When, where, et la distinction temps et lieu

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When, where, et la distinction temps et lieu
Lucie Gournay, WHEN, WHERE, et la distinction temps et lieu
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Présentation
Lucie Gournay est Maître de Conférences, Habilitée à Diriger des Recherches, à l’Université Denis
Diderot (Paris 7). Son sujet d’étude privilégié est la catégorie de marqueurs (coordonnants, marqueurs
en WH-…) qu’elle aborde dans le cadre d’une approche TOE (Théorie des Opérations Enonciatives)
critique. Elle est membre rattaché de CLILLAC (Paris 7) et participe aussi aux groupes de recherche
SESYLIA (Paris III) et INLEX (Paris 7). Dernièrement, elle a co-édité un numéro des Cahiers de
Recherche en Grammaire Anglaise (Ophrys, T.9) sur l’inversion du sujet.
Abstract
Lucie Gournay’s goal in this paper is to put forward the specific referential work of WHEN by
comparison with the other “adverbial” WH- marker, WHERE. On the basis of previous enunciative
studies, she shows that the traditional distinction, i.e. temporal location vs spatial location, does not
suffice to explain the distributional properties of the two markers and that this distinction cannot be
invoked without relying on a theoretical paradox. After analyzing various uses of WHEN and WHERE
(most notably in questions and adverbials), the author proposes a new distinction that involves two
types of qualification for the propositional content, and which can be formulated in terms of topological
properties.
WHEN, WHERE, et la distinction temps et lieu1
Lucie Gournay, Université Diderot-Paris 7, Equipe CLILLAC.
Il est admis dans la littérature grammaticale et linguistique que l’on peut établir un
parallèle entre le couple de marqueurs WHEN / WHERE et la distinction temps/lieu.
Pourtant, il existe plusieurs indices qui laissent supposer que ces marqueurs renvoient à des
données plus abstraites que les dimensions locatives intuitivement envisagées. C’est le cas
de plusieurs observables qui suggèrent qu’il y a une asymétrie entre WHEN et WHERE,
asymétrie qui ne peut s’expliquer en termes de simple opposition temps/lieu.
Si, par exemple, on considère la composition dérivationnelle, on aboutit aux observables
suivants :
(1) somewhere, anywhere, everywhere / *somewhen, *anywhen, *everywhen
Pour expliquer l’asymétrie de dérivation morphologique entre les deux marqueurs2, qui se
manifeste ici dans la suite Quantifieur + WH-, on peut dans un premier temps supposer
qu’elle nous révèle quelque chose sur la façon dont, en anglais, on conçoit le temps, par
rapport au lieu, ce dernier étant compatible avec la quantification indéfinie exprimée par
some, any et every. Cependant, une telle hypothèse n’est pas recevable puisque dans la
langue on a par ailleurs some time, any time, everytime en parallèle à some place, any
place, every place. Ceci signifie que si la forme *somewhen n’est pas attestée dans la
langue, cela ne vient pas d’une incompatibilité entre l’expression d’une donnée temporelle
indéfinie et celle d’une quantification indéfinie.
Le fait que l’asymétrie révélée en (1) ne puisse s’expliquer par une simple différence de
référence locative sémantique indique que les marqueurs WHERE et WHEN ne se
singularisent pas par l’opposition classique lieu / temps.
De plus, en dehors des différences entre WHERE et WHEN qui ne trouvent pas
d’explication dans le renvoi à l’opposition temps / lieu, on note aussi que les deux
marqueurs ont chacun des emplois dans lesquels ils ne renvoient pas à des coordonnées
1 Je remercie chaleureusement Aliyah Morgenstern pour sa relecture à la fois encourageante et critique.
2 On peut prendre aussi en compte le fait que WHERE + préposition (cf. wherein, whereupon, etc) est un
segment très productif, alors que WHEN + préposition n’est pas attesté.
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spatiales et temporelles concrètes 3.
(2) If to be a Christian means to say yes where I otherwise say no, or where I do not
have the right to say anything at all, then my only choice is to refuse to be a Christian.
(NewBrown)
(3) Later, we watch TV together, as a family, and not for the first time recently I wonder
how an evening can be so ordinarily domestic when life isn’t that way. (Nick Hornby,
2002, How to be Good)
En (2), l’emploi de WHERE est associé à l’idée d’adversativité ; de même en (3), avec
WHEN, on ne peut pas parler de référence locative, puisque la relation <life- not that way>
réfère à une propriété générique, non délimitée temporellement. On peut vouloir expliquer
les emplois non locatifs de WHEN et WHERE en parlant de métaphorisation. Les deux
marqueurs référeraient alors à des données locatives concrètes en premier lieu, puis par jeu
de dérivations, arriveraient à avoir des emplois plus figurés ou abstraits : dans ce cas, ils
désigneraient un espace-temps discursif. Cette analyse, déjà discutable d’un point de vue
théorique puisque la primauté du concret, spatial ou temporel, sur l’abstrait ne fait pas
l’unanimité4, a aussi le désavantage de ne pas rendre compte de la distribution de WHEN et
WHERE dans ces emplois figurés. En effet, dans la plupart des cas, WHEN et WHERE ne
sont pas interchangeables avec la même valeur non locative, bien que pouvant, comme en
(2) et (3), exprimer tous deux une relation d’adversativité. Quelle est la spécificité d’une
relation d’adversativité explicitée par WHERE par rapport à WHEN ? Il s’agira dans cet
article de proposer une approche globale des deux marqueurs qui apportera, entre autres,
une réponse à cette dernière question.
La première partie portera sur l’analyse en termes de métaphorisation. L’idée défendue
sera qu’il y a un paradoxe, dans les faits, entre les analyses formulées dans la littérature
TOE5 sur WHEN et les postulats épistémologiques normalement adoptés.
Dans une seconde partie, les propriétés formelles observables des deux marqueurs seront
dégagées et interprétées pour aboutir à la formulation d’une distinction WHERE / WHEN
fondée sur des propriétés topologiques6.
1. Analyses de l’invariance : le cas de WHEN
Dans plusieurs approches appelées « sémantiques », l’analyse consiste à dégager la
procédure référentielle invariante déclenchée par la mention d’un marqueur (que ce soit
une forme grammaticale, lexicale, un agencement particulier etc.). Le but est ainsi de
mettre au jour l’opération qui singularise le marqueur en question et en même temps
prévoit ses variations de sens, puisque cette procédure invariante est de fait compatible
avec certaines opérations de détermination qui s’y ajoutent.
Ce but de la recherche de l’invariance – un programme qui déjà démarque théoriquement
3 J’entends qu’il y a référence concrète au temps, quand on renvoie à une donnée envisagée intuitivement
comme « formulable » en termes de dates, heures, durée, avant, après etc. D’un autre côté, il y a référence
concrète à l’espace ou au lieu, lorsque l’on évoque une donnée qui peut être définie en fonction de
l’interaction entre des capacités visuelles et des coordonnées topologiques (latitude/longitude).
4 A ce sujet, on peut se reporter à Victorri 1997, Dufaye 2006.
5 Sigle désignant la Théorie des Opérations Enonciatives, initiée par A. Culioli.
6 Il s'agira de faire appel aux propriétés de fermé et ouvert, propriétés géométriques se conservant quelle que
soit la déformation subie.
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– cache une variété de points de vue méthodologiques et épistémologiques, qui sont censés
démarquer les approches entre elles.
1.1 Métaphore et emploi prototypique
Si l’on prend l’exemple de WHEN, on peut citer, par exemple, l’analyse fournie dans
Lapaire et Rotgé 1991. La méthodologie adoptée consiste, à partir des différentes
interprétations ou valeurs du marqueur, à reconstruire la procédure « psychogrammaticale » stable associée à WHEN. Certaines propriétés distributionnelles
importantes sont rappelées. En ce qui concerne la distinction WHEN/WHERE, les auteurs
signalent que le « WHERE en position conjonctive s’emploie moins fréquemment que
WHEN » (ibid, 687). Cette donnée souligne un décalage entre WHEN et WHERE qui peut
rejoindre l’observable en (1). Cependant, cette propriété ne semble pas incluse dans
l’hypothèse finale qui permet de singulariser WHEN de WHERE.
La spécificité de la démarche dans Lapaire et Rotgé 1991, c’est qu’elle se fonde sur la mise
en évidence d’un processus de métaphorisation, qui fait le lien entre l’opération de base
concrète du marqueur et ses valeurs dérivées plus abstraites.
« -EN est le marqueur d’un lien fondamental à la temporalité. Temporalité pure dans
les interrogatives et les relatives. Dans les conjonctives, celle-ci peut être utilisée à
d’autres fins : causalité et adversité. » (ibid, 687)
Cette conclusion sur WHEN se fonde sur le principe que l'on peut prédire qu’un relateur de
« temporalité pure » peut être utilisé, dans certains contextes7, avec une valeur plus
abstraite. Ainsi, l’invariance de WHEN est toujours l’expression d’un lien de temporalité,
mais des valeurs dérivées sont observées et justifiées par le processus de métaphorisation
supposé.
L’autre spécificité de la démarche de Lapaire et Rotgé 1991, et qui est forcément liée à la
première, se situe dans la façon de concevoir l’emploi prototypique du marqueur.
Visiblement, comme dans d’autres approches cognitives fondées sur l’idée de métaphore,
tous les emplois d’un même marqueur ne sont pas traités sur un plan d’égalité. On
distingue, avant l’analyse, un emploi prototypique, censé dénoter la procédure de départ, et
des emplois secondaires, dérivés de l’emploi prototypique. Parfois des arguments
diachroniques sont utilisés pour justifier cette prédominance, favorisant toujours les
données concrètes ou/et perceptibles ; mais il n’est pas dit que ces arguments soient
toujours vérifiables8, ni qu’ils soient pertinents pour décrire la polysémie d’un marqueur
dans un état de langue donné.
1.2 La forme schématique et le paradoxe du centrage sur la temporalité
Dans la perspective de la TOE, l’invariance d’un marqueur est appelée sa forme
schématique (désormais FS). Elle est reconstruite à partir de la prise en compte des
différents emplois du marqueur (valeurs et distributions), mais contrairement à ce qui vient
d’être vu, tous les emplois du marqueur sont censés « refléter » de la même manière la FS.
Ainsi, on ne distingue plus d’emploi prototypique premier, et l’on ne postule pas de
7 A ce propos, la citation rappelle aussi qu’il y a dans les conjonctives un potentiel de dérivation plus fort
que dans le contexte des interrogatives et des relatives. Cette observation a son importance : on pourrait en
effet vouloir expliquer ce qui bloque la variété des valeurs de WHEN dans les interrogatives et les relatives.
8 Comme j’ai pu le rappeler à propos de l’emploi interrogatif soi-disant « premier » des marqueurs en WH-.
(cf. Gournay 2004)
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dérivation métaphorique du concret vers l’abstrait.
Pourtant, dans les études TOE sur WHEN, on remarque un tiraillement continuel entre
d’une part la mise en oeuvre des principes théoriques et de l’autre, l’intuition du linguiste,
qui ne peut s’abstraire de la valeur temporelle du marqueur.
Dans Roussel 2003, il est question de rendre compte du WHEN que l’on trouve dans
l’énoncé she had been healthy and beautiful when he married her, et qui n’est
paraphrasable ni par AS, ni par WHILE ou AFTER etc. Selon l’analyse proposée, WHEN
signale ici un certain type de contraste, qui découle en partie des temps présents dans les
deux RP.
Bien qu’à plusieurs reprises, l’auteur évoque la possibilité d’entrevoir WHEN non pas
comme un invariant temporel mais comme un « opérateur privilégié de l'expression de
relations temporelles », elle définit finalement WHEN comme un opérateur de
temporalité :
« Il en est ainsi pour when. De son invariant qui repose sur l'expression d'un déficit
informationnel, d'une quête d'un sémantisme (WH-) et sur le rattachement
métaphorique au temps (-EN), il tire bien la possibilité de fonctionner comme relateur
entre deux relations S/P.». (Roussel 2003)
Cette reconsidération de la valeur temporelle de WHEN en tant que dénotant l’opération de
base, ne peut se faire, comme on le voit dans la citation, qu’en faisant appel au processus
de métaphorisation, contradictoire avec les fondements épistémologiques de départ. De
plus, on remarque le caractère peu circonscrit du fonctionnement de WHEN, ce dernier se
réduisant à un relateur inter-propositionnel pour lequel toutes les dérives métaphoriques
sont envisageables. Or, même dans le flou de la métaphore, il y a des limites puisque, bien
que WHERE puisse aussi signaler un certain type de contraste (voir (2)) les marqueurs
WHEN et WHERE ne sont pas interchangeables dans les énoncés où ils prennent cette
valeur indéfinie de contraste. Ceci suppose qu’ils convoquent chacun une opération
singulière, à dégager, qui permet de les circonscrire quel que soit leur contexte d’apparition
ou leur valeur.
Dans une étude plus globale sur WHEN, L. Constant présente l’opération invariante du
marqueur : celle d’un renvoi à la temporalité. Elle utilise la distinction quantitatif (T-based)
ou qualitatif (S-based) pour qualifier les repérages effectués par WHEN, de sorte que l’on
distingue deux types de relations explicitées par WHEN :
- dans le cas d’un repérage à prépondérance quantitative, le contenu de la proposition
principale est situé sur un axe temporel,
- dans le cas d’un repérage à prépondérance qualitative, la temporalité première de
WHEN se change en adversativité ou causalité.
Le paradoxe réside dans le fait que l’opération déterminée quantitativement équivaut à
l’opération hors détermination. Autrement dit, la FS se confond avec l’une des valeurs en
contexte du marqueur, ce qui signifie que dans l’analyse proposée la valeur temporelle de
WHEN est considérée comme plus importante que les autres valeurs.
Ce paradoxe est d’autant plus saillant que l’idée défendue dans Constant 2006 est que
l’emploi de WHEN, à valeur causale, adversative ou même temporelle, dépend largement
des formes présentes dans le contexte. Ainsi, l’auteur propose d’enlever WHEN dans
certains exemples et montre que, sans ce connecteur, la valeur relationnelle entre les
propositions demeure, grosso modo, la même.
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L’analyse de Constant 2006 se fonde sur « les configurations thématiques »9 de Wyld
2001. Dans ce travail de formalisation de la subordination, l’auteur traite à plusieurs
reprises de WHEN et, dans le cadre d’une comparaison de WHEN et IF dans les énoncés
dits « génériques » (voir 4), il formule la FS de WHEN.
(4) WHEN (ever) /IF the red light is flashing, they’re doing an experiment (ibid, 125)
Avant la formulation de la FS, WHEN est décrit comme référant fondamentalement à un
repère temporel t, qui demeure indéfini, contrairement à WHILE ou AFTER10. Ce caractère
indéfini de la localisation exprimée est crucial et entraîne la multiplication des valeurs du
marqueur en contexte. Si l’on retrouve l’indéfinitude décrite dans la FS, il est frappant de
voir à quel point la temporalité en est absente. En effet, WHEN est présenté comme la
trace d’une simple pré-construction de q, avec passage déjà effectué sur le plan de
validation en I ou E11, ce qui implique une « évacuation concomitante de la valeur
complémentaire » (ibid, 129). Dans cette formulation, rien ne dit en soi que la préconstruction de la référence de la subordonnée ou l’évacuation du complémentaire puisse
être associée à du temporel. Ce qui explique le commentaire ajouté suivant :
« Précisons tout de suite12 qu’étant donné la nature du problème à traiter, le travail sur
le domaine notionnel envisagé ici est d’ordre quantitatif, ce qui implique que les
zones I et E sont à associer ici respectivement à l’existence et à la non-existence de q
dans le temps, (…) » (Wyld (2001), 129, c’est moi qui souligne)
On retrouve le paradoxe vu dans Constant 2006 mais sous une autre forme puisque cette
fois, le repérage opéré par WHEN est toujours d’ordre quantitatif (ce qui, pris au pied de la
lettre, est problématique en TOE).
Ainsi, dans un travail comme celui de H. Wyld où la formalisation est centrale, il est
intéressant de constater un nouveau décalage entre une expression « libre » qui insiste sur
le caractère temporel de WHEN, et une expression contrainte par les outils formels, qui
demeure extrêmement générale (« WHEN préconstruit la validation de q »).
Au terme de ce rapide parcours des études orientées vers une recherche sur l'invariance de
WHEN, on constate que l’intuition selon laquelle WHEN est un localisateur temporel est
plus forte et supplante, dans l'optique TOE, non seulement les observations qui
contredisent cette intuition, mais aussi les objections théoriques parfois avancées par les
auteurs eux-mêmes. De fait, c’est comme si on disait de SOME qu’il s’agit d’un marqueur
de quantité, dérivant ses emplois qualitatifs d’une métaphorisation de la quantité. Dans
l’état actuel du débat en TOE, cette présentation serait vivement critiquée.
9 Les configurations thématiques rendent compte des différents types de relations inter-propositionnelles.
10 « Fondamentalement, le marqueur WHEN doit être considéré comme l’image de la localisation
temporelle de la relation prédicative qu’il introduit. Par ailleurs, il convient d’insister qu’il est en soi
parfaitement indéfini, intrinsèquement doté ni de capacité référentielle, ni de capacité aspectuelle (capacité
« structurante ») en ce qui concerne la localisation temporelle en question, caractéristique qui le rend
compatible avec diverses fonctions dont celle de (i) représentant-image d’une localisation t singulative de q
(énoncés spécifiques) ; (ii) représentant-image d’une classe des repères t localisant q (énoncés génériques) ;
(iii) représentant-image d’une localisation t « en creux » (interrogation) ; (iv) représentant-image d’une
localisation t « en plein » (circonstant, adverbe relatif). » (Wyld 2001, 128)
11 En TOE, le plan de validation est délimité en zones : l’Intérieur (I) est le domaine du « RP est le cas » et
l’Extérieur (E), celui du « RP n’est pas le cas ».
12 ...tout de suite après qu’il a formulé la FS.
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Dans la partie suivante, l’objectif sera de montrer qu’une autre voie d’analyse est possible
et moins paradoxale, dans le cadre de la TOE. En prenant en compte les avancées des
travaux de Wyld 2001, Constant 2006 mais aussi de Mélis 1997, et en les associant à des
observables déterminants, une nouvelle contribution sur les propriétés schématiques de
WHEN et WHERE sera apportée.
2. Pour une distinction topologique des marqueurs WHEN et WHERE
Le travail présenté ici s’inscrit dans le cadre d’une étude de la catégorie des marqueurs en
WH-. Le but consiste à tenter de comprendre comment s’organise ce système de marqueurs
inter-propositionnels (voir Danon-Boileau 1984, Gournay 2004) : quelle est la fonction
référentielle qu’ils ont en commun et quelles sont celles qui font leur diversité finie ?
L’hypothèse émise dans Gournay (2005, 2006) est que les marqueurs en WH- trouvent leur
spécificité commune dans le repérage entre deux relations prédicatives, dont une RP1
repérée et une RP2 envisagée comme apport qualitatif accessible dans le discours. Ce
repérage s’accompagne d’une référence, via la partie suffixale, à l’élément de la RP1 qui
sera ainsi déterminé. Cet élément demeure l’inconnu : il s’agit d’un élément constitutif de
la RP1 en tant que lexis repérée et cet élément n’est pas définissable selon les critères
sémantiques classiques. Autrement dit, WHO, WHAT, WHERE, WHEN etc. ne
renverraient pas, au sein d’une RP, respectivement à la personne, à un élément neutre, à un
lieu, à un temps, mais à des éléments plus abstraits qui désigneraient les « éléments
fondamentaux » associés à la construction d’un « dire » formalisé en proposition complète.
En ce qui concerne WHEN et WHERE, plusieurs observables amènent à postuler que la
distinction qui aide à les singulariser est fondée sur des propriétés de représentation
abstraites pouvant être schématisées en termes de propriétés topologiques. Ainsi, avec
WHEN et WHERE, qui réfère au domaine de la circonstance (au sens large), deux types
d’apport qualitatif sont distingués :
- qualification délimitante (WHEN) : la circonstance est cruciale à la validation de la
RP1 qui est envisagée comme formant un bloc distingué d’un complémentaire
(RP1’) ;
- qualification spécifiante (WHERE) : on détermine la RP1 en fonction de propriétés
internes, sans que le renvoi à un complémentaire ne soit pris en compte.
C’est la distinction topologique fermé / ouvert qui semblerait le mieux représenter ces deux
types de qualification, la RP1 étant
- avec WHEN, délimitée explicitement par rapport à d’autres RP envisageables ;
- avec WHERE, envisagée en fonction de propriétés internes, sans qu’un bornage ne
soit pertinent.
Ceci va être démontré et expliqué en 2.1.
2.1. L’asymétrie WHEN/WHERE à travers quelques observables
Dans les propositions interrogatives, WHEN et WHERE réfèrent systématiquement à des
données temporelles et spatiales. Dans ce contexte, il est intéressant de constater que s’il
n’y a pas de variation de sens pour les marqueurs, on constate néanmoins des propriétés
formelles distinctives qui méritent d’être expliquées.
Tout d’abord, on remarque une première propriété formelle importante, difficilement
explicable en termes de différence temps/lieu.
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7
(5) a. When did you last see it? / Where did you last see it?
b. ?*When have you last seen it?13 / Where have you last seen it?
L’incompatibilité de la « vraie » question en WHEN avec du prétérit est généralement
expliquée par la référence temporelle indéfinie à du passé. Pourtant, la référence à un lieu,
en tant que tel, peut aussi être liée à une référence passée, comme l’adverbe last l’explicite
en (5). De plus, il est intéressant de constater que les questions en WHEN + present perfect
redeviennent acceptables à partir du moment où elles prennent une valeur rhétorique. On
trouve en effet 3 types de « fausses » questions, qui implicitement posent qu’il n’y a pas de
donnée temporelle permettant la validation de la RP1 :
(6) a. When have I ever touched anything of yours? (BNC An alternative assembly book.
Hoy, Mike and Hoy, Linda. Harlow: Longman, 1991)
b. Since when have you been interested in my knittin'? (BNC Goodnight Mister Tom.
Magorian, Michelle. Harmondsworth: Puffin, 1983)
c. When has the manufacture of literature been so public? [BNC Guardian, electronic
edition of 19891213]/ And when has she done this ? (BNC conversations recorded by
`Margaret2' (PS6RG) between 20 and 27 February 1992)
Comme on peut le voir dans les illustrations en (6), l’orientation négative construite par la
question se fait par l’intermédiaire de WHEN + perfect le plus souvent associé à un autre
marqueur. Les deux marqueurs les plus représentés dans notre corpus14 sont EVER et
SINCE, qui dans ce contexte peuvent se paraphraser par : quand est-ce que j’aurais tripoté
tes affaires / et depuis quand tu t’intéresses à mon tricot ?. Un dernier cas de figure (voir c)
rassemble des marqueurs variés qui signalent aussi la reprise d’un dire non pris en charge
par l’énonciateur.
Ainsi, WHEN est compatible avec le présent perfect dans les cas où la validation de la RP1
est attribuée à un locuteur (le co-énonciateur en a et b), mais remise en cause par
l’énonciateur15. Cette distribution n’est pas observée pour WHERE qui ne s’associe pas à
des marqueurs aspectuels ou autres pour construire syntaxiquement une valeur rhétorique.
Ce qui est crucial ici, c’est que lorsque l’énonciateur prend à sa charge la validation
(généralement positive dans les questions) de la RP1 seul le prétérit est envisageable avec
WHEN alors qu’avec WHERE la variation aspectuo-temporelle n’est pas limitée. Si la
délimitation quantitative opérée par le prétérit est nécessaire avec WHEN, c’est que la RP1
est construite en altérité existentielle16, par rapport à une RP1’ complémentaire, pour
laquelle la RP2 ne s’applique pas. Ainsi, le champ temporel représenté par WHEN
correspond à la condition sine qua non qui permet le repérage de la RP1 à l’intérieur du
domaine de validation.
Cette première différence entre les fonctionnements des marqueurs va de pair avec une
seconde propriété formelle, déjà vue et analysée dans Mélis 1997 : contrairement à
WHERE, WHEN ne peut référer qu’à une donnée en rupture avec To :
13 Si l’on regarde sur Internet, on trouve la forme « when have you last… », sans problème, mais justement
avec une polarité négative (cf. question rhétorique discutée dessous).
14 166 occurrences trouvées sur le BNC.
15 Comme me le fait observer Aliyah Morgenstern, WHEN + Présent perfect ne se cantonne peut-être pas à
cette valeur peut-être trop restreinte de « remise en cause ».
16 cf. Citation de WYLD 2001, donnée plus haut
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8
(7) a. When can you be seen? / When is he landing?
b. Where can you be seen? / Where is he landing?
Dans les deux séries, on a les mêmes formes verbales du présent et à chaque fois des
segments énonçables. Cependant, en a., les événements représentés sont identifiés à un
champ temporel visé, en rupture avec To, alors qu’en b., l’ancrage en To est
l’interprétation la plus probable. Cette nouvelle asymétrie explique sans doute, comme le
montre aussi Mélis 1997, pourquoi l’auxiliaire modal WILL n’est pas attesté pour référer à
une visée dans le cadre d’une proposition temporelle introduite par WHEN, alors qu’avec
WHERE, il est nécessaire.
En dehors du contexte des interrogatives et des relatives, WHEN et WHERE peuvent
apparaître dans des relations inter-propositionnelles à valeurs variées, avec un spectre plus
large en ce qui concerne WHEN. Le point intéressant, c’est que les deux marqueurs sont
compatibles avec l’expression d’une relation adversative17 :
(9)
‘I felt bad.’
‘What about?’
‘Sleeping with you when I’ve got a husband and two kids, presumably.’ (Nick
Hornay, 2002, How to be Good )
(10) Where Americans used to think of a single vacation each summer, they now
think about how many vacations they can have. (Newbrown)
Une interprétation locative provoquerait un non-sens, comme on peut le voir en ajoutant
ONLY devant WHEN et WHERE :
(9’) ?*Sleeping with you only when I’ve got a husband and two kids
(10’) ?* Only where Americans used to think of a single vacation each summer, they
now think about…
Comme le montre Constant 2006, l’interprétation adversative est construite grâce à une
interaction de facteurs. En (9), on peut évoquer l’existence d’une hétérogénéité qualitative
consensuelle entre ce qui est exprimé dans la RP1 « sleeping with you » et ce qui est
exprimé dans la RP2 « I have a husband and two kids », mais il est évident que les
propriétés quantitatives de la RP2, qui ne réfère pas à une délimitation temporelle, doivent
aussi être prises en compte. Le même type de raisonnement vaut pour (10), où d’une part
une hétérogénéité qualitative s’impose par le biais de la mise en relation used to / now, et
d’autre part, une faible compatibilité entre une qualification spatiale et les propriétés
aspectuo-temporelles de think of a single vacation qui ne renvoient pas à une occurrence de
pensée, mais plutôt à une habitude.
On voit que parler d’emploi adversatif de WHEN et WHERE pour (9) et (10) ne suffit pas
à singulariser les relations complexes exprimées, puisque pour commencer les deux
marqueurs en questions ne sont pas interchangeables en (9) et (10).
Or dans la littérature, l’appellation « adversatif » attribuée aux deux marqueurs dans ces
contextes leur confère une parenté qui amène à penser qu’ils sont interchangeables. C’est
17 On pourra aussi avoir à l’esprit que l’emploi du WHERE adversatif est à comparer avec son dérivé en
WHEREAS.
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effectivement ce que l’on trouve dans plusieurs références. Voici un exemple tiré de
Lapaire et Rotgé (1991) (mais voir aussi Wyld (2001 : 37)).
(11) He walked WHERE/WHEN he could have taken the bus (ibid, 688)
Cependant, WHEN et WHERE ne sont pas choisis par hasard, l’interchangeabilité notée
dans la littérature demeure très relative.
(12) Where Margaret Keyes had met me in an anonymous location, Janice lived near
Dodger Stadium and had no problem with me coming to her home. (Robert Crais, 2005,
The forgotten Man, Orion books, 2006, p.154, première phrase de nouveau chapitre) 18
On le voit dans l’exemple (12) où WHERE réfère à un apport qualitatif nécessaire non
spatial puisque le groupe prépositionnel « in an anonymous location » assure déjà cet
apport. Ici, WHEN ne serait pas envisageable étant donné la détermination temporelle de
Janice lived near Dodger.
Quand la substitution est néanmoins possible, elle s’accompagne d’un changement de sens
radical, comme on peut le voir déjà en (13) et (13’) :
(13) Swanny could see no resemblance in her to Hansine. Asta's maid-of-all-work had
been a jolly smiling woman, motherly where Asta wasn't, caring and dependable.
(Astabook)
(13’) She had been a jolly smiling woman, motherly when Asta wasn’t, caring and
dependable.
En (13) le remplacement de WHERE par WHEN est acceptable mais conduit à
l’expression d’une valeur temporelle itérative19 : à chaque fois qu’Asta ne l’était pas. Ceci
nous montre que le choix du relateur n’est pas indifférent et que la valeur de la relation
inter-propositionnelle est aussi en partie construite par le marqueur en WH- réalisé. Alors
qu’en (13), la relation inter-propositionnelle s’interprète comme la mise en relation
d’arguments, permettant une comparaison prise en charge en To par l’énonciateur, en
(13’), la relation déterminée par WHEN est de type temporel : la détermination quantitative
de la RP2 est telle qu’elle définit la validation en I de la RP1.
En conclusion sur la relation d’adversativité, on voit qu’elle est construite à partir d’une
opposition qualitative construite par l’association des RP en jeu. A cette opposition
s’ajoute le type d’apport qualitatif représenté par WHEN ou WHERE.
Cet apport, toujours en contradiction qualitative avec ce qui est représenté dans la
proposition principale, peut permettre d’envisager celle-ci par rapport à un
complémentaire : c’est le cas avec WHEN en (3)20 où ce qui est construit implicitement,
c’est la non-validation de RP1’ « an evening shouldn’t be so ordinarily » ; de même en (9)
la RP2 « I’ve got a husband and two kids » reconstruit la RP1’ « not sleeping with you »
18 Je remercie Anne Trévise (Université Paris X-Nanterre, membre rattachée à CLILLAC) à qui je dois cet
exemple ainsi que plusieurs observations sur la construction des valeurs non locatives de WHERE.
19 Cette manipulation a été testée auprès des anglopones du groupe CLILLAC qui confirment le changement
de valeur avec WHEN.
20 Later, we watch TV together, as a family, and not for the first time recently I wonder how an evening can
be so ordinarily domestic when life isn’t that way. (Nick Hornby, 2002, How to be Good)
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Lucie Gournay, WHEN, WHERE, et la distinction temps et lieu
pour l’évacuer au profit de la validation de « sleeping with you ».
Quand, au contraire, l’apport qualitatif contradictoire n’a pas fonction de construire la
validation de la RP1, parce que celle-ci est déjà délimitée quantitativement, alors c’est
WHERE qui apparaît : en (2)21, l’événement ponctuel <Christians say yes> n’est pas
envisagé en fonction d’un complémentaire : on se situe dans le cadre de référence de la
RP1 sans recours à une RP implicite ; en (13), une seule opposition est construite entre les
propriétés stabilisées en RP1 et RP2. A ce propos, la manipulation en (13’) nous montre
que l’emploi de WHEN « déstabilise » la relation et marque une opération de repérage
entre I et E : la bonne n’était peut-être attentionnée que lorsque Asta ne l’était pas.
Une étude approfondie sur les valeurs adversatives des deux marqueurs mettrait sans doute
mieux en évidence les paramètres, en particulier aspectuo-temporels et d’ordre des
propositions, qui doivent être pris en compte pour expliquer l’émergence de cette valeur.
Néanmoins, il apparaît que la distinction caduque temps versus lieu discursifs ne rend pas
compte des emplois effectifs des marqueurs. Une autre distinction, plus adéquate, doit être
faite : soit on représente une RP1 comme un objet déterminé en fonction de ses
complémentaires, soit on représente une RP1 comme formant un cadre de référence déjà
stabilisé, pour lequel le bornage n’est pas pertinent.
2.2. Représentation des deux qualifications de RP opérées par WHEN et WHERE
La série de premiers observables qui vient d'être vue amène à poser que la distinction entre
WHEN et WHERE peut se schématiser de la manière suivante :
RP1+WHEN →
----------[]’------[]------[]’’
RP1
RP1+ WHERE → ---]///////////////////////[----Ceci signifie qu’avec WHEN, on repère RP1 sur le plan de validation, de sorte que RP1
est un objet fermé, envisagé en bloc en fonction de sa spécificité par rapport à des
complémentaires. Avec WHERE, on spécifie RP1 (déjà stabilisée sur le plan de validation)
comme un objet ouvert en fonction de propriétés intérieures. Une double opposition
singularise ainsi WHERE de WHEN :
Le renvoi à un Intérieur en tant que
Le renvoi à un Intérieur en tant que
1) sélectionné
1) fermé
=WHEN
2) qualifié
2) ouvert
=WHERE
Ces propriétés schématisées devront être invoquées pour rendre compte d’une nouvelle
série de propriétés formelles. Par exemple, on sait que WHEN et WHERE se distinguent
aussi par le type de schémas syntaxiques qu’ils privilégient, la proposition subordonnée
circonstancielle dans le cas de WHEN, et le schéma relatif pour WHERE :
(14) When I was a child, we lived in a farm.
(15) In the place where I grew up, there were horses.
A ce propos, H. Wyld (2001 : 65) rappelle que les circonstancielles locatives en WHERE
21 If to be a Christian means to say yes where I otherwise say no, or where I do not have the right to say
anything at all, then my only choice is to refuse to be a Christian. (NewBrown)
Lucie Gournay, WHEN, WHERE, et la distinction temps et lieu
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n’existent pas dans la tradition grammaticale anglaise22. Dans les grammaires (par
exemple Quirk (1972) et Larreya Rivière 2005), il est frappant de voir qu’il y a très peu
d’exemples de circonstancielles de lieu, et que dans un cas sur deux elles sont en
WHEREVER :
(16) They went wherever they could find work / Where the fire had been, we saw
nothing but blackened ruins (Quirk 745)
D’ailleurs quand on trouve des WHERE conjonction introduisant une subordonnée de type
adverbial, la valeur de la relation est généralement adversative. Ces considérations
générales se vérifient dans un corpus authentique, où il apparaît néanmoins que les
propositions adverbiales en WHERE à valeur locative existent bien :
(17) It has erupted on the national level in the matter of including birth-control information
and material in foreign aid to underdeveloped countries. Where it is not actually
erupting, it rumbles and smolders in sullen resentment like a volcano, ready to explode at
any moment. (Newbrown)
A partir de ce qui a été mis en évidence sur la distinction WHEN/ WHERE, on peut lier la
préférence pour un antécédent avec WHERE à l’idée que l’on pré-construit dans le
discours la stabilité de la RP1, considérée seulement en fonction d’un intérieur. Quand
cependant, on a une subordonnée introduite par WHERE, à valeur locative, on s’aperçoit à
partir d’un corpus qu’il est nécessaire d’avoir dans le contexte une pré-construction de
l’occurrence locative comme c’est le cas en (17) avec la mention de underdevelopped
countries.
Pour finir, les conclusions de ce travail permettent de comprendre pourquoi WHEN et
WHERE sont très compatibles avec respectivement la référence à une donnée temporelle et
spatiale. Les représentations topologiques fournies semblent montrer une compatibilité
évidente, mais qui reste à démontrer, entre ces marqueurs et les représentations que l’on se
fait du temps et de l’espace.
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Gournay, L., 2005, « (Entre autres choses) pourquoi les marqueurs simples en WH- ne sont finalement pas
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Partout où il ira, j’irai, il est difficile d’avoir ?*Où il ira, j’irai.
Lucie Gournay, WHEN, WHERE, et la distinction temps et lieu
12
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