Le père Noël pourrait se déguiser en Mario Draghi

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Le père Noël pourrait se déguiser en Mario Draghi
Le père Noël pourrait se déguiser en Mario Draghi
La croissance mondiale devrait être meilleure que prévu en 2015 si le baril de pétrole se
maintient au niveau actuel, au dessous de de 70$. D’après les calculs du FMI, la progression
mondiale du PIB pourrait gagner de 0,5 à 1,3 points en plus sur les deux années qui viennent.
Le problème c’est que la baisse du pétrole c’est plus d’instabilité politique dans de
nombreuses régions du monde. Pour le moment la chute de l’or noir n’affole pas les marchés.
L’OPEP a décidé de maintenir son niveau de production en dépit de la forte chute des cours
depuis l’été à 66$ au plus bas depuis septembre 2009. Ayons une pensée pour tous les
écologistes distingués qui très savamment prévoyaient un baril à 200, 300, 400$… car disaient ils
« il n’y avait plus de pétrole ». La demande est actuellement inférieure de 1 à 1,5M de baril/jour à
ce qui était attendu.
Udith Sikand de GaveKal à Hong Kong, estime que le premier pays gagnant sera l’Inde suivis par
la Corée du Sud et la Chine et peut être de l’Indonésie et de la Malaisie.
L’Europe s’approche de la déflation
En Europe, on est au bord de la déflation, le rythme d’inflation devrait passer en dessous de
zéro au cours des prochains mois. C’est le risque le plus important, car
si la demande reste aussi faible, ce n’est pas simplement pour des raisons cycliques mais aussi
structurelles.
Beaucoup d’investisseurs attendent que Mario Draghi se transforme en Père Noël, en
leur apportant dans sa hotte le programme de « Quantitative Easing » tant attendu.
La BCE décidera d’acheter des obligations d’état au cours des réunions de janvier, mars ou avril
2015. Cela ne suffira toutefois pas d’acheter des « ABS » et des « Covered Bonds ». Il faudrait
acheter des actifs beaucoup plus risqués. Si c’était le cas, on entrerait alors dans l’équation
favorable : baisse des taux réels + baisse de l’Euro + baisse du prix du pétrole. Tel est le scénario
de Pierre Olivier Beffy chief economist de Exane BNP Paribas.
La croissance européenne devrait néanmoins rester faible pense Peter Oppenheimer,
stratégiste Europe chez Goldman Sachs à Londres. Il attend 0,9% avec une chance sur trois
d’avoir un chiffre bien inférieur. Quand à Peter Berezin Managing Editor de BCA il estime que le
programme de QE de la BCE devrait décevoir, car elle ne pourra pas acheter les classes d’actif les
plus risquées. Ce n’est pas l’avis d’Anatole Kaletsky de GaveKal à Londres qui est persuadé que
Mario Draghi est arrivé aujourd’hui à s’affranchir de la tutelle allemande.
Le plan Juncker pour relancer l’investissement en Europe espère attirer 315Md€ dans les
trois années à venir. L’UE joue aux apprentis banquiers en utilisant à son tour la magie de l’effet
de levier tant reprochée aux banquiers…
L’OCDE est inquiète, car c’est en France que la situation se détériore le plus.
La construction connaît un véritable marasme. On est tombé en dessous de 300 000 logements
par an. Le gouvernement ne va pas assez vite, pas assez loin, pas assez fort…
Il passe son temps à détricoter les mesures stupides qui ont été prises. Les ardoises se
multiplient : après celle d’Ecomouv, il y aura bientôt celle des Mistral. A chaque fois c’est plus de
1Md€ !. L’épargne salariale après avoir été assassinée est maintenant encouragée. Quel gâchis….
Tout cela ne devrait pas empêcher les valeurs allemandes devraient en revanche surperformer
les valeurs américaines explique le Dr Jörg Krämer chief economist de Commerzbank
Pour ceux qui ont envie de croire à une amélioration de la situation en Europe, il faut
acheter des valeurs de croissance. La composition du panier de Goldman Sachs consacré à ce
thème est très intéressante. On trouve ces valeurs en Grande Bretagne
(14): Fresnillo , Aberdeen AM, Cobham, Prudential, St Jame’s Place, Rightmove, Genel
Energy, BG Group, Petrofac, Amec, Persimmon, Taylor Wimpey, ARM Holdings, Drax
Group ; en Suède (4) : Meda, Lundin Petroleum, Electrolux, Hennes & Mauritz; en Suisse
(4) : Julius Bär, Geberit, Lindt, Dufry. Il faut noter que les pays où l’on trouve le plus de
valeurs de croissance sont des pays qui ne sont pas dans l’Euro. Cela pourrait éventuellement
faire réfléchir le monde politique…
En Allemagne, on en trouve 3 : Symrise, Wirecard, United Internet; au Danemark 3 : Novo
Nordisk, Novozymes, Pandora ; en France 2 seulement : Valeo, Dassault Systèmes; Aux
Pays Bas 2 : Aegon, Asml Holding; en Norvège 1: Seadrill; en Espagne 1 : DIA, au Portugal 1 :
Galp Energia
Pour les investisseurs qui souhaitent avoir un peu moins de croissance et plus de
rendement voilà une autre liste de sociétés classées cette fois par secteur :
Automobile : BMW, Daimler, Michelin; Banques: BBVA, HSBC, Nordea,
UBS; Construction: Royal Boskalis Westminster, Tecnicas Reunidades,
Vinci; Finance: Deutsche Börse; Alimentation: Nutreco; Santé: Roche, Sanofi; Biens
d’équipents: Metso oyj, Randstad Holdings, Siemens; Assurance: Aegon, Allianz,
Assicurazioni Generali, AXA, Legal & General, SCOR, Unipol; Media: Modern Times
Group, SES SA; Pétrole: BP, Royal Dutch, Total; Biens de consommation: BAT, Philips
Electronics, Taylor Wimpey; Distribution: Casino; Technologie: Ericsson; Telecoms: BT
Group, Swisscom, Telenor, TeliaSonera; Services publics: Centrica, E.ON
Aux Etats Unis l’activité industrielle progresse, cela devrait entrainer un redémarrage de
l’investissement. Pour Will Denyer de GaveKal à Hong Kong, la combinaison de bons chiffres
américains et de la perspective d’une politique plus agressive de la BCE devrait encore aiguiser
l’intérêt sur les sociétés américaines
Au Japon cela devrait s’arranger. Le « Government Pension Investment Trust » qui est le plus
grand fonds de pension du monde avec 1400Md$ en gestion devrait vendre prochainement pour
300Md$ d’obligations afin d’acheter des actions. Les valeurs japonaises se traitent à 8X le cash
flow contre 11 X pour les pays développés et 7 X en Chine. Le Japon fait partie des bénéficiaires
de la baisse du pétrole.
En Chine, la croissance va encore ralentir autour de 6,5%, mais pas s’effondrer. On
pourrait selon Louis Gave de GaveKal Hong Kong assister à l’équivalent d’un Plan Marshall avec
des investissements considérables dans des infra structures financées en partie par
l’internationalisation du Renminbi. A suivre ….