Henriette Grindat - Mairie de l`Isle sur la Sorgue

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Henriette Grindat - Mairie de l`Isle sur la Sorgue
Henriette Grindat
Matières et Mémoire
Dossier de presse
Exposition à L’Isle-sur-la-Sorgue
du 07 novembre 2009 au 07 février 2010
Hôtel Campredon - Maison René Char
Henriette Grindat
Henriette Grindat est l’une des figures importantes de la photographie des années 50 à 80.
Ses publications à la Guilde du Livre, ses œuvres
en collaboration avec des poètes, ses portraits
d’écrivains la placent au premier plan des photographes de ces années.
Au cours des années 48 à 50, elle fait de fréquents
et longs séjours à Paris où ses travaux sont
exposés, et elle souhaite rencontrer René Char
dont elle admire l’œuvre. Celui-ci l’invite dans le
Vaucluse et lui demande des photographies de
L’Isle et de ses environs, des lieux qui sont pour
certains emblématiques dans son œuvre. De là
naîtra le projet d’un livre avec Albert Camus, La
Postérité du soleil. C’est le premier projet de livre
mais celui-ci tardera à paraître. Cependant, dès
1952, Henriette Grindat signe son premier ouvrage avec la Guilde du Livre, consacré à Lausanne.
À partir de cette date, la bibliographie d’Henriette
Grindat ne cesse de s’enrichir de collaborations
avec Jean Amrouche, Philippe Jaccottet, Henry
Bauchau, Charles-Henri Favrod. Dans ce sens,
elle participe pleinement à ce genre nouveau dans
la littérature qu’est le livre de photographies, qui
connaît un essor remarquable dans les années 50,
grâce à la technique, coûteuse mais de grande
qualité de rendu qu’est l’héliogravure.
Dans le même temps, les photographies d’Henriette Grindat sont publiées dans de nombreuses
revues, dans le monde entier. Le regard de la photographe est aussi exigeant dans la prise de vue
que dans le cadrage puis dans le travail au laboratoire, au moment du tirage, auquel elle apporte
un soin particulier. Autant par les thèmes qu’elle
aborde que par leur traitement, Henriette Grindat est sans cesse dans une recherche qui élargit
autant ses thèmes que sa palette graphique où la
gamme du noir profond est comme repassée à la
presse, au blanc pur.
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Matières et Mémoire
Henriette Grindat, Espagne, année 1960 © Fotostiftung Schweiz/Prolitteris - ADAGP Paris 2009
Entre ces bornes et par elles surgit un monde
dans lequel la matière prédomine jusque dans les
corps. Les êtres habitent ce monde en osmose ou
en rupture, mais toujours dans leur matérialité.
La chair, le vêtement, les rides du corps ou ses
rondeurs sont d’une matière comparable à celle
de la terre, du sable, de l’eau mais aussi de la
poussière ou de la fumée. Dans ce monde plein,
le vide n’est pas dans l’espace mais dans le lien qui
se tend ou se distend entre les êtres et le monde.
L’exposition de l’Hôtel Campredon-Maison René
Char présente quelques aspects thématiques de
l’œuvre d’Henriette Grindat dans cette perspective du travail des matières et de la mémoire, mais
aussi des éléments de son premier projet de livre.
Celui-ci qui a un relief particulier dans la ville où
la plupart des photographies furent réalisées en
1950 et 1951. Grâce à l’active et amicale collaboration de la Fondation Suisse pour la Photographie,
nous avons pu retrouver nombre de clichés inédits de L’Isle-sur-la-Sorgue et de ses environs, non
retenus par Camus au moment de la conception
de son livre, ainsi qu’un projet sur Tipasa qui, lui,
n’a jamais abouti.
Franck PLANEILLE
Commissaire de l’exposition
Henriette Grindat
Henriette Grindat, Agave, 1964 © Fotostiftung Schweiz/Prolitteris - ADAGP Paris 2009
La photographie suisse du XXe siècle compte peu
de femmes qui considérèrent ce médium comme
un véritable moyen d’expression artistique. La
Lausannoise Henriette Grindat (1923-1986) fut
l’une des premières en Suisse à développer un
langage personnel et lyrique dans le domaine
photographique. Elle s’inscrit dans un courant de
l’immédiat après-guerre dont les protagonistes
se distanciaient de la photographie purement documentaire ou publicitaire. Comme les représentants de la
photographie subjective en
Allemagne ou le « Collège
des photographes suisses »
(Kollegium Schweizerischer
Photographen)[...], Henriette Grindat revendiquait une
photographie d’auteur.
Elève à Lausanne et à Vevey
de la photographe d’origine
allemande Gertrude Fehr,
Henriette Grindat se fait
rapidement remarquer par
ses images d’aspects surréalistes qui recourent fréquemment aux techniques du collage, du montage, du photogramme,
des expositions multiples ou de la solarisation.
À Paris où elle réside à la fin des années 40, la
poésie de ses images suscite l’admiration des
cercles d’artistes surréalistes et enthousiasme des
écrivains comme René Char et Albert Camus.
Tout au long de sa carrière, les images d’Henriette Grindat s’associeront aux voix des poètes :
en témoignent des publications avec Henri
Noverraz, Albert Camus, Philippe Jaccottet,
Henry Bauchau ou Pierre Chappuis.
Amie de longue date, la peintre Lélo Fiaux
En route vers la Méditerranée
transmit à Henriette Grindat son enthousiasme
pour la Méditerranée qu’elle sillonnait depuis les
années 30. La rencontre d’Albert Camus et de
ses textes accrut l’intérêt de la photographe pour
les pays et les villes bordant cette étendue d’eau
mythique, trait d’union entre populations de
différentes cultures et parties du monde et qui a
marqué leur histoire depuis des millénaires. Après
la découverte des paysages
du sud de la France pour un
projet de livre avec Char
et Camus (La Postérité du
Soleil), Grindat s’embarque
pour l’Algérie. Le long des
côtes nord-africaines, elle se
laisse aveugler par « cette
lumière, si éclatante qu’elle
en devient noire et blanche »
(Camus). S’ensuivent des
séjours en Espagne, en Italie – à Venise à plusieurs reprises – et en Egypte, d’où
elle remonte le Nil jusqu’en
Somalie. Même si ses images
paraissent dans la presse,
son but n’est pas tant le reportage journalistique.
Elle s’intéresse moins aux sites et à l’histoire de
ces régions qu’aux mystères des matières et des
lumières qu’elle y découvre, de l’eau surtout,
avec ses qualités sensuelles et métaphoriques.
La démarche d’Henriette Grindat, empreinte de
lyrisme, dénote en outre sa quête existentielle de
sens.
Sylvie Henguely
Collaboratrice scientifique
Fondation Suisse pour la Photographie, Winter thour
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Visuels
1
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1 - L’Isle-sur-la-Sorgue, 1950
2 - Les tombes de la Basilique Saint-Salsa,
Tipasa, Algérie 1950/1952
3 - Tipasa, Algérie 1950/1952
4 - L’Isle-sur-la-Sorgue, 1950
5 - L’Isle-sur-la-Sorgue, 1950
6 - Louis et Francis Curel, 1950
7 - Venise, Italie, vers 1955
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Biographie
1923
Naissance le 3 juillet à Lausanne.
1943/46Étudie sous l’égide de Gertrude Fehr à l’École de photographie, d’abord à Lausanne puis à Vevey, à l’École des arts
et métiers.
vers 1948 Séjourne quelque temps à Paris.
1949 Expose à la Librairie Galerie la Hune à Paris et
participe à l’exposition Photographie in der Schweiz - heute
au Gewerbemuseum de Bâle.
En juillet, la revue Camera publie un portfolio de ses photographies aux accents surréalistes. Rencontre le graveur Edgar
Albert Yersin, qui devient son compagnon.
Exposition à Milan au « Circolo fotografico milanese ».
1950 En automne, photographie à L’Isle-sur-la-Sorgue,
dans le Sud de la France.
1952 Bourse fédérale des arts appliqués.
Lausanne, un ouvrage rassemblant 50 de ses photographies,
constitue sa première publication aux éditions de la Guilde
du Livre.
En octobre et novembre, voyage en Algérie avec Lélo Fiaux.
Exposition à la Galleria Numero, Florence.
1954/57 Photographie à Venise à plusieurs reprises.
1955 Publie des photographies dans l’ouvrage collectif Dictionnaire pittoresque de la France, Paris, édité chez Arthaud.
Expose une centaine d’images à la Librairie-Galerie Hartmann, à Colmar.
1956 Premier voyage en Espagne: entre 1956 et 1973, elle
y séjourne environ 15 fois. Publie des photographies dans
l’ouvrage collectif Le livre des arbres, Paris, Arts et Métiers
graphiques. Publication à la Guilde du Livre d’Algérie avec une
préface de Jean Amrouche.
1957 Voyage au Proche-Orient. Exposition à la galerie Collette Allendy, Paris. Publication à la Guilde du Livre de Méditerranée.
1958 En janvier, la revue Camera consacre un numéro aux
femmes photographes. Les images vénitiennes de Grindat
sont présentées.
1958/59 Voyage en Afrique : elle remonte le Nil en passant par
l’Egypte, le Soudan, l’Ouganda, le Kenya, l’Ethiopie et la Somalie.
1964/73Série de photographies d’agaves.
1965 Publication à Genève, chez l’éditeur Edwin Engelberts de
La Postérité du Soleil, avec des photographies de Grindat prises en
1950 à L’Isle-sur-la-Sorgue, des textes d’Albert Camus et de René
Char. Exposition éponyme dans la galerie de l’éditeur.
1966 Publication aux éditions Rencontre d’Autriche, avec
un texte de Philippe Jaccottet.
1967 Publication aux éditions Paul Castella à Albeuve, de
La Dogana, avec des poèmes d’Henry Bauchau.
1968
Premier voyage aux Etats-Unis d’Amérique.
1969 Expositions à l’Art Institut de Chicago et au Musée
des Arts Décoratifs, Lausanne. Publication de Le facteur cheval,
Ed. Robert Morel, Paris, avec un texte d’Alain Borne.
1970 Mariage avec Albert Edgar Yersin.
Série de photographies de « Culs ».
1971
Expositions au Massachussetts Institute of Technology, Boston et à la galerie Il Diaframma, Milan. Deuxième
voyage aux Etats-Unis d’Amérique.
1973 Participe à l’exposition « Print » à la galerie Rivolta
à Lausanne. Avec d’autres photographes, elle cherche à promouvoir l’édition de photographies sous forme de tirages limités, comme dans le domaine de la gravure.
1974
Publication dans le numéro de novembre du magazine Du de « Albert Camus. La Postérité du Soleil. Photographies de Henriette Grindat ».
1983 Publication de Ligne mouvante, aux éditions d’Orzens, Lutry, avec un texte de l’écrivain Pierre Chappuis.
1984 Décès d’Albert Edgar Yersin. Exposition monographique « Photographien 1948-1983 » au Kunsthaus de Zurich.
1986
Suicide d’Henriette Grindat le 25 février à Lausanne.
1995 Exposition au musée de l’Elysée et publication aux
éditions Benteli de Henriette Grindat. Rêve et découverte, en
collaboration avec la Fondation suisse pour la Photographie.
2008/2009 Exposition « Henriette Grindat - Méditerranées »
à la Fondation Suisse pour la Photographie, Winterthour, du
29 novembre 2008 au 15 février 2009.
1959
Publication du livre Adriatique aux Editions Françoise
Mermod, avec un texte de Jacques Chessex.
1960 Publication à la Guilde du Livre de Le Nil, avec un
texte de Charles-Henri Favrod ainsi que de Matière, Editions
Chabloz, Lausanne, avec un texte de Robert le Ricolais.
1962 Premiers essais de photographies qu’elle appelle «
Abstractions ».
1963 Publication aux éditions du Verseau à Lausanne de la
plaquette-estampe À la rêveuse matière, regroupant un poème
de Francis Ponge, une gravure d’Albert Edgar Yersin, et une
photographie d’Henriette Grindat.
Exposition « Vues sur la matière » à la galerie Bonnier, Lausanne.
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Sylvie Henguely
Collaboratrice scientifique
Fondation Suisse pour la Photographie, Winter thour
© Photo Studio JPVC
L’hôtel Donadéï de Campredon est une belle demeure du XVIIIe siècle en partie
protégée au titre des Monuments Historiques depuis 1979. Il a été édifié en 1746, le
long de l’actuel quai Frédéric-Mistral, pour Charles-Joseph de Campredon, membre d’une vieille famille de propriétaires terriens dont les origines remontent au
XIVe siècle. Les plans en furent commandés à Esprit-Joseph Brun. Architecte L’Islois
de grand talent, on lui doit de nombreuses réalisations à L’Isle-sur-la-Sorgue,
mais aussi à Aix-en-Provence et à Marseille, le château Borély en particulier. Présentant une façade sur la rue et une autre sur le jardin, l’hôtel de Campredon déploie
une belle architecture pleine d’équilibre sur trois niveaux. L’élégante fontaine, au fond
du jardin, est due à Jean-Ange Brun. L’hôtel a été vendu le 18 janvier 1865 par le Marquis de Lespine, héritier des Campredon, aux religieuses de Saint-Charles. Acquis par la ville en 1978, il a été
restauré avec l’aide du Conseil Général de Vaucluse pour
y abriter le Musée-bibliothèque René Char inauguré en
1982. Cette activité n’ayant pu se poursuivre, l’Association
Campredon Art et Culture a proposé au public par la suite
de nombreuses expositions d’art moderne et contemporains consacrées au grands noms du XXème siècle.
Maison René Char
Entre 1928 et 1988, année de sa mort, il a publié régulièrement des recueils de poésie, multipliant ses interventions dans des revues littéraires
ou artistiques, développant ses amitiés avec les grands artistes et écrivains contemporains : Braque, Mirò, Picasso, Staël, Éluard, Camus, ... Son
inspiration est souvent imprégnée de sa terre nourricière : la Sorgue, le
Ventoux, ...et tous les lieux proches parcourus. Reconnu de son vivant
comme l’un des plus grands poètes de son temps, René Char, dont les
oeuvres ont été traduites dans plus de vingt langues, méritait qu’un lieu
de mémoire lui fût consacré à L’Isle sur la Sorgue. L’hôtel Donadéï de
Campredon, accueille à présent la Maison René-Char. Ce beau lieu voué
aux grandes expositions, propose en plus de cette activité, un étage
complet à la découverte de l’écrivain, avec une exposition permanente
et la présentation de son cabinet de travail.
© Photo Massimo Quendolo et Hirochi Maeda
Si L’Isle-sur-la-Sorgue appuie aujourd’hui sa renommée sur sa qualité
de petite ville animée, sur le pittoresque d’être bâtie sur l’eau, sur la
brocante et l’antiquité au point de s’élever au rang de capitale, elle
s’enorgueillit également d’être la ville natale du poète René Char.
Il y naquit en 1907, y passa toute sa jeunesse et reviendra y vivre ses
années de maturité. Après avoir été un temps « locataire » du surréalisme, il a mené un combat exemplaire dans la Résistance sous le nom
de Capitaine Alexandre.
© Photo Massimo Quendolo et Hirochi Maeda
© Photo Studio JPVC
Hôtel Campredon
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Henriette Grindat
Matières et Mémoire
Du 07 novembre 2009 au 07 février 2010
Hôtel de Campredon – Maison René Char
Commissaire de l’exposition
Franck Planeille
Horaires
Ouver ture au public du mardi au dimanche, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30, fermeture des caisses à 17 heures.
Tarifs
Normal : 6, 30 Euros
Réduit : 5, 30 Euros (étudiants, groupes de 10 personnes minimum )
Gratuit : L’islois, chômeurs, Rmistes, moins de 14 ans (hors groupes scolaires), personnes à mobilité réduite.
Groupes scolaires (hors L’Isle) : 26,50 Euros par classe
Ateliers jeune public (6-12 ans)
« J’encadre, je coupe, je colle... »
Les 14 et 25 novembre, 22 et 23 décembre 2009 et le 16 janvier 2010, de 14 h 30 à 16 h 30
Ateliers animés par l’association CEDAPP
Tarifs : 3 euros par enfant et par séance ; gratuits pour les enfants L’Islois, inscription au 04 90 38 17 41.
Contacts
Hôtel Campredon - Maison René Char
20, rue du Docteur Tallet – BP 500 38
84801 L’Isle-sur-la-Sorgue cedex
Tél. (+33) (0)4 90 38 17 41
Fax (+33) (0)4 90 38 58 10
e-mail : [email protected]
www.maison-renechar.fr
Service Culture de la Ville
Tél. (+33) (0)4 90 38 67 81
Fax (+33) (0)4 90 38 58 10
e-mail : [email protected]
Prochaines expositions
Enki Bilal : février - juin 2010
Jean LE GAC : juillet - septembre 2010
L’Isle-sur-la-Sorgue, 1950, photographie d’Henriette Grindat (détail) © Fotostiftung Schweiz/Prolitteris • ADAGP Paris 2009 • Service communication Mairie de L’Isle-sur-la-Sorgue, Lucile Retourné • Imprimé par Atelier Off’7
20, rue du Docteur Tallet - 84800 L’Isle-sur-la-Sorgue
Exposition organisée par la Ville de L’Isle-sur-la-Sorgue,
en collaboration avec la fondation suisse pour la photographie, winterthour