
8 ans.
Risque financier lié aux investissements
Pour les exploitants indépendants (non
adhérents à une Organisation de
Producteurs) et souhaitant accéder aux
marchés jusqu’au printemps de l’année
suivante, la conservation de la poire
demande un investissement lourd dans
des chambres froides performantes.
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Parte 2 : Fiche Poire de bouche
Personnes ressources
Chambres d’Agriculture :
Chambre d’Agriculture de l’Aude - ZA de Sautes a Trebes – 11870 Carcassonne
Cedex 9
Chambre d’Agriculture du Gard - Mas de l’Agriculture - BP 80054 - 30932 Nîmes Cedex 1
Chambre d’Agriculture de l’Hérault – Maison des Agriculteurs - Mas de Saporta CS 10010 - 34875 Lattes Cedex
Chambre d’Agriculture du Roussillon - 19 Av de Grande Bretagne – 66025 Perpignan
Cedex
Stations d’expérimentation :
CEFEL – Domaine de Capou - 82000 Montauban
La Pugère – Chemin Barque - 13370 Mallemort
Instituts techniques :
CTIFL - Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes – 22, rue Bergère 75009 Paris - Centre de Balandran - BP 32 - 30127 Bellegarde
Organisation professionnelle et interprofessionnelle :
BRM - Comité Économique Agricole du Bassin Rhône Méditerranée - Bâtiment U — MIN 84000 Avignon - www.brmfl.com
Bibliographie
Mémento Agreste 2006
Bilan de campagne Poire BRM 2005, 2006, 2007
Références technico-économiques 2006-2007 – Chambre d’Agriculture du Vaucluse
Liens Internet :
Site FAO : http://faostat.fao.org/DesktopDefault.aspx?PageID=567&lang=fr
Site Agreste : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr
Site BRM : http://www.brmfl.com
Site http://www.fruits-et-legumes.net
Site CTIFL http://www.ctifl.fr
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
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Partie 2 : Fiche Poire de bouche