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Sports SPORTI TENNIS BILAN ET PERSPECTIVES "Les qualités de compétiteurs sont généralement dans notre ADN..." Candidat à la présidence de la Fédération Française de Tennis, le président de la Ligue Corse, Bernard Giudicelli, dresse un bilan de la saison écoulée et évoque certains objectifs. Tant sur le plan régional que national L a culture de la "gagne". Voilà ce que Bernard Giudicelli souhaite instaurer. Aussi bien sur les courts de la ligue de tennis insulaire, qu’à la tête de la FFT, s’il venait à être élu. Mais avant d’aborder le scrutin du 18 février prochain qui déterminera le successeur de Jean Gachassin, le candidat bastiais ratisse large... l’élimine quasiment de la course. Tout se jouera donc entre Jean-Pierre Dartevelle, vice-président délégué de la FFT, et moi. Quelle est la différence entre vos deux programmes ? Nous avons des visions totalement différentes sur le bilan actuel. Il est très optimiste et ne souhaite vraisemblablement rien changer, alors que je pars d’un constat plus décevant. La France n’a plus gagné de titre majeur depuis trop longtemps, et nous enregistrons une érosion constante de nos effectifs. À mes yeux, ce sont deux bonnes raisons pour apporter un vent de changement. Notre idée est de passer d’une structure pyramidale, en place depuis 30 ans, à une véritable approche en réseau. Pour ce faire, nous renforcerons la proximité avec les clubs sur les territoires. Nous établirons de véritables accords de territoires avec les conseils régionaux pour développer la pratique, équiper les clubs et former notre élite de demain. En votre qualité de président de la Ligue corse de tennis, quel est votre sentiment sur l’année écoulée au vu des résultats obtenus ? À ce jour, nous ne pouvons pas affirmer haut et fort que nous avons eu des résultats exceptionnels. Toutefois, grâce aux tournées initiées par nos entraîneurs de ligue, nos jeunes licenciés ont acquis beaucoup d’expérience. D’autre part, nous finissons l’année sur une note positive puisque notre joueur le plus prometteur, Lisandru Rodriguez, dont la présence en tennis études avait été interrompue, vient d’être associé à une tournée fédérale au mois de janvier à Poitiers. Nous pouvons donc allègrement constater qu’il recolle au peloton, puisque dès qu’un jeune est associé à une tournée de cet acabit, ça signifie qu’il fait partie des meilleurs de sa catégorie. "Seulement trois ligues, la nôtre comprise, ont vu leur effectif augmenter" En ce sens, le centre de Ligue de Lucciana, inauguré le 23 août 2014 aide-t-il à l’épanouissement du tennis insulaire ? Après avoir bataillé durant deux ans à cause des intempéries et de la qualité de la terre battue, en 2016 nous avons pu en profiter pleinement, et ce, grâce à des courts qui s’apparentent aujourd’hui à de véritables billards. Le centre nous a permis d’asseoir notre politique de formation et de préparation de l’élite. Pendant toute l’année et même en soirée, nos meilleurs joueurs peuvent ainsi s’entraîner sur terre battue. C’est une dimension supplémentaire qui était importante à nos yeux, ne serait-ce que pour les préparer au mieux pour les grands rendez-vous. Est-ce un outil indispensable pour éclore un futur Lokoli ? Un Lokoli ou une De Bernardi, bien évidemment. Aux côtés de nos jeunes générations, nous allons vraiment insister sur cette culture de la compétition et de la "gagne". Au quotidien, nos entraîneurs vont d’ailleurs faire en sorte que les qualités de compétiteurs, qui sont généralement dans notre ADN, se retrouvent sur le court. Au vu de ces attentes, et grâce au centre de ligue, Bernard Giudicelli veut insister sur la culture de la compétition et de la "gagne". Comme président de la Ligue régionale, et demain à la fédération s’il accédait à la plus haute fonction. / ARCHIVES CORSE-MATIN nous avons donc beaucoup de raisons d’espérer. Sur ces trente dernières années, la FFT a enregistré une perte conséquente de licenciés (moins 350 000 en 30 ans). Quelle est la situation sur l’île ? Avant toute chose, il faut relativiser. Nous avons peut-être perdu 350 000 licenciés en trente ans, mais il y a quatre fois plus de gens qui jouent au tennis de manière régulière. Évidemment, il y a toujours une espèce de psychodrame autour de la licence, mais aujourd’hui, nous devons nous concentrer sur une donnée : le tennis est la deuxième discipline la plus pratiquée en France, et ce, par les deux sexes et tous les âges. Ceci reste d’ailleurs un point fort de notre sport. D’autre part, s’il y a eu une petite érosion globale, à l’échelle régionale, le bilan est tout autre. Nous avons enregistré une augmentation de 2,5 % de nos effectifs, tant chez les jeunes que chez les adultes. C’est tout de même un motif de satisfaction ; seulement trois ligues, la nôtre comprise, ont vu leur effectif augmenter de la sorte. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Cela tient essentiellement au dy- namisme de certaines structures et à la création d’autres clubs. Je pense notamment à celui de Borgo, qui a vu le jour sur un territoire où il n’y en avait pas. Logiquement, il a permis d’amener sur les courts des gens qui y jouaient peut-être auparavant, mais qui n’entraient pas dans le cadre fédéral. Pensez-vous qu’il sera possible de continuer sur cette lancée en 2017 ? Ça va être difficile de maintenir une augmentation à ce rythme. Nous avons clôturé l’exercice 2016 en septembre, donc il est encore trop tôt pour s’aventurer dans des estimations. Pour l’instant la tendance est à la baisse, mais nous devons attendre avant de tirer toute conclusion. Pour cette nouvelle saison, quels sont vos objectifs sur le plan sportif ? Notre équipe technique de ligue a été repositionnée à trois niveaux. Dans un premier temps, nous leur avons demandé de multiplier les rassemblements et les compétitions afin de générer plus d’échanges sportifs entre les joueurs. Nous n’allons pas nous lamenter en permanence sur le fait que nous n’avons que 3 900 licenciés. De toute façon, nous devons jouer au tennis entre nous. Ensuite, nous entendons être plus présents dans les clubs, notamment par notre CTR, aussi bien auprès des enseignants que des dirigeants. Puis, notre troisième axe entend mieux cibler les déplacements sur le continent. Nous aurons peut-être moins de compétiteurs, mais ils seront mieux préparés à affronter les différentes échéances. "Tout se jouera entre Jean-Pierre Dartevelle et moi" Au niveau national, l’année sera toute aussi importante avec l’élection de la présidence de la FFT prévue pour le 18 février prochain. Où en êtes-vous à l’heure qu’il est ? Aujourd’hui, et ce, après une première série d’élections de délégués organisées durant le week-end du 17 décembre, nous comptons plus de voix de délégués que la liste de Jean-Pierre Dartevelle. À ce jour, Alexis Gramblat, malgré tous les moyens mis en œuvre, n’a réussi à décrocher le vote d’un seul délégué, ce qui représente, de mémoire, moins de 1% des voix, et Les récentes révélations dévoilées par le site Mediapart, selon lesquelles vous étiez, tous les deux, au courant des malversations menées par Jean Gachassin, accusé notamment de trafic de billets, vous ont-elles particulièrement inquiété ? La seule chose que je peux dire et que je répète à chaque fois, c’est que tout ce qui ressort aujourd’hui, n’est qu’une remise en ordre que j’ai réalisée entre 2009 et 2010. 2011 a été l’année de changement de règles de la billetterie et en 2012 tout était d’équerre y compris dans la loi. Aujourd’hui, c’est une véritable machination, rôtie depuis de longs mois. On nous sort tout ça au moment voulu, à savoir deux jours avant un week-end électoral capital. Ici, chez nous, tout le monde me connaît pour mon honnêteté et ma rigueur. Pourquoi voudriez-vous que je change en descendant de l’avion ? C’est pour cela que j’ai été choisi par celles et ceux qui m’entourent. Je suis un bosseur qui a su faire changer les choses. La billetterie, le projet de nouveau stade en passe d’aboutir, la réforme statutaire ça n’est pas rien. Toutes ces années m’ont permis de prendre conscience de tous ces facteurs de blocage auxquels on s’attaque. On doit changer en profondeur. Partout où je passe, mon message soulève l’adhésion et l’envie de changement. Et les clubs ne s’y sont pas trompés : partout nos candidats ont été élus contre ceux qui brandissaient ce rapport contre nous. Les résultats du 17 décembre nous placent d’ailleurs en tête. On veut faire gagner le tennis français et ça bouscule l’ordre établi. Et on va aller au bout. Et vous savez quel est le mot le plus utilisé dans notre équipe : Forza ! INTERVIEW RÉALISÉE PAR STÉFANIE PISANO