regard d`un dieteticien sur l`alimentation en - cna

Transcription

regard d`un dieteticien sur l`alimentation en - cna
REGARD D’UN DIETETICIEN SUR
L’ALIMENTATION EN DETENTION
M.L.HUC Diététicienne – nutritionniste
AFDN Charente – CENA Poitou-Charentes
Membre du groupe GEM RCN
1
LES CONTRIBUTIONS
Maison d’arrêt d’Angoulême (16) – Projet GRSP -2006-2008
Enquête AFDN / diététiciens intervenant en détention- 2008
Symposium Alimentation en détention – Congrès AFDN Reims 2008
Congrès des UCSA – Intervention - Grenoble - 2008
Maison d’arrêt de Poitiers (86) – Projet GRSP -2009
Colloque Éthique de la Santé - Strasbourg 2009
Évaluation des apports nutritionnels– étude menée avec Nicole
Darmon -2010
Direction régionale de l’administration pénitentiaire -Bordeaux -2010
2
1
Les projets financés par le GRSP
Maisons d’arrêt d’Angoulême et de Poitiers
Les prises de poids sont
importantes, liées aux excès et
aux déséquilibres alimentaires.
Dans un contexte de manque
global d’activités physiques.
3
Le constat des personnels de santé:
L’état de santé des détenus est préoccupant.
La perte de confiance vis à vis des repas proposés par la
détention.
La place importante et non maîtrisée des produits
cantinés.
4
2
Phase préparatoire: Analyse de l’existant
L’offre alimentaire de la détention.
Le choix des produits cantinés
L’offre en terme d’activités physiques
Les conditions sanitaires de préparation et de
distribution des repas
Une enquête auprès des détenus sur leur perception
de l’alimentation (16)
5
Analyse de l’existant à la Maison d’arrêt d’Angoulême
Les éléments pour évaluer l’offre alimentaire de la
détention.
–
–
Cycle de 6 semaines de menus, cahier de grammages.
Achats denrées sur un mois
Le choix des produits cantinés
–
Bons de cantine des détenus sur un mois
6
3
Analyse de l’existant à la maison d’arrêt d’Angoulême
Évaluation de la densité nutritionnelle moyenne
Évaluation de la couverture des besoins des différentes
populations.
Mise en évidence des groupes d’aliments déficitaires.
Mise en évidence des groupes d’aliments excédentaires.
Analyse critique des menus/ GPEM DA (GEM RCN).
7
Évaluation de la densité nutritionnelle moyenne : 2250 kcalories
Place des nutriments
16,4%
40,7%
Protides
Lipides
Glucides
42,8%
8
4
L’alimentation proposée n’est pas
satisfaisante sur les points suivants :
Apports lipidiques excédentaires 42% / 35% ANC
Déficit d’apport en calcium laitier 300mg
Déficit d’apport en micro-nutriments
9
La place des différents groupes d’aliments
Les aliments déficitaires:
–
–
–
Les produits laitiers.
Les légumes
Le poisson
Les aliments excédentaires:
–
Les viandes (quantités )
10
5
Couverture des besoins des différentes populations.
300,0%
250,0%
90
200,0%
80
150,0%
60
100,0%
50
50,0%
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1er trim.
2e trim.
3e trim.
4e trim.
11
Analyse critique des menus/ Grille GPEM DA(GEM RCN)
Les critères respectés:
–
–
–
–
–
Place des entrées riches en graisses
Place des produits frits.
Place des pâtisseries.
Place des crudités.
Place de la viande rouge.
Les critères non respectés:
–
–
–
–
Excès de plats avec rapport P/L < ou = 1.
Manque de services de poisson (hors panés).
Manque de services de légumes cuits.
Manque de service de fromages et de produits laitiers.
12
6
Synthèse rendue lors du bilan de l’action
Déséquilibre de la « gamelle ».
Budget insuffisant : 2,90 Euros / détenu / jour / avis CNA N°53 :3,50
Et aussi :
Distribution non surveillée.
Seuls suppléments pour les mineurs et femmes enceintes.
On ne respecte pas ou mal les prescriptions de régime.
Par manque de compétences en nutrition.
Par fatalisme: à quoi bon nourrir des détenus qui mangent n’importent quoi et qui
ne mangent pas les repas préparés.
13
Les résultats d’une enquête menée
à Angoulême en 2006 : 50 détenus
Pourquoi les détenus « cantinent »
Pour varier, survivre, s’évader, remplacer le repas,
manger en plus, oublier la prison, manger des choses
adaptées, pour la liberté.
Mais aussi, pour retrouver un statut, se construire une
image, pour retrouver du pouvoir.
On cantine des confiseries, des assaisonnements.
On est rassuré par la connaissance des produits (les
marques rassurent).
14
7
Les résultats d’une enquête menée
à Angoulême en 2006 : 50 détenus
Choix des aliments cantinés
90%
78%
80%
65%
70%
60%
65%
60%
58%
55%
48%
50%
40%
28%
30%
20%
20%
10%
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0%
15
Ce qui est réellement acheté à la cantine
Des produits sucrés:
sucre, pâtisseries, biscuits, boissons
sucrées, desserts.
Peu de produits laitiers et de fruits et légumes
Ce qui se solde par une accentuation des
déséquilibres nutritionnels.
16
8
Analyse critique des produits cantinés.
Évaluation de la densité nutritionnelle 1050 kcalories
Protides
9%
Glucides
57%
Lipides
34%
17
Analyse critique des produits cantinés
Volume de chaque famille de produits
59.50%
Boissons sucrées
14.00%
Desserts lactés
6.00%
Produits sucrés
5.80%
Légumes et fruits
4.20 %
Pâtisseries
3.80%
Viandes
3.20%
Matières grasses et sauces
3.20%
Féculents
18
9
Évaluation de la densité nutritionnelle moyenne
alimentation de la maison d’arrêt et cantine : 3300 kcalories
Protides
14%
Glucides
46%
Protides
Lipides
Glucides
Lipides
40%
19
Évaluation de la densité nutritionnelle moyenne
quand on ajoute gamelle et cantine
Les graisses saturées représentent 75% des apports lipidiques / <12% ANC.
Les sucres simples représentent 60% des apports glucidiques / 10% ANC.
Les micro-nutriments déficitaires:
–
–
–
–
–
Le calcium laitier.
Les fibres (fruits et légumes)
La vitamine C (fruits)
La vitamine D (adolescents et femmes)
L’acide folique (femmes).
20
10
Les résultats de l’enquête réalisée sous forme de questionnaires
remplis avec 50 détenus – Maison d’arrêt d’Angoulême
Les menus manquent de variété.
Il faudrait proposer davantage de fruits.
On n’aime pas le lait en poudre le matin (source essentielle de calcium laitier de
la ration quotidienne).
On aimerait davantage de produits laitiers.
Les repas servis ne sont pas assez chauds.
Les souhaits exprimés pour rétablir la confiance :
Pouvoir être rassuré sur la présence de professionnels en cuisine.
Pouvoir être rassuré sur l’origine des produits.
Afficher les résultats des contrôles sanitaires.
Pouvoir être rassuré sur l’état de santé des détenus travaillant en cuisine.
Afficher les résultats des contrôles portant sur l’eau.
Faire signer les menus par un organisme extérieur.
Pouvoir être rassuré sur l’innocuité des pastilles de combustible.
21
Le ressenti des détenus : crainte permanente
Inquiétude en matière d’hygiène
Peur d’être empoisonné
Crainte sur la qualité et l’origine des produits
Crainte sur la façon dont on cuisine.
Crainte sur l’état de santé des cuisiniers.
Soupçon sur la complaisance des contrôles qualité.
22
11
En quoi manger est important, ils évoquent :
Raisons physiologiques :
vivre, survivre, santé, hygiène, équilibre, satiété, forme, sport/alimentation.
Raisons hédoniques :
par plaisir, pour un moment agréable
Raisons psychosociales :
source de bien être, bien dans sa tête
Raisons socioculturelles :
travailler, cuisiner, rythmer la journée, agir
23
Les critiques formulées sur la cuisine
Les résultats d’une enquête menée
à Angoulême en 2006 : 50 détenus
Les assaisonnements sont mal dosés, trop ou pas assez.
Les aliments sont mal cuits trop ou pas assez
La qualité des produits est médiocre
La cuisine est faite par des non professionnels
Les quantités sont insuffisantes
24
12
Les résultats d’une enquête menée
à Angoulême en 2006 : 50 détenus
Produits non consommés
70%
65%
60%
50%
40%
30%
23%
25%
18%
20%
10%
0%
Petit déj
Viandes
Légumes
Autres
25
Bien manger en détention, ce serait quoi :
Manger un repas équilibré
Manger des produits de qualité (viande, fruits de mer,
fruits frais)
Manger la cuisine familiale
Manger au restaurant
Manger une bonne cuisine Les résultats d’une enquête menée
à Angoulême en 2006 : 50 détenus
Manger un repas complet
Manger à sa faim
Manger des plats bien présentés
26
13
Et puis aussi :
Cuisiner soi-même, de façon familiale, à son goût , avec des
produits de qualité, frais, des repas complets pour entretenir le
corps et manger à sa faim.
Cuisiner représente un espace de liberté, permettant :
de rompre avec la monotonie de la cuisine « collective »,
de se faire plaisir avec des mets, qui rappellent la culture
d’origine, la famille,
de diminuer son stress.
Les ré
résultats d’
d’une enquê
enquête mené
menée
à Angoulê
Angoulême en 2006 : 50 dé
détenus
27
Comment rétablir la confiance
Avoir connaissance de l’origine des produits
Que la cuisine soit faite par des professionnels.
Durée de vie respectée (souvent produits à DLC)
Des contrôles extérieurs
Faire soi-même la cuisine
Les produits de marques nationales rassurent.
Les résultats d’une enquête menée
à Angoulême en 2006 : 50 détenus
28
14
Préparation des ateliers nutrition - Actions 2006-2008
2 réunions avec la direction de l’établissement
Objectifs de la 1ère réunion de travail
Revoir l’offre alimentaire afin:
D’assurer à tous les détenus la couverture des besoins nutritionnels et
De prévenir les carences ayant une incidence sur leur état de santé.
Objectifs de la 2ème réunion de travail
Revoir la sélection des produits cantinés afin, de ne pas aggraver les
déséquilibres alimentaires.
Faire le point des produits les plus achetés par les détenus.
Élargir l’offre en ajoutant des produits « santé ».
Revoir la présentation des bons de commande.
29
Réunion du 30 novembre 2006
Personnes présentes :
Chef d’établissement, IDE UCSA, Cuisinier, Diététicienne.
Bilan :
L’introduction d’une 5ème composante à chaque repas n’est pas
réalisable.
Le budget alloué ne permet pas cet enrichissement, même s’il paraît
souhaitable.
Un calcul rapide aboutit à un coût moyen de 0.7 Euros par détenu et par
jour pour ajouter un produit laitier et un fruit quotidiennement. Soit pour
la population actuelle de l’établissement, une dépense évaluée à
63 000 Euros pour l’année.
30
15
La réunion du 8 décembre 2006
Personnes présentes :
Chef d’établissement, IDE UCSA, Chef de détention , Diététicienne.
Bilan :
Chef d’établissement a la volonté de faire évoluer l’offre de produits pour
permettre aux détenus ayant peu d’argent de cantiner. Il souhaite donc
revoir avec le fournisseur la liste et les tarifs des produits. Il souhaiterait
que dans chaque famille de produits, il y ait une référence 1er prix.
Il souligne qu’il faudra un temps d’adaptation pour que les détenus qui
ont l’habitude de cocher les mêmes cases, s’approprient une nouvelle
présentation.
31
BON DE COMMANDE ÉPICERIE
NOM:
ÉCROU:
CELLULE:
PRÉNOM:
Qté
N°
Désignation
Cocktail de fruit boîte
Salade mexicaine boîte
Maïs en boîte
Soupe de légumes
Champignons boîte 1/2
Lait concentré tube
Gâteau de riz
Riz au lait vanille X4
Préparation flan vanille
Maquereaux moutarde
Sardines à l'huile
Maquereaux vin blanc
Thon tomate en miettes
Thon
Soupe de poisson
Prix
Qté de
Qté de
sucre
graisses
Gro upe s
d'a lim e nts
Lé gum e s
La ita ge s
P o is s o n
32
16
Mise en place des ateliers dans les unités
3 thèmes d’ateliers proposés.
C’est quoi un menu équilibré, quels sont les liens
entre alimentation et santé.
Comment repérer les valeurs nutritionnelles des
produits alimentaires et comment conserver les
aliments en cellule.
Comment cuisiner « sain » en détention.
33
Recensement des collègues AFDN intervenus en établissement
pénitentiaire - Réseau d’échanges 2008
Établissements concernés :
Dijon, Nevers, Nancy, Rennes, Nantes, Bordeaux Gradignan,
Salon de Provence, Saint Quentin Fallavier, Lyon, Chambéry,
Fleury mérogis
30% ont été consultés ponctuellement sur les menus proposés.
Quelques consultations individuelles.
Essentiellement animations d’ateliers
34
17
Le congrès des UCSA Grenoble 2008
Le rôle du diététicien en détention
Dans la prise en charge collective
Dans la prise en charge individuelle
Marie-line Huc Diététicienne libérale à Angoulême
Françoise Veyri Diététicienne UCSA Lyon
35
La prise en charge collective
La ration proposée actuellement est déficitaire en aliments sources essentielles
de minéraux et vitamines : produits laitiers, végétaux.
Les plats protidiques sont constitués pour une part importante de produits riches
en graisses saturées.
On propose des portions très importantes de viande et de féculent , souvent,
jetées. Ces quantités impactent inévitablement sur le coût du repas.
A ces déséquilibres s’ajoutent les déséquilibres liés au choix des produits
cantinés par les détenus qui sont essentiellement gras et sucrés.
36
18
La prise en charge collective
L’alimentation en détention est le reflet des déséquilibres dénoncés par le PNNS.
Les éléments de protection sont rares:
Graisses poly-insaturés, anti-oxydants , fibres.
Les éléments reconnus délétères sont largement présents :
Graisses saturées, sucre simple, sel.
L’alimentation est un déterminant majeur des maladies chroniques:
MCV, cancer, diabète de type 2, ostéoporose, …..
37
La prise en charge individuelle
Le rôle de la diététicienne en prison :
–
Travail au contact des détenus
–
Les actions d’information réalisées autour de l’alimentation sont
nécessaires
–
La parenthèse de l’incarcération doit être un temps mis à profit
pour apprendre ou reprendre de bonnes habitudes alimentaires
38
19
La prise en charge individuelle
Faut il des régimes spéciaux en détention ?
–
Un régime spécial: oui !!
mais que va cantiner le patient ?
–
Pas de régime,
et donc il faut organiser une consultation diététique et une prise
en charge alimentaire individuelle.
39
La prise en charge individuelle
Les objectifs des entretiens individuels
–
Vérification de connaissances sur l’équilibre alimentaire
–
Informations générales sur l’équilibre alimentaire.
–
Orientation sur le choix des produits à
« cantiner » et sur la composition des repas.
40
20
Pour confirmer les résultats de l’analyse de 2006,
Étude menée avec Nicole Darmon en 2009/2010
L’objectif de l’étude :
Calculer les apports nutritionnels des repas de la
détention.
Évaluer la couverture des besoins nutritionnels de
consommateurs adultes.
Les ANC ou BNM sont ils satisfaits ?
Y a-t-il des carences nutritionnelles induites ?
41
Étude menée avec Nicole Darmon
Les produits cantinés par les détenus :
Calculer les apports nutritionnels de la cantine
Quelles sont les caractéristiques nutritionnelles des
produits cantinés ?
Quelles répercussions sur les apports nutritionnels, en
tenant compte de l’indice de popularité.
42
21
Les moyens pour réaliser cette étude :
Les grilles de menus.
Le cahier des charges de l’administration pénitentiaire.
Les bons de cantine.
Les scores des ventes des produits cantinés.
43
Pourcentage d'ANC en nutriments essentiels couverts par 2521 kcal
de Repas à Angouleme
200 % de
200,0
l'ANC
Cu
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LA
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180,0
160,0
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120,0
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%
80,0
60,0
40,0
20,0
0,0
44
22
Pourcentage d'ANC en nutriments essentiels couverts par 981 kcal
de Cantine
100 % de
l'ANC
100
90
80
70
60
50 %50
40
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2
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Fi
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0
45
Pourcentage d'ANC en nutriments essentiels couverts par la Cantine complétée à
2000 kcal par les repas
200 % de l'ANC
200,0
180,0
160,0
140,0
120,0
100,0
100 %
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60,0
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B1
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B1
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46
23
Les résultats sont inquiétants
Déficit en calcium, vitamine D et oligo-éléments.
Si les grammages du cahier des charges sont appliqués, la ration
ne dépasse pas 2500 Calories.
Les détenus indigents consomment cette ration uniquement et elle
est insuffisante.
Les détenus de confession musulmane ne veulent pas consommer
la viande, leur ration est déficitaire en protéines.
Les détenus qui ont de l’argent, cantinent. Dans ce cas, ils
consomment peu de produits de la détention et achètent le reste.
Le cantinage est constitué de produits sucrés, gras, pauvres en
micro-nutriments.
47
Nos inquiétudes et nos questions:
Les besoins des détenus sont sans doute affectés par leur état de
Les 4/5
sont fumeurs,
santé à l’entrée en détention.
ème
1/3 fort consommateurs
1/3 des
d’alcool,
toxicomanes
Les besoins sont aussi affectés par les conditions de vie (stress,
enfermement, tabac, dépression).
La ration est déficitaire en nutriments essentiels.
Pas de suivi médical, pas de bilan.
Aucune étude pour évaluer les supplémentations utiles :
Calcium, vitamine D, vitamine C, omega 3, …..
48
24
Intervention auprès de la direction inter régionale de Bordeaux
Commande : LA PRISE EN CHARGE DES REGIMES THERAPEUTIQUES
Les éléments collectés:
Plan alimentaire 2010
Grilles de menus 2010
Grammages 2010
Les mercuriales 2010
Bordeaux – 23 novembre 2010
49
La mission
Améliorer la qualité de la prise en charge des détenus atteints de
troubles de santé ayant des répercussions sur leur alimentation.
Objectif général:
Former les techniciens restauration aux principes des régimes
thérapeutiques les plus fréquemment prescrits.
Transmettre des repères simples et pratiques pour adapter l’offre
de la détention.
50
25
Les différents régimes - descriptions
Hyposodé
Hypocalorique
Hypocholestérolémiant
Diabétique
Enrichi en protéines
Sans résidus
Les principales indications
Les principes
Le choix des aliments recommandés / liste des aliments à limiter
51
Les éléments présentés
Analyse des grilles de menus du cycle
Analyse des références produits/ famille
Adaptation des menus aux prescriptions de régimes.
52
26
Tableau d’analyse des fréquences / 2010
Période du
au
(au moins 20 repas )
Entrée
Plat
Garniture ou
Produit
protidique accompagnement
Entrées contenant plus de 15% de lipides
Dessert
laitier
9
Fréquence
Déjeuners
Dîners
Cumul
5
4
9
12
9
21
recommandée
8 maxi
Crudités légumes ou fruits
20
1
20 mini
Produits frits ou pré-frits contenant plus de 15% de lipides
0
4
1
5
Plats protidiques ayant un rapport P/L< ou = à 1 (le critère
9
5
4
5
9
6
3
3
6
6
5
1
6
8 maxi
P/L ne s'applique pas aux plats d'œufs)
4 maxi
Poissons ou préparations à base de poisson
contenant au moins 70% de poisson, et ayant un P/L > ou = 2
8 mini
Viandes non hachées de bœuf, de veau ou d'agneau, et
abats de boucherie
8 mini
Préparations ou plats prêts à consommer à base de viande,
8
de poisson, d'œuf et/ou de fromage, contenant moins de 70%
3
5
8
18
6
12
18
24
15
9
24
de viande, de poisson ou d'œuf
8 maxi
Légumes cuits, autres que secs, seuls ou en mélange,
contenant au moins 50% de légumes
20
Légumes secs, féculents ou céréales, seuls ou en mélange
20
Fromages contenant au moins 150mg de calcium par
0
4
2
2
4
0
3
1
2
3
portion
16 mini
Fromages contenant plus de 100mg et moins de 150 mg de
calcium par portion
8 mini
Produits laitiers ou desserts lactés contenant plus de
2
4
4
8
Desserts contenant plus de 15% de lipides
6
2
2
0
2
Desserts contenant moins de 15% de lipides, et plus de 20g de
3
1
2
3
17
7
10
17
100 mg de calcium, et moins de 5g de lipides, par portion
12 mini
6 maxi
glucides simples totaux par portion
8 maxi
Desserts de fruits crus
53
Critères non satisfaits
16 mini
Les aliments que l’on retrouve très souvent dans les grilles de menus
et qui devront être remplacés dans de nombreux régimes
Entrées : Charcuterie, terrine de poisson, rémoulade,
piémontaise, tartes.
Plats : Saucisses, palette, andouillette, chipolatas,
poissons panés, légumes farcis, chausson bolognaise,
hamburger, merguez, paupiette, lasagnes, pizza
Garniture : Pommes rissolées,Chips
Desserts : Pâtisseries, fruits au sirop, mousse, liégeois.
54
27
Produits laitiers
Protéines de bonne valeur biologique
Calcium : entretien des os
Teneur en sel , sucre (produits transformés)
Déficit en détention, alors que les besoins sont augmentés.
Action correctrice : proposer un produit laitier /repas
55
Les matières grasses (jaune)
Huile
d’olive
Acides gras saturés : maladies cardio-vasculaires
=> Graisses animales :porc, mouton, agneau , beurre , crème…
Acides gras mono-insaturés : prévention des MCV
=> huile d’olive, graisses de volaille…
Acides gras poly-insaturés (essentiels : oméga 3, oméga 6)
=> Huile de colza, Huile de noix : oméga 3
=> Huile de tournesol, Huile de soja : oméga 6
Vitamines liposolubles : A, E
=> Beurre (A) Huile de tournesol (E)
Introduire des assaisonnements à base d’huile de colza
Supprimer la graisse de palme,
56
28
Le PNNS recommande
Petit déjeuner (20 à 25% des AJR)
–
–
–
–
–
Une boisson
Un produit céréalier
Un produit laitier
Un fruit
10 g de matières grasses
En détention : Triplette, pain, beurre et/ou confiture
57
Le PNNS recommande
Déjeuner (40 à 45% des AJR)
–
–
–
–
–
Une entrée de légumes crus ou cuits ou des féculents
Une portion de viande ou poisson ou oeufs
Des légumes cuits / ou des féculents
Un produit laitier : fromage ou laitage En détention 4
composantes
Un dessert de fruit cru
Du pain, de la matière grasse pour cuisiner
De l’eau
58
29
Les différents régimes
Hyposodé- Hypocalorique- Hypocholestérolémiant
Diabétique- Enrichi en protéines- Sans résidus
Bilan:
Manque de moyens, produits adaptés non disponibles.
Si on essaie d’appliquer , on « Plombe » le budget pour les autres.
Pas d’uniformité dans les prescriptions. Régimes de complaisance.
Manque de compétences et de moyens humains.
59
Conclusion
Les recommandations du diététicien
La loi de modernisation agricole prévoit que les gestionnaires, publics et privés, des
services de restauration des établissements pénitentiaires sont tenus de
respecter des règles relatives à la qualité nutritionnelle des repas qu’ils proposent
: le GEM RCN.
Améliorer l’offre : c’est :
Caler les budgets sur le respect des exigences nutritionnelles.
Ajouter un produit laitier/repas (de bonne densité calcique),
Revoir le choix des plats protidiques : moins gras.
Introduire dans les appels d’offre denrées des critères de densité nutritionnelle.
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Prendre en compte les craintes des détenus vis à vis de l’alimentation. Mettre en
œuvre des actions qui pourraient les rassurer.
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Le Plan Santé des Détenus: DGOS, SFSP, HAS :
.
Statuer sur les ANC des détenus : en vitamines et oligo-éléments,
Proposer d’enrichir certains aliments en Iode, en vitamines C et D, en omega 3, par
exemple.
Réunir un groupe de travail UCSA sur les prescriptions de régimes.
Rédiger des protocoles de prise en charge identique pour tous les services.
Faire en sorte qu’ils soient applicables dans tous les établissements.
Constat : les prises en charge individuelles ne peuvent pas être assurées par les
services diététiques des CH. Nos collègues ne peuvent plus (T2A!)
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Rapprochement avec les IAA pour développer des produits enrichis.
Et aussi:
Avec les associations de consommateurs et de familles de détenus:
Revoir le contenu des cantines : une liste identique, des tarifs identiques
Ne pas permettre que l’on fasse des profits.
Utiliser les bons de cantine comme supports d’information « santé »;
Avec les SPIP et les associations intervenant en détention:
Organiser des ateliers cuisine, donner des repères d’hygiène alimentaire.
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Merci de votre attention
M.L.HUC
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