17. L`Assemblée des Saints

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17. L`Assemblée des Saints
17. L’Assemblée des Saints
« Voici, oh ! qu'il est agréable, qu'il est doux pour des
frères de demeurer ensemble ! …Car c'est là que
l'Éternel envoie la bénédiction, la vie, pour
l'éternité. »
Psaume 133:1,3
Obligés de Faire la Fête
Moïse avait demandé à Dieu de lui faire voir sa gloire, et Dieu s’était
révélé à lui par ses paroles, ses œuvres et une présence ressentie. Et
lorsque Dieu décide de partager sa gloire, il continue de le faire au
travers de ces trois méthodes. C’est pour cela, alors qu’il s’entretenait
avec Moïse, qu’il ordonna :
« Tu célébreras la fête des semaines, des prémices de la moisson du froment, et la
fête de la récolte, à la fin de l'année. Trois fois par an, tous les mâles se
présenteront devant le Seigneur, l'Éternel, Dieu d'Israël. » (Exode 34:22-23)
Trois fois par an, Dieu voulait que le peuple se réunisse ensemble pour
célébrer des fêtes en sa présence, qu’il « se présente devant le Seigneur. »
Dieu voulait que le peuple continue de jouir de sa divine présence
ressentie, et il allait le faire au travers de deux procédés : le
regroupement et la fête.
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Dieu avait obligé Israël à avoir des fêtes. Il voulait leur communiquer à
quel point il était un Dieu joyeux, un Dieu que l’on célèbre, avec qui on
se réjouit. La présence de Dieu ressentie restait cependant connue en
Israël comme une source de réjouissance partagée. Les gens venaient de
tout le pays dans l’attente de vivre quelque chose d’intense, de
rafraîchissant, et de glorieux. Lorsque l’assemblée était réunie, Dieu était
au milieu d’eux.
Après que le voile ait été déchiré et que Dieu ait donné son Saint-Esprit à
ses enfants, l’accès à sa présence ressentie devint continuel. Cependant,
le rassemblement des saints donne toujours à cette présence une
intensité unique : là où joie et zèle éclatent sous leurs plus belles
couleurs. L’œuvre de Dieu se fait sur un ensemble. Bien que cet
ensemble soit constitué d’individus, la beauté la plus complète reste
présente
lorsque
ces
individus
partagent
ensemble
toutes
les
bénédictions de Dieu.
Ainsi, l’assemblée des saints devrait être caractérisée par de la joie, par
beaucoup de joie, et par le partage des bénédictions au travers des dons
individuels. Nous pouvons être brisé de voir Dieu agir dans notre cœur,
le transformant petit à petit malgré ses endurcissements. Mais combien
grande est la joie, de voir la même chose s’effectuer dans nos frères et
sœurs en Christ ! La gloire de Dieu est infinie. Mais si on en enlève le
facteur de l’assemblée, alors on y perd énormément : « Je suis dans la joie
quand on me dit : Allons à la maison de l'Éternel ! » (Psaume 122:1).
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La communion fraternelle
Dans les églises de culture occidentale, les cultes sont souvent très
structurés. Le service commence par un ou deux chants pour réveiller
l’assemblée, ensuite le culte est introduit, peut-être avec la lecture d’un
passage, avant de faire place à d’autres chants entrecoupés par les
annonces et les offrandes menant progressivement vers la prédication
qui clôturera le service. En réalité, dans bien des assemblées cet ordre
des choses est ancré avec une telle profondeur dans les mœurs qu’il
serait difficile de changer quoi que ce soit. Et si le prédicateur s’avisait à
dépasser de quelques minutes le temps de son message…attention !
Mais de son côté, la Bible ne nous donne pas beaucoup de
renseignements sur la manière dont les choses étaient accomplies dans
l’Église primitive et apostolique. La raison est simple : la forme et l’ordre
dans lequel les réunions se passaient n’avaient que peu d’importance.
Ce qui était important était d’être ensemble, de vivre la vie chrétienne
ensemble et de grandir ensemble. Leur manière de voir les choses était
bien différente de la nôtre. La spontanéité et le naturel étaient beaucoup
plus importants que l’ordre dans lequel pouvait se dérouler leurs
réunions. Les gens se réunissaient pour partager, non pas seulement
pour recevoir. C’était pour eux une priorité, non pas un devoir pour
apaiser leur conscience. En réalité, les premiers chrétiens de Jérusalem :
« vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre
tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus
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au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture
avec joie et simplicité de coeur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le
peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient
sauvés. » (Actes 2 :45-47)
La vraie chrétienté n’est pas forcément de tout vendre pour tout mettre
en commun ; ceci n’était qu’une des nombreuses expressions du désir de
ces croyants de partager la vie chrétienne au maximum les uns avec les
autres ; ces gens étaient tellement zélés qu’ils se rendaient au temple
tous les jours ! Cependant, la vraie vie chrétienne ne peut s’épanouir
qu’au travers d’une communion fraternelle qui est riche et qui dépasse
les simples réunions du dimanche.
La spontanéité n’empêche par l’ordre. En parlant de l’expression des
différents dons spirituels lors du rassemblement des saints, Paul disait :
« Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Corinthiens 14:40). Ce
n’est pas une mauvaise chose d’avoir un culte structuré. Cependant cette
structure doit pouvoir rester flexible. Personnellement, j’aime bien de
temps en temps surprendre l’assemblée en commençant le culte par le
message, avant de continuer par la louange. Pourquoi pas ? On veut finir
par la prédication parce qu’on pense que c’est le plus important…mais
au ciel, allons-nous entendre des messages, ou allons-nous louer Dieu ?
La louange est importante et la prédication est importante. Mais la
structure doit rester flexible. Ce qui est le plus important, c’est ce qui
comptait pour les premiers chrétiens dans leurs réunions : « Ils
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persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle,
dans la fraction du pain, et dans les prières » (Actes 2 :42).
« L’enseignement des apôtres »
L’une des raisons principale pour laquelle les croyants se rassemblaient
était l’enseignement de la parole de Dieu. En effet, dans l’ordre des dons
communiqués
de
Dieu
venait
premièrement
celui
d’apôtre,
deuxièmement celui de prophète et troisièmement celui d’enseignant (1
Corinthiens 12 :28). L’enseignement était ainsi primordial ; et l’est
d’autant plus aujourd’hui.
De bonnes prédications ont souvent été la source des plus grandes
bénédictions que j’ai connues. L’effet de la parole de Dieu communiquée
avec autorité par un homme rempli de l’Esprit est de grande ampleur.
Un prédicateur qui prêche humblement la parole de Dieu en étant
dépendant de l’Esprit portera beaucoup de fruit. Cependant, ce don
demande aussi beaucoup de responsabilités ; car celui qui faillit à sa
tâche devient la source de l’endurcissement et de l’aveuglement de
beaucoup. C’est pourquoi Jacques disait : « Mes frères, qu'il n'y ait pas
parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous
savez que nous serons jugés plus sévèrement » (Jacques 3 :1).
Un enseignant de la parole est comme un colonel qui donne des
instructions à des soldats en première ligne. Si ses paroles sont bonnes,
les soldats survivront, mais si elles sont mauvaises, alors il les mènera
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droit vers leur ruine. De plus, l’important n’est pas simplement de
communiquer la parole, mais de le faire par la puissance du Saint-Esprit.
Même un message ne possédant aucune erreur doctrinale peut être
nuisible s’il n’est pas prêché au travers de la puissance du Saint-Esprit.
En effet, la Bible est une parole vivante. Pour pouvoir la communiquer, il
faut d’abord la vivre.
« La Fraction du Pain »
Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie, le sacrifice de Jésus
sur la croix définit la vie du croyant. C’est au travers de ce sacrifice qu’il
est sauvé et qu’il peut connaître Dieu dans tout son amour. La vie du
chrétien commence et continue au pied de la croix. Cette croix n’est pas
simplement ce qui nous permet d’être en communion avec Dieu ; c’est
aussi ce qui permet de le rester.
C’est à la croix que pour la première fois Dieu nous apprenait à nous
abandonner nous-mêmes pour lui demander d’agir ; c’est à cet endroit
que dans l’humilité il nous apprenait à renoncer à nos vies pour les lui
donner. C’est là que pour la première fois nous avouions que nous ne
pouvions rien faire sans lui. Dieu ne veut pas que nous cessions de faire
ces choses. La vie chrétienne continue de la même manière avec laquelle
elle a commencé. Sans un retour constant à la croix, la vie chrétienne
n’existe pas.
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Le sacrifice de Jésus à la croix est la source de notre gloire et notre espoir.
Et cela, Jésus ne voulait pas que nous l’oubliions. C’est pour cela qu’il
instaura la Sainte Cène la nuit avant sa mort. Il voulait que ses disciples
puissent se rappeler le sacrifice qu’il s’apprêtait à faire afin d’y trouver la
richesse de la vie. Sans méditer sur la croix et sur ce que Jésus accomplit
pour nous, on ne peut pas connaître Dieu pleinement. La croix est une
source
infinie
de
méditations,
une
fontaine
continuelle
de
rafraîchissement, le plus bel endroit où contempler les merveilles de
Dieu.
En prenant part à la table du Seigneur, à la Sainte Cène, Dieu nous
permet de revivre avec nos frères et sœurs le moment où notre cœur fut
brisé pour la première fois par la grâce de Dieu. Il nous permet de nous
rappeler à quel point nous avons besoin de lui et à quel point son amour
est grand. C’est un moment unique pour goûter encore à la douce grâce
de Dieu et pour relier notre identité chrétienne dans l’assemblée des
saints.
La louange
Finalement, le rassemblement des saints est aussi un moment de prière.
Et comme nous l’avons vu dans le dernier chapitre, cette prière
comprend aussi la louange ; cette pratique où les croyants disent tout
simplement merci à Dieu pour qui il est et ce qu’il fait.
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La louange est avant tout une réponse à Dieu. Lorsque Dieu agit et que
l’homme croit, le résultat est la bénédiction. En effet, tout ce que Dieu
fait est bon, agréable et parfait. Et donc, lorsque l’homme trouve
satisfaction et bonheur en Dieu, il ne peut pas garder tout ça à l’intérieur.
Il doit exprimer sa joie, il doit chanter, louer, remercier son Dieu et
l’adorer.
Dieu nous a créés de manière à ce que nous ne méritions rien. Ce n’est
pas une mauvaise chose. Cela nous donne la capacité d’aimer ; et aussi
de louer. Tout ce que nous méritons par nos propres œuvres est un ticket
direct pour l’enfer. Tout le reste, c’est la grâce de Dieu. Chaque instant
est un don de Dieu immérité. Et parce que nous ne méritons rien, tout ce
que nous recevons trouve sa source en Dieu. C’est pour cela qu’il est
digne de gloire et de louange. Puisque l’homme ne mérite rien, chaque
instant est une nouvelle raison pour louer Dieu. Chaque circonstance de
la vie est un don de Dieu. Ainsi, la louange de Dieu devrait être la
réponse la plus naturelle et la plus normale que les croyants devraient
avoir.
D’ailleurs, le terme hébreu « alléluia » dans la Bible est un impératif,
c’est un ordre de l’Eternel. Le mot signifie : « louez l’Eternel ! » La
louange envers l’Eternel n’est pas facultative. C’est un commandement.
Un pasteur prêchait dans un de ses messages sur les Psaumes : « Si tu es
heureux, loue l’Eternel ! Et si tu n’es pas heureux, loue l’Eternel jusqu’à
ce que tu le sois ! »
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Le résultat d’une vie consacrée à la gloire de Dieu est la joie. C’est celle
qui est bénie des bénédictions divines, qui trouve satisfaction. La joie est
une partie fondamentale de la vie chrétienne. Quelle perte d’échanger la
joie du Seigneur contre nos plaintes inutiles ! Paul écrivait : « j'ai appris à
être content de l'état où je me trouve » (Philippiens 4:11). Ce même Paul qui
fut lapidé, battu, fouetté, méprisé et rejeté, affirmait pouvoir être satisfait
peu importe la situation. Pourquoi ? Parce qu’il savait que tout ce qu’il
méritait était l’enfer et que chaque moment était un don de Dieu.
La louange, ce n’est pas de chanter une demi-douzaine de chants le
dimanche matin. C’est un mode de vie. C’est quelque chose qui se fait
« sans cesse. » Et ce n’est pas facultatif. Dieu veut que nous soyons
joyeux. Et cela n’est possible qu’en étant en communion avec lui. Ceci
n’est possible qu’en acceptant les différentes circonstances de la vie,
quelles qu’elles soient, en y voyant un don de Dieu et en ayant un cœur
reconnaissant. La louange, ce n’est qu’une manière de penser qui est
différente. Nous n’avons pas beaucoup d’influence sur les circonstances
de la vie. Mais nous pouvons les accepter avec joie, ou en nous plaindre.
Quel choix semble le meilleur ?
Quant à la louange dans l’assemblée de Dieu, elle reste une expérience
unique dans lequel tout un corps se met en accord pour rendre honneur
et gloire à Dieu. C’est un moment où toutes les louanges personnelles
des gens cumulent leur intensité pour former un écho puissant à la
gloire de Dieu. C’est un moment où toutes ces vies qui ont été bénies se
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mettent en harmonie pour célébrer Dieu avec toute leur âme, toute leur
force et tout leur cœur. Ce n’est pas simplement une pratique religieuse.
C’est un passage dans la nuée. C’est l’expérience de l’unité du corps de
Christ par l’œuvre du Saint-Esprit. C’est la joie des anges. C’est la
présence ressentie du Dieu Tout-Puissant.
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