Un tour à la capitale pour briser l`isolement

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Un tour à la capitale pour briser l`isolement
Un tour à la capitale pour briser l'isolement
29/01/2014
Neuf bénéficiaires du RSA ont découvert la capitale, accompagnés par les deux étudiantes
responsables du projet et par Sylvie Jacinto, du Cmas d'Issoudun.
Deux étudiantes de l’IUT ont emmené neuf bénéficiaires du RSA en voyage d’une journée à
Paris. Un projet préparé dans le cadre de leurs études.
La veille du voyage, Jacqueline a peiné à s'endormir. La peur de rater le réveil et de ne pas
être à l'heure au rendez-vous de 6 h 45 en gare. Mais aussi l'impatience de voir arriver cette
journée tant attendue. « Je ne me souviens même pas la dernière fois que j'ai vécu quelque
chose pour moi et pas pour mes enfants ou mes petits-enfants », confie Jacqueline, encore
émerveillée par cette aventure dont elle attend à présent un prolongement. « Avant, je sortais
très peu de chez moi. Je jouais sur ma maladie ou je prenais l'excuse de mes petits-enfants.
Mais grâce à cette journée, j'ai rencontré des gens. On a formé un groupe, appris à se
connaître et à s'apprécier. J'espère qu'on va se revoir, faire des choses ensemble et ne pas
recommencer à nous enfermer chez nous. »
Des mots simples, emprunts de sincérité, qui illustrent la belle réussite du projet mené par
deux étudiantes en licence pro communication et commercialisation des produits culturels, à
l'IUT d'Issoudun. Les deux jeunes femmes ont choisi de réaliser leur projet tutoré avec le
Centre municipal d'action social (Cmas). « C'est la deuxième année que nous collaborons
avec l'IUT, explique la responsable du Cmas, Élise Quatanens. L'an passé, grâce au travail de
deux étudiants, quelques-uns de nos bénéficiaires avaient pu visiter les lieux culturels
d'Issoudun. Cette fois-ci, je leur ai proposé d'être plus ambitieux et de travailler à
l'organisation d'une journée dans la capitale. »
" On a vu les gens changer "
Séduites par le volet humain et social de ce projet culturel, les deux étudiantes se sont mises
au travail dès octobre. Leur mission : trouver de quoi financer cette journée en mobilisant et
en impliquant les bénéficiaires du Cmas dans la préparation. Trois réunions ont été organisées
entre octobre et mi-janvier. Sur les quatorze personnes venues assister à la première rencontre,
neuf, au final, ont participé au voyage, et sept se sont investies dans la recherche du
financement, consacrant plusieurs week-ends à la fabrication et à la vente de crêpes sur le
marché ou à la patinoire. Jacqueline y a tellement pris goût que ses enfants lui ont offert…
une crêpière à Noël ! Et elle n'est pas la seule. « A chaque journée crêpes, j'étais impatient d'y
aller, levé à 6 h ! », confie Christian, plutôt habitué jusqu'à présent à « rester à ne rien faire
chez moi ».
Les deux étudiantes et les bénéficiaires ont ainsi pu récolter 1.200 € pour financer le voyage à
Paris qui s'est déroulé le 18 janvier. « Au fil des rencontres, on a vu les gens changer,
s'épanouir, prendre confiance en eux. Certains se sont découvert des compétences,
notamment à la vente », résume Justine. Comme elle, Mélodie a apprécié l'aspect social de ce
projet culturel. Pour elles aussi, ces instants partagés resteront « inoubliables ».

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