QUOI DE NEUF EN THERAPEUTIQUE DERMATOLOGIQUE

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QUOI DE NEUF EN THERAPEUTIQUE DERMATOLOGIQUE
QUOI DE NEUF EN THERAPEUTIQUE DERMATOLOGIQUE
LES BIOTHERAPIES DU PSORIASIS A L’EPREUVE DU TEMPS
Les biothérapies du psoriasis confirment leurs effets, notamment sur la qualité
de vie, dans les conditions de prescription courante, et de nouvelles pistes
apparaissent.
Les biothérapies du psoriasis font désormais
partie intégrante de la pratique clinique et
plusieurs études indiquent que leurs effets
dans la « vrai vie » sont similaires à ceux
constatés dans les études de phase 3.
Un registre néerlandais révèle ainsi que 80 %
des malades ont un score de qualité de vie
(DLQI) inférieur à 5 après un an, dénotant un
retentissement faible de la dermatose sur la
qualité de vie. Une étude sur l’infliximab
indique que plus de la moitié des patients (56
%) atteignent le PASI 75 à 50 semaines de
traitement. Parmi ces patients, les deux tiers
maintiennent leur PASI 75 à 98 semaines. La
durée moyenne de traitement par étanercept
est de 3,8 ans, selon un autre travail, 77 %
des malades étant encore traités après un an
et 30 % après 7,5 ans.
Une
méta-analyse
a
comparé
les
performances des différentes biothérapies
sur le psoriasis. L’infliximab est la plus active,
suivie par l’adalimumab et l’ustékinumab à
égalité, tandis que l’étanercept et les autres traitements systémiques ont une
efficacité moindre. L’étude Transit montre que les effets de l’ustékinumab se
maintiennent à un an et que, pour les patients initialement peu répondeurs, une
augmentation des doses à 90 mg permet d’atteindre dans 43 à 48 % des cas le PASI
75 à un an. Par ailleurs, la diminution progressive des doses de méthotrexate
n’apporte pas d’avantages par rapport à un arrêt immédiat, lors du passage à
l’ustékinumab.
Un indice de masse corporelle élevé apparait comme le principal facteur prédictif
d’une mauvaise réponse aux biothérapies. Une étude randomisée indique qu’un
programme associant diététique et exercice physique réduit la sévérité du psoriasis
chez des patients qui répondaient mal à un traitement systémique.
Les biothérapies entraînent l’apparition d’anticorps neutralisants responsables d’une
perte d’efficacité secondaire fréquente. Une revue de la littérature confirme que
l’étanercept est la seule biothérapie pour laquelle l’apparition d’anticorps ne modifie
pas l’activité du médicament. Dans la maladie de Crohn et la polyarthrite rhumatoïde,
l’association au méthotrexate permet de réduire le caractère immunogène des
biothérapies, mais les arguments manquent pour préconiser cette association dans
le psoriasis.
Parmi les nouvelles biothérapies, les anti-IL 17 ixékuzimab et sécukinumab
confirment leur efficacité, avec l’intérêt pour le sécukinumab de paraître peu
immunogène. L’anticorps brodalumab serait efficace également sur le rhumatisme
psoriasique, mais avec une action moins marquée que sur la peau.
Le blocage de la voie IL23/Th17 semble être une piste prometteuse. Dans une petite
étude incluant 24 patients, une injection unique de guselkumab a entraîné 100% de
PASI 75 à la 12è semaine à la dose la plus élevée (60% à des doses plus faibles),
l’efficacité se maintenant à la 24è semaine.
Concernant les autres dermatoses, un premier essai de phase 2 montre les effets
très favorables du dupilumab (anticorps anti-récepteurs de l’IL4 et de l’IL-13) dans la
dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte. L’efficacité de l’omalizumab dans
l’urticaire chronique idiopathique résistant aux anti-histaminiques est confirmée par
l’étude Asteria. Une étude randomisée conclut que l’association doxycycline +
adapalène/peroxyde de benzoyle n’est pas inférieure à l’isotrétinoïne dans les acnés
sévères nodulo-kystiques. Des résultats encourageants ont été observés dans
l’herpès avec le pritélévir, premier représentant de la nouvelle classe thérapeutique
des inhibiteurs de la primase hélicase virale. L’ivermectine parait plus efficace que le
métronidazole dans la rosacée. La pelade pourrait être associée à un déficit en
vitamine D. Enfin, après les résultats favorables des statines recueillis chez l’animal,
une étude randomisée indique que la simvastatine accélère la cicatrisation des
ulcères de jambe.
D’après la communication de Laurent Meunier, CHRU Carémeau, Nîmes.