Direct.cd Kagame insulte les Congolais Source: Direct.cd En faisant

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Direct.cd Kagame insulte les Congolais Source: Direct.cd En faisant
Kagame insulte les Congolais
Direct.cd
Kinshasa, RDC, 2013-02-03 (Direct.cd) - Untitled 6
Kagame insulte les Congolais
Source: Direct.cd
En faisant de la RDC „ un problème « dans les
Grands Lacs: Le passage la semaine dernière du
président rwandais sur la célèbre chaîne
américaine CNN alimente encore la chronique
politique nationale. S’étant investi dans un vaste
travail de lobbying pour se faire blanchir après
de graves accusations portées contre lui en rapport avec son soutien
avéré aux rebelles du M23, Paul Kagame joue aujourd’hui à la
défensive.
C’est finalement sur la RDC qu’il juge constituer un „ problème «
autant pour son pays que pour la région des Grands Lacs qu’il s’est
déchargé. Comparé à tous les malheurs lui attribués depuis plus d’une
décennie dans la partie Est de la RDC, les déclarations du président
rwandais est une insulte non seulement aux dirigeants congolais mais
surtout aux Congolais eux-mêmes. Jusques à quand le Congolais
supportera-t-il que l’opprobre lui soit jeté par le même voisin ?
Lomme un diable dans un bé-nitier, le président rwandais, Paul
Kagame, joue son va-tout pour rallier la communauté internationale à
sa cause. Indexé par le groupe des Nations unies pour son soutien aux
rebelles du M23, Paul Kagame a déployé une impressionnante
machine médiatique internationale en vue d’inverser la tendance qui
tourne à sa défaveur, depuis un temps.
Rendu responsable du nouveau drame dans l’Est de la RDC, ses
traditionnels soutiens, notamment la Grande-Bretagne et les
Etats-Unis n’ont plus d’estime pour l’homme fort de Kigali. Ils ont,
tour à tour, mis fin à leur aide au développement en faveur du Rwanda.
Pris de panique et dans un contexte de ralentissement de l’activité
économique interne dans son pays, Paul Kagame est convaincu que la
terre est en train de se dérober sous ses pieds.
Ce qui l’oblige à déployer ses dernières cartouches dans l’espoir de
rebondir du jour au lendemain. Sa dernière sortie médiatique
internationale sur la célèbre chaîne américaine, CNN, tiendrait à cette
logique. Le choix n’a pas été non plus anodin. Il a été dicté par la
grande audience et surtout la forte notoriété internationale dont jouit la
chaîne câblée américaine.
LE BOUC EMISSAIRE
Décidément, le gel de la coopération au développement de certains
partenaires extérieurs du Rwanda a eu des effets à Kigali. Longtemps
prospère, l’économie rwandaise est dans une pente descendante. Les
indicateurs virent, petit-à-petit, au rouge. L’économie rwandaise est
pratiquement au bord de l’asphyxie. C’est le moment choisi par Paul
Kagame pour sortir sa grande artillerie. Comme toujours, c’est par la
RDC que Paul Kagame justifie tous les malheurs qui s’abattent sur son
pays. Selon lui, la RDC qui peine à se stabiliser passe à la fois pour un
„ problème « aussi bien pour la Rwanda que pour l’ensemble de la
région des Grands Lacs.
Autrement dit, pour le président rwandais, la RDC, qui fait preuve
d’une absence de vision et de leadership, travaille à contre-courant de
toutes les initiatives de développement déployées dans la région.
Qu’est-ce à dire ? Difficile à décrypter pour l’instant. Le plus évident
est que pour le président rwandais, la RDC en général, les Congolais,
en particulier, ne méritent pas la propriété de l’espace territorial qui
représente aujourd’hui la République démocratique du Congo.
Reniant ses activités belliqueuses dans la région des Grands Lacs, au
micro de CNN, Kagame se dit ouvert à travailler avec la RDC en se
tournant vers l’avenir en vue de trouver des solutions. „ Pour nous, la
solution est de vivre ensemble comme deux pays dans la région, être
tourné vers l’avenir et trouver des solutions «, se défend le président
Kagame. „ Le Rwanda est très active dans ce domaine et nous voulons
trouver une solution positive pour sortir de là «, a-t-il dit, sans pour
autant reconnaître son entière responsabilité dans les différents drames
qui se sont abattus dans l’Est de la RDC.
De qui se moque-t-il finalement ? Du peuple congolais et de ses
dirigeants, sans doute. Comme à son habitude, Paul Kagame vient
d’humilier une fois de plus la RDC. C’est comme si toutes les défaites
militaires infligées aux Forces armées de la RDC, en soutenant
différentes rébellions qui ont défilé dans l’Est, n’ont pas suffi pour
descendre davantage le peuple congolais.
En retournant ses déclarations, l’on se rend bien compte que Kagame
se fait passer pour le maître de la RDC. Dans le fond, semble-t-il dire,
le problème de la RDC ne trouvera des solutions qu’à Kigali. Son
entretien sur CNN n’a eu pour seule visée que d’amener la
communauté internationale a reconnaître ce qu’il croit être une
évidence. C’est-à-dire toute solution à la crise en RDC doit
inévitablement intégrer la donne rwandaise voire garantir un droit de
regard du Rwanda. Passer outre ce schéma, estime Kagame, c’est créer
davantage des problèmes autant pour la RDC que pour la région des
Grands Lacs.
En faisant de la RDC un „ problème « qui freine le développement
tant du Rwanda que de la région des Grands Lacs, Paul Kagame
dénonce implicitement, l’absence à la fois d’une vision et d’un
leadership en RDC. Une situation qui, selon lui, crée un „ malaise «
généralisé dans la région, „ influe sur le progrès « de son pays, le
Rwanda, tout en créant d’autres problèmes dans la région, a-t-il dit.
Ce n’est donc pas les dirigeants congolais qui sont visés par ses
déclarations, mais c’est plutôt l’ensemble de la nation congolaise qui
est jetée en pâture par celui-là même qui a déjà causé la mort de plus
de six millions de Congolais.
SILENCE RADIO A KINSHASA
Pendant ce temps, au gouvernement, l’on ne s’en émeut pas. Même le
tout bouillant porte-parole a préféré se taire, ignorant superbement les
déclarations humiliantes du président rwandais. A-t-il peur des
représailles ? Nul ne le sait. Toujours est-il les déclarations du
président rwandais sont tellement dures qu’il mérite une réaction
vigoureuse de Kinshasa. Rien ne peut justifier le silence, au regard de
la gravité des faits.
Les dirigeants rwandais ont pris l’habitude de narguer les Congolais et
leurs dirigeants. La ministre Mishikiwabo se faisait un malin plaisir de
toiser les dirigeants congolais jusqu’à faire des leçons à une opinion
publique congolaise alerte et vigilante. C’était ici même à Kinshasa.
Comme si cela ne tourmentait pas les autorités de Kinshasa,
l’interview de James Kabarebe accordée à notre consœur Collette
Braeckman n’a jamais eu de réplique appropriée, point par point, du
côté de Kinshasa.
Tout le monde a semblé acquiescer. „ Qui ne dit mot consent «, dit un
adage. Curieusement, personne ne semble outré par ces propos
vexatoires contre tout un peuple. Comme tétanisées, les autorités de
Kinshasa ont décidé de garder le silence et de laisser passer l’orage.
Cet opprobre jeté régulièrement sur les dirigeants congolais vise
beaucoup plus l’âme des Congolais que les dirigeants eux-mêmes. Le
silence de Kinshasa sonne comme un aveu de la justesse des propos
distillés à partir des collines rwandaises.
Serait-ce juste que tout ce venin passe sans qu’un contrepoison ne soit
administré à une opinion publique congolaise visiblement abandonnée
à son triste sort ? Au gouvernement de la République de réagir de
manière audible pour rétablir la fierté des Congolais blessés dans leur
amour-propre.