Communication efficace avec les personnes
Transcription
Communication efficace avec les personnes
SECTION I : Outils portant sur les soins primaires : Questions générales Communication efficace avec les personnes présentant une déficience intellectuelle • Les personnes présentant une déficience intellectuelle sont susceptibles d'éprouver des difficultés à communiquer. • La communication exigera habituellement plus de temps. • Une évaluation des habiletés linguistiques aide à déterminer le niveau de langage à utiliser. La communication avec une personne présentant une déficience légère est très différente de celle qui peut s'établir avec une personne dont la déficience est de modérée à grave. • De nombreuses personnes présentant une déficience intellectuelle ont de plus grandes capacités à recevoir (comprendre) des messages qu'à en exprimer . Il faut donc présumer que la personne présentant une déficience comprend mieux qu'elle ne communique. • À l’inverse, le discours de cette personne peut parfois donner l'impression qu'elle comprend mieux qu'elle ne comprenne réellement; il faut donc vérifier son niveau de compréhension. • Les personnes présentant une déficience intellectuelle font preuve d'une capacité variable et parfois limitée à interpréter leurs signaux internes (p. ex., besoin d'uriner, anxiété). Il est possible qu'elles soient incapables de communiquer précisément leurs sensations et leurs symptômes. Le fait de consulter les dispensateurs de soins qui connaissent bien la personne en question peut aider à mieux comprendre ses expériences subjectives. Toutefois, continuez à concentrer vos efforts de communication vers la personne plutôt qu'avec son accompagnateur ou la personne aidante. • Si vous êtes dans un endroit hautement fréquenté où se trouvent de nombreuses sources de.distraction, envisagez de vous déplacer vers un lieu plus calme afin de réduire l'importance des distractions environnantes. BUT ÉTABLISSEMENT DU RAPPORT ADRESSEZ-VOUS DIRECTEMENT À LA PERSONNE. ÉVITEZ DE VOUS ADRESSER À UN ADULTE COMME VOUS LE FERIEZ SI VOUS PARLIEZ À UN ENFANT. CONSEILS QUANT À LA COMMUNICATION • Parlez directement à la personne présentant une déficience, et non à son/ses accompagnateurs ou dispensateurs de soins. • Demandez à la personne : « Souhaitez-vous que votre accompagnateur/aidant/ intervenant reste ici durant cette visite? » • Expliquez dès le début et en termes simples, l'objectif et le processus de la rencontre. • Posez des questions préliminaires simples (p. ex., nom, raison de la visite). • Attirez l'attention de la personne et établissez si possible un contact visuel avec elle en utilisant son nom ou en lui touchant le bras avant de parler. • Déterminez sa façon de communiquer : « Comment dites-vous "oui" et "non"? », « Utilisezvous un instrument? », « Pouvez-vous me montrer comment utiliser ce livre/appareil?» • Si la personne utilise une technique ou un instrument de communication, demandez la participation d'un dispensateur de soins qui en connaît le fonctionnement. • Soyez chaleureux et positif. • Encouragez le recours au « réconfort » (p. ex., article que la personne affectionne, préférence de rester debout et de faire les cent pas plutôt que de s'asseoir). • Démontrez de l'intérêt pour un article envers lequel la personne semble avoir un attachement particulier. • Certaines personnes (p. ex., les personnes atteintes de troubles du spectre autistique) préfèrent éviter tout contact visuel. On doit les respecter. • Utilisez le renforcement positif et concentrez-vous sur les aptitudes de la personne plutôt que sur ses inaptitudes. 18 © 2012 Centre Surrey Place Surrey_FR_SEC_I.indd 18 20/09/12 8:48 AM Communication efficace avec les personnes présentant une déficience intellectuelle BUT CHOIX APPROPRIÉ DE LANGAGE UTILISEZ UN LANGAGE CONCRET. ÉVITEZ D'ÉLEVER LA VOIX. L’ÉCOUTE ÉCOUTEZ BIEN CE QUE LA PERSONNE DIT. DONNEZ-LUI SUFFISAMMENT DE TEMPS. EXPLICATIONS CLAIRES AVANT DE COMMENCER, EXPLIQUEZ CE QUI SE PASSERA. EXPRIMEZ VERBALEMENT ET MONTREZ CE QUE VOUS ALLEZ FAIRE ET POURQUOI VOUS LE FEREZ. COMMUNICATION SANS MOTS UTILISEZ DES AIDES VISUELLES. FAITES SEMBLANT OU DÉMONTREZ. CONSEILS QUANT À LA COMMUNICATION • Utilisez un langage simple. Évitez le jargon spécialisé. • Formulez des phrases courtes et simples. • Utilisez un langage concret plutôt qu'abstrait comme dans les exemples suivants. « Montrez-moi », « Dites-moi », « Faites ceci » (en montrant d'un geste), « Maintenant » « Venez avec moi. », « Je vais... » • Dites « Mettez votre manteau. » plutôt que « Préparez-vous. » • Dites « Êtes-vous fâché? Êtes-vous triste? Êtes-vous content? » plutôt que « Que ressentez-vous? » • Le temps est un concept abstrait et peut être difficile à comprendre. Ayez recours à des exemples liés aux habitudes quotidiennes et bien connues (p. ex., déjeuner, dîner, souper, heure du coucher). • Demandez ou faites un test pour savoir si la personne souhaite que vous vous adressiez à elle à la troisième personne (p. ex., il, elle ou son nom) plutôt qu'à la deuxième personne (p. ex., vous). • • • • Informez la personne quand vous avez bien compris. Dites-lui si vous ne comprenez pas. Soyez sensible aux indices et au ton de la voix. Il peut être difficile d'interpréter les expressions faciales, le langage corporel ou les modifications du tonus musculaire. Vous pourriez devoir vérifier/valider vos perceptions. • Sachez que la visite exigera probablement plus de temps que d'habitude et que plusieurs rencontres pourraient être nécessaires pour compléter une évaluation. • Parlez lentement. N'élevez pas la voix. • Prenez des pauses fréquentes afin de ne pas submerger la personne d'une trop grande quantité de mots. • Allouez à la personne présentant une DI suffisamment de temps pour qu'elle comprenne ce que vous avez dit et pour qu'elle réponde. • Reformulez et répétez les questions le cas échéant, ou écrivez-les. • Vérifiez le degré de compréhension de la personne en posant les questions suivantes : « Pouvez-vous expliquer ce que je viens de dire? » « Pouvez-vous expliquer ce que je vais faire et pourquoi je vais le faire? » • Si vous n'êtes pas certain que la personne a compris, demandez-lui : « Pouvez-vous répéter ce que j'ai dit dans vos propres mots? » • Les personnes qui présentent un déficit en compréhension langagière ont tendance à se rabattre sur des habitudes ou des points de repère reliés à leur milieu pour comprendre et anticiper ce qui va se produire. • Utilisez des images ou des diagrammes simples et des gestes (p. ex., langage gestuel de base). • Certaines personnes présentant une déficience intellectuelle peuvent s'exprimer uniquement par écrit. • Permettez-leur de manipuler et d'explorer le l’équipement. • Simulez les actions ou les interventions. • Ayez recours à des images pour expliquer; trouvez les signes appropriés dans leur répertoire de communication : « Ça a l'air de… » (pointez vers des objets que la personne connaît bien). • Pointez vers une partie du corps ou mimez l'intervention (p. ex., vérification des oreilles). © 2012 Centre Surrey Places Surrey_FR_SEC_I.indd 19 19 20/09/12 8:48 AM SECTION I : Outils portant sur les soins primaires : Questions générales Ressources L'Easy Health Organization au Royaume-Uni a mis au point des feuillets téléchargeables pour aider les médecins à parler de problèmes courants avec les patients en utilisant un langage simple: www.easyhealth.org.uk The hospital communication book (2008). Élaboré par le Surrey Learning Disability Partnership Board (RoyaumeUni), il s'agit d'un guide pratique pour aider les personnes qui éprouvent des difficultés à communiquer en raison de déficiences sur les plans de l'apprentissage, de la vue, de l'ouïe ou du langage à obtenir des services équitables en milieu hospitalier. Il contient des images claires qui peuvent soutenir la communication avec les professionnels de la santé: www.mencap.org.uk/document.asp?id=1480 Références 1. Bradley, E. and J. Lofchy. Learning disability in the accident and emergency department. Advances in Psychiatric Treatment. 2005, 11:45-57. 2. Chew, K.L., T. Iacono and J. Tracy. Overcoming communication barriers - working with patients with intellectual disabilities. Aust. Fam. Physician. January-February 2009 ;38(1-2):10-14. www.racgp.org.au/afp/200901/200901chew.pdf 3. Lennox, N., H. Beange, R. Davis, L. Survasula, N.Edwards, P. Graves et al. Developmental Disability Steering Group. Management guidelines: Developmental disability. 2005. Version 2 Therapeutic Guidelines Limited, Victoria, Australia. 4. McCreary, B.D. Developmental disabilities and dual diagnosis: A guide for Canadian psychiatrists, Developmental Consulting Program, Queen's University, 2005. 20 © 2012 Centre Surrey Place Surrey_FR_SEC_I.indd 20 20/09/12 8:48 AM