Lettre 7 – Septembre 2010
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Lettre 7 – Septembre 2010
la lettre septembre 2010 n° 7 spécial Assemblée Générale Éditorial Dès 2007 le CNAOL a alerté le gouvernement français et la commission européenne sur la nécessité pour les filières AOP laitières de pouvoir réguler la croissance des volumes ; seule façon d’offrir aux consommateurs des fromages AOP de qualité régulière. Et qu’on ne nous dise pas que la gestion intelligente d’une croissance des volumes dans les filières AOP françaises constitue une entente susceptible d’handicaper le commerce européen. La plus importante des AOP laitières représente moins de 5% du marché européen des pâtes pressées cuites !! Et qu’on ne nous dise pas que la gestion de la croissance des volumes a un impact sur le prix de vente du fromage aux consommateurs. Nous avons déjà eu l’occasion lors de notre Assemblée Générale à Aurillac d’écouter Pierre Mérel, économiste à l’Université de Californie, nous démontrer que dans la filière Comté, l’application des plans de campagne (gestion de la croissance des volumes) n’amenait pas une augmentation du prix de vente consommateur mais seulement une meilleure répartition de la valeur ajoutée au sein de la filière. De plus, la commission européenne et tous les parlementaires ne peuvent pas d’une part démanteler les politiques européennes de régulation, d’autre part, rappeler en permanence que la diversité de l’agriculture européenne est sa force et ne prendre aucune mesure pour permettre à ces filières de se développer. Une possibilité de régulation de la croissance des volumes par les ODG ne coûte rien aux contribuables européens, ne modifie en rien les équilibres de marché et apporte une régularité de la qualité. Cette régulation sécurise les acteurs qui n’hésitent donc pas à investir. Ce point est fondamental car il favorise des investissements réguliers dans les zones AOP qui, rappelons le, sont majoritairement situées dans des zones défavorisées. Il serait donc incompréhensible qu’une telle mesure ne soit pas adoptée. Nous n’avons pas obtenu d’évolution législative dans le bilan de santé, nous demandons donc une prise en compte de ces éléments dans les réformes en cours, politique de la qualité, travail du Groupe à Haut Niveau ou PAC post 2013. Sur la PAC post 2013, nous avons une ambition complémentaire. Le travail mené autour de la durabilité des filières montre que les AOP laitières sont l’exemple même de la durabilité. Qui favorise l’emploi et le partage de la valeur ajoutée ? Les AOP. Qui développe des initiatives originales en matière environnementales ? Les AOP. Qui favorise la biodiversité raciale, floristique, microbiologique ? Les AOP avec des races d’animaux différentes, une richesse floristique dans les prairies, la création de paysage particulier et du lait cru. Tous ces éléments doivent aujourd’hui être mis en valeur car ils correspondent aux attentes des citoyens européens. Les AOP doivent donc apprendre à valoriser tous ces atouts auprès des politiques et des consommateurs. C’est un nouveau challenge que se lance le CNAOL pour l’année 2011. Sommaire 2010 : lait et signes de qualité à la une des discussions européennes................................................................p. 2 à 6 OriGIn les actions marquantes de l’année 2010 ........... p.7 INAO en questions ! .................................................... p. 8 L’Ossau-Iraty fête ses 30 ans ...................................... p. 9 La campagne de communication sur les AOP laitières se poursuit......................................................................... p.10 –11 Le CNAOL au Salon du Fromage ................................ p. 12 Quelques chiffres sur les filières laitières AOC ............ p. 13-14 Décret Fromages et « mention fermier » ..................... p. 14 L’utilisation du bois pour l’affinage des fromages ......... p.15 Des outils au services des professionnels des filières laitières ........................................................................ p. 15 Les STEC .................................................................... p. 16 Réseau Fromages de Terroirs : Un réseau au service des filières. Des premières productions diffusées ............... p.17 à 19 Un logiciel pour les ODG laitières ............................... p. 20 2010 : lait et signes de qualité à la une des discussions européennes 3 règlements concernant le lait et les signes de qualité sont en cours de négociation au niveau européen : • • • une réforme de la politique de qualité une règlementation issue des réflexions du groupe à haut niveau concernant le lait la réforme de la PAC Tous ces textes ne sont pas au même stade d’avancement. Des textes législatifs concernant la politique qualité et le lait seront proposés par la Commission avant la fin de l’année. La Commission s’est engagée à annoncer ses premières propositions concernant la PAC post 2013 avant fin 2010. Parallèlement, ces textes seront adoptés dans un contexte politique renové. L’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, fin 2009, a introduit la codécision dans le domaine agricole : le Parlement Européen est dorénavant co-législateur avec le Conseil de l’UE. De plus, la PAC devient une compétence partagée entre l’UE et les Etats membres. Réforme de la politique de qualité Depuis 2 ans déjà, le CNAOL, en direct ou via ORIGIN, mène des actions de lobbying pour faire évoluer la position de la Commission sur la politique de qualité et plus particulièrement sur les aspects concernant les AOP. Pas de qualité sans maîtrise de la production ! Le 29 septembre 2009, le CNAOL a organisé en lien avec ORIGIN une conférence au Parlement européen : Cette table ronde au Parlement européen (PE) parrainée par le député Michel DANTIN (PPE-FR), a réuni le Président de la Commission de l’agriculture du PE, M Paolo De CASTRO (S&D-IT), M. Daniele BIANCHI membre du Cabinet de Mme FISCHER BOEL et un large panel d’organisations représentant les Appellations d’Origine (AO) et Indications Géographiques (IGs) européennes (Jambon de Parme, Champagne, Vins AOC français (CNAOC), Porto, Confédération Espagnole des Conseils Régulateurs Viticoles.) A cette occasion, les représentants des AO et des IG ont insisté sur l’importance de la gestion du potentiel de production pour le développement de leurs produits. Pour eux, la gestion de la qualité à travers les cahiers des charges et la protection contre les usurpations ne sont pas suffisantes pour assurer la valorisation des IG. Ils ont appelé la Commission européenne à proposer une modification de la législation communautaire qui leur permette de maîtriser leur production. Cette préoccupation commune à tous les secteurs viticoles comme agroalimentaires peine à être entendue par la Commission européenne mais a été parfaitement comprise par le Parlement européen. En témoigne le rapport « Scottà », rapport d’initiative du Parlement européen sur la politique de qualité (Cf. encadré). L’ensemble des propositions émises par le CNAOL et ORIGIN ont été reprises dans ce rapport. Dans l’attente des propositions législatives de la Commission qui interviendront donc en fin d’année 2010, le CNAOL co-organisera avec l’AICIG (association qui regroupe tous les produits sous signe de qualité italiens) une nouvelle table ronde au Parlement européen le 28 septembre 2010. La lettre n°7 Septembre 2010 2/20 Les députés européens soutiennent la maîtrise de la croissance des volumes Le rapport Scotta concernant la réforme de la politique de la qualité des produits agricoles a été voté en session plénière fin mars par les députés européens. La position du Parlement est accueillie avec satisfaction par les professionnels des filières vitivinicoles, laitières et de charcuteries car elle apporte des modifications importantes aux propositions initiales de la Commission. Celle-ci doit présenter un projet de règlement sur les produits de qualité en fin d’année 2010. Elle ne pourra pas ignorer les propositions du Parlement européen du fait de l’adoption du « mini traité », qui prévoit dorénavant la codécision pour l’adoption des règlements agricoles européens. En d’autres termes, le Parlement européen peut bloquer tout texte qui ne lui convient pas. Le rapport soutient le maintien de trois registres séparés pour les vins, spiritueux et autres produits. Mais surtout, il souligne qu’il ne peut y avoir de produits de qualité sans maîtrise de la production. Les Eurodéputés ont adopté un amendement afin de modifier la législation européenne et adapter les volumes au marché. Le sujet de la maîtrise de la production est abordé comme un élément essentiel alors que la Commission avait ignoré la question dans sa communication de mai 2009. Ainsi, les organisations désignées par les États membres pourraient assurer la gestion, la promotion des IG et surtout adapter le potentiel de production aux exigences du marché sur la base de principes équitables et nondiscriminatoires. L’opposition de la fusion des systèmes AOP et IGP a aussi été entendue : le maintien du système d’indications géographiques et ses deux principaux outils, AOP et IGP, est reconnu comme une nécessité. Des procédures seront néanmoins simplifiées. Le Parlement envisage que les ODG puissent définir les règles d’utilisation du nom des IG dans les préparations alimentaires. Il propose aussi d’appuyer la promotion des IG par des aides financières tant sur le marché intérieur que dans les pays tiers avec une possible augmentation du taux de cofinancement européen. Afin de lutter contre l’usurpation et la contrefaçon, le Parlement demande l’inscription des produits sous IG dans un registre mondial, à l’OMC. Groupe à haut niveau sur le lait (GHN) Le GHN a été établi par la Commission européenne en octobre 2009. Son mandat couvre les mesures à moyen et long terme dans le cadre de la suppression des quotas en avril 2015. Le 15 juin 2010, le GHN sur le lait a publié son rapport. Celui-ci formule sept recommandations : • Encouragement des producteurs à conclure des contrats écrits, notamment sur les prix, les quantités et les durées des livraisons de lait futures. Les Etats « pourraient rendre le recours à ces contrats obligatoires », estime le rapport. • Réflexion de la Commission européenne sur une loi autorisant les organisations de producteurs à négocier ensemble leurs contrats avec les laiteries, y compris concernant le prix. • Examen par la Commission de la possibilité d’application au secteur laitier de certaines règles en vigueur pour l’organisation interprofessionnelle des producteurs de fruits et légumes. • Développement d’instruments de surveillance des prix et étude de la possibilité pour Eurostat de publier des données sur les volumes de lait et de produits laitiers, afin d’améliorer la transparence dans la chaîne d'approvisionnement, du producteur au consommateur. • Proposition d’instruments compatibles avec les règles de l'OMC, comme un marché à terme pour le lait. • Etude de faisabilité par la Commission d'un marquage d'origine pour les produits laitiers. • Amélioration de la communication sur les possibilités existantes dans le domaine du Développement rural et des programmes-cadres pour la recherche. Les acteurs devraient définir clairement les priorités de recherche pour le secteur du lait afin de permettre une meilleure coordination des programmes de recherche nationaux et communautaires. La lettre n°7 Septembre 2010 3/20 Prochaines étapes : Le Commissaire à l'Agriculture, Dacian CIOLOS a réitéré son intention de présenter des propositions législatives avant la fin de l'année. Le 12 juin, la Présidence belge a indiqué son intention de fixer des priorités politiques et de soumettre au Conseil des conclusions pour approbation en Septembre. Les 13-14 décembre 2010, lors du Conseil de l’Agriculture, un ensemble de mesures pourrait être présenté. Dacian CIOLOS « pour une agriculture européenne qui valorise les terroirs » Une délégation du CNAOL, Patrice Chassard, Dominique Chambon, Claude Vermot Desroches, Luc Morelon, Robert Glandières et Anne Richard accompagnée de représentants de la CNAOC, de représentants de Roquefort et de José Bové, député européen, a accueilli le Commissaire européen Dacian Ciolos le 18 juin dernier à Roquefort. S’il n’a pas promis de rupture pour 2013 et ne s’engage pas à émettre en novembre prochain des propositions qu’il ne pourrait faire passer auprès des 27, Dacian Ciolos a néanmoins fait plusieurs annonces importantes. Diversité et qualité seront une base importante de la prochaine Politique Agricole Commune. • Les deux concepts AOP et IGP seront maintenus. • Afin de privilégier les circuits courts et les marchés locaux, la création de labels nationaux pour valoriser les « petits produits », du type « produits fermiers » sera proposée. • la procédure d’enregistrement des AOP et IGP sera revue dans le but de raccourcir les délais, notamment en réduisant la période d’opposition. • une structure chargée de la promotion sur les marchés internationaux (promotion générique des normes supérieures auxquelles répond l’agriculture européenne et promotion des produits de qualité) pourrait être créée. • Compte-tenu des spécificités de l’agriculture, de nouveaux instruments de gestion des marchés adaptés à un marché ouvert devront être instaurés. Des propositions spécifiques au secteur laitier en matière de maîtrise de la production seront proposées non pas dans le cadre de la réforme de la politique qualité mais dans le cadre des textes règlementaires faisant suite au travail du Groupe à Haut Niveau sur le secteur laitier. Des mesures spéciales devraient concerner les AOC laitières…. A suivre. La lettre n°7 Septembre 2010 4/20 PAC post 2013 La réforme de la PAC post 2013 aura lieu en parallèle de la définition des nouvelles perspectives financières pour 2013-2020. La définition de ce budget aura un impact direct sur la réforme de la PAC car nombreux sont ceux qui souhaitent voir la part actuelle du budget de la PAC (environ 40% du budget communautaire) réduit au profit d’autres priorités (énergie, recherche et développement, etc.). Calendrier : • Jusqu’en juillet 2010 : Consultation publique sur le futur de la PAC • 9 Juillet 2010 : adoption du rapport Lyon par le Parlement européen sur l’avenir de la PAC après 2013 • 19 et 20 Juillet 2010 : Conférence à Bruxelles sur la PAC post 2013 • Fin 2010 : Publication de la communication de la Commission • Mi 2011 : Publication de propositions législatives • 2012-2013 : Adoption des propositions législatives A ce stade la Commission a donc terminé sa consultation publique et bénéficie d’une première position du Parlement européen au travers du rapport Lyon. Le CNAOL a salué la parution de ce rapport qui reprend des propositions faites par les AOP et notamment la nécessité de maîtriser la croissance des volumes pour offrir aux consommateurs des produits AOP de qualité. Lors de la conférence qui s’est tenue à Bruxelles, les 19 et 20 juillet, Dacian Ciolos a conclu les travaux en précisant : « Il faut respecter les équilibres naturels et rechercher les performances économiques dans ce cadre. En d’autres termes, la PAC doit être verte et ambitieuse à la fois ». Les soutiens publics doivent permettre de réconcilier les différentes approches économique, environnementale, sociale et territoriale. Ils doivent promouvoir une agriculture compétitive et durable, inscrire les exploitations dans la durée et le développement durable et les ancrer sur leur territoire, même lorsque ces derniers sont moins propices à l’exercice de l’activité agricole. Ces soutiens doivent aussi être mieux répartis, plus lisibles et plus ciblés. Les disparités entre Etats membres ne sont plus acceptables. L’équité n’est pas l’égalité. Maintenir des critères historiques n’est pas non plus l’option. Le Commissaire est d’avis qu’il faut garder deux piliers, mais sans s’enfermer dans les schémas actuels: le premier pilier est le soutien de l’ensemble des agriculteurs sur une base annuelle, en réponse aux grands défis communs. Le deuxième pilier soutient des objectifs sur une base pluriannuelle de programmation ; c’est l’évolution des filières et des exploitations sur un plan territorial. La politique de développement rural doit permettre de moderniser les exploitations dans leur contexte grâce notamment à l’innovation. Le Commissaire identifie 6 défis à relever : • l’UE n’est pas une île isolée. La mondialisation est un défi transversal. L’Europe doit apporter sa contribution à la sécurité alimentaire mondiale et ne pas empêcher le développement des autres ; • Le défi alimentaire : face au défi de la population, l’Europe doit prendre ses responsabilités dans le domaine de la recherche et de l’innovation et garder ses ambitions sur le plan international avec des produits de qualité et un instrument de promotion fort ; • Le défi environnemental : la perte de la biodiversité n’est pas un phénomène inéluctable, le changement climatique ne peut être accepté les bras croisés. L’agriculture a des solutions. La gestion durable des ressources naturelles est un enjeu à la fois économique, environnemental et social. L’agriculture doit améliorer ses pratiques de production et réduire ses émissions de carbone (par le stockage du carbone notamment); • Le défi économique : en renforçant le dispositif commun de prévention des risques et de gestion des crises, avec un filet de sécurité solide, au delà des aides directes. Nous avons besoin d’outils efficaces de gestion des marchés pour combattre la volatilité des prix. Il faut aussi imaginer de nouveaux dispositifs pour répondre à la volatilité excessive des revenus. Le défi économique passe aussi par des relations renouvelées au sein de la chaîne alimentaire. Le Commissaire a souligné que certaines réponses à ce sujet seront apportées en dehors de la PAC ; • Le défi territorial : il est légitime de soutenir l’agriculture sur l’ensemble du territoire, une agriculture plus compétitive sachant utiliser la spécificité territoriale. L‘avenir de l’agriculture et des territoires ruraux sont intimement liés. La PAC peut et doit être un facteur de succès de la stratégie Europe 2020, inclusive des territoires ; • Le défi de la diversité : avec l’élargissement, l’UE a gagné en diversité. La réussite de la PAC dépendra de la capacité des Etats membres à appliquer une politique commune ajustée à leurs problématiques régionales, voire locales. Le succès de LEADER et l’expérience partagée au sein des réseaux de développement rural sont à valoriser dans ce sens. Le Commissaire cite encore le défi de la simplicité car pour être forte, la PAC doit être simple et compréhensible. « la force de nos territoires, c’est la diversité de nos agricultures. C’est là que se trouveront les ressources pour moderniser le secteur ». La lettre n°7 Septembre 2010 5/20 Création d’une aide spécifique pour les producteurs en AOP PAC post 2013 : Position du CNAOL Maintien du Budget La Politique agricole doit rester une politique européenne. Dans ces conditions, le budget alloué à cette politique ne peut être revu à la baisse. Il n’est pas pertinent de le renationaliser. Pouvoir adapter le potentiel de production à la croissance des marchés Les professionnels des AOP sont favorables au maintien d’outils généraux de régulation des marchés laitiers (intervention et stockage privé). Parallèlement, ils sont demandeurs de mesures spécifiques pour les produits sous signe de qualité. Il est indispensable que la règlementation européenne évolue afin que les États membres puissent autoriser les organisations qu'ils désignent ou reconnaissent pour la gestion, la protection et/ou la promotion des IG, à adapter le potentiel de production aux exigences du marché, sur la base de principes équitables et non discriminatoires, notamment n’empêchant pas l’accès aux nouveaux opérateurs. En l’absence de cette possibilité de gestion particulière de la croissance des marchés, les AOP seront soumises à des aléas de marché (crises de surproduction alternant avec des pénuries) qui seront antinomiques avec les objectifs de qualité et de spécificité assignés à ces produits (impossibilité d’assumer le coût des contraintes du cahier des charges, dégradation des stocks, pertes patrimoniales par fermeture des sites les moins industrialisés etc…). Maintien des aides aux producteurs Comme pour les mesures de régulation générale, les professionnels des AOP estiment qu’il est indispensable de maintenir un volet d’aides directes aux producteurs dans le 1er pilier de la PAC. Les réflexions menées dans le cadre du travail sur le bilan de santé en 2008 ont montré qu’une aide directe uniforme sur tout le territoire était utopique et ne permettait pas de prendre en compte les écarts de compétitivité entre productions ou entre zones. Dans ce contexte, les professionnels sont favorables au maintien d’aides couplées notamment pour soutenir les filières herbagères ou la production de lait en montagne. Les producteurs de lait livrant aux filières AOP sont situés dans des zones sensibles où la production agricole joue un rôle déterminant aussi bien au niveau économique que pour le façonnage des paysages. Ces producteurs supportent des coûts de production supérieurs à la moyenne du fait des conditions de production nécessaires à l’obtention d’un lait de qualité déterminée. Il conviendrait donc de prévoir des aides spécifiques pour le rôle économique, social et environnemental joué par ces producteurs. De nouveaux défis Parallèlement, les professionnels AOP pensent que la liste des défis prévus dans le cadre du bilan de santé de la PAC n’est pas complète. Il convient d’y ajouter : La lutte contre la désertification Des aides devraient être prévues pour favoriser, par exemple, le maintien de producteurs dans des zones excentrées. Ces aides pourraient être attribuées directement aux producteurs concernés et/ou aux entreprises de collecte. Cette mesure prend tout son sens dans la filière laitière où la collecte de lait est pratiquée régulièrement et représente un coût significatif pour les entreprises. Maintien des savoir faire et de la biodiversité Le maintien d’une agriculture dynamique dans ces zones particulières permet par ailleurs le maintien de la diversité des productions agricoles et des savoir faire. De par leurs cahiers des charges, les AOP favorisent la préservation de races animales et de flores originales et adaptées à chacun des terroirs. En complément de la position du CNAOL sur les filières de qualité, les professionnels renvoient sur les propositions des filières bovines, ovines et caprines pour la prise en compte des particularités liées à chacune de ces espèces. Ces aides du 1er pilier doivent être complétées par des aides à la compensation de handicaps aujourd’hui classées dans le 2e pilier. Ces aides nécessaires ne seront pas suffisantes pour éviter la désertification agricole dans certaines zones. La lettre n°7 Septembre 2010 6/20 OriGIn Les actions marquantes de l’année 2010 D’année en année ORIGIN s’affirme comme l’ONG défendant les AOP et IGP aussi bien auprès des instances internationales (OMC, OMPI, ACTA…) qu’auprès des instances européennes (Commission et Parlement Européen). L’importance du Lobbying A l’échelle européenne, nous ne pouvons que noter le travail important mené par Origin au sein du comité consultatif qualité mais aussi en lobbying direct auprès de la Commission et du Parlement européen. Outre les conférences organisées au niveau du parlement européen, ORIGIN martèle la position des IG au travers de rencontres bilatérales avec les députés européens et les représentants de la Commission. L’efficacité de ce travail se mesure à la lecture du rapport Scottà (rapport du parlement européen sur la qualité) et du rapport Lyon (rapport du Parlement européen sur la réforme de la PAC post 2013). Dans les deux cas, les positions d’ORIGIN, et notamment la possibilité pour les signes de qualité qui le souhaitent de mettre en place une politique de la maîtrise de la croissance des volumes, sont reprises. A l’échelle internationale, ORIGIN continue à essaimer le concept d’IG dans le monde entier et notamment dans les pays en développement mais aussi dans les pays les plus difficiles à convaincre. Par exemple, Le 1er juin 2010, OriGIn a présenté son manuel “American Origin Products (AOP): Protecting a Legacy” à Washington aux USA. Le manuel s’intéresse aux implications juridiques et économiques des indications géographiques aux États-unis ainsi qu’aux ajustements que le cadre légal actuel devrait mettre en oeuvre afin que le secteur américain des IG mette pleinement à profit son potentiel. A la suite de la présentation du manuel, un séminaire sur « les produits américains d’origine : perspectives légales et économiques » a été organisé à Washington, le 3 juin. Cet événement a rassemblé plus de 50 spécialistes des IG, notamment des producteurs américains, des avocats, des représentants du gouvernement et du Département de l’agriculture américain (US Department of Agriculture, USDA) qui ont activement participé au séminaire. Richesse d’une étude sur la “valeur de la production agricole sous AOP et IGP” Lors du Comité Consultatif sur la qualité qui a eu lieu le 10 mars 2010, la Commission européenne a présenté une base de données sur le poids économique des IG enregistrées dans l’UE, produite par un consultant extérieur. L’étude couvre les 820 IG enregistrées pour les produits agricoles (hors vins et alcools mais incluant la bière) jusqu’au 31 décembre 2008, pour les années 20052008. L’information a été rassemblée à travers les autorités nationales en Espagne, France, Italie et Portugal, et directement auprès des groupements de producteurs dans les autres pays. La valeur avant le point de distribution est estimée à 14,2 milliards d’euros. La valeur des AOP et IGP a augmenté de 0,8% en 2006 et de 2,8% en 2007. Les AOP, qui représentent 57,8% des IG enregistrées, comptaient pour 53,8% de la valeur et 35,8% du volume. Le secteur des IG représente un peu plus que l’agriculture biologique (12 milliards d’euros, chiffre qui couvre également les vins biologiques) et la même valeur que le secteur des fruits et légumes ou encore le chiffre d’affaires d’une compagnie comme Danone. La lettre n°7 En 2007, les ventes en valeur montrent que 82% des IG sont vendues dans l’État membre d’où elles proviennent, 13% dans les autres États membres, 5% vers les marchés des pays tiers (700 millions d’euros), et 282 AOP et IGP se vendent uniquement dans leur État membre. 96% de la valeur totale est produite par les IG provenant premièrement de l’Italie, puis de l’Allemagne (principalement des bières), puis de la France, du Royaume-Uni, de l’Espagne et de la Grèce. Il n’existe pas de corrélation entre le nombre d’IG enregistrées et la valeur totale. Les trois principaux secteurs sont les fromages, les produits à base de viande et les bières, qui représentent 73% de la valeur en 2007 (37% pour les fromages, 20% pour les bières, 16% pour les produits à base de viande et 6% pour la viande fraîche). Les 3 principales IG de l’UE représentent 21% de la valeur totale ; les 9 premières, 41% ; et les 50 premières, 80%. La valeur totale à l’exportation de ce secteur est de 700 millions d’euros. Septembre 2010 7/20 INAO en questions ! Réforme des SIQO : de réelles difficultés pour les filières AOC. A de multiples reprises, le CNAOL a alerté l’INAO et le Ministère sur les problèmes posés par l’application aussi rapide d’une réforme importante : lourdeur administrative, coûts élevés, délais impartis trop courts. Tous ces éléments handicapent le travail des ODG. D’après l’étude conduite par Julia de Castro, les Syndicats AOC passent en moyenne 24 % de leur temps sur les contrôles et la rédaction des cahiers des charges … et pour certaines AOC, concernant souvent de petits volumes, le Syndicat passe plus de 40% de son temps sur ces missions (Banon, Langres, Valençay, Selles-sur-Cher, Pélardon, etc….). De premières données indiquent d’autre part qu’en moyenne 22% du budget annuel des Syndicats est utilisé pour ces activités (de 8 à 40%). Cette évolution rapide n’est pas sans poser de difficultés. Nombre de Syndicats ont dû réduire, voire arrêter, des opérations de communication auprès des consommateurs pourtant essentielles dans le contexte économique actuel. La lettre n°7 Septembre 2010 8/20 Que faire ? Les quatre organisations nationales représentatives des ODG se sont réunies récemment pour faire le point sur les dossiers en cours. Suite à cette réunion et au constat commun, un courrier a été adressé à Monsieur le Président de l’INAO et mentionne notamment : « Les professionnels ont réaffirmé leur attachement aux signes de qualité. L’Institut doit être au service des produits et géré par les professionnels. Dans ce contexte, l’élargissement continu des missions de l’INAO et l’application de la réforme du contrôle des signes de qualité amènent des interrogations. Les professionnels s’interrogent sur les dysfonctionnements du CAC et plus largement sur la lourdeur administrative de l’INAO basée sur une doctrine d’uniformisation qui nous éloigne de la spécificité de chaque produit. Les professionnels souhaitent que les différents signes de qualité puissent garder leurs atouts et exprimer leur différence au sein de l’Institut ». Face à cette situation le Président de l’INAO a décidé de lancer une concertation avec les professionnels des différents SIQO. L’OSSAU-IRATY fête ses 30 ans ! L’Ossau-Iraty, d’abord fermier, est issu du système agropastoral. Une importante filière de transformation laitière s’est développée plus récemment. L’appellation d’origine fête aujourd’hui ses 30 ans. Aujourd’hui, la production de lait est réalisée par près de 1500 éleveurs dont 116 font de la transformation fermière (133 tonnes en 2009). 17 transformateurs fabriquent les fromages laitiers. Parmi ces transformateurs 8 réalisent l’affinage de leurs fromages, tâche partagée avec 17 affineurs spécialisés. En 2009, 3 124 tonnes d’Ossau Iraty ont été commercialisées (-2,9% par rapport à 2008 ; + 11,0% par rapport à 1999). L’Ossau-Iraty est un fromage au lait entier de brebis. Il est produit au Pays Basque et dans le Béarn. Il est reconnu en AOC depuis 1980 et en AOP depuis 1996. De forme cylindrique, sa croûte varie du jaune orangé au gris. L’Ossau-Iraty se présente sous 2 formats : le petit format pesant entre 2 et 3 kg et le gros format pesant 4 à 5 kg. Sa durée minimum d’affinage va de 80 à 120 jours. La lettre n°7 Septembre 2010 9/20 La campagne de communication sur les AOP laitières se poursuit Une campagne triennale de communication (2007 à 2010) est réalisée dans la continuité de la précédente (2004-2007). Elle a trois principaux objectifs : • Accroître la visibilité du logo communautaire AOP (AOC = AOP, logo A.O.P. = valeurs qui lui sont associées), • Informer les consommateurs sur les fondamentaux de l’AOP (produit de terroir, le cahier des charges…) et que des produits d’AOP proviennent de tous les pays d’Europe, • Stimuler la demande des consommateurs pour les produits laitiers AOP et ainsi, contribuer au développement de leurs ventes. Les cibles sont les consommateurs mais aussi les opérateurs et les relais et leaders d’opinion (presse, distribution, hôtellerie / restauration…). Les actions conduites en 2009 - 2010 • Campagne télévision En dernière année de la campagne, l'objectif principal était de faire connaître le logo Européen AOP. Le sponsoring télévision est apparu comme le meilleur outil. C'est pourquoi, du 1er février jusqu'au 12 avril 2010, le logo AOP a fait l'objet d'un spot "sponsoring météo" sur Canal + et ITélé ; deux chaînes qui touchent les cibles de notre campagne (les Catégories Socio-Professionnelles + ainsi que les CSP ++). Trois versions du spot ont été réalisées : un spot "vache", un spot "chèvre" et un spot " brebis". Au total, ces spots auront été diffusés 27 fois par semaine, soit 6 672 passages. Ainsi, près de 120 millions de contacts ont été réalisés. Un impact modéré mais néanmoins encourageant Les créations ont plu (72%). Elles ont été jugées originales (75%), divertissantes (69%) et renvoyant une bonne image des produits laitiers AOP (88%). Cette action a permis de sensiblement renforcer la notoriété du logo AOP ainsi que l’intention d’achat des produits laitiers AOP (53% vs 37% pour les non exposés). Bien que les résultats soient encourageants et que l’ancrage du logo ait progressé, il est nécessaire de poursuivre plus fréquemment une communication sur le Logo. Des pistes d’amélioration des films, et en particulier la visibilité du logo, sont d’ores et déjà identifiées. • Réalisation de vidéos Sept modules vidéo de six minutes chacun ont été réalisés. Intitulés « Bienvenue au Pays du Goût », ils ont pour objectif de faire connaître le logo européen AOP ainsi que les valeurs qui lui sont associées. Ces vidéos consistent en des interviews de producteurs de lait, de transformateurs, de fromagers et de grands chefs. Les vidéos sont dédiées à une émission sur des chaînes de télévision indépendantes et régionales, sur des Web TV ou sur des sites internet. La diffusion a duré du 29 mars au 30 juin 2010. Au final, 70 chaînes de télévision régionales, 22 web TV et 29 sites web ont utilisé ces films. La lettre n°7 Septembre 2010 10/20 • Site Internet : www.fromages-aop.com Le site s’adresse aux consommateurs. Il doit leur permettre : • de découvrir le logo européen AOP • d’accéder à une formation complète sur les AOP françaises et européennes • de découvrir des recettes à base de produits laitiers AOP • de gagner, via un jeu interactif, des lots tels que des plateaux et des assiettes à fromages. Le site a été traduit en langue anglaise, il est régulièrement remis à jour et de nouvelles recettes sont ajoutées tous les mois. Les dossiers de presse sonores réalisés au cours de la 2è année du programme ont également été mis en ligne. • Communication sur les points de vente Des enseignes de la grande distribution se sont engagées pour une mise en avant des fromages AOP et pour une diffusion du matériel édité par nos soins : LECLERC : SYSTEME U : CARREFOUR : 91 points de vente à travers la France - du 1er au 5 mars 2010 782 points de vente à travers la France - du 26 mars au 5 avril 2010 225 points de vente à travers la France - du 22 au 27 mars 2010 L'ouvrage "Les Fromages d'Appellation d'Origine Protégée, l'origine du goût" ainsi que la carte des AOP France et Europe sont diffusés dans tous ces points de vente. Des négociations sont en cours avec l'enseigne Monoprix. Télémarket a diffusé 15 000 exemplaires auprès de ses clients acheteurs de fromages à la coupe Budget Cette campagne s’échelonne sur 3 ans d’octobre 2007 à octobre 2010. Elle bénéficie d’un budget de 1,2 million d’euros annuels financé à 50% par la Commission européenne, 20% par France AgriMer et 30% par le CNIEL. Réflexion pour une prochaine campagne La 2è campagne de communication cofinancée par l’Union européenne et la France s’achève en octobre 2010. Dorénavant l’UE n’accepte que des dossiers multi-pays. Aussi le CNAOL doit trouver des partenariats avec les autres filières AOP européennes pour bâtir une nouvelle campagne sur plusieurs pays. Les Italiens nous ont déjà contactés pour un projet commun… Toutefois, compte tenu des délais imposés par l’UE pour le dépôt et le traitement des dossiers, le CNAOL et son partenaire potentiel ne pouvaient prétendre à des fonds européens qu’en 2012 et sous réserve que le dossier soit retenu. A suivre ! CAMPAGNE FINANCEE AVEC LE CONCOURS DE L’UNION EUROPEENNE La lettre n°7 Septembre 2010 11/20 Le CNAOL au Salon du Fromage Le Salon du fromage et des produits laitiers a accueilli les professionnels du 28 février au 3 mars. Environ 160 entreprises, importateurs et spécialistes des fromages exposaient leurs produits et services. Le CNAOL était présent pour mettre en avant les produits laitiers d’AOC/AOP et communiquer sur le logo européen auprès des professionnels. A cette occasion, les produits laitiers d’AOC étaient rassemblés sur les différents étages de la Tour Eiffel… Chaque journée, des ODG étaient présents sur le stand pour faire déguster et découvrir leurs produits laitiers AOC. Le Munster, l’Epoisses, le Chaource, le Pélardon, le Saint-Nectaire, le Bleu d’Auvergne, le Cantal, le Salers, la Fourme d’Ambert et le Comté ont ainsi contribué à la vie du stand. Bien que limité par ses dimensions, l’espace du CNAOL n’en a pas moins été convivial. De nombreux professionnels sont passés, et nous avons eu des échanges riches avec des visiteurs venus prendre contact ou plus simplement se renseigner. Dans l’espace « Conférence » du Salon du fromage, le CNAOL en collaboration avec la FNDPL (Fédération Nationale des Détaillants en Produits Laitiers), a organisé quelques conférences sur des thèmes en lien avec la vie des produits AOC : l’exportation des AOC, les dernières AOC reconnues, l’organisation dans un marché dérégulé... Merci à tous pour votre présence, à Christine, Denise, Yannick et son équipe pour l’organisation ! Témoignage de Magali GONNON, animatrice du Chaource qui a fait déguster des AOC sur le stand du CNAOL - Quelles attentes aviez-vous, en tant qu’ODG Chaource, en venant au Salon du fromage ? C’était une opportunité de pouvoir rencontrer des professionnels, leur expliquer les travaux qui sont faits dans l’AOC, en résumé parler au nom d’une filière. Habituellement nous avons des opérateurs qui sont sur le salon mais ils n’ont pas forcément le même discours car leur but est avant tout commercial, pour leur entreprise. Sans la proposition du CNAOL, nous ne serions pas venus. mal connu et il faut sans cesse réexpliquer les bases de l’AOC. - Que vous ont apporté votre présence et ces animations ? Nous avons eu des contacts essentiellement avec des clients étrangers (Belgique, pays d’Asie). Nos brochures étant disponibles en français, en allemand et en anglais, elles ont donc eu beaucoup de succès… notamment auprès des professeurs des écoles. Il est difficile de savoir en revanche si cela a eu des retombées commerciales. - Participerez-vous à la prochaine édition ? Pourquoi pas. Nous nous sommes toutefois rendu compte qu’il faudrait ajouter un plus pour rendre le stand attractif car une simple dégustation ne suffit pas. - Comment y avez-vous participé ? Nous étions sur le stand du CNAOL sur une demi-journée. C’était sous la forme de dégustations en partenariat avec le Syndicat de l’Epoisses, avec distribution de dépliants « Les fromages de Bourgogne vous font passer à table ». - Quels messages avez-vous fait passer ? Auprès de qui ? Nous avons essayé d’expliquer le B.A-BA du Chaource : où il est produit, par quels fabricants, le tonnage, les règles principales de fabrication… Que ce soit auprès des professionnels ou du grand public, c’est un fromage plutôt La lettre n°7 Septembre 2010 12/20 Quelques chiffres sur les filières laitières AOC Comme en 2009, l’INAO et le CNAOL ont réalisé leur enquête statistique annuelle de manière conjointe. Les différentes données ont été synthétisées dans un document commun « Produits laitiers AOC – Chiffres clés 2009 ». Merci aux ODG pour leur collaboration. L’année 2009 en quelques chiffres 49 produits laitiers AOC 219 490 tonnes, Dont 46 fromages 187 429 tonnes, 2 beurres 28 166 tonnes, 1 crème 3 895 tonnes. 71,6% des tonnages sont fabriqués avec du lait cru, 7,9% sont des fabrications fermières. Elles sont réalisées par environ 1 450 producteurs fermiers. La part de la collecte française utilisée dans des fabrications AOC au cours de l’année 2009 a été estimée : Estimation du volume de lait utilisé dans des fabrications laitières AOC (millions de litres) Part de la collecte français e de lait Lait de vache 2 151 9,1 % Lait de chèvre 57 12,0 % Lait de brebis 110 44,5 % Entre 18 et 21% des producteurs français de lait de vache sont engagés dans au moins une démarche AOC, la quasi-totalité des producteurs de lait de brebis et 45 à 48% des producteurs de lait de chèvre. En 2009, le chiffre d’affaires des produits laitiers AOC atteint environ 1,5 milliard d’euros sortie fabrication – affinage, soit plus de 10% du chiffre d’affaires des produits de grande consommation des entreprises laitières françaises. En France, les fromages AOC représentent environ : 16% des fabrications de fromages affinés, 78% des fabrications de fromages affinés au lait cru, 1,4 milliard d’euros environ de chiffre d’affaires, soit 26% du chiffre d’affaires « fromages », autres que frais et fondus, des entreprises laitières. Evolution du CA, des prix et des volumes. Année 2009 Ventes 2009, les produits laitiers AOC en baisse. En 2008, contrairement à leurs homologues non AOC, les produits laitiers AOC avaient bien résisté à la crise. Alors que les volumes vendus des uns diminuaient, les seconds poursuivaient leur progression. En 2009, la tendance s’inverse, la crise n’épargne plus les AOC… Alors que les ventes de fromages non AOC augmentent, les ventes de fromages AOC reculent. Univers : hypermarchés+supermarchés+hard discount +2,7% +2,7% +1,5% +1,3% +0,9% +0,2% -0,0% -0,4% -1,1% -1,4% -1,9% -2,3% Tous produits laitiers Fromages Fromages AOC Fromages non AOC Source : Cniel/IRI CA La lettre n°7 Septembre 2010 Prix Volumes * Cumul de janvier à mai. 13/20 Le suivi des panels distributeurs (supermarchés, hypermarchés et hard discount) confirme l’évolution particulière des ventes de produits laitiers AOC. Sur l’année 2009, l’ensemble « produits laitiers » suit une tendance négative sur les prix (-2,3%) non compensée par l’effet volume (+0,9%). Les fromages affichent un comportement assez similaire (-1,1% sur les prix, +1,3% en volume) mais progressent néanmoins en valeur (+0,2%). A l’inverse des fromages non AOC, les ventes en valeur de fromages AOC progressent (+2,7% vs -0,4% en non AOC) et ce grâce à l’évolution positive des prix (+2,7% vs -1,9%). Les volumes sont quant à eux en stagnation (-0,0% vs +1,5%). Dans un premier temps, les fromages AOC ont mieux résisté à la crise. Ils n’y ont cependant pas échappé en 2009 la subissant ainsi avec un an de décalage. Début 2010, les ventes des AOC repartaient à la hausse (+2,5% en valeur de janvier à avril), toujours tirées par les prix (+1,5%) plus que par les volumes (+1,1%) à la différence des fromages non AOC (+0,3% en valeur, -2% sur les prix, +2,3% en volume). Un nouvel outil à disposition des filières A partir des données des panels, les équipes du CNIEL proposent un tableau de bord bimestriel des ventes pour les produits laitiers AOC suivis (soit une trentaine). Les informations portent sur les ventes en valeur, en volume, les prix, les marques, les circuits de distribution ou encore le rayon (coupe / libre service). Les remarques des ODG sont les bienvenues afin d’adapter cet outil aux attentes. Décret Fromages et « mention fermier » Suite à une requête présentée par l’Association Régionale des Producteurs de Fromages Fermiers de Corse, le Conseil d’Etat décidait de supprimer du Décret Fromages la mention « Cependant, lorsqu’un système d’identification des produits est mis en place, l’affinage des fromages fermiers peut être réalisé en dehors de l’exploitation agricole » (2è phrase du point 7 de l’art. 13). Le conseil d’Etat considère que « l’imprécision serait de nature à créer un doute dans l’esprit de l’acheteur ou du consommateur sur les caractéristiques du produit en question ». Cette décision fut prise le 28 octobre 2009, et le CNAOL, tout comme Atla, faisait part de son incompréhension !! Le rôle économique de cette filière fermière n’est plus à démontrer ! Rappelons que chaque année ce sont près de 15 000 tonnes de fromages fermiers AOC qui sont fabriquées par environ 1 450 producteurs. 90% du Salers et du Reblochon, 80% du Saint-Nectaire, 40% du Munster, 75% du crottin de Chavignol… sont fabriqués à la ferme puis affinés par des affineurs. Au cours des siècles, les « marchands affineurs » ont permis un fort développement de cette production fermière et ont ainsi fait connaître ces produits à travers la France entière… et bien au-delà ! L’affinage des fromages fermiers par les affineurs… une pratique ancienne. Depuis des temps très anciens, les fermiers vendent leurs productions agricoles, notamment les fromages, à des marchands qui les revendent en ville. Ainsi en Reblochon, dès la première moitié du XIXè siècle, les premiers « négociants affineurs » vont apparaître. Ils se développeront après la première guerre mondiale et le Syndicat des affineurs sera créé en 1932. En Crottin de Chavignol, les traces du développement des « négociantsaffineurs » remontent à la fin du XIXè siècle, … Les exemples sont nombreux. La nécessité de modifier le Décret Fromages. Après de multiples échanges et réunions, il a été décidé de demander la modification du Décret Fromages. Dans un objectif d’apporter une information claire et précise aux consommateurs et de répondre aux commentaires du Conseil d’Etat, il est demandé l’introduction dans le Décret Fromages d’un paragraphe stipulant que « la mention « fabriqué à la ferme puis affiné par les établissements (suivie du nom de l’affineur) », doit être mentionnée sur l’étiquette des fromages fermiers dont la phase d’affinage a été réalisée en dehors de l’exploitation agricole ». Le CNAOL suit ce dossier avec le plus grand intérêt. La lettre n°7 Septembre 2010 14/20 L’utilisation du bois pour l’affinage des fromages. Au fil des siècles, les professionnels ont développé des pratiques adaptées aux caractéristiques de leur milieu et aux richesses locales. Ainsi, de nombreuses fabrications se caractérisent par l’utilisation de matériaux dits « traditionnels » dont le bois. L’utilisation de planches d’affinage, de barattes, de cuves, de bâtons et autres ustensiles en bois est une pratique courante dans de nombreuses régions françaises. D’après une enquête réalisée par le CNAOL en 2006 la quasi-totalité des filières AOC utilisent ce matériau lors de la fabrication et/ou de l’affinage de leur produit. Les maîtres affineurs avaient bien compris l’intérêt de l’utilisation : « régulateur » de l’humidité, facteur de développement de la flore d’intérêt, ressource locale… Et les études récentes n’ont fait que confirmer ces observations empiriques. Plusieurs programmes de recherche et de recherche appliquée ont été conduits sur les procédés de sanitation, l’écologie microbienne, les interactions avec des flores pathogènes… Plus récemment, le savoir-faire des techniciens et affineurs utilisateurs de planches d’affinage en bois a été recueilli. La richesse de ces données a permis la rédaction d’un ouvrage : « Utilisation du bois pour l’affinage des fromages, manuel pratique ». Ce manuel pratique destiné aux techniciens et affineurs utilisateurs de planches d’affinage apporte de nombreuses informations et conseils pratiques sur : le choix des planches d’affinage, leur utilisation et entretien, leur renouvellement et conservation ou encore la gestion de l’hygiène des planches. Des outils au service des professionnels des filières laitières Afin d’apporter informations et conseils aux professionnels et techniciens dans leurs activités, des manuels et guides techniques ont été réalisés et publiés au cours de l’année 2009 : L’épandage des boues d’épuration sur prairies en élevage laitier (Institut de l’Elevage/CNIEL) Dans ce guide pratique, se trouvent des informations sur la réglementation en vigueur mais également une analyse des risques sanitaires et environnementaux et des recommandations techniques en matière d’épandage des boues d’épuration sur prairies en élevage laitier. Installation, entretien et maintenance des installations Ultra Violet (UV-C) pour le traitement de l’eau en atelier de production fromagère fermière et artisanale (Pôle Fromager AOC Massif central, VetAgroSup) Ce guide, destiné aux professionnels et techniciens fromagers, propose une assistance « pas à pas » pour le choix et la mise en place des installations Ultra Violet pour le traitement de l’eau, leur assistance et la surveillance de leur efficacité. La lettre n°7 Septembre 2010 15/20 L’innocuité des souches d’intérêt laitier (Résomil, CNIEL) Un important travail de synthèse bibliographique sur l’innocuité des microorganismes couramment utilisés dans l’industrie laitière et fromagère a été réalisé puis publié dans la revue « International Journal of Food Microbiology ». Le CNIEL a ensuite publié une synthèse de cette bibliographie qui apporte aux professionnels un point sur l’état des connaissances concernant l’innocuité des microorganismes d’intérêt laitier. Concernant les Sciences et Techniques, le CNAOL participe activement aux Commissions du CNIEL : commission Sécurité alimentaire, COPS (Comité d’Orientation et de Programmation Scientifique) et Comités de Pilotage de plusieurs études. Dans le domaine de la recherche, le CNAOL suit tout particulièrement les travaux sur les STEC, l’innocuité des souches, la richesse et diversité des levures et moisissures (ANR « Food Microbiome »), les préparations enzymatiques coagulantes. Les STEC Nous manquons de connaissance sur ces germes potentiellement pathogènes que sont les STEC. Ceci a conduit à la réalisation de deux importants projets. 2009. Plan de surveillance national sur les STEC En 2009, la DGAl a réalisé un plan de surveillance de la contamination des fromages au lait cru (et des viandes hachées) par les STEC. L’objectif de ce plan est d’estimer la prévalence de ces bactéries dans les fromages au lait cru. Les résultats de ce plan vont été publiés par la DGAL prochainement. 2009 à 2012. STECFRO « STEC dans les Fromages au lait cru » Le CNIEL finance et coordonne une étude concernant « la croissance et la survie des STEC en fonction des technologies » dont les objectifs sont de : 1/ Evaluer le comportement de croissance/survie des STEC dans différents types de technologie fromagère au lait cru par la méthodologie de challenge-tests (tests de croissance), 2/ Emettre des hypothèses sur l'impact des facteurs microbiologiques et technologiques dans ce développement des STEC en matrices fromagères, 3/ Etablir un modèle de croissance et décroissance en conditions fromagères et alimenter en données chiffrées les modèles d'analyses quantitatives des risques (AQR) et de microbiologie prévisionnelle (en particulier Sym'previus). Ce programme est conduit par l’ENV de Lyon, Actilait et l’INRA d’Aurillac pour une durée de 3 ans. Un Comité de Pilotage, auquel participent des professionnels du CNIEL, de l’Anicap et du CNAOL est chargé du suivi de ces travaux. La lettre n°7 Septembre 2010 16/20 Réseau Fromages de Terroirs : Un réseau au service des filières. Les premières productions diffusées Voilà 18 mois que les travaux du Réseau fromages de Terroirs sont en cours… et les 1ers résultats sont là. Rappelons que le Réseau Fromages de Terroirs est un Réseau Mixte Technologique (RMT « Filières Fromagères valorisant leur Terroir »), labellisé en tant que tel par le Ministère de l’Agriculture en août 2008 et dont le démarrage effectif a été fixé au 1er février 2009 pour une durée de 3 ans. Porté politiquement par le CNAOL, ce réseau : • s’adresse à toutes les filières laitières, valorisant leur terroir, • a pour objectif de créer une synergie entre les différents organismes techniques, de recherche et de formation s’intéressant à ces filières, afin de : - créer les complémentarités nécessaires et ainsi mutualiser et renforcer les compétences de chacun, - favoriser la diffusion des résultats auprès du plus grand nombre d’acteurs de terrain, - permettre la prise en compte des questionnements de ces filières dans les travaux de recherchedéveloppement engagés. Le réseau Fromages de Terroirs compte 10 partenaires signataires et de nombreux membres associés. Son animation est assurée conjointement par le CNAOL (Nadine BALLOT) et le GIS Alpes Jura (Agnès HAUWUY). Le programme d’actions du Réseau Fromages de Terroirs. « Gestion des Ecosystèmes Microbiens des laits et des fromages ». Les enjeux : faire avancer la compréhension des écosystèmes microbiens « naturels » afin de les sauvegarder et de les gérer. Les réalisations • Réalisation des Journées d’échanges Techniciens-Chercheurs sur le thème « Connaissance des flux microbiens de la ferme aux fromages affinés ; comment intervenir en élevage », du 18 au 20 mai à Semur-en-Auxois. • Un ouvrage de synthèse sur la « microflore du lait cru » a été réalisé. Il est destiné aux agents techniques (notamment ceux intervenant auprès des éleveurs). Il vulgarise des connaissances sur les flores d’intérêt, les réservoirs de la microflore et les effets des pratiques d’élevage sur leur composition. Il sera publié fin 2010. • Dépôt en avril 2010 d’un projet Casdar par la Chambre d’Agriculture du Cantal sur : « Accompagner les producteurs de lait engagés dans des filières sous signe de qualité et d’origine pour gérer la flore microbienne des laits crus ». Ce projet a été accepté par le Ministère de l’Agriculture. • Instruction d’un nouveau questionnement autour du « rafraichissement du lait à la ferme ». « Journée Techniciens Chercheurs » Une quarantaine de techniciens a participé à ces 2 journées organisées par les partenaires du RMT. Le cœur du programme fut consacré à l’utilisation de l’ouvrage sur la « microflore du lait cru » en élevage. Il s’agissait de l’utiliser en situation, afin de répondre à des questions d’éleveurs ou de fromagers (par exemple « j’ai très peu de germes dans mon lait, à quoi c’est dû ? »). Cet exercice a permis de mettre en évidence la pertinence de l’ouvrage et d’identifier des pistes pour l’améliorer : articuler les différentes parties, favoriser la lisibilité des titres... Ces 2 journées furent également l’occasion de présentation de résultats sur le rafraîchissement du lait ou encore sur l’allégement de l’astreinte de la traite. Remerciements à la filière Epoisses, qui a contribué à la réussite de ces 2 journées ! « Richesse et diversité sensorielle ». Les enjeux : aider les professionnels des filières à décrire la diversité, la richesse de leurs produits ; « trouver les bons mots » utilisables dans diverses situations : commission d’examen organoleptique, salons, formation/information… Les réalisations : Des enquêtes téléphoniques ont été conduites (été 2009) auprès des ODG laitiers pour définir plus précisément leurs attentes. Le principal besoin identifié est « génération d’un vocabulaire positif sur le goût, vocabulaire propre à chaque fromage, maîtrisé et utilisé par les professionnels et jurys CEO ». Les attentes des filières sont globalement « fortes ». Co-construction d’une démarche pour aider les animateurs de Commissions d’examen organoleptique et/ou les professionnels des filières à générer du vocabulaire positif pour décrire la diversité, notamment odeur et goût « libérer la parole ». Le choix des filières pilotes est réalisé et la démarche sera testée cet automne 2010 au sein de chacune d’elles. La lettre n°7 Septembre 2010 17/20 «Conditions de production et caractéristiques des fromages de terroirs». Les enjeux : comment argumenter les pratiques actuelles ou accompagner l’évolution des pratiques de production dans le respect des cahiers des charges et la qualité des fromages (argumenter et préserver les savoir-faire, conséquences des pratiques émergeantes…). Les réalisations : Publication et diffusion d’une synthèse (10 pages) sur « quelles solutions pour réduire l’astreinte de la traite ? Quelles conséquences sur la production et la qualité du lait ? ». Réflexions pour l’instruction de nouvelles questions (robot de traite et filières fromagères ?, autonomie alimentaire ?...) « Durabilité des systèmes de production et des filières ». Les enjeux : fournir des références et des outils permettant de caractériser la durabilité des filières, afin de proposer des évolutions renforçant la contribution des filières au développement durable. Les réalisations : • Publication et diffusion d’une synthèse bibliographique (Laurent FORRAY, CNIEL/CNAOL) sur le thème « performances économiques, sociales et environnementales des filières fromagères AOC ». Cette synthèse, réalisée à partir d’études publiées, est riche d’enseignements. • Deux études ont été réalisées dans le cadre de stages de fin d’études : - Caractérisation économique, sociale et environnementale des filières fromagères AOP/IGP (Julia de Castro mars à sept 2010). De ces travaux, une 1ère synthèse va être publiée. - Recensement et analyse des expériences innovantes mises en œuvre par les filières fromagères AOP et IGP et renforçant leur contribution au développement durable (Paul Zindy – avril à sept 2010). Là aussi, une synthèse sera publiée prochainement. • Dépôt en avril 2010, par le Suaci Alpes du Nord d’un projet Casdar sur la « Co-construction de méthodes d’appropriation du Développement Durable par et pour les filières fromagères valorisant leur terroir ». Ce projet a été accepté par le Ministère de l’Agriculture. L’acceptation des 2 projets CASDAR déposés cette année, est le fruit des échanges entre partenaires qui se sont multipliés, en particulier grâce au Réseau. C’est aussi l’opportunité de maintenir et généraliser les partenariats de recherche – développement sur des thématiques spécifiques aux filières fromagères valorisant leur terroir. Quelques exemples de résultats issus des travaux du RMT Dans de nombreuses région, l’activité laitière est très fortement liée aux AOC. Les exemples les plus marquants en 2009 : Région Centre 50 % du lait de chèvre est transformé en AOC De plus en plus de critères raciaux sont inscrits dans les cahiers des charges dont des races à petits ou très petits effectifs. Massif Jurassien 60 % du lait de vache est transformé en AOC Savoies 45 % du lait de vache est transformé en AOC Pyrénées Atlantiques 41 % du lait de brebis est transformé en AOC Source : Syndicats, Agreste Enquête annuelle laitière 2009 La lettre n°7 Petit effectif Très petit effectif Races bovines Tarentaise, Vosgienne < 10 000 femelles Villard-de-Lans < 1000 femelles Races ovines Manech Tête Noire, Basco-Béarnaise, Corse < 20 000 femelles Races caprines Rayon de Roquefort 46 % du lait de brebis est transformé en AOC Septembre 2010 Poitevine, Rove, Provençale < 2000 femelles 18/20 Une évaluation à mi-parcours très satisfaisante. Les comités Scientifiques de l’ACTA et de l’APCA ont évalué le Réseau Fromages de Terroirs à mi-parcours. Globalement, « l’avis est positif » et « le bilan intermédiaire très satisfaisant ». Les Comités scientifiques souhaiteraient cependant la prise en compte de thématiques leur paraissant importantes, telles la connaissance des marchés et des consommateurs ou l’analyse des facteurs de réussite économiques et leurs conditions de transfert. Un projet de communication ambitieux et proche du terrain. Le Réseau Fromages de Terroirs développe une politique de communication, d’information et d’échanges avec les filières fromagères valorisant leurs terroirs. Afin d’identifier et faire connaître ce réseau, des outils ont été produits : Un identifiant : Réseau Fromages de Terroirs, Un logo, Une plaquette de présentation, Une lettre d’information, Et dans les prochaines semaines… un site de présentation des thématiques et de stockage des documents. En matière de communication, et au-delà des documents écrits, plusieurs temps forts : • • Stand de présentation lors de l’Assemblée Générale du Cnaol Réunions d’échanges avec les filières fromagères. Les Syndicats d’AOC, Centres Techniques, Association de filières… pourront inviter les animateurs du Réseau Fromages de Terroirs à participer à une de leurs réunions de travail afin de présenter les activités et résultats des travaux du Réseau, d’échanger sur les attentes des filières… Ceci permettra à chacun de s’approprier les travaux et d’être force de proposition. • Séminaire en février 2011. Destiné aux partenaires du Réseau, aux Filières Fromagères valorisant leurs Terroirs, aux institutionnels… ce séminaire sera l’occasion d’un échange autour des travaux du Réseau et de « l’après Réseau ». Au-delà de son programme prévisionnel, le Réseau Fromages de Terroirs est aussi un réseau de compétences, de personnes ayant l’expérience des filières qui sont à la disposition de celles-ci pour les accompagner lors de leurs questionnements techniques. Les partenaires du Réseau : CNAOL, Centre Technique des Fromages du Centre (CA 18), Centre Technique des Fromages Comtois, GIS Alpes Jura (SUACI Alpes du Nord), GIS id 64 (CA 64), Pôle Fromager AOP Massif Central, Réseau des ENIL, Institut de l’Elevage, Actilait, INRA. Le réseau est piloté par un Comité, rassemblant l’ensemble des partenaires, ainsi que des représentants d’Associations de filières (Aftalp, URFAC). Ce Comité est présidé par Michel Lacoste, en tant que membre du CNAOL. La lettre n°7 Septembre 2010 19/20 Un logiciel pour les ODG laitières Les missions des ODG ont été fortement modifiées par la réforme des signes de qualité engagée depuis 2007. Ceci a conduit le CNAOL, suite à des échanges avec les vins AOC, à proposer le développement d’un logiciel pour les filières laitières. Quelles seront les fonctionnalités du logiciel ? Ce logiciel devra permettre la réalisation des tâches courantes des Syndicats d’AOC. 1. Gérer l’identification et le suivi de l’habilitation des opérateurs, 2. Gérer la saisie par les opérateurs d’informations individuelles et de leurs auto-contrôles 3. Organiser et gérer le contrôle des conditions de production, 4. Organiser et gérer le « contrôle produits », 5. Organiser et gérer l’ODG (facturation des cotisations, planification des réunions…), 6. Permettre les échanges d’informations entre les ODG, les organismes de contrôle, l’INAO et d’autres structures, 7. Permettre le suivi de la qualité du lait et des fromages et paiement, 8. Organiser la GED (Gestion Electronique des Documents). De plus, un traitement statistique est à prévoir pour certaines de ces tâches ainsi que l’archivage des données. Quelles sont les bénéfices attendus pour les Syndicats d’AOC laitiers ? Les bénéfices attendus de l’utilisation de ce logiciel par les Syndicats d’AOC sont : • Faciliter les opérations de gestion (facturation, planning, organisation des CA/AG/Commissions, réalisation des statistiques,…) • Faciliter (et même dans certains cas « permettre ») les échanges informatiques de données (avec l’INAO, l’OI/OC, les organismes en charge du Contrôle Interne…), • Optimiser/faciliter la mise en œuvre des plans de contrôle en terme : D’organisation : Faciliter la gestion, organiser et réaliser les contrôles terrain et les contrôles produits… Financier : réalisation de formulaires standards, saisies par les opérateurs, optimiser/diminuer la charge administrative des ODG… Ce projet est développé sous l’égide du CNAOL pour l’ensemble des Syndicats d’AOC laitiers. Ceci permet de mutualiser les coûts de réflexion, de développement et de maintenance du logiciel. C’est un point fondamental. Enfin les données seront sécurisées car enregistrées sur un serveur. En résumé, optimiser et faciliter pour un gain de temps et une sécurisation des données. Les phases de rédaction du cahier des charges, d’appel d’offre pour le choix de la société informatique sont achevées ; le développement du logiciel par la Société informatique va donc débuter. Le CNAOL remercie vivement le Président, le Directeur Général et toutes les équipes du CNIEL pour leur engagement auprès des AOP laitières Lettre d’information réalisée par Nadine Ballot, Anne Richard, Laurent Forray. Christine Bossu Avec nos remerciements à Choreh Farrokh (CNIEL), Agnès Hauwuy (Suaci GIS Alpes du Nord), Magalin Gonnon (Chaource), Maryse Aubin, Stéphanie Saint-Léger, Véronique Pilet (CNIEL). La lettre n°7 Septembre 2010 20/20