tara patrick

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tara patrick
L'ACTU
DIMANCHE 13 MARS 2011
politique
monde
social
économie
société
faits divers
09
justice
Gbagbo prêt à tout
CÔTE D’IVOIRE. A
Abidjan, les partisans de
l’ex-président multiplient
les violences à l’encontre
des pro-Ouattara.
(MAXPPP/LANDOV/DING HAITAO.)
D
ABIDJAN (CÔTE D’IVOIRE), HIER. Des pro-Ouattara se mettent en position de tir
alors que les forces de l’ancien président Laurent Gbagbo ont lancé une « grande
offensive » dans le quartier d’Abobo.
(AP/REBECCA BLACKWELL.)
eux jours après le sommet
d’Addis-Abeba (Ethiopie),
où l’Union africaine a reçu le
présidentAlassaneOuattara
— dont c’était la première
sortie depuis plus de trois mois —, et a
confirmé son élection à la tête de la
Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo ne veut
toujours pas céder le pouvoir, et
Abidjan est désormais le théâtre de véritables scènes de guerre. N’acceptant
pas la défaite de leur poulain et son
isolement de plus en plus grand, les
forcespro-Gbagboontdécidédejouer
leur va-tout en lançant, hier, une
« grande offensive » pour « débarrasser»,commeellesdisent,lequartier
populaire d’Abobo des « terroristes ».
Le porte-parole du gouverment Ouat-
tara, Patrick Achi, dénonce « la logique
de tuerie aveugle » du camp Gbagbo.
Les habitants d’Abobo, en grande majorité acquis à Ouattara, mais soumis
aucouvre-feu,sesontorganisésdepuis
plusieurs semaines pour résister aux
opérations de harcèlement menées
par les Forces de défense et de sécurité,
restées fidèles à l’ex-président. Et des
affrontements à l’arme lourde les opposent à des éléments d’un « commando invisible », constitué d’anciens
rebellesdeForcesnouvellesdéfendant
le quartier les armes à la main. Alors
queplusde200 000personnesontfui
Abobo devant la violence des combats, des tirs de mortier et de roquettes
y sont entendus.
« Les escadrons de la mort
sont de retour »
Dans plusieurs autres quartiers,
comme Yopougon ou Treichville, ce
sont les Jeunes Patriotes de Charles-Blé Goudé (un proche de Gbagbo)
qui ont établi des barrages à chaque
carrefouretfouillenttouteslesvoitures.
« Malheur alors à tous ceux qui ont un
nom dioula, comme Ouattara, Soro,
Yéo, Koné… Car Gbagbo souffle sur
les braises de la guerre civile pour en
faire un problème ethnique et religieux », explique une opposante qui a
dû partir provisoirement à l’étranger.
« Les escadrons de la mort sont de
retour, comme en 2002, et on te tue
pour un rien », ajoute un autre Ivoirien
célèbre qui leur a échappé de peu, et
révèle qu’a été dressée une liste noire
de personnalités proches du président
Ouattara « à éliminer ». D’autres,
comme l’ancien Premier ministre
Charles Konan Banny, lundi à Cocody,
ont vu leur résidence dévastée.
Mercredi, c’était celle de Youssouf Bakayoko, le président de la Commission
électorale indépendante. « Des
hommes armés, vêtus de tenues militaires ont abattu son majordome à
coups de chevrotines », révèle même
Yacouba Bamba, le porte-parole de la
CEI, aujourd’hui réfugié en France, en
dénonçant toutes ces agressions.
BRUNO FANUCCHI
AFGHANISTAN
Les larmes
de Karzaï
V
oilà une sollicitation inédite. Le
président afghan Hamid
Karzaï a demandé hier à ses
alliés de l’Otan de mettre un terme à
leurs opérations dans le pays pour
éviter de tuer des civils. Une déclaration intervenue deux jours après
qu’un de ses proches a été tué par les
forces internationales dans la province de Kandahar. Lors de cette
intervention, le président se trouvait
devant cinq cents chefs de tribu dans
un bastion taliban frontalier du Pakistan. Devant l’assistance, il a pris
dans ses bras une petite fille amputée
d’une jambe à la suite d’un bombardement de l’Otan, avant de se mettre
à pleurer. « Je veux que vous preniez
des photos de cette petite fille et de
ses blessures et que vous les montriez
à vos autorités », a-t-il lancé aux représentants de l’Isaf (la force de l’Otan)
présents sur place.
EN BREF
ISRAËL
Une famille de colons israéliens (le
père, la mère et leurs trois enfants) a
été assassinée à coups de couteau,
dans la nuit de vendredi à samedi, en
Cisjordanie, lors d’une attaque palestinienne dans la colonie d’Itamar,
près de Naplouse. Les autorités israéliennes ont immédiatement demandé à l’Autorité palestinienne d’arrêter les coupables. De son côté, le
Premier ministre palestinien, Salam
Fayyad, a dénoncé « clairement et
fermement » cette attaque, tout
comme la France et les Etats-Unis.
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