LE RÉVEIL D`UNE BELLE ENDORMIE, LE FIGARO

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LE RÉVEIL D`UNE BELLE ENDORMIE, LE FIGARO
5/6/2015
Le réveil d'une <i>Belle </i>endormie
MUSIQUE
Le réveil d'une Belle endormie
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Une nouvelle production de La Belle au bois dormant, le rare chef-d'œuvre d'Ottorino Respighi. Crédits photo : A. Kaiser
Le Théâtre de l'Athénée accueille, avec le concours de l'ensemble Le Balcon, la féerique Belle Au bois dormant, de Respighi
exhumée par l'Opéra Studio du Rhin.
C'est l'un des joyaux des opéras pour enfants dont nous gratifia le siècle passé. Et pourtant, l'on n'a guère l'habitude de
l'entendre sur les scènes, fussent-elles nationales. La Belle au bois dormant, d'Ottorino Respighi, écrite en 1920, n'a
peut-être pas la puissance dramatique du ballet de Tchaïkovski1. Celui-là même qui inspira Walt Disney2 et le poussa à
produire, en 1953, contre vents et marées et après maints reports, l'un de ses plus célèbres films d'animation. Sa musique chatoyante,
aux contours impressionnistes, mais qui multiplie les références et les citations - parfois satiriques - aux modes musicales du XIXe siècle
finissant (Wagner3, Puccini4, Stravinsky5…) n'a certes pas le charme et l'accessibilité immédiate de l'opéra d'Engelbert Humperdinck,
composé vingt ans auparavant.
Il n'en reste pas moins que cet ouvrage, destiné à l'origine à l'une des plus fameuses compagnies de marionnettes de la Botte, le théâtre I
6, est un enchantement en miniature. D'abord par sa fidélité au conte de Perrault et sa fantaisie aussi
Piccoli de Vittorio Podrecca
poétique qu'assumée. Ensuite parce que son orchestration (instruments à vent, cordes, percussions, piano, célesta et épinette), anticipant
le «bestiaire magique instrumental» qui fera bientôt la grammaire de nombreux opéras de Benjamin Britten7, est un miracle d'équilibre
et d'invention dans le choix des couleurs.
Profusion de couleurs
Ce sont ces «couleurs instrumentales», illustrant le sujet principal du conte de Perrault8 (la renaissance), qui servirent de source
d'inspiration à Valentina Carrasco, à qui l'Opéra national du Rhin9 a confié la mise en scène de cette nouvelle production du rare chefd'œuvre de Respighi, interprété par les jeunes chanteurs de son atelier lyrique, l'Opéra Studio. S'éloignant de l'univers visuellement aussi
impressionnant qu'effrayant de son Tour d'écrou arachnéen, vu à l'Opéra de Lyon l'an dernier, la scénographe argentine convoque ici
«des matériaux maniables, flexibles et légers, pouvant accompagner le mouvement naturel de la pièce» et ses fluctuations.
Concrètement, la superposition de toiles en soie et en tulle crée un univers proche de la peinture impressionniste, tout en permettant un
passage rapide de la couleur à la monochromie, illustrant ainsi le passage du printemps à l'hiver, de la vie au sommeil, et inversement.
Tandis que le déploiement, sur scène, de longs voiles colorés et maniés avec la grâce d'une gestique inspirée de la danse et du cirque
contribuent à la féerie d'un spectacle qui promet émerveillement pour petits et grands. Créé le mois dernier à Strasbourg, celui-ci
reprend du service à Paris, au Théâtre de l'Athénée10, qui a pris l'habitude d'accueillir, depuis quelques années, les productions de
l'Opéra Studio du Rhin. Pour l'occasion, l'orchestre sera assuré par l'ensemble résident de l'Athénée, le très en vue Balcon de Maxime
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Pascal, qui s'en remet ici à la baguette de Vincent Monteil, directeur de l'Opéra Studio. À noter que ce dernier poursuivra la saison
prochaine son travail de résurrection des contes musicaux oubliés en s'attaquant à la Cendrillon de Wolf-Ferrari.
La Belle Au Bois dormant11, Théâtre de l'Athénée, Square de l'Opéra-Louis-Jouvet (IXe). Tél.:01 53 05 19 19. Du 17 au 22 janvier 2015.
Places: de 8 à 34 €.
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Thierry Hillériteau
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9
http://www.operanationaldurhin.eu/
10 http://www.athenee-theatre.com/
11 http://scope.lefigaro.fr/musiques/spectacle/opera/e-e10250673-la-belle-au-bois-dormant/static/
12 http://www.lefigaro.fr/sortir-paris/2015/01/13/30004-20150113ARTFIG00233-une-soiree-au-bel-cantoou-comment-diner-au-diapason.php
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