Les bio-carburants Erreurs politiques de la droite et propositions

Transcription

Les bio-carburants Erreurs politiques de la droite et propositions
Les bio-carburants
Erreurs politiques de la droite et propositions
Synthèse : Emmanuel Marc Dubois
17 allée Doligé, 72000 Le Mans. Tél 06 07 99 75 40. mmnl.dubois@ free.fr
http://mmnl.dubois.free.fr/politique/environnement.html
Section
Comité Débats
Le Mans 1 - René Levasseur
Désir d’avenir en Sarthe
Suite au débat sur l’environnement organisé par Désir d’Avenir au Mans le
15 décembre, un groupe de travail s’est constitué au sein de la section 1 du
Mans. Cette synthèse regroupe des informations issue de réunions de travail
mais aussi de recherches et de rencontres avec divers responsables
Date ouverture 15 décembre 2006
Version
v1 - 21 janvier 2007
1) Constats
Tendances
Témoignages
Le réchauffement climatique devient un
problème majeur, engendrant des boulversements climatiques sans précédent.
– Al Gore, Une vérité qui dérange
– Michel Griffon, chercheur à l’INRA : « d’ici
25 ans, les canicules comme celle de 2004
seront systématiques ».
Poursuivre la réflexion
Des pays comme le Canada ou la Russie refusent de s’inscrire dans le protocole de Kyoto
car le réchauffement rendrait leurs territoire très fertiles (source Michel Griffon).
2) Causes
Explications
Sources
Les gaz à effet de serre
- le chauffage des habitations
- les industries
- les carburants
L’émission d’énergie à partir de masses fossiles (pétrole, charbon, uranium)
- le pétrole
- le nucléaire (ne dégage pas de CO2, mais
ne respecte pas un cycle écologique)
Poursuivre la réflexion
La problématique du chauffage des habitations et celle de l’industrie ont été ici écartées, bien
que traitées en partie dans les débats, pour focaliser l’attention sur les carburants.
Sont intervenus, de près ou de loin, dans la construction de ce document :
Nelly Heuzé, conseillère générale et responsable de Désir d’Avenir en Sarthe, Alain Cruchet,
responsable de CUMA, Stéphane Le Foll, député Européen, Philippe Pastoureau, agriculteur
spécialisé en TCS, Julien Croiseau, militant, Yannick Lapeyre, Directeur technique de la
Communauté de communes de Villeneuve sur Lot, Franck Lucenti, employé GDF, Philippe Beilin,
sympatisant, Claude Jean, secrétaire de section LM1, Jacques Lemonnier, trésorier de section,
Marcel Renault, militant, Carole Aeschbacher, militante, Géraud Guibert, responsable national
PS à l’écologie, Michel Griffon, chercheur à l’INRA, Patrick Herbelin, assistant parlementaire et
conseiller municipal, Olivier Dourte, directeur de cabinet de la CCV (liste non exhaustive).
3) Les carburants
L’essentiel de la consommation en carburants est issue du pétrole. Des alternatives ont été
étudiées pour réduire cette consommation. En voici les grandes lignes.
Carburant
Constats
Essence « classique »
- Issue du pétrole, donc non écologique.
- L’augmentation croissante des véhicules diesel en réduit son
utilisation au point que la France exporte de l’essence du fait du
déséquilibre entre véhicules à essence et véhicule diesel.
- inflammable
Gasoil
- Issu du pétrole, donc non écologique
- Rendement énergétique : 0,917 (source ADEME 2002)
- inflammable
Ethanol
(et Flex fuel™)
- Rendement médiocre, il faut 1,4 litre d’ethanol pour rouler autant
qu’avec 1 litre d’essence à laquelle il se substitue.
- Nécessite un procédé industriel (distillerie) coûteux et polluant.
Contrairement au Brésil qui utilise l’énergie des résidus de Canne
à sucre, la production d’éthanol à partir de la betterave consomme
aujourd’hui de l’énergie externe (actuellement fossile).
- Utiliser l’éthanol en substitution à l’essence n’économise pas de
pétrole mais augmente l’export d’essence raffinée en France.
- inflammable
Esther méthylique
d’huile végétale
(EMHV = diester™)
- 90% d’huile végétale à laquelle on ajoute 10% d’Ethanol via un
procédé industriel. L’Ethanol provient notamment de la betterave.
- Rendement de 2,99 pour l’EMHV de colza et 3,16 pour l’EMHV
(esther méthylique d’huile pure) de tournesol.
- propriétés très proches du gasoil.
- pas tout à fait écologique, du fait de la procédure d’estherification.
- miscible au gasoil, réversible (on peut revenir à 100% de gasoil)
- améliore la lubrification du moteur
Huile pure (HVP)
- ne s’enflamme pas à froid
- biologique (la biomasse capture le CO2 et l’énergie qu’elle restitue
comme carburant ou aliment.
- Rendement de 4,68 pour le colza et 5,48 pour le tournesol
- miscible au gasoil, mélange réversible
- fonctionne très bien à 100% dans un moteur diesel sous réserve de
modifications mineures (pression des injectueurs, démarrage à froid
actuellement avec du gasoil)
- améliore la lubrification du moteur
- divise par trois les émissions de CO2 (tournesol)
- réduit à néant les émissions de souffre (tournsol)
- réduit de 25% les émissions de dérivés azotés (tournesol).
Poursuivre la réflexion
Rudolf Diesel a présenté son moteur lors de l’exposition universelle de 1910. Il fonctionnait à
l’huile de Lin. N’importe quelle huile peut fonctionner avec un moteur diesel, dès lors que celuici est correctement réglé. Depuis le 1er janvier 2006, les agriculteurs peuvent mettre de l’huile
végétale pure dans leur tracteur. Les collectivités peuvent en mettre dans une partie de leur
flotte mais doivent s’acquiter de la TIPP !!! D’autre part, l’IFREMER étudie des algues dont le
rendement serait 30 fois supérieur au gasoil.
4) La politique de la droite est absurde en matière de bio-carburants !
La directive européenne sur les bio-carburants permet d’utiliser de l’huile végétale pure dans les
véhicules diesel. Le gouvernement a refusé en 2005 d’adapter la loi française pour reconnaître la
qualité de carburant aux huiles pures en argumentant que la TIPP (taxe intérieure sur les produits
pétroliers) était inapplicable à l’huile.
La même année, la ville socialiste de Villeneuve sur Lot, à l’initiative de son maire Jérôme
Cahuzac, a décidé de mettre de l’huile pure dans les bennes de ramassage des ordures, ces
engins étant les plus gros consommateurs de carburant. L’expérience, hors la loi en France mais
en accord avec la directive européenne, a été suivie par l’Institut Français des Huiles Végétales
Pures (IFHVP) et a démontré qu’un mélange à 30% d’huile pure avec du gasoil ne nécessitait
aucune modification des véhicule et permettait de diviser par trois les émissions de CO2. Après 6
mois d’expérience, la ville a équipé la moitié de sa flotte qui roule désormais à 100% d’huile pure.
La droite a immédiatement réagi en poursuivant en justice, par l’intermédiaire du préfet de Lot &
Garonne, la communauté des communes de Villeneuve sur Lot. Condamnée une première fois,
elle a été autorisée en appel à poursuivre son expérience.
Fin novembre 2006, menacée de sanctions par l’Europe, la France adaptait sa législation pour
autoriser les collectivités à mettre de l’HVP dans une partie de leur flotte. Toutefois, le ministre du
budget, Jean-François Coppé, s’opposait à son utilisation dans les transports en commun.
Sur ce point, l’allemagne est très en avance puisque de nombreux bus roulent à l’huile pure
(plusieurs centaines de pompes à huile sont installées là bas).
Une incitation au piratage !!!
La loi française permet aujourd’hui d’utiliser de l’huile pure sous certaines conditions. Les
agriculteurs peuvent en mettre dans leur tracteur sans payer la moindre taxe. Par contre, une
collectivité doit s’acquitter de la TIPP réduite, en contradiction avec la législation européenne.
Quant aux particuliers, mettre de l’huile pure dans leur moteur diésel leur est interdit. Cela conduit
de plus en plus à du «piratage» dans la mesure où le gasoil est désormais plus cher que les
huiles «premier prix» en supermarché. Plusieurs centaines (milliers ?) de personnes en France
mettent désormais de l’huile en complément de leur plein d’essence... À raison ! Cela s’inscrit
dans un cycle écologique et améliore la lubrification du moteur, tout en poluant moins.
Un risque économique mal maitrisé.
La taxe sur les produits pétroliers ne peut légalement s’appliquer à l’huile pure. Cela ne doit pas
pour autant constituer un argument pour interdire l’utilisation de l’huile pure, comme le fait le
gouvernement. La production d’huile pure ne peut dépasser 20% des besoins en carburants en
France. En l’absence de TIPP sur les huiles, le manque à gagner pour l’État ne serait que de 2
à 4 milliards d’Euros, à comparer aux 15 milliards de cadeau fiscal que Jacques Chirac propose
de faire aux entreprises en divisant par deux l’impôt sur les bénéfices des grandes entreprises.
D’aurtre part, cette absence de taxe serait compensée par la taxe Carbone proposée par Nicolas
Hulot. Enfin, on peut s’interroger sur la phase d’Estherification qui réduit les performance.
Un livre creux.
S’il y a un sujet sur lequel Nicolas Hulot n’a rien à apporter, c’est bien celui des bio-carburants. Il
ne consacre que deux pages au sujet en ignorant tout du potentiel des huiles pures.
D’autre part, la taxe carbone, telle qu’elle est proposée, est largement insuffisante. Non seulement
elle a une influence nulle sur le prix des carburants, mais en plus, sa progression est inférieure à
l’inflation.
On n’est pas au brésil !
De l’avoeu même des ingénieurs s’étant penchés sur le sujet, il vaudrait mieux acheter de
l’éthanol au Brésil plutôt que de le fabriquer en France ! Si la production à partir de la canne à
sucre est écologique, il n’en est rien pour la betterave. Alors faut-il sauver l’industrie betteravière
ou inciter celle-ci à trouver d’autres voies ?
D’autre part, l’éthanol se substitue à l’essence, que l’on produit en trop grande quantité en France.
Faut-il brûler autant de pétrole et exporter plus (mais vers qui ?) ou produire de l’huile pure pour
distiller moins de pétrôle ? Un ultar libéral préfèrera remplir les caisses sur le dos de la planète.
Un humaniste pensera d’abord à sauver la planète.
5) L’huile végétale pure de tournesol,
bio-carburant écologique
Deux plantes présentent aujourd’hui des caractéristiques
intéressantes pour produire du carburant vert. Mais là
où le colza nécessite des traitements importants pour
le produire, le Tournesol présente peu de sensibilité
aux maladies. Ses graines permettent de générer 2kg
d’aliments pour bétail pour chaque litre d’huile produit
(on importe actuellement 85% des tourteaux des USA,
constitués de soja transgénique).
Le Tournesol n’appauvrit pas la terre, il augmente même
la production des semences qui le suivent. Il consomme peu d’eau. Ses tiges peuvent fertiliser le
sol ou être en partie utilisées pour fabriquer des briques (et ainsi fossiliser du carbone). Il peut être
produit en TCS (sans labour).
Le tournesol est donc compatible avec une production alimentaire écologique. Non seulement il
permet de produire un bio-carburant mais il permet aussi de réduire le recours aux engrais pour
produire de l’agriculture alimentaire.
Produire du bio-carburant tournesol est compatible avec la production alimentaire.
Il faut toutefois trouver des solutions de régulation de la production car on ne pourra pas remplacer
à 100% le gasoil avec les consommations actuelles.
6) À plus long terme
La pile à combustible et le moteur à hydrogène ne règleront rien : il s’agit de moyens de stocker
l’énergie et non de la produire. Les moteurs électriques permettront de remplacer à terme les
voiture à essence grâce notamment au Varistart™, invention française qui permet de réduire l’effort
au démarrage (celui consommant le plus d’énergie), système qui peut également être bénéfique
aux éoliennes. En matière de carburants, les expérimentations sur les algues promettent des
rendements énergétiques trente fois supérieurs au gasoil.
7) Propositions
- Supprimer la TIPP sur l’Huile Végétale Pure utilisée comme bio-carburant afin d’en
promouvoir l’utilisation en priorité dans les poids lourds.
- Imposer à court terme l’utilisation de l’Huile pure dans les moteurs des véhicules de
convois dangereux (elle ne brûle pas à l’air libre).
- mettre en place une aide fiscale pour l’adaptation à l’HVP 100% des moteurs des poidslourds existants.
- Arrêter la production de flex-fuel™ et réduire la production d’éthanol.
- Mettre en place une taxe carbonne (qui ne s’appliquerait pas à l’HVP) quatre fois
supérieure à ce que préconise Nicolas Hulot (sans cela, cette taxe n’aura aucun effet).
- Faut-il rétablir la vignette automobile pur financer les énergies propres ?
- Inciter les fabricants automobile à adapter les systèmes de démarrage des moteurs
diesel pour les rendre totalement compatibles avec l’huile pure (sans démarrage au
gasoil en cas d’utilisation à 100%).
- augmenter les budgets de la recherche sur les algues.
- aider les CUMA à développer les TCS.
- aider les collectivités en les incitant à rouler à l’HVP.
Depuis que les bennes à ordure de Villeneuve sur Lot roulent à l’huile,
les éboueurs n’ont plus mal à la tête quand ils rentrent chez eux.

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