morsure de serpent
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morsure de serpent
MORSURE DE SERPENT v200708023 Docteur Erik BOQUET Page 1 24/08/2007 MORSURE DE SERPENT (Docteur Erik BOQUET) Le seul serpent dangereux en France est la vipère. Il est donc important de distinguer cette morsure de celle, non exceptionnelle, d’une couleuvre : _ pupilles ovalaires et verticales chez la vipère, ronde chez la couleuvre, _ plusieurs rangées d’écaille entre oeil et bouche chez la vipère, une seule chez la couleuvre, _ queue brusquement rétrécie chez la vipère, plus effilée chez la couleuvre. Il faut cependant se souvenir que la vipère n’est agressive que lorsqu’elle se sent menacée. Les morsures sont donc relativement rares : 250 à 500 cas déclarés par an, probablement 1 000 compte tenu d’une certaine sous-estimation, avec une nette périodicité d’avril à septembre. Environ 70% des morsures sont suivies d’envenimation. La mortalité est relativement faible : 1 mort par an en moyenne. 1 CLINIQUE La morsure elle-même est peu douloureuse mais se remarque par ses deux points de piqûre distants de 5 à 10mm et rapidement cernés par une ecchymose. Puis la douleur devient vive avec apparition d’un dème dur, extensif, froid et cyanotique. La rapidité d’extension de l’ dème traduit la sévérité de l’envenimation. Il peut s’accompagner de paresthésies et d’adénopathies périphériques. L’aggravation locale est maximale en 2 jours puis les signes disparaissent en quelques semaines. Les signes généraux se limitent à une sensation d’angoisse, souvent une fébricule, parfois des troubles digestifs avec vomissements et diarrhée. Les vomissements traduisent une envenimation grave. Certaines complications peuvent apparaître : _ nécrose tissulaire avec surinfection locale, _ compression musculo-nerveuse par l’ dème, _ collapsus voire état de choc, _ troubles hémorragiques diffus sous forme de coagulation intra vasculaire disséminée (CIVD), très rare. MORSURE DE SERPENT v200708023 Docteur Erik BOQUET Page 2 24/08/2007 2 TRAITEMENT Ä Ä Ä Ä Ä Ä Ä Ä Ä Ä Il est fonction de la classification d’envenimation selon Audebert : _ classe 0 (morsure sans envenimation) : traces de morsure (pouvant manquer), pas d’ dème, pas de réaction locale. _ classe 1 (envenimation minimale) : dème douloureux limité au site de morsure, parfois signes locaux de nécrose, pas de signes généraux. _ classe 2 (envenimation modérée) : dème extensif pouvant gagner tout le membre, signes généraux modérés (troubles digestifs, hypotension). _ classe 3 (envenimation sévère) : dème extensif au-delà du membre, signes généraux marqués (troubles digestifs, collapsus, signes hémorragiques). Il associe : _ la mise au repos pour éviter la diffusion du venin. Le garrot est contreindiqué car favorisant l’aggravation des lésions locales, la réfrigération locale discutée et la succion de la plaie peu efficace. Un pansement compressif aide à limiter la diffusion du venin. _ la désinfection locale soigneuse, _ la prévention du tétanos. Devant une classe 0 : _ surveillance pendant 24 heures : l’absence de douleur et d’ dème dans les 4 heures suivant la morsure confirme l’absence d’envenimation mais l’hospitalisation permettra de ne pas négliger les exceptionnelles formes retardées, _ transport systématique s’il s’agit d’un enfant (gravité proportionnelle au rapport quantité de venin/poids). Devant une classe 1 : _ transport non médicalisé, _ traitement antalgique. Devant une classe 2 : _ transport médicalisé selon le bilan, _ traitement antalgique, _ antibiothérapie pour éviter une possible gangrène gazeuse. Devant une classe 3 : _ transport médicalisé, _ traitement antalgique, _ antibiothérapie, _ traitement du collapsus voire de l’état de choc. MORSURE DE SERPENT v200708023 Docteur Erik BOQUET Page 3 24/08/2007 Le traitement actuel repose sur l’immunothérapie spécifique (VIPERFAV) en IV à partir du grade 2 d’envenimation. Elle ne sera effectuée qu’en milieu hospitalier pour contrôler toute réaction d’hypersensibilité, au mieux dans les 6 premières heures. MORSURE DE SERPENT v200708023 Docteur Erik BOQUET Page 4 24/08/2007 REFERENCES : _ RN PSE2 2007 _ Concours médical 2003 n°24 _ Urgence pratique 2002 n°51 _ Le généraliste 2001 n°2123 _ Livre : Urgences médico-chirurgicales de l’adulte (Carli, Riou et Télion chez Arnette 2004) _ Livre : Les urgences (Goulon chez Maloine)