Information sur le cancer du sein
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Information sur le cancer du sein
Aujourd’hui, en France, comme dans de nombreux pays à niveau de vie élevé, le cancer du sein est, chez la femme, le cancer le plus fréquent. Comme pour la majorité des cancers, le risque d’être atteinte par ce cancer augmente avec l’âge. Moins de 10 % des cancers du sein surviennent avant 40 ans, 25 % surviennent avant 50 ans et près de la moitié surviennent après 65 ans. Les symptômes du cancer du sein La palpation du sein doit faire partie de l’examen gynécologique annuel que devrait faire pratiquer toute femme dès le début de l’activité sexuelle. En raison de la situation anatomique, le sein est facile à palper, surtout s’il est de volume moyen ou petit. Dans la plupart des cas, le cancer se manifeste cliniquement par une grosseur que l’on peut découvrir à partir de 1 cm de diamètre environ. Le diagnostic Mais toute anomalie récente doit également attirer l’attention : une fossette ou une ride creusant la surface du sein, un aspect de “peau d’orange”, une déformation du mamelon le rétractant vers l’intérieur, un aspect eczémateux du mamelon, qui devient rouge, croûteux ou érodé, ou un écoulement mammelonaire, surtout s’il est sanglant ou noirâtre. La constatation de l’un quelconque de ces signes impose une consultation médicale sans retard.Le médecin jugera des examens complémentaires nécessaires. La mammographie est l’examen radiologique de base qui permet d’analyser la structure mammaire. Elle est indiquée devant toute anomalie clinique. Si la grosseur est solide, l’aiguille peut ramener des cellules qui seront examinées au microscope. Il s’agit d’un cytodiagnostic. Cette radiographie, associée à une échographie, permet en particulier de reconnaître immédiatement les kystes liquides. Si l’ensemble de ces examens ne permet pas de s’assurer que l’anomalie est parfaitement bénigne, il est nécessaire d’envisager un prélèvement, le plus souvent par une grosse aiguille (trocart). Ces prélèvements peuvent être réalisés sous anesthésie locale sans hospitalisation. L’échographie est complémentaire, mais ne peut jamais remplacer la mammographie. Elle peut aider à localiser l’anomalie pour faciliter un prélèvement, ou à reconnaître un kyste liquidien. Lorsqu’il s’agit d’un kyste, une ponction à l’aiguille fine peut vider le kyste et assurer ainsi sa régression. Les techniques de prélèvement à visée diagnostique d’une tumeur se sont perfectionnées. Mais, bien souvent, devant une petite tumeur solide, l’ablation chirurgicale s’impose, au cours de laquelle un examen histologique sera réalisé, qui établira le diagnostic. HE INF DIV 2014 0252 V1 - JUIN 2014 Information sur le cancer du sein Les traitements Pour guérir le cancer du sein localisé, on fait essentiellement appel à la chirurgie et à la radiothérapie. D’autres traitements, que l’on appelle adjuvants, viennent parfois compléter les premiers traitements et consolident le résultat en protégeant des rechutes : ce sont les thérapeutiques hormonales ou anti-hormonales et les chimiothérapies. La nécessité de la mastectomie n’est pas en relation avec la gravité de la maladie mais le plus souvent avec la situation du cancer ou son étendue dans les différents canaux galactophores (canaux qui amènent le lait). Souvent, malgré des localisations multiples au niveau des cellules, la lésion n’a pas traversé la paroi de ces canaux et n’a donc pas envahi les autres tissus: on parle de cancer “in situ”. Le choix des différentes méthodes de traitement tient compte de nombreux facteurs pour s’adapter à chaque patiente. Ces facteurs sont variables : âge de la patiente, taille et localisation de la tumeur, état des ganglions, aspect et agressivité des cellules(appréciés par le grade), sensibilité aux hormones secrétées par l’ovaire (hormonodépendance), appréciée par la présence sur les cellules de récepteurs hormonaux. La mastectomie n’est donc pas synonyme de gravité. La chirurgie reste l’acte principal. Dans un grand nombre de cas, l’ablation du sein (mastectomie) peut être évitée et on enlève alors largement la tumeur en gardant le reste de la glande mammaire. Lorsqu’elle est nécessaire, l’ablation du sein est devenue beaucoup moins mutilante car elle conserve les muscles pectoraux. Elle pourra être suivie, soit dans le même temps opératoire, soit le plus souvent de façon retardée, par une reconstruction mammaire . Cette reconstruction fera l’objet d’un échange approfondi avec vous, qui en prendrez ou non, la décision. De plus en plus, et tout particulièrement lorsqu’on découvre de petits cancers (soit après détection clinique soit après dépistage mammographique), on peut conserver le sein en enlevant la tumeur largement et compléter par une radiothérapie. Au niveau des ganglions de l’aisselle, et dans certaines conditions (petite tumeur de 10 mm, pas de ganglion palpable), le chirurgien peut proposer de repérer le premier ganglion qui draine la région de la tumeur par un examen préalable (marquage par colorant ou corps faiblement radioactif ) et ablation de ces seuls ganglions. Il s’agit de la technique dite du « ganglion sentinelle ». Si on retrouve des cellules cancéreuses dans ces ganglions, on complétera le curage axillaire Dans tous les cas, un prélèvement des ganglions de l’aisselle (curage axillaire) est réalisé. Les traitements adjuvants La radiothérapie s'impose si on a gardé le sein. L'hormonothérapie administrée généralement sous forme de comprimés, plus rarement d'injections, est indiquée dans les cancers hormonodépendants qui répondent aux influences hormonales. La chimiothérapie peut être nécessaire : on l'administre en injections une ou deux fois par mois pendant une moyenne de six mois: ses inconvénients (notamment fatigue, nausées, chute temporaire des cheveux), connus en fonction des produits utilisés, sont de mieux en mieux maîtrisés. La surveillance Après avoir été traitée, il est indispensable que vous soyez suivie régulièrement. Si la multiplication des examens n'est pas nécessaire, la mammographie annuelle est indispensable. Elle sera associée à d'autres examens définis en fonction de chaque cas. Il est normal de se poser des questions. Les médecins et l’équipe soignante sont à votre disposition. Contact : Cadre infirmier du service Gynécologie : Laïla BRAHAM : 04 13 427 147 N’hésitez pas à les interroger pour tous renseignements complémentaires.