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Syndicat CGT Air France
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N° 66 - Roissy, le 24 novembre 2005
Communiqué de presse
du Syndicat CGT Air France
Frits Bolkenstein entre au Conseil d’Administration
de la holding Air France - KLM !
Les milieux financiers saluent avec joie l’arrivée au Conseil d’Administration de la holding Air France-KLM de
l’ancien commissaire européen au marché intérieur, le libéral Frits Bolkenstein, promoteur de la directive du
même nom, visant l’abolition de toute réglementation assurant un minimum de garantie aux travailleurs,
majoritairement rejetée par les français lors du référendum sur le traité constitutionnel européen.
Sa proposition par le comité de nomination a été approuvée par le Conseil d’Administration de la holding
Air France-KLM (dont est exclue toute représentation des personnels). Au Conseil d’Administration
d’Air France, qui se tenait la veille, aucune information n’a cependant été communiquée aux représentants
des salariés.
L’arrivée du néerlandais Frits Bolkenstein, au sein de l’organe plénipotentiaire de la holding, ne peut que
susciter l’inquiétude parmi les salariés et leurs représentants. Elle ne manquera pas d’accentuer la politique
de ceux qui veulent « dégraisser ». Air France deviendrait-elle le refuge des âmes libérales en peine ?
Cette nomination intervient dans un contexte de mise au diapason d’Air France par les marchés financiers
dont les penchants libéraux se traduisent, entre autre par :
•
Des embauches de salariées locales, chinoises et coréennes, à 300 €/mois à titre d’interprètes,
•
Des délocalisations d’activités dans des pays où la « liberté d’entreprendre ne souffre aucune
entrave », qu’elle soit de nature législative et/ou syndicale,
•
La multiplication des joint-ventures, filiales, ou rachats d’entreprises basées à Prague, Dublin,
Canton, Lima, El Paso etc… vers lesquelles sont transférés emplois et savoir faire technologique Air
France,
•
La sous-traitance ou la destruction d’activités jugées par la direction hors du périmètre du « cœur de
métier » ou « à faible valeur ajoutée »,
•
L’accueil très favorable par la direction d’Air France du futur accord de ciel ouvert intégral, faisant
sauter les derniers verrous règlementaires et généralisant le dumping social à un niveau jamais égalé
entre tous les salariés du transport aérien mondial.
Le tout sur fond de répression tout azimut (CBS, Servair etc…) de l’expression revendicative.
La présence de Frits Bolkenstein dans les organes dirigeants Air France-KLM ne peut qu’accentuer
ces dérives.
Le Syndicat CGT Air France mettra tout en œuvre pour empêcher que la Compagnie ne devienne un
lieu d’expérimentation de ses théories.