Le tourisme en vacances à Club des Pins

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Le tourisme en vacances à Club des Pins
Le tourisme en vacances à Club des Pins
Les «assises nationales du tourisme» se tiennent depuis dimanche au Palais des nations. On
aurait pu d’abord ricaner sur l’endroit choisi, au demeurant trop solennel pour une rencontre
censée être toute dédiée à la réflexion sur un sujet d’une extrême importance.
Mais on aurait pu également ironiser et se rappeler que dans une autre vie, Club des Pins a été
un endroit… touristique, avant d’être squatté par d’indus occupants.
Il faut pourtant bien attendre la fin des travaux de cette rencontre pour voir ce qui va en sortir.
Dans ce genre d’«actions», on finit toujours par se dire qu’on peut bien tirer quelque chose.
Même si le scepticisme, si ce n’est le désespoir, s’est depuis longtemps confortablement
installé, il y a toujours quelques âmes sensibles pour croire encore à… l’initiative ! C’est ça ou
rien, non ?
Le tourisme national ne s’est pas mieux porté depuis la première édition, il se peut même qu’il
ait régressé, mais personne n’a dit à partir de quel numéro d’édition les résultats commenceront
à arriver ! Alors on remet ça et on attendra encore.
On attendra les hôtels ou plutôt les «lits» – puisque c’est comme ça que ça se compte
maintenant – qui seront construits à l’horizon 2015.
Le ministre du Tourisme n’est pas très sûr que les délais seront respectés, mais il nous dit que
c’est «possible». Les hôtels et les lits font-ils une politique du tourisme ? Non. Mais personne
n’a dit ça.
On a dit quoi, alors ? C’est selon. Selon la position de chacun de ceux qui étaient à l’intérieur de
la salle des conférences de Club des Pins.
Il y avait ceux qui était chargés de nous dire que le tourisme se portera bien bientôt, ceux qui
devaient dire ce qu’il faut faire pour qu’il se porte bien et même ceux pour qui tout va bien
Madame la marquise.
Il y avait aussi ceux qui étaient là par acquis de conscience. Ils n’attendaient rien de ces
assises et ils sont allés le dire.
Au pupitre, dans de discrets apartés de journalistes ou aux pauses-café. Il y a enfin ceux qui
n’étaient pas là, parce qu’on n’a pas jugé utile de les y inviter alors qu’ils ont beaucoup de
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Le tourisme en vacances à Club des Pins
choses à dire ou parce qu’ils n’ont pas jugé utile d’y aller parce qu’ils ont trop de choses à faire.
Il y a les investisseurs qui ont des idées pour le tourisme et des «touristes» égarés dans leurs
bureaux pour penser qu’ils n’ont pas besoin d’idées. Les voyagistes du Sud n’étaient pas invités
et ils sont en colère.
De cette colère vraie qui n’emprunte rien à l’air du temps. Il paraît que Tamanrasset et sa
région, c’est ce qu’il y a de plus attirant dans la destination Algérie. Qu’en fera-t-on ?
Ce n’est pas sûr qu’on nous le dise au terme des assises. Il paraît que nous avons 1200
kilomètres de côtes. Sur ces 1200 kilomètres, il serait intéressant de savoir combien sont
fréquentables et combien on compte «mettre en valeur» comme on dit pour les terres agricoles.
«Les atouts naturels de l’Algérie ne suffisent pas», a dit le président de la République dans son
message aux participants.
Il a raison. D’abord parce qu’il faut des infrastructures, des transports, des commerces, de
l’artisanat, de la détente, de la liberté, de la sécurité, des commerces, des visas, de la culture,
de la nature, des services…
Ensuite parce que la côte algérienne n’est pas si longue que ça, puisqu’un pays aussi
minuscule que la Tunisie en a 1400 kilomètres et la Libye un peu plus.
On ne peut pas faires les assises de… l’Algérie, pour parler du tourisme. «Ce n’est même pas
une priorité des pouvoirs publics», dixit un spécialiste. On laisse tomber alors ? Non, on parle.
En attendant de faire quelque chose.
Sous l'aimable autorisation de Laouari Sliman ( [email protected] )
Source Le Temps d'Algérie du 15 Avril 2013
Photo : Y. C. M
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