Bondrée - Ville de La Tuque
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Bondrée - Ville de La Tuque
Chronique littéraire Bondrée, Andrée A. Michaud Roman d’une fin d’enfance autour de drames, ceci dans un lieu bucolique et idyllique. Bondrée est un village de vacanciers sis autour d’un lac à la frontière États-Unis (Maine) et Québec (Beauce). Les vacanciers sont tant américains que canadiens. L’action se déroule à l’été 1967. Sissi et Zaza, deux belles adolescentes sexy, sont successivement assassinées dans la forêt qui jouxte le lac. Chacune a eu une jambe sectionnée dans un vieux piège de braconnier. Deux inspecteurs Michaud et Cusack viennent enquêter chez les estivants. Andrée, douze ans, une enfant qui aime courir, explorer, qui connait tous les sentiers de Bondrée, Andrée donc sera aussi interrogée par les policiers. Cette Andrée est une observatrice, pas seulement de Sissi et de Zaza, mais aussi de la nature. Sa description de la chute aux Chauves-Souris est très évocatrice. On croit sentir les gouttes d’eau sur notre peau!! Andrée perçoit aussi les mensonges des adultes qui modifient la vérité pour lui éviter la dureté du monde des grands. En cet été 1967, elle sortira du monde de l’enfance et quittera Bondrée à jamais. Polar mêlé d’enfance et d’analyses psychologiques. Ce que ressentent les policiers, le stress post traumatique accompagné d’un autre problème d’allure psychotique qui affecte le meurtrier, les pensées et réflexions du premier individu qui sera suspecté donnent une belle intensité à ce livre. La composition au « je », le narratif par Andrée elle-même donne une légèreté au récit malgré les événements dramatiques qui y surviennent. L’action qui se déroule en 1967 permet d’excuser des énormités à mes yeux : le tabagisme généralisé chez les protagonistes de ce livre, les femmes à la maison et au fourneau et jamais dans l’action, l’alimentation déséquilibrée… ouf! L’auteure Andrée A. Michaud a prêté son nom à la narratrice du roman la petite Andrée. Selon ses remerciements en fin de livre, elle a connu dans son enfance un lieu équivalent à Bondrée qu’elle a transformé par son livre en lieu de fiction. Est-ce qu’elle aussi grimpait aux arbres et jouait avec les grenouilles? Judith Bourgault, membre du club de lecture de la Bibliothèque Annie-StArneault