L`introduction de la culture rapide dans l`algorithme de diagnostic de
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L`introduction de la culture rapide dans l`algorithme de diagnostic de
INT J TUBERC LUNG DIS 18(5):514–546 © 2014 The Union L’introduction de la culture rapide dans l’algorithme de diagnostic de la tuberculose à frottis négatif est-elle rentable? * * † ‡ § # N. Yakhelef, M. Audibert, F. Varaine, J. Chakaya, J. Sitienei, H. Huerga, M. Bonnet # * Centre d’études et de recherche sur le Développement International, Centre National de la Recherche Scientifique, Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, †Médecins Sans Frontières, Paris, France; ‡Recherche sur les maladies respiratoires, Kenya Medical Research Institute, Nairobi, §Programme National de lutte contre la lèpre et la TB, Nairobi, Kenya; #Epicentre, Paris, France ________________________________________________________________________________RÉSUMÉ CONTEXTE : En 2007, l’Organisation Mondiale de la Santé a recommandé la réalisation de la culture rapide de Mycobacterium tuberculosis dans l'algorithme de diagnostic de la tuberculose (TB) pulmonaire à frottis négatif. OBJECTIF : Evaluer le rapport coût-efficacité de l'introduction d'une méthode de culture non commerciale rapide (culture sur milieu agar en fine couche, TLA) et de la culture de Löwenstein-Jensen pour diagnostiquer la TB chez les patients à frottis négatif dans un hôpital de district au Kenya. SCHÉMA : Les résultats d’efficacité (nombre de vrais cas de TB traités) ont été obtenus à partir d'une étude prospective évaluant l'efficacité d'un algorithme clinique et radiologique (conventionnel) contre un algorithme alternatif (conventionnel plus culture M. tuberculosis) chez 380 patients avec suspicion de TB à frottis négatif. Les coûts de chaque algorithme ont été calculés en utilisant la méthode de la micro-évaluation des coûts ou « basée sur les ingrédients ». Nous avons ensuite comparé le coût et l'efficacité des algorithmes conventionnel et conventionnel + culture, et estimé le rapport différentiel coût-résultats. RÉSULTATS : Les coûts des algorithmes conventionnel et conventionnel + culture étaient respectivement de 39,5€ et 144€ par patient suspect de TB à frottis négatif. Les coûts par cas de TB confirmée et traitée étaient 452€ et 913€, respectivement. L’algorithme basé sur la culture a permis de diagnostiquer et traiter 27 patients en plus pour un coût supplémentaire de 1477€ par patient. CONCLUSION : Malgré l'augmentation du nombre de patients traités grâce à la culture, le coût relativement élevé de l’introduction de la culture dans l’algorithme diagnostique de la TB en limite son application pour les pays à ressources limitées. MOTS CLES : évaluation économique ; tuberculose pulmonaire à frottis négatif ; diagnostic de TB ; évaluation des techniques de santé LA TUBERCULOSE (TB) est la première cause de décès parmi les personnes vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH),1 et elle perpétue la pauvreté et les inégalités dans les pays à faible revenu.2–4 En 2010, 8,8 millions de nouveaux cas de TB ont été déclarés dans le monde dont 350 000 étaient VIH positifs.5 Au Kenya, la prévalence du VIH/SIDA (Syndrome d'immunodéficience acquise) a été de 6,3% en 2008–2009,6 même si cette moyenne nationale masque d’énormes disparités : la prévalence a par exemple été de 13,9% dans le district de Homa Bay où Médecins Sans Frontières (MSF) a prodigué ses services depuis 1996. Dans l’hôpital de district de Homa Bay, 68% des cas suspects de TB concernent des patients VIH positifs.7 La microscopie a une sensibilité faible (~50%) comparée au standard de référence qu’est la culture de Mycobacterium tuberculosis.8 Cette sensibilité est même plus basse chez les patients infectés par le VIH.9–11 En 2007, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a revu ses algorithmes de diagnostic des patients à frottis négatif et a recommandé la culture de M. tuberculosis quand elle est disponible, ainsi qu'une radiographie pulmonaire précoce et systématique (RP).12 Cependant la culture nécessite un haut niveau d’infrastructure de laboratoire, du personnel très qualifié et un respect scrupuleux des règles de sécurité.12 En raison de l’accès très faible à la culture de M. tuberculosis dans les contextes de ressources limitées, les patients suspects de TB à frottis négatif sont généralement diagnostiqués sur la base d’un examen clinique, d’une RP et de l’absence de réponse à un traitement antibiotique ciblant une pneumonie bactérienne.13 Mais ces algorithmes de diagnostic sont insuffisants et amènent à manquer des diagnostics de TB vraie et à traiter inutilement des malades non TB.14 La culture en milieu liquide sur tube d’indicateur de croissance des mycobactéries (MGIT) est la méthode la plus sensible ; mais elle est coûteuse et pose plus de problèmes de sécurité que la culture en milieu solide.14 Les alternatives non-commerciales comme la culture sur milieu agar en fine couche (TLA),15 sont basées sur l’observation microscopique de M. tuberculosis en milieu agar. La sensibilité est proche de celle de la méthode classique de Löwenstein-Jensen (LJ), mais le diagnostic est plus rapide (10–15 jours contre 30–40 jours pour LJ).16–19 Pour améliorer le diagnostic de la TB dans le district de Homa Bay, MSF a introduit les méthodes de culture TLA et LJ dans le laboratoire de Auteur pour correspondance : Nadia Yakhelef, Health Economics, Centre d'Etudes et de Recherches sur le Développement International, 10 rue Nadaud, Clermont-Ferrand 63000, France. Tel: (+33) 629 417 731. Fax: (+33) 473 177 418. e-mail: [email protected] [Traduction de l’article : « Is introducing rapid culture into the diagnostic algorithm of smear-negative tuberculosis cost-effective? » Int J Tuberc Lung Dis 2014 ; 18(5) : 541–546. http://dx.doi.org/10.5588/ijtld.13.0630] 2 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease l’hôpital de district.20 Dans ce contexte, le délai médian de positivité est de 15 jours (intervalle interquartile [IQR] 11–21) pour TLA et de 23 jours (IQR 18–32) pour LJ.7 Cette étude évalue si l’introduction des méthodes de culture rapides non-commerciales TLA et LJ est rentable pour mettre en route le traitement chez des patients qui ont une véritable TB pulmonaire à frottis négatif. MÉTHODES Algorithmes de diagnostic Nous avons comparé l’algorithme de diagnostic conventionnel —basé sur des arguments cliniques, des aspects radiologiques et un essai de traitement antibiotique- avec un algorithme basé sur la culture— utilisant les cultures TLA et LJ en plus de l’algorithme conventionnel (Figure en annexe). Les deux algorithmes de diagnostic incluaient plusieurs étapes, après lesquelles certains patients pouvaient débuter le traitement antituberculeux. Dans l’algorithme conventionnel, les patients ayant une RP et/ou un examen clinique suggestif de TB ont mis en route le traitement antituberculeux (Bloc A). Dans les autres cas, ils ont reçu un traitement antibiotique d’essai (amoxicilline, 1 g trois fois par jour) pendant 5 jours, suivi d’un deuxième examen clinique et d’un examen microscopique des crachats. La décision de commencer ou pas le traitement antituberculeux a été prise par le clinicien (Bloc B), qui a pu prescrire un deuxième traitement antibiotique et réaliser un troisième examen clinique (Bloc C). Dans l’algorithme basé sur la culture, celle-ci a été introduite à partir du Bloc A pour chaque patient. Si la culture était positive et que le patient n’avait pas encore débuté le traitement antituberculeux, il a été localisé pour mettre en route le traitement. Le reste du processus de prise en charge a été le même que dans l’algorithme conventionnel (Figure en annexe). Approbation éthique Le protocole a été approuvé par le comité d’éthique de l’Institut de recherche médicale du Kenya et le comité d’éthique du Comité de Protection des Personnes, à Saint-Germain-en-Laye, France. Avant leur enrôlement dans l’étude, un consentement informé écrit a été obtenu de tous les participants à l’étude et des responsables des participants mineurs. Le formulaire de consentement informé a été approuvé par le comité d’éthique. Population d’étude L’étude a inclus 380 patients âgés de 2 à 15 ans vivant dans un rayon de 10 km de l’hôpital, avec une toux d’au moins 2 semaines et 2 frottis négatifs. Deux échantillons de crachats par patient ont été recueillis pour des cultures TLA et LJ. Estimation du coût Le recueil de données sur le site a commencé en 2011 et a couvert la période de septembre 2009 à février 2011. L’analyse de coût a été réalisée uniquement selon la perspective de l’hôpital de district et n’a pas inclus le coût pour les patients. Le coût par patient a été estimé pour chaque bloc de chaque algorithme. Le nombre de patients de chaque bloc de l’algorithme conventionnel et de l’algorithme basé sur la culture a été obtenu à partir de l’étude prospective (Figure en annexe). Les coûts, à la fois directs (par exemple les ressources utilisées par le service de diagnostic de TB) et conjoints (partagés par plusieurs services), incluaient la fois les coûts variables et fixes (dépréciation de l’équipement et des infrastructures) ; cependant, les coûts liés à l’infrastructure du laboratoire encourus avant l’introduction des méthodes de culture ont été exclus. Les estimations des coûts variables ont été basées sur les dépenses déterminées a posteriori à partir des quantités réellement utilisées (consommables, carburant, médicaments, temps de travail réel) et à partir des prix du marché kenyan en 2009, avec un taux de conversion de 108,70 KES (shilling kenyan) pour 1€ (www.fxtop.com). Les coûts conjoints ont été calculés en fonction de clés de répartition. Les coûts liés au personnel (cliniciens, infirmiers, techniciens de laboratoire) ont été calculés soit en multipliant le temps consacré à une activité par le coût d’une unité de temps de travail (minute) ou en fonction du nombre moyen de patients par jour. Le temps de travail des techniciens de laboratoire en charge de la culture n’a pas été facile à calculer ; c’est pourquoi nous avons adopté l’approche de productivité.21 En 2009, 1195 cultures ont été préparées au laboratoire, équivalant à une moyenne de deux patients testés par jour (avec deux échantillons par patient) pour chacun des trois techniciens de laboratoire. Le coût unitaire des superviseurs et des agents de maintenance a été calculé en divisant leurs salaires par le nombre total de cultures. Le coût unitaire de la personne en charge de la recherche des patients a été estimé en divisant son salaire par le nombre de personnes recherchées pendant la période d’étude. Pour le suivi du traitement antituberculeux, les patients ont bénéficié de consultations hebdomadaires de soins (6 minutes) pendant les 2 premiers mois, puis de consultations mensuelles pendant les 4 derniers mois. Pour les patients VIH positifs suspects de TB à frottis négatif (68%) ,7 il y a eu des consultations médicales supplémentaires (15 minutes) toutes les deux semaines pendant les 2 premiers mois et ensuite une fois par mois. Les coûts en matériel et fournitures ont inclus le coût du traitement, la RP et l’équipement de laboratoire. Les coûts du premier (0,87€) et du deuxième (4,4€) traitement antibiotique et du traitement antituberculeux (22€ pour un protocole de 6 mois à base de rifampicine) ont été basés sur un forfait estimé par MSF. Le coût de la RP a été basé sur un forfait de 1,84€ par radio. Le coût du petit équipement et des fournitures pour la microscopie (0,442€ par lame) a été basé sur une étude précédente au Kenya.22 Pour la culture, le coût de l’équipement et des fournitures ont inclus tous les consommables médicaux (autoclave, pipettes, etc.), les consommables non-médicaux (allume-gaz, lampe, évier, etc.) et les réactifs. Le laboratoire de culture partageait le traitement des eaux usées et des déchets avec le reste de l'hôpital. Pour les frais de fonctionnement, nous avons alloué Coût-efficacité du diagnostic de la TB 4,06% des dépenses totales au laboratoire de culture, en utilisant sa surface comme élément d’allocation. Les coûts d’investissement ont inclus les équipements médicaux et non médicaux et la dépréciation du véhicule utilisé. Pour les coûts fixes conjoints, la clé de répartition a été la proportion de l’activité consacrée au diagnostic de la TB au sein de l’activité totale de l’hôpital. Ils ont été alloués à trois services : 10,5% pour la microscopie, 59,5% pour l’équipement de laboratoire ou le laboratoire de culture et 30% pour le laboratoire général. En se basant sur la nomenclature utilisée par la ville de Lyon,23 l’estimation de la durée d’amortissement est de 10 ans pour l’équipement de laboratoire, de 15 ans pour la climatisation, de 7 ans pour les réfrigérateurs, de 25 ans pour les bâtiments et de 3 ans pour les motos. Le coût total a été estimé en additionnant le coût de toutes les catégories listées ci-dessus selon leurs utilisations respectives dans les algorithmes conventionnel et basé sur la culture. Critères d’efficacité Le critère d’efficacité (cas dépistés et traités) a été obtenu à partir de l’étude prospective de Huerga et al. réalisée entre septembre 2009 et février 2011.7 L’utilisation de cet indicateur au lieu des années de vie ajustées sur la qualité (QALY) est justifiée car les 2 algorithmes ont été analysés dans la même cohorte.24 A cause des délais d’obtention des résultats de la culture, l’efficacité de l’algorithme conventionnel a été indépendamment évaluée chez les mêmes patients sans tenir compte de la décision thérapeutique, basée sur les résultats de la culture, et a été estimée en utilisant les résultats de la culture pour l’algorithme basé sur la culture (Figure en annexe). Evaluation économique L’efficience du diagnostic par la culture TLA/LJ a été estimée en calculant le ratio coût/efficacité incrémentiel (ICER) pour l’utilisation de TLA/LJ en plus de l’algorithme conventionnel, comparé à l’algorithme conventionnel (coût (culture) – coût/(résultat (culture) – résultat).25 Il y a eu 33 patients dans le bloc de l’algorithme conventionnel, comparé à 60 patients dans le bloc de l’algorithme basé sur la culture. Comme l’étude était prospective, tous les patients positifs pour M. tuberculosis ont été retrouvés. Nous avons également estimé les économies potentielles (par exemple coût du traitement x nombre de patients M. tuberculosis-négatifs traités) liées à l’arrêt du traitement antituberculeux des personnes à culture négative. L’analyse de sensibilité univariée a été réalisée sur les 1 680 cas suspects de TB (le nombre total de patients dépistés dans le laboratoire de Homa Bay en 2009) et sur la proportion de vrais cas de TB identifiés par l’algorithme basé sur la culture et qui ont débuté le traitement après avoir été dépistés. Cette proportion a été de 100% dans les conditions de l’étude, mais proche de 75% dans des conditions de programme.7 Nous avons utilisé des taux de couverture du dépistage de 75% et 50% pour l’analyse de sensibilité. Les seuils de coût-efficacité recommandés dans la littérature26 se réfèrent au coût par QALY qui déborde le cadre de cette étude. C’est pour cette raison que nous n’avons pas utilisé de seuil, mais seulement comparé l’ICER des deux algorithmes. RÉSULTATS Un total de 380 patients suspects de TB à frottis négatif (âge médian 34 ans, 65% de femmes, 64% infectés par le VIH) ont été inclus dans l’étude.7 Après le premier examen clinique et la RP, 66 patients ont été traités pour TB et 314 ont reçu un traitement antibiotique. Parmi ces derniers, 55 ont débuté un traitement antituberculeux basé sur les résultats de la clinique et de la microscopie, 2 ont initié le traitement en se basant sur un résultat de culture positive disponible tôt, 232 ont été considérés comme TB-négatifs et sont sortis de l'hôpital et 24 patients ont reçu un deuxième traitement antibiotique (Figure en annexe). Au total, 25 patients à culture positive ont démarré leur traitement après le dépistage (Figure en annexe). Les détails du coût sont présentés en annexe (Tableaux A.1 et A.2). Le coût total des soins pour les 380 patients suspects de TB à frottis négatif a été respectivement de 15.917€ et de 53.586€ avec les algorithmes Tableau 1 Coût-efficacité du dépistage de suspects de TB à frottis négatif avec et sans culture TLA/LJ Algorithmes de diagnostic A1 algorithme sans culture TLA/LJ (n = 380) A2 algorithme avec culture TLA/LJ, 100% de couverture de dépistage (n = 380) A2’ algorithme avec culture TLA/LJ, 75% de couverture de dépistage (n = 380) A2’’ algorithme avec culture TLA/LJ, 50% de couverture de dépistage (n = 380) A3 algorithme sans culture TLA/LJ (n = 1680) A4 algorithme avec culture TLA/LJ, 100% de couverture de dépistage (n = 1680) A4’ algorithme avec culture TLA/LJ, 75% de couverture de dépistage (n = 1680) A4’’ algorithme avec culture TLA/LJ, 50% de couverture de dépistage (n = 1680) 3 Efficacité (cas dépistés et traités) CER 14.917 33 452 54.807 60 913,3 53.586 52 1.030,5 52.374 66.881 45 146 1.163,9 451,2 200.287 265 755,8 195.309 230 849,2 183.396 199 921,6 Coût Euros Coût après économies dues aux cultures de TB négatives Euros Nouveau CER 48.464 807,7 171.995 649 TB = tuberculose ; TLA = agar en fine couche ; LJ = Löwenstein-Jensen ; CER = ratio coût-efficacité. 4 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Tableau 2 Algorithme A1 A2 A2’ A2" A3 A4 A4’ A4" Ratio de coût/efficacité incrémentiel Coût Euros (C) 14.917 54.807 53.586 52.374 65.881 200.287 195.307 183.396 Cas dépistés et traités (E) 33 60 52 45 146 265 230 199 ΔC 14.917 39.890 38.669 37.457 65.881 134.406 129.428 117.515 ΔE 33 27 19 12 146 119 84 53 ICER 452 1.477,4 2.035,2 3.121,4 451,2 1.129,5 1.540,8 2.217,3 Coût après économies dues aux patients TB négatifs Nouveau ΔC Nouveau ICER 48.464 33.547 1.242,4 171.995 106.114 891,7 TB = tuberculose ; ICER = rapport coût-efficacité ; A = algorithme. conventionnel et basé sur la culture. Dans l’algorithme conventionnel, les coûts principaux ont été les ressources humaines (72,6 %), suivies par les médicaments antituberculeux (17,6 %). La RP n’a représenté que 4,7 % du coût total. Avec l’algorithme basé sur la culture, les coûts en ressources humaines ont représenté seulement 39,4 % de l’ensemble alors que le coût du matériel et des fournitures en a constitué presque la moitié (42,9 %). Le coût moyen par patient suspect de TB à frottis négatif dépisté a été respectivement de 39,5€ et de 144,2€ pour les algorithmes conventionnel et basé sur la culture. Le coût par cas de TB réel débutant un traitement a été de 452€ en utilisant l’algorithme conventionnel comparé à 913,3 € avec l’algorithme basé sur la culture (Tableau 1). Comme le montre l’ICER, l’utilisation de la culture amenant à un traitement antituberculeux dans de vrais cas de TB supplémentaires (c'est-à-dire qu’ils n’auraient pas été traités en utilisant l’algorithme conventionnel) a représenté un coût supplémentaire de 39 890€, équivalant à 1477,4€ par nouveau cas vrai de TB démarrant un traitement (Tableau 2). En se basant sur 75% et 50% des patients à culture positive mis avec succès sous traitement antituberculeux après dépistage, le coût moyen par patient dépisté a été de 141€ et de 137,8 €, respectivement. L’ICER indique que le coût par nouveau vrai cas de TB mis sous traitement antituberculeux a été de 2 035€ pour une couverture de la recherche de 75% et de 3 121€ pour une couverture de recherche de 50% (Tableau 2). Quand le nombre de patients est passé à 1680, le coût moyen par patient dépisté avec l’algorithme conventionnel a été de 39,2€ (Tableau A.1 en annexe). Avec l’algorithme basé sur la culture et des couvertures de recherche de 100%, 75% et 50%, le coût moyen par patient dépisté a été respectivement de 119,2 €, 116,2€ et 109,1€ (Tableaux A.1 et A.2 en annexe). L’ICER par nouveau vrai cas de TB mis sous traitement a été de 1129,5€, 1540,8€ et 2217,3€ avec une couverture de dépistage de respectivement 100%, 75% et 50% (Tableau 2). DISCUSSION L’introduction de la culture dans l’algorithme conventionnel contribue à une augmentation des coûts du dépistage des TB à frottis négatif. La culture requiert un équipement onéreux et de nombreuses fournitures alors que l’algorithme conventionnel dépend surtout des ressources humaines. L’analyse de sensibilité a montré que le ratio coût-efficacité de l’algorithme de culture s’améliore si nous quadruplons (selon la disponibilité des ressources de laboratoire) le nombre de patients soumis au dépistage, quel que soit le taux de couverture du dépistage. Le coût supplémentaire par vrai cas de TB mis sous traitement avec un taux de dépistage de 100% n’est pas excessif (1477€) comparé au coût moyen (913€); ceci reste vrai quand le taux de dépistage tombe à 75%. En l’absence d’un seuil de référence, ce coût pourrait représenter la volonté de la communauté de payer pour sauver une vie de plus. L’enjeu est de savoir si la communauté est prête à payer près de 40% de plus que le coût moyen. En outre, cela pourrait nécessiter une analyse d’impact budgétaire. Le coût total du diagnostic d’une TB présumée à frottis négatif a augmenté de 14.917€ (sans culture) à 54.807€ (avec culture), ce qui nécessiterait de multiplier le montant des ressources financières par 3,5 ou 4. L’adoption au niveau national de l’algorithme révisé de l’OMS en 2007 nécessiterait la création de plusieurs laboratoires avec une infrastructure de haut niveau et du personnel bien formé.12 Il est donc important de d'abord s’assurer que l’introduction de la culture est en accord avec la pérennité et l’accessibilité financières à moyen et à long terme. Les études de coût-efficacité des algorithmes de diagnostic de la TB incluant des méthodes de culture dans des pays aux ressources limitées sont assez rares,15 et nous n’en connaissons aucune relative au TLA. Plus encore, les comparaisons sont difficiles car les études n’évaluent pas toujours les mêmes résultats en termes d’efficacité.27 Dans une étude réalisée en Zambie, Mueller et al. ont trouvé un coût par cas détecté de 134€ avec une culture sur MGIT et de 231€ sur LJ;28 pour les patients suspects de TB à frottis négatif, le coût était de 413€ avec MGIT. Une étude réalisée dans trois endroits (Inde, Ouganda et Afrique du Sud) a abouti à un coût par cas détecté avec Xpert® MTB/RIF (Cepheid, Sunnyvale, CA, Etats-Unis) de 109€ en Inde, de 99,5€ en Afrique du Sud et de 109€ en Ouganda.29 Ces coûts sont inférieurs à nos estimations, mais leur hypothèse de base a été différente (sans RP) et les comparaisons sont difficiles. L’utilisation de la culture a contribué à permettre à 27 patients de mettre en route leur traitement (45% de tous les patients avec TB confirmée) qui avaient été manqués par le diagnostic clinique radiologique. Ce- Coût-efficacité du diagnostic de la TB pendant, sauf dans deux cas (Figure en annexe), la culture de M. tuberculosis a requis un dépistage effectif des patients à culture positive. Le délai d’obtention des résultats de la culture limite leur impact sur la décision thérapeutique. En dépit de cultures de M. tuberculosis négatives, 78 patients ont été mis au traitement en se basant sur des arguments cliniques et radiologiques. Le recours à la culture de M. tuberculosis n’a pas réduit le nombre de patients traités à tort sur des arguments cliniques et radiologiques puisque le traitement antituberculeux d’épreuve n’a pas été arrêté en dépit des résultats négatifs de la culture, en accord avec les directives nationales. Certains patients auraient pu bénéficier de l’arrêt du traitement. Cependant, sachant que M. tuberculosis est un standard de référence de TB imparfait- car les patients atteints de TB active peuvent avoir une culture négative, dans un contexte de ressources limitées, il pourrait être difficile de décider quel patient doit arrêter son traitement empirique, surtout si la réponse clinique du patient est bonne. L’impact de résultats négatifs de la culture sur la prise en charge des patients initiés empiriquement à un traitement antituberculeux mérite de plus amples recherches. Si les résultats de la culture étaient plus rapides, le coût aurait été réduit de 6 343€ pour 380 patients de la cohorte. Le coût-efficacité aurait été amélioré de 913,3€ à 807,7€ (Tableau 1) et l’ICER de 1477,4€ à 1242,4€ (Tableau 2). Avec un nombre de patients augmenté à 1 680, l’économie aurait été de 28 292€, le ratio de coûtefficacité passerait à 649€ au lieu de 755,8€ et donc l’ICER serait de 891,7€ au lieu de 1129,5€. Un test de même sensibilité que la culture, mais beaucoup plus rapide serait plus rentable. Parmi les tests actuellement disponibles, l’Xpert est le plus proche de cet idéal avec une sensibilité de 70% chez les suspects de TB à frottis négatif comparée à la culture et les résultats sont disponibles en 2 h.30 Ce test a également l’avantage de requérir une infrastructure et une expertise similaires à celles requises par la microscopie.31 CONCLUSION Cette étude est l’une des rares à documenter le coûtefficacité d’un algorithme de diagnostic de la TB pulmonaire à frottis négatif recourant à la culture rapide pour M. tuberculosis dans un hôpital de district situé dans une zone de prévalence élevée du VIH et de ressources limitées. Utiliser TLA/LJ en plus de l’algorithme conventionnel a augmenté le coût, mais le coût-efficacité pourrait s’améliorer si le nombre de patients dépistés augmentait. La décision d’adopter la culture rapide de M. tuberculosis dépend de la volonté du gouvernement/de la communauté de payer pour cela. Remerciements Cette recherche a été soutenue par Médecins Sans Frontières. Le sponsor n’a pas été impliqué dans la conception de l’étude, le recueil, l’analyse et l’interprétation des données, la rédaction du manuscrit, ou dans la décision de soumettre le manuscrit pour sa publication. Conflit d’intérêt : pas de conflit déclaré. 5 Références 1 World Health Organization. Guidelines for intensified tuberculosis case finding and isoniazid preventive therapy for people living with HIV in resource constrained settings. Geneva, Switzerland: WHO, 2011. 2 Whalen C C, Nsubuga P, Okwera A, et al. Impact of pulmonary tuberculosis on survival of HIV-infected adults: a prospective epidemiologic study in Uganda. AIDS Rev 2000; 14: 1219-1228. 3 Collins K R, Quiňonoes-Mateu M E, Toossi Z, Arts E J. Impact of tuberculosis on HIV-1 replication, diversity, and disease progression. AIDS Rev 2002; 4: 165-176. 4 Corbett E L, Watt C J, Walker N, et al. 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Coût-efficacité du diagnostic de la TB 7 ANNEXE Algorithme sans culture = AI Dépistage Cheminement thérapeutique Algorithme avec culture = AI + culture + recherche Pas inclus (n = 203) • pas de critères d’inclusion (n = 197) • pas de consentement (n = 6) Dépistés (n = 583) Bloc A = première consultation + radio pulmonaire Culture (n = 380) Mise en route du traitement TB (n = 66) • RP suggestive de TB (n = 51) • Etat clinique grave (n = 15) Inclus (n = 380) Bloc C = troisième consultation Bloc B = deuxième consultation Premier traitement antibiotique (n = 314) Perdu de vue (n = 1) Mise en route du traitement TB (n = 55) • RP suggestive de TB (n = 4) • Etat clinique grave (n = 1) • Pas de réponse aux antibiotiques (n = 45) • Deuxième frottis positif (n = 5) Consultation (n = 313) Résultat de la culture (n = 66) • Positif (n = 21, 31.8%) • Négatif (n = 41, 62.1%) • Non-concluant (n = 4, 6.1%) Résultat de la culture (n = 1) • Négatif (n = 1, 100%) Résultat de la culture (n = 55) • Positif = (12, 21.8%) • Négatif = (36, 65.4%) • Non-concluant = (7, 12.7%) Mise en route du traitement TB (n = 2) • Culture TLA positive (n = 2) et examen microscopique des crachats (n = 293) Recherche Patients retrouvés = vies sauvées Sortie (n = 232) Deuxième traitement antibiotique (n = 24) Résultat de la culture (n = 232) • Positif (n = 23, 9,9%) • Négatif (n = 191, 82,3%) • Non-concluant (n = 18, 7,6%) Décès (n = 1) Mise en route du traitement (n = 2) • Pas de réponse aux antibiotiques (n = 2) Consultation (n = 23) Sortie (n = 21) Résultat de la culture (n = 21) • Positif (n = 1, 4.8%) • Négatif (n = 17, 80.9%) • Non-concluant (n = 3, 14.3%) Mise en route du traitement après localisation (n = 24) • Culture TLA positive (n = 14) • Culture LJ positive (n = 9) • NTM mais débuté par erreur (n = 1) Résultat de la culture (n = 1) • Positive (n = 1, 100%) • Positive (n = 1, 100%) Résultat de la culture (n = 2) • Positif (n = 1, 50%) • Négatif (n = 1, 50%) Mise en route du traitement après localisation (n = 1) • Culture TLA positive (n = 1) Figure Cheminement diagnostique et thérapeutique pour les patients suspects de TB à frottis négatif (étude prospective, n = 380), avec et sans culture de M. tuberculosis. TB = tuberculose ; TLA = agar en couche mince ; NTM = mycobactéries non tuberculeuses. 8 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Tableau A.1 Eléments du coût du dépistage (couverture de 100%) avec et sans culture TLA/LJ, 2009 Algorithme, euros (%) Eléments du coût du dépistage Sans culture TLA/LJ (n = 380) Avec culture TLA/LJ (n = 380) Personnel Formation du personnel Radiographies pulmonaire Traitement antibiotique Fonctionnement Matériel et mobilier Equipement médical Equipement non médical Traitement antituberculeux Infrastructure Dépréciation des motos Entretien des motos Total Coût par patient 10.833 (72,6) 0 695 (4,7) 372 (2,5) 41 (0,3) 302 (2,0) 20,4 (0,1) 34 (0,2) 2.619 (17,6) 0 0 0 14.917 39,5 21.617 (39,4) 117 (0,2) 695 (1,3) 373 (0,7) 10.943 (3,5) 23.507 (42,9) 1.864 (3,4) 269 (0,5) 3.176 (5,8) 1.082 (2,0) 104 (0,2) 60 (0,1) 54.807 144,2 Avec culture TLA/LJ (n = 1680) Sans culture TLA/LJ (n = 1680) 47.850 (72,6) 0 3.075 (4,7) 1.644 (2,5) 181 (0,3) 1.333 (2,0) 91 (0,1) 151 (0,2) 11.557 (17,7) 0 0 0 65.881 39,2 66.266 (33,1) 184 (0,1) 3.075 (1,5) 1.664 (0,8) 3.199 (1,6) 104.106 (52) 2.997 (1,5) 2.212 (1,1) 14.134 (7,1) 1.707 (0,9) 472 (0,2) 271 (0,1) 200.287 119,2 TLA = agar en fine couche ; LJ = Löwenstein-Jensen. Tableau A.2 Eléments du coût du dépistage (couverture de 75% et 50%) avec et sans culture TLA/LJ en euros et en (%), 2009 Algorithme, euros (%) 75% couverture Eléments du coût du dépistage Personnel Formation du personnel Radiographies pulmonaire Traitement antibiotique Fonctionnement Matériel et mobilier Equipement médical Equipement non médical Traitement antituberculeux Infrastructure Dépréciation des motos Entretien des motos Total Coût par patient Sans culture TLA/LJ (n = 380) 20.938 (39,1) 116 (0,2) 686 (1,3) 373 (0,7) 1.917 (3,6) 23.192 (43,3) 1.839 (3,4) 265 (0,5) 3.066 (5,7) 1.067 (2,0) 83 (0,2) 47,5 (0,1) 53.586 (100) 141,0 TLA = agar en fine couche ; LJ = Löwenstein-Jensen. Avec culture TLA/LJ (n = 1680) 64.113 (32,8) 181 (0,1) 3.021 (1,5) 1.634 (0,8) 3.141 (1,6) 102.340 (52,4) 2.946 (1,5) 2.172 (1,1) 13.522 (6,9) 1.679 (0,9) 356 (0,2) 205 (0,1) 195.309 (100) 116,2 50% couverture Sans culture TLA/LJ (n = 380) 20.493 (39,1) 113 (0,2) 673 (1,3) 358 (0,7) 1.880 (3,6) 22.750 (43,4) 1.804 (3,4) 259 (0,5) 2.912 (5,6) 1.047 (2,0) 54 (0,1) 31 (0,1) 52.374 (100) 137,8 Avec culture TLA/LJ (n = 1680) 55.137 (30,1) 178 (0,1) 2.968 (1,6) 1.592 (0,9) 3.083 (1,7) 100.511 (54,8) 2.892 (1,6) 2.131 (1,2) 12.883 (7,3) 1.649 (0,9) 236 (0,1) 136 (0,1) 183.396 (100) 109,2